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[[Catégorie : géographie et territoire]] | [[Fichier:Baud ateliers sncf.jpg|left|thumb|350x350px|''Pour les vieux rennais, la Plaine de Baud, c'est aussi et peut-être encore plus, l'immense gare de triage et les ateliers SNCF. Carte postale de la construction des ateliers en 1933. Coll. YRG '' ]] | ||
[[fichier:w1384.jpg|thumb|350x350px|Le Château de Baud. ''Carte postale E. Mary-Rousselière 1207, vers 1910. Coll. YRG et AmR 44Z1893'' |left]] | |||
[[Catégorie : géographie et territoire]] | |||
[[Fichier:Manoir_de_Baud.png|200px|right|thumb|Le manoir de Baud]] | |||
[[Fichier:Baud.jpg|vignette|La plaine de Baud en juillet 2022]] | |||
La '''plaine de Baud''', ainsi nommée d'après un lieu-dit en pleine campagne, rattaché à l'abbaye rennaise de Saint-Melaine. Le site de la plaine de Baud comprenait alors une maison bourgeoise, sise au « Petit Baud », et un château connu sous le nom de la « Ferme du Grand Baud ». C'est maintenant un secteur urbain situé dans la partie est de la commune de Rennes, délimité au nord par la [[Vilaine]], au sud par la voie ferrée Paris-Brest, enfin à l'ouest par le [[boulevard Villebois-Mareuil]] qui en constitue l'un des accès ; le second est situé au nord, où deux ponts enjambent la Vilaine, l'un, le plus récent, le [[Pont Václav Havel]] depuis la [[rue du Moulin de Joué]], l'autre depuis l'[[avenue François Château]]. La zone industrielle, desservie par une voie de ceinture et par une impasse, se caractérisait par un parcellaire irrégulier et discontinu, composé surtout de halles et de hangars. | |||
===Un site industriel de la première moitié du 20 e siècle...=== | |||
Un site industriel est visible sur le plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension de 1928. Avant 1939, l'[[avenue Chardonnet]] avait été viabilisée par les propriétaires riverains, depuis le [[boulevard Villebois-Mareuil]] jusqu'à l'allée des anciennes usines de soie artificielle<ref>[[Etape 10 : L'usine de soie artificielle]]</ref>. Elle fut classée dans la voirie urbaine, en 1952, suivant le plan directeur d'urbanisme qui prévoit la création d'une zone industrielle. Le plan d´aménagement intercommunal de 1946, conçu par Georges Lefort, figure une emprise réservée à la création d'une zone industrielle. | |||
[[Fichier:Plaine_de_Baud_1944342.jpg|350px|left|thumb|La plaine de Baud en juin 1944. Au 1er plan, le [[cimetière de l'Est]], en arrière-plan l'hôpital psychiatrique de Saint-Méen, au centre le triage de voies ferrées. Les endroits blancs marquent des impacts de bombes]] | |||
le triage ferroviaire de Baud est dévelppé après la première guerre mondiale. Le projet définitif du dépôt ne fut entériné qu’en 1930, après vingt ans de réflexion. Finalement, la construction du dépôt de la Plaine de Baud, par sa cohérence technique, contribua au rééquilibrage spatial des installations ferroviaires rennaises. | |||
Le chantier permit par ailleurs l’application d’un programme architectural d’envergure qui, par son approche pragmatique, amplifiait la conscience d’un réseau d’État aménageur du territoire. Entre propagande technique et obligation de s’adapter aux nouveaux procédés de construction, ce dépôt renforçait également le rôle régional de la gare de Rennes. | |||
Les annuaires de Rennes signalent l'usine de menuiserie Tomine (1913), la société générale des Huiles et pétroles (1928), les établissements Desmarais frères (1928) et l'usine de soie artificielle, ''la Soie artificielle rennaise'' (1928), enfin l'entreprise Châtel et fils (1936), la société Pétrole et essences (1936) et la société anonyme des pétroles Jupiter (1936). Sur le plan de 1948 figure également l'ancienne usine Dior, spécialisée dans la fabrication d'eau de javel et d'engrais chimiques, dont la présence est attestée dès 1922. | |||
Le [[bombardement du 17 juin 1940]] effectué par quelques avions allemands sur la [[plaine de Baud]] et le triage Saint-Hélier y causa un millier de morts, civils, militaires britanniques et français et de nombreux blessés. | |||
À partir de 1950 : établissements Chapin, la société française de transports et de camionnages, enfin les établissements Lorans en 1965<ref> Glad. Inventaire topographique Rennes. Notice d'Isabelle Barbedor - 2001</ref>. | |||
En 1963 est décidée une [[implantation de la foire exposition de Rennes plaine de Baud]] mais le projet est abandonné en 1969. | |||
En 1975, le [[Kayak Club de Rennes]] s'installe à la base nautique. | |||
===...devenu friche=== | ===...devenu friche=== | ||
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On y trouve maintenant le dépôt de 250 bus du STAR (site | [[Fichier:Baud_actuelle.gif|350px|left|thumb|Le même secteur que ci-dessus, en 2012 avec le lit du fleuve rectifié et élargi et la partie gauche de la plaine de Baud maintenant en cours de réaménagement]] | ||
On y trouve maintenant le dépôt de 250 bus du STAR (site Keolis), le club d'aviron du REC (Rennes étudiants club), une cinquantaine de jardins familiaux destinés à disparaître en raison de la la zone d'aménagement concerté (ZAC) Baud-Chardonnet qui les situe en zone inondable. Chardonnet a été ajouté en mémoire de Louis Marie Hilaire Bernigaud, comte de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle, qui y installa en 1918, une usine de textile au bord de la Vilaine. C'est le début du développement industriel du site. Elle est aussi le lieu où les automobilistes vont rechercher leur véhicule mis en fourrière. Mais par ailleurs presque tous les bâtiments industriels ayant été désaffectés et démolis, la plaine de Baud, dans sa partie ouest, revêt l'aspect d'une friche dominée par un ancien château d'eau. | |||
Dans le cadre de l'aménagement de l'axe est-ouest de [[Cesson-Sévigné]] au [[Mail François Mitterrand]], la rive droite du fleuve a été entièrement et agréablement réaménagée avec une voie piétonne, en contrebas des voies routières dont la sépare un muret de pierres. | Dans le cadre de l'aménagement de l'axe est-ouest de [[Cesson-Sévigné]] au [[Mail François Mitterrand]], la rive droite du fleuve a été entièrement et agréablement réaménagée avec une voie piétonne, en contrebas des voies routières dont la sépare un muret de pierres. | ||
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[[Fichier:Plaine_de_Baud_vue_a%C3%A9rienne.png|350px|right|thumb|La plaine de Baud en juillet 1967. La chaussée en rive droite de la Vilaine n'est pas ouverte et les entrepôts sont encore ici. Vue oblique d'ouest en est vers Cesson-Sévigné. (Archives de Rennes.255FI233)]] | |||
===Nouveau quartier en devenir=== | ===Nouveau quartier en devenir=== | ||
Au cours de l'été 2013, les architectes des premiers bâtiments qui sortiront de terre ont été sélectionnés par la ville de Rennes. Sur 35 hectares la | Au cours de l'été 2013, les architectes des premiers bâtiments qui sortiront de terre ont été sélectionnés par la ville de Rennes. Sur 35 hectares [[la ZAC Baud-Chardonnet]] offrira, en termes de développement urbain, un nouveau rapport au fleuve. Elle s'ouvrira de façon généreuse à la [[Vilaine]] grâce à l'aménagement d'un parc et d'une "rambla" au bord de l'eau. L'accès au centre-ville de Rennes passera également par l'aménagement de nouveaux franchissements du fleuve. | ||
Le démarrage de la construction des logements du premier îlot, le "F", commença en 2015. Cet îlot comprendra environ 400 logements, dont 25% de locatifs sociaux ou intermédiaires et 50% de logements en accession libre. Avec en perspective les premières livraisons de logements fin 2017, le quartier Baud-Chardonnet devrait accueillir, à terme, 5 200 habitants au sein de 2 580 nouveaux logements, selon une grande diversité de formes architecturales et de typologies de logement dans des immeubles de 4 à 17 étages. Il comptera également 3 700 emplois dans les futurs bureaux (56 000 m²) et locaux d’activité et de commerce (8 500 m²). | |||
[[Fichier:Jardins_plaine_de_Baud.png|350px|left|thumb|Les jardins ouvriers en 2003]] | |||
[[Fichier:Plain_de_Baud_vue_de_l%27ouest.png|350px|right|thumb|La plaine de Baud en 2016 : les jardins ouvriers ont disparu, un nouveau quartier sort de terre ; au fond le dépôt des bus du STAR]] | |||
[[Fichier:Baudchard1.jpg|300px|right|thumb|Le quartier Baud-Chardonnet à terme... en 2025 ?]] | |||
[[Fichier:Immeubles_plaine_de_Baud.png|center|450px|thumb|Immeubles plaine de Baud vus de la rive droite du fleuve]] | |||
[[Fichier:Baud_travaux.png|left|350px|thumb|Les constructions en cours en 2018]] | |||
===Références=== | ===Références=== | ||
<references/> | <references/> | ||
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 236]]''' | |||
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Version actuelle datée du 19 janvier 2024 à 12:28
La plaine de Baud, ainsi nommée d'après un lieu-dit en pleine campagne, rattaché à l'abbaye rennaise de Saint-Melaine. Le site de la plaine de Baud comprenait alors une maison bourgeoise, sise au « Petit Baud », et un château connu sous le nom de la « Ferme du Grand Baud ». C'est maintenant un secteur urbain situé dans la partie est de la commune de Rennes, délimité au nord par la Vilaine, au sud par la voie ferrée Paris-Brest, enfin à l'ouest par le boulevard Villebois-Mareuil qui en constitue l'un des accès ; le second est situé au nord, où deux ponts enjambent la Vilaine, l'un, le plus récent, le Pont Václav Havel depuis la rue du Moulin de Joué, l'autre depuis l'avenue François Château. La zone industrielle, desservie par une voie de ceinture et par une impasse, se caractérisait par un parcellaire irrégulier et discontinu, composé surtout de halles et de hangars.
Un site industriel de la première moitié du 20 e siècle...
Un site industriel est visible sur le plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension de 1928. Avant 1939, l'avenue Chardonnet avait été viabilisée par les propriétaires riverains, depuis le boulevard Villebois-Mareuil jusqu'à l'allée des anciennes usines de soie artificielle[1]. Elle fut classée dans la voirie urbaine, en 1952, suivant le plan directeur d'urbanisme qui prévoit la création d'une zone industrielle. Le plan d´aménagement intercommunal de 1946, conçu par Georges Lefort, figure une emprise réservée à la création d'une zone industrielle.
le triage ferroviaire de Baud est dévelppé après la première guerre mondiale. Le projet définitif du dépôt ne fut entériné qu’en 1930, après vingt ans de réflexion. Finalement, la construction du dépôt de la Plaine de Baud, par sa cohérence technique, contribua au rééquilibrage spatial des installations ferroviaires rennaises. Le chantier permit par ailleurs l’application d’un programme architectural d’envergure qui, par son approche pragmatique, amplifiait la conscience d’un réseau d’État aménageur du territoire. Entre propagande technique et obligation de s’adapter aux nouveaux procédés de construction, ce dépôt renforçait également le rôle régional de la gare de Rennes.
Les annuaires de Rennes signalent l'usine de menuiserie Tomine (1913), la société générale des Huiles et pétroles (1928), les établissements Desmarais frères (1928) et l'usine de soie artificielle, la Soie artificielle rennaise (1928), enfin l'entreprise Châtel et fils (1936), la société Pétrole et essences (1936) et la société anonyme des pétroles Jupiter (1936). Sur le plan de 1948 figure également l'ancienne usine Dior, spécialisée dans la fabrication d'eau de javel et d'engrais chimiques, dont la présence est attestée dès 1922.
Le bombardement du 17 juin 1940 effectué par quelques avions allemands sur la plaine de Baud et le triage Saint-Hélier y causa un millier de morts, civils, militaires britanniques et français et de nombreux blessés.
À partir de 1950 : établissements Chapin, la société française de transports et de camionnages, enfin les établissements Lorans en 1965[2]. En 1963 est décidée une implantation de la foire exposition de Rennes plaine de Baud mais le projet est abandonné en 1969.
En 1975, le Kayak Club de Rennes s'installe à la base nautique.
...devenu friche
On y trouve maintenant le dépôt de 250 bus du STAR (site Keolis), le club d'aviron du REC (Rennes étudiants club), une cinquantaine de jardins familiaux destinés à disparaître en raison de la la zone d'aménagement concerté (ZAC) Baud-Chardonnet qui les situe en zone inondable. Chardonnet a été ajouté en mémoire de Louis Marie Hilaire Bernigaud, comte de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle, qui y installa en 1918, une usine de textile au bord de la Vilaine. C'est le début du développement industriel du site. Elle est aussi le lieu où les automobilistes vont rechercher leur véhicule mis en fourrière. Mais par ailleurs presque tous les bâtiments industriels ayant été désaffectés et démolis, la plaine de Baud, dans sa partie ouest, revêt l'aspect d'une friche dominée par un ancien château d'eau.
Dans le cadre de l'aménagement de l'axe est-ouest de Cesson-Sévigné au Mail François Mitterrand, la rive droite du fleuve a été entièrement et agréablement réaménagée avec une voie piétonne, en contrebas des voies routières dont la sépare un muret de pierres.
Nouveau quartier en devenir
Au cours de l'été 2013, les architectes des premiers bâtiments qui sortiront de terre ont été sélectionnés par la ville de Rennes. Sur 35 hectares la ZAC Baud-Chardonnet offrira, en termes de développement urbain, un nouveau rapport au fleuve. Elle s'ouvrira de façon généreuse à la Vilaine grâce à l'aménagement d'un parc et d'une "rambla" au bord de l'eau. L'accès au centre-ville de Rennes passera également par l'aménagement de nouveaux franchissements du fleuve.
Le démarrage de la construction des logements du premier îlot, le "F", commença en 2015. Cet îlot comprendra environ 400 logements, dont 25% de locatifs sociaux ou intermédiaires et 50% de logements en accession libre. Avec en perspective les premières livraisons de logements fin 2017, le quartier Baud-Chardonnet devrait accueillir, à terme, 5 200 habitants au sein de 2 580 nouveaux logements, selon une grande diversité de formes architecturales et de typologies de logement dans des immeubles de 4 à 17 étages. Il comptera également 3 700 emplois dans les futurs bureaux (56 000 m²) et locaux d’activité et de commerce (8 500 m²).
Références
- ↑ Etape 10 : L'usine de soie artificielle
- ↑ Glad. Inventaire topographique Rennes. Notice d'Isabelle Barbedor - 2001
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la Collection YRG, cliquer ici 236
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