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La '''promenade Hubertine Auclert''' est une voie située entre les immeubles de la ZAC Armorique au milieu de l'ilot [[rue Jack Kerouac]]. Elle a été ainsi dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes en date du '''1er avril 2019''' pour honorer :
La promenade {{w|Hubertine Auclert}} (''Pourmenadenn Hubertine Auclert'') est une voie située entre les immeubles de la ZAC Armorique au milieu de l'ilot [[rue Jack Kerouac]].  


== [[Hubertine Auclert]] ==
Elle a été ainsi dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes en date du 1er avril 2019 pour honorer :


Journaliste, écrivaine et militante féministe française qui s'est battue en faveur de l’éligibilité des femmes et de leur droit de vote.
== Hubertine Auclert ==
[[Fichier:Agence Rol - 1910 - Madame Hubertine Auclert.jpg|vignette|Agence Rol - 1910 - Madame Hubertine Auclert]]
Journaliste féministe (1848 – 1914)


(Saint-Priest-en-Murat, Allier, 10 avril 1848 - Paris, 4 août 1914)
Marie, Anne, Hubertine Auclaire, dite [[Hubertine Auclert]], est née le 10 avril 1848, à Saint-Priest-en-Murat (Allier), d'un père riche fermier républicain, dans une famille de sept enfants augmentée de deux nièces orphelines à charge.
 
A 9 ans, Hubertine est placée dans une pension religieuse, où elle effectue toute sa scolarité. Elle a 13 ans lorsque son père décède et elle envisage de prendre le voile, mais à 16 ans, elle est renvoyée. Elle est accueillie chez son oncle où réside déjà sa mère. En 1866, au décès de sa mère, elle est renvoyée dans un  couvent à Montluçon, à la demande de son frère. Les religieuses la trouvent trop indépendante et la renvoient, en 1869.
 
Hubertine,  majeure, réclame sa part d'héritage et va s'installer à Paris. Le 4 septembre 1870, elle assiste sur la place de l'Hôtel-de-Ville de Paris à la proclamation de la République. Fervente républicaine, elle cultive l'espoir que cela puisse remettre en avant les revendications d'Olympe de Gouges, pour le droit des femmes, que la Révolution française a oubliées. Elle rejoint très rapidement les mouvements féministes où l'on parle d'éducation gratuite et obligatoire pour tous et toutes, d'accès des femmes aux professions réservées aux hommes, d'égalité de rémunération, d'autorisation d'ouvrir un compte bancaire à son nom et de disposer de ses propres ressources…
 
En 1872, Hubertine Auclert est bibliothécaire de "l'Association pour les droits des femmes" et prépare "le Banquet pour l'émancipation civile des femmes" où 150 personnalités sont invitées : Maria Deraismes, Léon Richer, Victor Schoelcher, George Sand, Victor Hugo… Celui-ci va d'ailleurs déclarer : "Il y a des citoyens, il n'y a pas de citoyennes. C'est là un état violent, il faut qu'il cesse" ou encore "les femmes : celles que j'appelle des esclaves". Hubertine  est remarquée par Victor Hugo qui la fait entrer au journal "L'Avenir des Femmes", aux côtés de Maria Deraismes et Léon Richer, dont elle devient la secrétaire.
 
Hubertine  devient une des premières militantes françaises à se déclarer "féministe". En 1881, elle lance le journal "La Citoyenne", pour défendre la liberté des femmes. Elle est soutenue entre autres par la journaliste Séverine. Elle pousse plus loin que ses camarades les revendications féministes, en exigeant pour les femmes le droit de vote et le droit de se présenter à une élection. Elle fait d'ailleurs la grève des impôts, estimant que si la Française n'est pas reconnue en droit, elle ne doit pas l'être non plus en impôt. Après avoir fondé, en 1876, la société "Le droit des femmes", celle-ci devient, en 1883, la société "Le Suffrage des femmes". En 1884, elle dénonce la loi sur le mariage qu'elle juge défavorable aux femmes et veut leurs donner plus de droits.
 
Hubertine Auclert fait la connaissance d'un avocat, Pierre Antonin Lévrier, qui devient le conseiller juridique de son association. Pour des raisons idéologiques, elle refuse plusieurs demandes en mariage de celui-ci. Mais ayant mal vécu la séparation lorsqu'il fut nommé juge à Tahiti, elle décide de le suivre lorsqu'il est nommé juge de Paix en Algérie et finit par accepter ses avances. Le 5 juillet 1888, à Alger, Hubertine Auclert épouse Pierre Antonin Lévrier. Durant quatre ans, la femme du juge s'intéresse à la vie des femmes en Algérie.
 
Son époux, Pierre Antonin Lévrier décède en 1892, à l'âge de 42 ans. Hubertine  revient en France où elle publie en 1900, "Les Femmes arabes". Elle y dénonce non seulement la colonisation mais l'emprise des hommes sur leurs épouses. L'ouvrage fut réédité plus de cent ans plus tard.
 
En 1900, voulant fédérer les groupes de féministes de France, elle est l'une des fondatrices du Conseil national des Françaises. En 1908, les femmes mariées obtiennent le droit de contrôler leur propre salaire. Hubertine Auclert veut aller plus loin dans l'égalité et n'hésite pas à mener des actions lors de cérémonies de mariage au moment de la lecture de l'article affirmant que la femme doit "soumission et obéissance" à son futur époux. Elle va également jusqu'à briser une urne lors des élections municipales, à Paris. En même temps que la militante féministe Marguerite Durant, elle se présente, en 1910, aux élections législatives, mais sa candidature n'est pas retenue. Elle va même jusqu'à vouloir rendre hommage à Jeanne d'Arc et veut en faire un symbole de la lutte des féministes.
 
Hubertine Auclert, "la Suffragette française", figure centrale dans l'histoire du mouvement des droits des femmes poursuit son combat jusqu'à sa mort à Paris (11°), le 4 août 1914, à l'âge de 65 ans. Inhumée au cimetière du Père Lachaise, à Paris, on inscrivit sur sa tombe "Suffrage des femmes". C'est le 29 avril 1945, que les femmes votent pour la première fois.
 
Notice biographique Joël DAVID – Service ResCom – Ville de Rennes – Rennes Métropole.


==Lien externe==


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== Sur la carte ==
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==Références==
[[Catégorie:Voie de Rennes|Auclert, Hubertine]]
<references/>
[[Catégorie:Matrimoine|Auclert, Hubertine ]]
 
[[Catégorie:Quartier 5 : Maurepas – Bellangerais]]
[[Catégorie:Voie de Rennes|Auclert]][[Catégorie:Matrimoine]][[Catégorie:Quartier 5 : Maurepas – Bellangerais]][[Catégorie:Voie portant un nom de femme|Auclert]]
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La promenade Hubertine Auclert Wikipedia-logo-v2.svg (Pourmenadenn Hubertine Auclert) est une voie située entre les immeubles de la ZAC Armorique au milieu de l'ilot rue Jack Kerouac.

Elle a été ainsi dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes en date du 1er avril 2019 pour honorer :

Hubertine Auclert

Agence Rol - 1910 - Madame Hubertine Auclert

Journaliste féministe (1848 – 1914)

Marie, Anne, Hubertine Auclaire, dite Hubertine Auclert, est née le 10 avril 1848, à Saint-Priest-en-Murat (Allier), d'un père riche fermier républicain, dans une famille de sept enfants augmentée de deux nièces orphelines à charge.

A 9 ans, Hubertine est placée dans une pension religieuse, où elle effectue toute sa scolarité. Elle a 13 ans lorsque son père décède et elle envisage de prendre le voile, mais à 16 ans, elle est renvoyée. Elle est accueillie chez son oncle où réside déjà sa mère. En 1866, au décès de sa mère, elle est renvoyée dans un couvent à Montluçon, à la demande de son frère. Les religieuses la trouvent trop indépendante et la renvoient, en 1869.

Hubertine, majeure, réclame sa part d'héritage et va s'installer à Paris. Le 4 septembre 1870, elle assiste sur la place de l'Hôtel-de-Ville de Paris à la proclamation de la République. Fervente républicaine, elle cultive l'espoir que cela puisse remettre en avant les revendications d'Olympe de Gouges, pour le droit des femmes, que la Révolution française a oubliées. Elle rejoint très rapidement les mouvements féministes où l'on parle d'éducation gratuite et obligatoire pour tous et toutes, d'accès des femmes aux professions réservées aux hommes, d'égalité de rémunération, d'autorisation d'ouvrir un compte bancaire à son nom et de disposer de ses propres ressources…

En 1872, Hubertine Auclert est bibliothécaire de "l'Association pour les droits des femmes" et prépare "le Banquet pour l'émancipation civile des femmes" où 150 personnalités sont invitées : Maria Deraismes, Léon Richer, Victor Schoelcher, George Sand, Victor Hugo… Celui-ci va d'ailleurs déclarer : "Il y a des citoyens, il n'y a pas de citoyennes. C'est là un état violent, il faut qu'il cesse" ou encore "les femmes : celles que j'appelle des esclaves". Hubertine est remarquée par Victor Hugo qui la fait entrer au journal "L'Avenir des Femmes", aux côtés de Maria Deraismes et Léon Richer, dont elle devient la secrétaire.

Hubertine devient une des premières militantes françaises à se déclarer "féministe". En 1881, elle lance le journal "La Citoyenne", pour défendre la liberté des femmes. Elle est soutenue entre autres par la journaliste Séverine. Elle pousse plus loin que ses camarades les revendications féministes, en exigeant pour les femmes le droit de vote et le droit de se présenter à une élection. Elle fait d'ailleurs la grève des impôts, estimant que si la Française n'est pas reconnue en droit, elle ne doit pas l'être non plus en impôt. Après avoir fondé, en 1876, la société "Le droit des femmes", celle-ci devient, en 1883, la société "Le Suffrage des femmes". En 1884, elle dénonce la loi sur le mariage qu'elle juge défavorable aux femmes et veut leurs donner plus de droits.

Hubertine Auclert fait la connaissance d'un avocat, Pierre Antonin Lévrier, qui devient le conseiller juridique de son association. Pour des raisons idéologiques, elle refuse plusieurs demandes en mariage de celui-ci. Mais ayant mal vécu la séparation lorsqu'il fut nommé juge à Tahiti, elle décide de le suivre lorsqu'il est nommé juge de Paix en Algérie et finit par accepter ses avances. Le 5 juillet 1888, à Alger, Hubertine Auclert épouse Pierre Antonin Lévrier. Durant quatre ans, la femme du juge s'intéresse à la vie des femmes en Algérie.

Son époux, Pierre Antonin Lévrier décède en 1892, à l'âge de 42 ans. Hubertine revient en France où elle publie en 1900, "Les Femmes arabes". Elle y dénonce non seulement la colonisation mais l'emprise des hommes sur leurs épouses. L'ouvrage fut réédité plus de cent ans plus tard.

En 1900, voulant fédérer les groupes de féministes de France, elle est l'une des fondatrices du Conseil national des Françaises. En 1908, les femmes mariées obtiennent le droit de contrôler leur propre salaire. Hubertine Auclert veut aller plus loin dans l'égalité et n'hésite pas à mener des actions lors de cérémonies de mariage au moment de la lecture de l'article affirmant que la femme doit "soumission et obéissance" à son futur époux. Elle va également jusqu'à briser une urne lors des élections municipales, à Paris. En même temps que la militante féministe Marguerite Durant, elle se présente, en 1910, aux élections législatives, mais sa candidature n'est pas retenue. Elle va même jusqu'à vouloir rendre hommage à Jeanne d'Arc et veut en faire un symbole de la lutte des féministes.

Hubertine Auclert, "la Suffragette française", figure centrale dans l'histoire du mouvement des droits des femmes poursuit son combat jusqu'à sa mort à Paris (11°), le 4 août 1914, à l'âge de 65 ans. Inhumée au cimetière du Père Lachaise, à Paris, on inscrivit sur sa tombe "Suffrage des femmes". C'est le 29 avril 1945, que les femmes votent pour la première fois.

Notice biographique Joël DAVID – Service ResCom – Ville de Rennes – Rennes Métropole.


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