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La '''rue Eugène Freyssinet''' est une rue très courte de [[Rennes]] qui prend son origine sur la [[rue des Munitionnettes]] et se prolonge en impasse sur la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]]. Cela permet une continuité dans la dénomination de cette voie puisque l'appellation [[rue Eugène Freyssinet]] a déjà été adoptée par le Conseil Municipal de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]] le 9 juillet 2012 pour la partie de la voie se situant sur son territoire. Cette voie ne dessert que deux ou trois immeubles récemment élevés dans le [[quartier de la Courrouze]]. Elle fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 10 décembre 2012<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.
La '''rue Eugène Freyssinet''' est une rue très courte de [[Rennes]] qui prend son origine sur la [[rue des Munitionnettes]] et se prolonge en impasse sur la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]]. Cela permet une continuité dans la dénomination de cette voie puisque l'appellation [[rue Eugène Freyssinet]] a déjà été adoptée par le Conseil Municipal de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]] le 9 juillet 2012 pour la partie de la voie se situant sur son territoire. Cette voie ne dessert que deux ou trois immeubles récemment élevés dans le quartier de [[La Courrouze]]. Elle fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 10 décembre 2012<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.


Cette voie rend hommage à Eugène Freyssinet, ingénieur inventeur du béton précontraint, dont le premier brevet a été déposé le 2 octobre 1928 (1879 - 1962)
Cette voie rend hommage à Eugène Freyssinet, ingénieur inventeur du béton précontraint, dont le premier brevet a été déposé le 2 octobre 1928 (13 juillet 1879, Objat, Corrèze - 8 juin 1962, Saint-Martin-Vésubie, Alpes-Maritimes)
 
Polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées, Eugène Freyssinet étudie le comportement du béton dont il améliore les performances en le pré-comprimant avant de le soumettre à une charge. Il utilise pour la première fois cette technique lors de la rénovation de la gare maritime du Havre (1933-35). Après une tentative d'industrialisation de poteaux en béton précontraint (1929-33), il collabore avec l'entreprise Campenon Bernard (à partir de 1934), puis crée la Société technique pour l'utilisation de la précontrainte (STUP, 1943) qui devient Freyssinet international (1976), aujourd'hui leader mondial de la précontrainte, du haubanage et du renforcement des structures. La précontrainte est un béton armé dont les performances sont largement améliorées, par l'introduction de contraintes internes permanentes qui compensent les contraintes externes auxquelles le béton est soumis. Ce nouveau procédé s'avère très utile dans la France de la Reconstruction car il permet de réaliser d'importantes économies d'acier mais aussi de béton<ref>https://www.vinci.com/vinci.nsf/fr/histoire/pages/index.htm</ref>. En inventant la précontrainte, pour laquelle il dépose un brevet le 2 octobre 1928, il révolutionne l'art de construire et devient l'un des plus grands ingénieurs du XXè siècle.
 
Freyssinet participe à deux journées consacrées à une rétrospective du béton armé, organisées pendant la guerre en 1943 par la ''Société des Ingénieurs civils de France''<ref>CAQUOT À., CHALUMEAU E., BRICE. L.-P., FREYSINNET E. Cinquante ans de béton armé. In : Travaux, mai 1943, pp. 165-183.</ref>. Dans ce cadre, sous le titre « Cinquante ans de béton armé », plusieurs ingénieurs font histoire à leur tour, dont {{w|Albert Caquot}} (ingénieur avec à son actif plus de trois cents ponts et barrages de tous types dont plusieurs ont été des records du monde) et Freyssinet, en présentant les évolutions du matériau et de sa technologie constructive.
 
Malgré la disparition la même année d'Edmé Campenon et de Freyssinet, la société perdure. Elle participe activement à la réalisation du complexe olympique de Montréal au Canada qui accueille les Jeux de 1976, et met notamment en œuvre, en 1995, les haubans du pont de Normandie, deuxième plus long pont à haubans du monde.
 
Il existe 973 voussoirs préfabriqués réalisés au niveau des 36 tabliers du viaduc de la [[ligne b]] du [[métro de Rennes]]<ref>https://www.afgc.asso.fr/app/uploads/2018/11/pages26-39.pdf</ref>. Cette technique des voussoirs préfabriqués, posés à la poutre de lancement, est une invention de {{w|Jean Muller}} (1925-2005), issu de la STUP, un grand disciple d'Eugène Freyssinet<ref>http://archives-histoire.centraliens.net/pdfs/revues/rev563.pdf</ref>.


== Sur la carte ==
== Sur la carte ==

Version actuelle datée du 13 juin 2024 à 09:04

La rue Eugène Freyssinet en totalité en juin 2013.

La rue Eugène Freyssinet est une rue très courte de Rennes qui prend son origine sur la rue des Munitionnettes et se prolonge en impasse sur la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande. Cela permet une continuité dans la dénomination de cette voie puisque l'appellation rue Eugène Freyssinet a déjà été adoptée par le Conseil Municipal de Saint-Jacques-de-la-Lande le 9 juillet 2012 pour la partie de la voie se situant sur son territoire. Cette voie ne dessert que deux ou trois immeubles récemment élevés dans le quartier de La Courrouze. Elle fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 10 décembre 2012[1].

Cette voie rend hommage à Eugène Freyssinet, ingénieur inventeur du béton précontraint, dont le premier brevet a été déposé le 2 octobre 1928 (13 juillet 1879, Objat, Corrèze - 8 juin 1962, Saint-Martin-Vésubie, Alpes-Maritimes)

Polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées, Eugène Freyssinet étudie le comportement du béton dont il améliore les performances en le pré-comprimant avant de le soumettre à une charge. Il utilise pour la première fois cette technique lors de la rénovation de la gare maritime du Havre (1933-35). Après une tentative d'industrialisation de poteaux en béton précontraint (1929-33), il collabore avec l'entreprise Campenon Bernard (à partir de 1934), puis crée la Société technique pour l'utilisation de la précontrainte (STUP, 1943) qui devient Freyssinet international (1976), aujourd'hui leader mondial de la précontrainte, du haubanage et du renforcement des structures. La précontrainte est un béton armé dont les performances sont largement améliorées, par l'introduction de contraintes internes permanentes qui compensent les contraintes externes auxquelles le béton est soumis. Ce nouveau procédé s'avère très utile dans la France de la Reconstruction car il permet de réaliser d'importantes économies d'acier mais aussi de béton[2]. En inventant la précontrainte, pour laquelle il dépose un brevet le 2 octobre 1928, il révolutionne l'art de construire et devient l'un des plus grands ingénieurs du XXè siècle.

Freyssinet participe à deux journées consacrées à une rétrospective du béton armé, organisées pendant la guerre en 1943 par la Société des Ingénieurs civils de France[3]. Dans ce cadre, sous le titre « Cinquante ans de béton armé », plusieurs ingénieurs font histoire à leur tour, dont Albert Caquot Wikipedia-logo-v2.svg (ingénieur avec à son actif plus de trois cents ponts et barrages de tous types dont plusieurs ont été des records du monde) et Freyssinet, en présentant les évolutions du matériau et de sa technologie constructive.

Malgré la disparition la même année d'Edmé Campenon et de Freyssinet, la société perdure. Elle participe activement à la réalisation du complexe olympique de Montréal au Canada qui accueille les Jeux de 1976, et met notamment en œuvre, en 1995, les haubans du pont de Normandie, deuxième plus long pont à haubans du monde.

Il existe 973 voussoirs préfabriqués réalisés au niveau des 36 tabliers du viaduc de la ligne b du métro de Rennes[4]. Cette technique des voussoirs préfabriqués, posés à la poutre de lancement, est une invention de Jean Muller Wikipedia-logo-v2.svg (1925-2005), issu de la STUP, un grand disciple d'Eugène Freyssinet[5].

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. https://www.vinci.com/vinci.nsf/fr/histoire/pages/index.htm
  3. CAQUOT À., CHALUMEAU E., BRICE. L.-P., FREYSINNET E. Cinquante ans de béton armé. In : Travaux, mai 1943, pp. 165-183.
  4. https://www.afgc.asso.fr/app/uploads/2018/11/pages26-39.pdf
  5. http://archives-histoire.centraliens.net/pdfs/revues/rev563.pdf