« Camp Margueritte » : différence entre les versions

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[[Fichier:Camp_Margueritte_ca_1950.png|250px|right|thumb| Vue aérienne du camp, en rive sud du [[Boulevard Georges Clémenceau]] inachevé ( de GéoBretagne 1950)]]
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Annexe de la prison Jacques-Cartier, '''le camp Margueritte''' était situé au sud de la caserne éponyme, (maintenant dénommée "caserne général Maurice Guillaudot") en bordure du boulevard Georges Clémenceau alors inachevé. Sur plus de 3 hectares, il comprenait 18 baraques en parpaings, recouvertes de tôles ondulées, construites en avril 1940. Il accueillera des réfugiés des régions envahies, <ref> [[ Mai-juin 1940, l'afflux des réfugiés à Rennes ]] </ref> puis ce seront des soldats coloniaux. <ref> [[Les prisonniers coloniaux à Rennes ]] </ref> Chaque baraque avait une capacité de 120 personnes. Le camp sera entouré, pendant l’occupation, d'une triple rangée de barbelés d'une hauteur de 4 mètres. Trois miradors avec projecteurs ainsi que trois postes de garde assuraient la sécurité intérieure du camp.
Annexe de la prison Jacques-Cartier, '''le camp Margueritte''' était situé au sud de la caserne de gendarmerie éponyme, (maintenant dénommée "caserne général Maurice Guillaudot") en bordure du boulevard Georges Clémenceau alors inachevé. Sur plus de 3 hectares, il comprenait 18 baraques en parpaings, recouvertes de tôles ondulées, construites en avril 1940. Il accueillera des réfugiés des régions envahies<ref>[[Mai-juin 1940, l'afflux des réfugiés à Rennes]]</ref>, puis ce seront des soldats coloniaux<ref>[[Les prisonniers coloniaux à Rennes]]</ref>. Chaque baraque avait une capacité de 120 personnes. Le camp sera entouré, pendant l’occupation, d'une triple rangée de barbelés d'une hauteur de 4 mètres. Trois miradors avec projecteurs ainsi que trois postes de garde assuraient la sécurité intérieure du camp.


[[Fichier:Photo_du_camp_Margueritte.png|Le camp Margueritte|350px|left|thumb|(photo C. Desevedavy. Musée de Bretagne)]]
[[Fichier:Photo_du_camp_Margueritte.png|Le camp Margueritte|350px|left|thumb|(photo C. Desevedavy. Musée de Bretagne)]]
Il renferma successivement des prisonniers après la défaite de 1940 puis, après le débarquement allié du 6 juin 1944 75 notables bretons, dont 20 Rennais, détenus comme otages par les Allemands, à la baraque 14 sont libérés entre le 14 juin et le 1er août.
Il renferma successivement des prisonniers après la défaite de 1940 puis, après le débarquement allié du 6 juin 1944, 75 notables bretons, dont 20 Rennais, détenus comme otages par les Allemands, à la baraque 14 sont libérés entre le 14 juin et le 1er août. Le 28 juin, environ 1600 prisonniers, en grande majorité des résistants, quittent le camp dans un convoi qui, par Redon et Nantes, n'atteint Compiègne que le 12 juillet, et le 28 juillet, ils prennent la direction du camp de concentration de Neuengamme, où ils arrivent le 3 août 1944.


Les 2 et 3 août 1944, les prisonniers politiques détenus dans la [[Prison Jacques-Cartier]] et à la baraque 14 du camp de détention ainsi que des prisonniers de guerre alliés furent embarqués par les Allemands dans deux trains en direction de Redon et de l’Allemagne. <ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref> Dès la libération ils vont être remplacés par des hommes et des femmes dénoncés comme collaborateurs, ou connus comme tels, ainsi protégés dans un premier temps de la colère populaire puis, en fait, « détenus administratifs », en attente d’une instruction de leur cas et éventuellement d’un jugement et d’une condamnation. furent transférés au camp, dès le 13 août, de hauts responsables tels Robert Martin,l'ex-préfet régional, Jean Tosello-Bancal, l'intendant régional de police, impliqués dans l'organisation de la répression de la Résistance, et Lemonnier, premier président de la cour d'appel.
Les 2 et 3 août 1944, les prisonniers politiques détenus dans la [[Prison Jacques-Cartier]] et à la baraque 14 du camp de détention ainsi que des prisonniers de guerre alliés furent embarqués par les Allemands dans deux trains en direction de Redon et de l’Allemagne<ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>. Dès la libération ils vont être remplacés par des hommes et des femmes dénoncés comme collaborateurs, ou connus comme tels, ainsi protégés dans un premier temps de la colère populaire puis, en fait, « détenus administratifs », en attente d’une instruction de leur cas et éventuellement d’un jugement et d’une condamnation. Furent transférés au camp, dès le 13 août, de hauts responsables tels Robert Martin, l'ex-préfet régional, Jean Tosello-Bancal, l'intendant régional de police, impliqués dans l'organisation de la répression de la Résistance, et Lemonnier, premier président de la cour d'appel.


Puis, à la libération, changement de « pensionnaires » : ce sont 800 hommes et 250 femmes collaborateurs ou présumés<ref> [[Après la libération, les internées administratives au camp Margueritte]]</ref>
Puis, à la libération, changement de « pensionnaires » : ce sont 800 hommes et 250 femmes collaborateurs ou présumés<ref>[[Après la libération, les internées administratives au camp Margueritte]]</ref>
 
Les libérations ou incarcérations judiciaires feront ensuite place, dès janvier 1945,  à quelque 700 Allemandes et Alsaciennes de l'appareil nazi déportées avec enfants, de l'Alsace libérée au camp Margueritte de Rennes. <ref> [[D'étranges "colons" internés au camp Margueritte]] </ref>


Les libérations ou incarcérations judiciaires feront ensuite place, dès janvier 1945, à quelque 700 Allemandes et Alsaciennes de l'appareil nazi déportées avec enfants, de l'Alsace libérée au camp Margueritte de Rennes. <ref> [[D'étranges "colons" internés au camp Margueritte]] </ref>








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Partie du plan de Rennes J. Larcher, reproduit de 1939 à 1949 : emplacement du camp Margueritte
Vue aérienne du camp, en rive sud du Boulevard Georges Clémenceau inachevé (de GéoBretagne 1950)

Annexe de la prison Jacques-Cartier, le camp Margueritte était situé au sud de la caserne de gendarmerie éponyme, (maintenant dénommée "caserne général Maurice Guillaudot") en bordure du boulevard Georges Clémenceau alors inachevé. Sur plus de 3 hectares, il comprenait 18 baraques en parpaings, recouvertes de tôles ondulées, construites en avril 1940. Il accueillera des réfugiés des régions envahies[1], puis ce seront des soldats coloniaux[2]. Chaque baraque avait une capacité de 120 personnes. Le camp sera entouré, pendant l’occupation, d'une triple rangée de barbelés d'une hauteur de 4 mètres. Trois miradors avec projecteurs ainsi que trois postes de garde assuraient la sécurité intérieure du camp.

(photo C. Desevedavy. Musée de Bretagne)

Il renferma successivement des prisonniers après la défaite de 1940 puis, après le débarquement allié du 6 juin 1944, 75 notables bretons, dont 20 Rennais, détenus comme otages par les Allemands, à la baraque 14 sont libérés entre le 14 juin et le 1er août. Le 28 juin, environ 1600 prisonniers, en grande majorité des résistants, quittent le camp dans un convoi qui, par Redon et Nantes, n'atteint Compiègne que le 12 juillet, et le 28 juillet, ils prennent la direction du camp de concentration de Neuengamme, où ils arrivent le 3 août 1944.

Les 2 et 3 août 1944, les prisonniers politiques détenus dans la Prison Jacques-Cartier et à la baraque 14 du camp de détention ainsi que des prisonniers de guerre alliés furent embarqués par les Allemands dans deux trains en direction de Redon et de l’Allemagne[3]. Dès la libération ils vont être remplacés par des hommes et des femmes dénoncés comme collaborateurs, ou connus comme tels, ainsi protégés dans un premier temps de la colère populaire puis, en fait, « détenus administratifs », en attente d’une instruction de leur cas et éventuellement d’un jugement et d’une condamnation. Furent transférés au camp, dès le 13 août, de hauts responsables tels Robert Martin, l'ex-préfet régional, Jean Tosello-Bancal, l'intendant régional de police, impliqués dans l'organisation de la répression de la Résistance, et Lemonnier, premier président de la cour d'appel.

Puis, à la libération, changement de « pensionnaires » : ce sont 800 hommes et 250 femmes collaborateurs ou présumés[4]

Les libérations ou incarcérations judiciaires feront ensuite place, dès janvier 1945, à quelque 700 Allemandes et Alsaciennes de l'appareil nazi déportées avec enfants, de l'Alsace libérée au camp Margueritte de Rennes. [5]



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