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La '''rue Denis et Eugène Bühler''' fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 7 juillet 2008. Elle forme une boucle à partir de la [[rue de la Palestine]], dans le [[Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin|quartier Thabor]]. | |||
== Biographie de Denis et Eugène Bühler - Architectes, Paysagistes du Thabor <ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> == | == Biographie de Denis et Eugène Bühler - Architectes, Paysagistes du Thabor<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> == | ||
Denis Bühler est né en 1811, à Lahr en Allemagne dans le pays de Bade, à environ | Denis Bühler est né en 1811, à Lahr en Allemagne dans le pays de Bade, à environ 30 km au Sud-Est de Strasbourg, dans une famille protestante et dont le père Jean-Daniel, originaire lui-même de cette ville, est pépiniériste à Clamart dans la région parisienne, où il a épousé Marguerite Gogne, la fille du maire de cette commune. De cette union vont naître à Clamart quatre autres enfants, Emilie née en 1813, Eugénie née en 1817, Eugène né en 1919 mais qui décède à l'âge d'un an et en 1822, naît un dernier enfant auquel va être donné aussi le prénom d'Eugène. | ||
Denis pratique très jeune le métier de jardinier et à la mort du père en 1837, il assume le rôle de chef de famille et prend la responsabilité de l'exploitation paternelle. Il envoie son jeune frère Eugène faire ses études au Collège puis à l' | Denis pratique très jeune le métier de jardinier et à la mort du père en 1837, il assume le rôle de chef de famille et prend la responsabilité de l'exploitation paternelle. Il envoie son jeune frère Eugène faire ses études au Collège puis à l'École d'Horticulture à Versailles où il obtient le diplôme d'Architecte-Paysagiste. Eugène va ensuite rejoindre son frère Denis et ensemble vont mettre à profit leur complémentarité professionnelle. En 1840, Denis s'installe à Paris et la première grosse commande des frères Bühler a lieu en 1842, qui va les conduire au château de Kernevez à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère, où la riche famille de Poulpiquet de Coatlès a fait appel aux deux frères pour l'aménagement du parc du château. A cette même époque, ils obtiennent les premiers travaux d'aménagements des abords des gares de la compagnie de Chemins de fer. C'est peut-être à cette période que Denis côtoie l'imprimeur rennais, [[François-Charles Oberthür]], actionnaire très actif de la Compagnie des Chemins de fer et originaire de Strasbourg, non loin de sa ville de naissance. Oberthür va lui demander de réaliser l'aménagement de plusieurs de ses propriétés, comme en 1865, celle de la [[rue de Paris]] à [[Rennes]] (connue maintenant sous le nom de [[parc Oberthür|parc Hamelin-Oberthür]]), La Broustière sa propriété de Cancale ou encore la Hublais à [[Cesson-Sévigné]]. Les frères Bühler vont également réaliser l'aménagement d'une douzaine de parcs et jardins en Bretagne comme le château de Combourg, le Château Bonnefontaine à Antrain-sur-Couesnon, le parc de la Briantais à Saint-Malo, le château du Bois Cornillé à Val-d'Izé, le manoir de Kerlouarnec à Douarnenez (ancienne propriété du Docteur René Laënnec<ref>[[boulevard Laënnec]]</ref>, l'inventeur du stéthoscope), etc. | ||
En 1867, le Maire de Rennes, Robinot de Saint-Cyr, sur les conseils de François-Charles Oberthür, fait appel à Denis et Eugène Bühler pour l'aménagement du jardin des plantes. Ce jardin fut confisqué sous la Révolution aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Melaine, qui lui avaient donné le nom de Thabor, en souvenir d'une montagne de Palestine : le Mont-Thabor. Ce mont situé en Terre Sainte était particulièrement vénéré par les chrétiens pour être le site de la transfiguration, le changement miraculeux dans l'apparence du Christ. Le nom Thabor signifie "Tabbûr", c'est-à-dire "nombril" ou "omphalos". Omphalos (ombilic) étant un monticule de terre ou de pierre conique, objet culte et endroit où se rendait la justice primitive et qui était considéré comme le centre de la terre. C'est d'ailleurs en souvenir de cette tradition biblique qu'une voie longeant le jardin du Thabor porte le nom de rue de la Palestine. | En 1867, le Maire de Rennes, Robinot de Saint-Cyr<ref>[[quai Robinot de Saint-Cyr]]</ref>, sur les conseils de François-Charles Oberthür, fait appel à Denis et Eugène Bühler pour l'aménagement du [[parc du Thabor|jardin des plantes]]. Ce jardin fut confisqué sous la Révolution aux moines bénédictins de l'[[abbaye Saint-Melaine de Rennes|abbaye Saint-Melaine]], qui lui avaient donné le nom de Thabor, en souvenir d'une montagne de Palestine : le Mont-Thabor. Ce mont situé en Terre Sainte était particulièrement vénéré par les chrétiens pour être le site de la transfiguration, le changement miraculeux dans l'apparence du Christ<ref>[[rue de la Palestine]]</ref>. Le nom Thabor signifie "Tabbûr", c'est-à-dire "nombril" ou "omphalos". Omphalos (ombilic) étant un monticule de terre ou de pierre conique, objet culte et endroit où se rendait la justice primitive et qui était considéré comme le centre de la terre. C'est d'ailleurs en souvenir de cette tradition biblique qu'une voie longeant le jardin du Thabor porte le nom de rue de la Palestine. | ||
Durant des années Denis et Eugène Bülher vont imposer leur style dans la façon de gérer les courbes, les modelés, les plantations, ayant un goût plus prononcé pour l'exotisme et pour les plantes qui se sont acclimatées à nos latitudes. C'est pourquoi leur style est bientôt connu de toute la France et les frères sont très demandés. En 1856, les élus de Lyon ont pour ambition d'offrir la campagne à ceux qui n'en ont pas, ils achètent à cet effet, aux Hospices de Lyon, un vaste parc de 105 hectares qui va devenir le domaine de la Tête d'or et demandent aux frères Bülher de se pencher sur l'aménagement du parc et d'un jardin animalier. Denis Bühler va alors voir ce qui se fait à l'étranger, mais au début il est prévu d'en faire une ferme à vocation pédagogique et de n'y mettre que des vaches, des moutons et quelques animaux sauvages. A partir de 1876, changement d'orientation avec l'arrivée d'antilopes, d'ours, de loups, de lions, d'éléphants etc…, la ferme devient un parc zoologique. On leur doit aussi le jardin des Perbendes d'Oë à Tours, le jardin publique de Bayeux, le parc Chambrun à Nice, le Champ de Juillet à Limoges, le Parc Borely à Marseille, Monpellier, Béziers, Bordeaux, etc. | Durant des années {{w|Denis et Eugène Bülher}} vont imposer leur style dans la façon de gérer les courbes, les modelés, les plantations, ayant un goût plus prononcé pour l'exotisme et pour les plantes qui se sont acclimatées à nos latitudes. C'est pourquoi leur style est bientôt connu de toute la France et les frères sont très demandés. En 1856, les élus de Lyon ont pour ambition d'offrir la campagne à ceux qui n'en ont pas, ils achètent à cet effet, aux Hospices de Lyon, un vaste parc de 105 hectares qui va devenir le domaine de la Tête d'or et demandent aux frères Bülher de se pencher sur l'aménagement du parc et d'un jardin animalier. Denis Bühler va alors voir ce qui se fait à l'étranger, mais au début il est prévu d'en faire une ferme à vocation pédagogique et de n'y mettre que des vaches, des moutons et quelques animaux sauvages. A partir de 1876, changement d'orientation avec l'arrivée d'antilopes, d'ours, de loups, de lions, d'éléphants etc…, la ferme devient un parc zoologique. On leur doit aussi le jardin des Perbendes d'Oë à Tours, le jardin publique de Bayeux, le parc Chambrun à Nice, le Champ de Juillet à Limoges, le Parc Borely à Marseille, Monpellier, Béziers, Bordeaux, etc. | ||
Les frères Bühler vont bâtir leur fortune sur leur savoir-faire d'Architectes-Paysagistes, mais aussi sur une très bonne gestion de leurs biens, investissements, placements. Denis étant d'ailleurs devenu le conseiller financier de l'imprimeur François-Charles Oberthür. | Les frères Bühler vont bâtir leur fortune sur leur savoir-faire d'Architectes-Paysagistes, mais aussi sur une très bonne gestion de leurs biens, investissements, placements. Denis étant d'ailleurs devenu le conseiller financier de l'imprimeur François-Charles Oberthür. | ||
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Denis Bühler décède à Lausanne en 1890, année où son frère Eugène épouse Esther Chéron. Eugène Bühler décède à Paris, 17 ans plus tard en 1907 et ni l'un ni l'autre n'ont d'héritier. | Denis Bühler décède à Lausanne en 1890, année où son frère Eugène épouse Esther Chéron. Eugène Bühler décède à Paris, 17 ans plus tard en 1907 et ni l'un ni l'autre n'ont d'héritier. | ||
== Note et références == | == Note et références == | ||
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Version actuelle datée du 21 novembre 2017 à 11:36
La rue Denis et Eugène Bühler fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 7 juillet 2008. Elle forme une boucle à partir de la rue de la Palestine, dans le quartier Thabor.
Biographie de Denis et Eugène Bühler - Architectes, Paysagistes du Thabor[1]
Denis Bühler est né en 1811, à Lahr en Allemagne dans le pays de Bade, à environ 30 km au Sud-Est de Strasbourg, dans une famille protestante et dont le père Jean-Daniel, originaire lui-même de cette ville, est pépiniériste à Clamart dans la région parisienne, où il a épousé Marguerite Gogne, la fille du maire de cette commune. De cette union vont naître à Clamart quatre autres enfants, Emilie née en 1813, Eugénie née en 1817, Eugène né en 1919 mais qui décède à l'âge d'un an et en 1822, naît un dernier enfant auquel va être donné aussi le prénom d'Eugène.
Denis pratique très jeune le métier de jardinier et à la mort du père en 1837, il assume le rôle de chef de famille et prend la responsabilité de l'exploitation paternelle. Il envoie son jeune frère Eugène faire ses études au Collège puis à l'École d'Horticulture à Versailles où il obtient le diplôme d'Architecte-Paysagiste. Eugène va ensuite rejoindre son frère Denis et ensemble vont mettre à profit leur complémentarité professionnelle. En 1840, Denis s'installe à Paris et la première grosse commande des frères Bühler a lieu en 1842, qui va les conduire au château de Kernevez à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère, où la riche famille de Poulpiquet de Coatlès a fait appel aux deux frères pour l'aménagement du parc du château. A cette même époque, ils obtiennent les premiers travaux d'aménagements des abords des gares de la compagnie de Chemins de fer. C'est peut-être à cette période que Denis côtoie l'imprimeur rennais, François-Charles Oberthür, actionnaire très actif de la Compagnie des Chemins de fer et originaire de Strasbourg, non loin de sa ville de naissance. Oberthür va lui demander de réaliser l'aménagement de plusieurs de ses propriétés, comme en 1865, celle de la rue de Paris à Rennes (connue maintenant sous le nom de parc Hamelin-Oberthür), La Broustière sa propriété de Cancale ou encore la Hublais à Cesson-Sévigné. Les frères Bühler vont également réaliser l'aménagement d'une douzaine de parcs et jardins en Bretagne comme le château de Combourg, le Château Bonnefontaine à Antrain-sur-Couesnon, le parc de la Briantais à Saint-Malo, le château du Bois Cornillé à Val-d'Izé, le manoir de Kerlouarnec à Douarnenez (ancienne propriété du Docteur René Laënnec[2], l'inventeur du stéthoscope), etc.
En 1867, le Maire de Rennes, Robinot de Saint-Cyr[3], sur les conseils de François-Charles Oberthür, fait appel à Denis et Eugène Bühler pour l'aménagement du jardin des plantes. Ce jardin fut confisqué sous la Révolution aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Melaine, qui lui avaient donné le nom de Thabor, en souvenir d'une montagne de Palestine : le Mont-Thabor. Ce mont situé en Terre Sainte était particulièrement vénéré par les chrétiens pour être le site de la transfiguration, le changement miraculeux dans l'apparence du Christ[4]. Le nom Thabor signifie "Tabbûr", c'est-à-dire "nombril" ou "omphalos". Omphalos (ombilic) étant un monticule de terre ou de pierre conique, objet culte et endroit où se rendait la justice primitive et qui était considéré comme le centre de la terre. C'est d'ailleurs en souvenir de cette tradition biblique qu'une voie longeant le jardin du Thabor porte le nom de rue de la Palestine.
Durant des années Denis et Eugène Bülher vont imposer leur style dans la façon de gérer les courbes, les modelés, les plantations, ayant un goût plus prononcé pour l'exotisme et pour les plantes qui se sont acclimatées à nos latitudes. C'est pourquoi leur style est bientôt connu de toute la France et les frères sont très demandés. En 1856, les élus de Lyon ont pour ambition d'offrir la campagne à ceux qui n'en ont pas, ils achètent à cet effet, aux Hospices de Lyon, un vaste parc de 105 hectares qui va devenir le domaine de la Tête d'or et demandent aux frères Bülher de se pencher sur l'aménagement du parc et d'un jardin animalier. Denis Bühler va alors voir ce qui se fait à l'étranger, mais au début il est prévu d'en faire une ferme à vocation pédagogique et de n'y mettre que des vaches, des moutons et quelques animaux sauvages. A partir de 1876, changement d'orientation avec l'arrivée d'antilopes, d'ours, de loups, de lions, d'éléphants etc…, la ferme devient un parc zoologique. On leur doit aussi le jardin des Perbendes d'Oë à Tours, le jardin publique de Bayeux, le parc Chambrun à Nice, le Champ de Juillet à Limoges, le Parc Borely à Marseille, Monpellier, Béziers, Bordeaux, etc.
Les frères Bühler vont bâtir leur fortune sur leur savoir-faire d'Architectes-Paysagistes, mais aussi sur une très bonne gestion de leurs biens, investissements, placements. Denis étant d'ailleurs devenu le conseiller financier de l'imprimeur François-Charles Oberthür.
Denis Bühler décède à Lausanne en 1890, année où son frère Eugène épouse Esther Chéron. Eugène Bühler décède à Paris, 17 ans plus tard en 1907 et ni l'un ni l'autre n'ont d'héritier.
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ boulevard Laënnec
- ↑ quai Robinot de Saint-Cyr
- ↑ rue de la Palestine