Bannière liberation Rennes 2.jpg

A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.

« Habitat autour de Rennes en 1850 » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
m (relecture)
 
(Une version intermédiaire par un autre utilisateur non affichée)
Ligne 3 : Ligne 3 :
Lors du 16e congrès scientifique de France, tenu à Rennes en septembre 1849, le docteur Adolphe Toulmouche,<ref>[[rue Toulmouche]]</ref> médecin hygiéniste rennais, décrit l'habitat rural environnant Rennes : une présentation des conditions misérables des paysans qui, notamment, s'en prend aux lits-clos :
Lors du 16e congrès scientifique de France, tenu à Rennes en septembre 1849, le docteur Adolphe Toulmouche,<ref>[[rue Toulmouche]]</ref> médecin hygiéniste rennais, décrit l'habitat rural environnant Rennes : une présentation des conditions misérables des paysans qui, notamment, s'en prend aux lits-clos :


"Dans les campagnes qui avoisinent la ville et qui constituent sa banlieue, les maisons, à l'exception de quelques pieds de fondation en pierres, ne sont formées jusqu'au toit que de terre battue. Au dessous du rez-de-chaussée, il n'y a point de cave; au dessus est un grenier planchéié où le fermier conserve sa moisson. Une porte conduit à la basse-cour, une seconde au cellier et la troisième à l'étable. Au devant est, généralement, une cour dans laquelle se vautrent quelques porcs. des canards et des poules. La cheminée est ordinairement très-élevée et trés-large, afin que maîtres et domestiques puissent s'y grouper au tour du feu qu'on y allume."
"Dans les campagnes qui avoisinent la ville et qui constituent sa banlieue, les maisons, à l'exception de quelques pieds de fondation en pierres, ne sont formées jusqu'au toit que de terre battue. Au dessous du rez-de-chaussée, il n'y a point de cave; au dessus est un grenier planchéié où le fermier conserve sa moisson. Une porte conduit à la basse-cour, une seconde au cellier et la troisième à l'étable. Au devant est, généralement, une cour dans laquelle se vautrent quelques porcs, des canards et des poules. La cheminée est ordinairement très-élevée et très large, afin que maîtres et domestiques puissent s'y grouper au tour du feu qu'on y allume."


"La disposition vicieuse des ouvertures de ces grossières habitations manquant de jour et de fenêtres, le sol toujours en terre battue plus ou moins humide, l'élévation exagérée des lits, leur clôture par d'épais rideaux ou leur établissement dans de véritables armoires, les rendent très-incommodes et très-malsaines. Lorsqu'on leur compare la propreté exquise et le confortable des fermes anglaises, on s'étonne à bon droit de la barbarie qui règne encore dans notre pays à cet égard."
"La disposition vicieuse des ouvertures de ces grossières habitations manquant de jour et de fenêtres, le sol toujours en terre battue plus ou moins humide, l'élévation exagérée des lits, leur clôture par d'épais rideaux ou leur établissement dans de véritables armoires, les rendent très-incommodes et très-malsaines. Lorsqu'on leur compare la propreté exquise et le confortable des fermes anglaises, on s'étonne à bon droit de la barbarie qui règne encore dans notre pays à cet égard."


"On gémit encore bien davantage de voir régner dans les cours des mares d'eaux, rendues infectes par l'écoulement des liquides animaux qui sortent des étables ou des fumiers, ou enfin des couches de plantes étendues et putréfiées qui vicient l'air, non seulement au dehors, mais encore à l'intérieur des habitations, car la porte de celles-ci donnant sur ces cours est la seule qui reste constamment ouverte et donne accès à ce dernier." <ref> 16e congrès scientifique de France, p. 340.  BNF Gallica </ref>
"On gémit encore bien davantage de voir régner dans les cours des mares d'eaux, rendues infectes par l'écoulement des liquides animaux qui sortent des étables ou des fumiers, ou enfin des couches de plantes étendues et putréfiées qui vicient l'air, non seulement au dehors, mais encore à l'intérieur des habitations, car la porte de celles-ci donnant sur ces cours est la seule qui reste constamment ouverte et donne accès à ce dernier." <ref>Congrès scientifique de France,16e session,  p. 340.  BNF Gallica </ref>


===Références===
===Références===

Version actuelle datée du 28 juin 2021 à 14:23


Lors du 16e congrès scientifique de France, tenu à Rennes en septembre 1849, le docteur Adolphe Toulmouche,[1] médecin hygiéniste rennais, décrit l'habitat rural environnant Rennes : une présentation des conditions misérables des paysans qui, notamment, s'en prend aux lits-clos :

"Dans les campagnes qui avoisinent la ville et qui constituent sa banlieue, les maisons, à l'exception de quelques pieds de fondation en pierres, ne sont formées jusqu'au toit que de terre battue. Au dessous du rez-de-chaussée, il n'y a point de cave; au dessus est un grenier planchéié où le fermier conserve sa moisson. Une porte conduit à la basse-cour, une seconde au cellier et la troisième à l'étable. Au devant est, généralement, une cour dans laquelle se vautrent quelques porcs, des canards et des poules. La cheminée est ordinairement très-élevée et très large, afin que maîtres et domestiques puissent s'y grouper au tour du feu qu'on y allume."

"La disposition vicieuse des ouvertures de ces grossières habitations manquant de jour et de fenêtres, le sol toujours en terre battue plus ou moins humide, l'élévation exagérée des lits, leur clôture par d'épais rideaux ou leur établissement dans de véritables armoires, les rendent très-incommodes et très-malsaines. Lorsqu'on leur compare la propreté exquise et le confortable des fermes anglaises, on s'étonne à bon droit de la barbarie qui règne encore dans notre pays à cet égard."

"On gémit encore bien davantage de voir régner dans les cours des mares d'eaux, rendues infectes par l'écoulement des liquides animaux qui sortent des étables ou des fumiers, ou enfin des couches de plantes étendues et putréfiées qui vicient l'air, non seulement au dehors, mais encore à l'intérieur des habitations, car la porte de celles-ci donnant sur ces cours est la seule qui reste constamment ouverte et donne accès à ce dernier." [2]

Références

  1. rue Toulmouche
  2. Congrès scientifique de France,16e session, p. 340. BNF Gallica