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Cette voie rend hommage à Pierre Jean Robiquet, chimiste | Cette voie rend hommage à {{w|Pierre Jean Robiquet}} (13 janvier 1780, Rennes - 29 avril 1840, Paris), chimiste auteur de plusieurs avancées fondatrices, notamment : | ||
* dans l'identification des acides aminés, avec la reconnaissance du premier d'entre eux en 1806, l'asparagine, | |||
* dans l'émergence de l'industrie des colorants industriels, avec l'identification de l'alizarine, colorant rouge d'origine végétale, en 1826, | |||
* dans l'élaboration des médicaments de synthèse, avec l'identification de la codéine, extrêmement proche de la morphine, en 1832. | |||
Issu d'une famille de laboureurs éduqués de la Manche, son père quitte les terres paternelles vers 1770 pour s'établir dans les milieux de libraires et imprimeurs de Rennes, où il tenait boutique ''rue Royale'' (aujourd'hui [[rue Nationale]]). Il épouse une Rennaise en l'[[église Saint-Germain]] de Rennes en 1776. Ce père attentif et visiblement ambitieux s'efforce de donner une solide éducation à ses enfants. | |||
Baptisé en l'[[église Toussaints]], Pierre Jean est dirigé par sa famille vers le métier d'architecte, et donc vers le collège de Château-Gontier, un établissement réputé de l'époque. Le collège ferme durant la période révolutionnaire et Robiquet ne peut rentrer chez ses parents, coupables de sympathies girondines et emprisonnés. Il est alors placé, sans doute via des relations de famille, chez un pharmacien de Lorient du nom de Clary, chez qui il serait resté un an, entre 1794 et 1795. Il est ensuite pris quelque temps comme garçon de laboratoire dans le laboratoire de Chedeville, pharmacien de la marine à Lorient ; dans cet établissement, les fabrications chimiques sont conduites à une échelle significative et il accède à 15 ans à des éléments de formation de chimiste et aux méthodes de fabrication industrielle des produits. | |||
A la libération de ses parents, il revient auprès d'eux à Rennes et reprend un cours normal de formation au sein de son école centrale, et à l'issue de ses études secondaires se rend à Paris. En 1799, il doit se rendre à l'armée d'Italie, où il se trouve presque aussitôt enfermé dans Gênes, que défend {{w|André Masséna}}, et où il doit supporter toutes les privations d'un siège. Il assiste par la suite aux cours du physicien {{w|Alessandro Volta}}. | |||
De retour en France, il est employé à l'hôpital militaire de Rennes, puis nommé à l'hospice militaire du Val-de-Grâce à Paris. Robiquet est finalement reçu pharmacien le 15 juin 1808. | |||
En 1811, par décret de Napoléon, il est nommé professeur-adjoint d'histoire naturelle des médicaments de l'École de Pharmacie, puis professeur titulaire à partir de 1814, poste qu'il occupe 10 ans, sa santé le contraignant à abandonner sa chaire. Il devient alors administrateur trésorier de l'École de Pharmacie. | |||
Il entre à l'Académie des sciences où il est élu en janvier 1833 dans la section de chimie. | |||
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Version actuelle datée du 7 décembre 2023 à 10:34
La rue Robiquet se situe dans le quartier 4 : Saint-Martin entre l'avenue Gros Malhon et la rue Charles Laurent. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 31 décembre 1928[1].
Cette voie rend hommage à Pierre Jean Robiquet (13 janvier 1780, Rennes - 29 avril 1840, Paris), chimiste auteur de plusieurs avancées fondatrices, notamment :
- dans l'identification des acides aminés, avec la reconnaissance du premier d'entre eux en 1806, l'asparagine,
- dans l'émergence de l'industrie des colorants industriels, avec l'identification de l'alizarine, colorant rouge d'origine végétale, en 1826,
- dans l'élaboration des médicaments de synthèse, avec l'identification de la codéine, extrêmement proche de la morphine, en 1832.
Issu d'une famille de laboureurs éduqués de la Manche, son père quitte les terres paternelles vers 1770 pour s'établir dans les milieux de libraires et imprimeurs de Rennes, où il tenait boutique rue Royale (aujourd'hui rue Nationale). Il épouse une Rennaise en l'église Saint-Germain de Rennes en 1776. Ce père attentif et visiblement ambitieux s'efforce de donner une solide éducation à ses enfants.
Baptisé en l'église Toussaints, Pierre Jean est dirigé par sa famille vers le métier d'architecte, et donc vers le collège de Château-Gontier, un établissement réputé de l'époque. Le collège ferme durant la période révolutionnaire et Robiquet ne peut rentrer chez ses parents, coupables de sympathies girondines et emprisonnés. Il est alors placé, sans doute via des relations de famille, chez un pharmacien de Lorient du nom de Clary, chez qui il serait resté un an, entre 1794 et 1795. Il est ensuite pris quelque temps comme garçon de laboratoire dans le laboratoire de Chedeville, pharmacien de la marine à Lorient ; dans cet établissement, les fabrications chimiques sont conduites à une échelle significative et il accède à 15 ans à des éléments de formation de chimiste et aux méthodes de fabrication industrielle des produits.
A la libération de ses parents, il revient auprès d'eux à Rennes et reprend un cours normal de formation au sein de son école centrale, et à l'issue de ses études secondaires se rend à Paris. En 1799, il doit se rendre à l'armée d'Italie, où il se trouve presque aussitôt enfermé dans Gênes, que défend André Masséna , et où il doit supporter toutes les privations d'un siège. Il assiste par la suite aux cours du physicien Alessandro Volta .
De retour en France, il est employé à l'hôpital militaire de Rennes, puis nommé à l'hospice militaire du Val-de-Grâce à Paris. Robiquet est finalement reçu pharmacien le 15 juin 1808.
En 1811, par décret de Napoléon, il est nommé professeur-adjoint d'histoire naturelle des médicaments de l'École de Pharmacie, puis professeur titulaire à partir de 1814, poste qu'il occupe 10 ans, sa santé le contraignant à abandonner sa chaire. Il devient alors administrateur trésorier de l'École de Pharmacie.
Il entre à l'Académie des sciences où il est élu en janvier 1833 dans la section de chimie.
Sur la carte
Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes