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La '''rue Capitaine Maignan''' est une voie axée est-ouest reliant la [[rue d'Isly]] à la [[rue Docteur Francis Joly]], limitant au sud le quartier du Colombier. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 11 décembre 1931. | |||
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== | == Le capitaine Maurice Maignan == | ||
mort au Tchad | mort au Tchad | ||
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Né au domicile de ses parents Benjamin Victor Maignan et Julie Ronsin, situé [[rue Châteaurenault]]<ref>Selon son acte de naissance, source Archives de Rennes</ref>, Maurice Maignan est un ancien élève du [[lycée Émile Zola|Lycée]] de Rennes<ref>L'Ouest-Eclair du 25 juin 1914, page 4</ref> où il suit un cours préparatoire à l'école de Saint-Cyr<ref>La Dépêche Bretonne du 13 octobre 1900</ref>. Candidat n°35, il sort de l'école de Saint-Cyr en 1902. | |||
=== | Dans le cadre du partage colonial de l'Afrique entre Grande-Bretagne et France, le corps expéditionnaire français dut livrer bataille pour prendre les Zaouïas de Bir-Alali et d’Aïn-Galaka tenues par les Sénoussistes venus de la Libye. Par décret du 21 juin 1913 le port de la médaille coloniale avec agrafe "Afrique occidentale française" est accordé au personnel militaire indigène ayant pris part effectivement, du 13 mai au 7 juin, dans l'Assaba, aux opérations conduites par le lieutenant Maignan (combat de la passe de Gousas, le 25 mai) contre une bande de pillards. Il s'agit d'un épisode de la conquête du Tchad par la France. Le corps expéditionnaire français dut livrer batailles pour prendre les Zaouïas de Bir-Alali et d’Aïn-Galaka tenues par les Sénoussistes venus de la Libye. La résistance de ces derniers à la conquête coloniale française dura jusqu’en mai 1913. Les Français prennent, le 27 novembre 1913, la zaouïa (édifice religieux musulman) d'Aïn Galaka, fortifiée, victoire déterminante pour le contrôle du Borkou, en partie nord du Tchad, où une résistance des Senoussistes, "pillards irréductibles"<ref>L'Ouest-Eclair du 12 décembre 1913</ref>, s'oppose à eux. La bourgade est prise après bombardement au canon et combats de maison à maison. La résistance de ces derniers à la conquête coloniale française dura jusqu’en mai 1913. C'est lors de cette prise d'Aïn Galaka que trois français, le capitaine Maurice Maignan, affecté au 108ème Régiment d'Infanterie Territoriale, le lieutenant Berrier-Fontaine, et un adjudant, ainsi que douze tirailleurs, trouvèrent la mort, durant la {{w|campagne du Borkou et de l'Ennedi|conquête du Borkou-Ennedi- Tibesti}}<ref> ''Le Centre Africain français, Tchad, Borkou, Ennedi'', par Jean Ferrandi. éd. Charles-Lavauzelle - 1930</ref> en décembre 1913. Les sennoussistes perdent environ 130 hommes sur 200<ref>''La légende noire de la Sanûsiyya, une confrérie musulmane saharienne sous le regard français (1840-1930)'', par Jean-Louis Triaud; vol. 2 éd. Maison des Sciences de l'homme</ref>. | ||
Le capitaine Maignan reçoit la Légion d'Honneur en février 1915<ref>L'Ouest-Eclair du 21 février 1915, page 4</ref>. | |||
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''L'Ouest-Eclair a raconté en son temps la mort glorieuse au Maroc ''(C'est une erreur, il est mort au Tchad, NDLR)'' de notre compatriote le capitaine Maignan. Les Rennais - ils sont très nombreux - qui connaissaient cet officier seront heureux de trouver ici les lignes suivantes que lui consacre "l'Afrique Française" : | |||
''Le capitaine Maignan, né en 1882 à Rennes et sorti de l'école de Saint-Cyr en 1902, avait débuté par trois années de séjour à Madagascar, où il s'était déjà fait remarquer dans le commandement d'un cercle. Sa seconde campagne le conduisit en 1908 au Gabon, où il attirait l'attention de ses chefs par l'activité dont il faisait preuve dans l'organisation de la région du Woleu-Ntem ''(une des neuf provinces du Gabon, NDLR)'', et méritait cette citation : "A fait preuve de belles qualités militaires au cours d'une reconnaissance exécutée d'août à novembre 1909 sur le Woleu. A obtenu à la suite de cette reconnaissance, grâce à son énergie et à son sang-froid, la soumission d'un groupe important de rebelles". | |||
''Dans ce même séjour, il obtenait cette seconde citation : "Le 11 août 1910, commandant un détachement au cours des opérations d'Abouma (Gabon), a été attaqué par un ennemi nombreux et a fait preuve sous le feu d'un sang-froid, d'une netteté de jugement et d'une énergie dignes de tout éloge." | |||
''Il revenait au Congo au début de 1912, et son expérience des tribus pahouines le fit choisir pour diriger des opérations de pénétration dans le Haut-Gabon où, par son énergie et son ascendant personnel, il mérita une nouvelle citation pour son action administrative et, de plus, un témoignage officiel de satisfaction pour les qualités de travail et d'observation dont il avait fait preuve dans l'établissement de notes sur le {{w|Fang (peuple)|pays pahouin}} et pour des travaux topographiques remarqués. Ses notes portaient qu'il était "à pousser dans l'intérêt général". Il était à Brazzaville à l'état-major des troupes quand il demanda à aller servir au début de l'année dernière au territoire du Tchad. | |||
''Dès son arrivée à {{w|Fort-Lamy}} il était atteint d'une fièvre bilieuse hématurique extrêmement grave et les médecins concluaient à son rapatriement. Il s'éleva contre cette solution avec une telle volonté qu'il obtint d'être maintenu, et bientôt il montrait à la compagnie méhariste de {{w|Moussoro}}, qu'il avait conservé tout son allant. "Excellent cavalier, nous disait de lui un de ses amis, remarquablement cultivé au point de vue littéraire et musical, d'une énergie indomptable, très droit et très gai, il ne comptait parmi ses camarades que de vives sympathies et même on saluait en lui un futur chef." Il partit avec joie à la colonne du Borkou..."|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 14 avril 1914, page 5|collecteur=Manu35|date=2023}} | |||
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== Références == | |||
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Version actuelle datée du 28 avril 2023 à 13:53
La rue Capitaine Maignan est une voie axée est-ouest reliant la rue d'Isly à la rue Docteur Francis Joly, limitant au sud le quartier du Colombier. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 11 décembre 1931.
Son nom rappelle :
Le capitaine Maurice Maignan
mort au Tchad
(16 avril 1882, Rennes - 27 novembre 1913, Aïn Galaka, Tchad)
Né au domicile de ses parents Benjamin Victor Maignan et Julie Ronsin, situé rue Châteaurenault[1], Maurice Maignan est un ancien élève du Lycée de Rennes[2] où il suit un cours préparatoire à l'école de Saint-Cyr[3]. Candidat n°35, il sort de l'école de Saint-Cyr en 1902.
Dans le cadre du partage colonial de l'Afrique entre Grande-Bretagne et France, le corps expéditionnaire français dut livrer bataille pour prendre les Zaouïas de Bir-Alali et d’Aïn-Galaka tenues par les Sénoussistes venus de la Libye. Par décret du 21 juin 1913 le port de la médaille coloniale avec agrafe "Afrique occidentale française" est accordé au personnel militaire indigène ayant pris part effectivement, du 13 mai au 7 juin, dans l'Assaba, aux opérations conduites par le lieutenant Maignan (combat de la passe de Gousas, le 25 mai) contre une bande de pillards. Il s'agit d'un épisode de la conquête du Tchad par la France. Le corps expéditionnaire français dut livrer batailles pour prendre les Zaouïas de Bir-Alali et d’Aïn-Galaka tenues par les Sénoussistes venus de la Libye. La résistance de ces derniers à la conquête coloniale française dura jusqu’en mai 1913. Les Français prennent, le 27 novembre 1913, la zaouïa (édifice religieux musulman) d'Aïn Galaka, fortifiée, victoire déterminante pour le contrôle du Borkou, en partie nord du Tchad, où une résistance des Senoussistes, "pillards irréductibles"[4], s'oppose à eux. La bourgade est prise après bombardement au canon et combats de maison à maison. La résistance de ces derniers à la conquête coloniale française dura jusqu’en mai 1913. C'est lors de cette prise d'Aïn Galaka que trois français, le capitaine Maurice Maignan, affecté au 108ème Régiment d'Infanterie Territoriale, le lieutenant Berrier-Fontaine, et un adjudant, ainsi que douze tirailleurs, trouvèrent la mort, durant la conquête du Borkou-Ennedi- Tibesti [5] en décembre 1913. Les sennoussistes perdent environ 130 hommes sur 200[6].
Le capitaine Maignan reçoit la Légion d'Honneur en février 1915[7].
« Le capitaine Maignan
L'Ouest-Eclair a raconté en son temps la mort glorieuse au Maroc (C'est une erreur, il est mort au Tchad, NDLR) de notre compatriote le capitaine Maignan. Les Rennais - ils sont très nombreux - qui connaissaient cet officier seront heureux de trouver ici les lignes suivantes que lui consacre "l'Afrique Française" :
Le capitaine Maignan, né en 1882 à Rennes et sorti de l'école de Saint-Cyr en 1902, avait débuté par trois années de séjour à Madagascar, où il s'était déjà fait remarquer dans le commandement d'un cercle. Sa seconde campagne le conduisit en 1908 au Gabon, où il attirait l'attention de ses chefs par l'activité dont il faisait preuve dans l'organisation de la région du Woleu-Ntem (une des neuf provinces du Gabon, NDLR), et méritait cette citation : "A fait preuve de belles qualités militaires au cours d'une reconnaissance exécutée d'août à novembre 1909 sur le Woleu. A obtenu à la suite de cette reconnaissance, grâce à son énergie et à son sang-froid, la soumission d'un groupe important de rebelles".
Dans ce même séjour, il obtenait cette seconde citation : "Le 11 août 1910, commandant un détachement au cours des opérations d'Abouma (Gabon), a été attaqué par un ennemi nombreux et a fait preuve sous le feu d'un sang-froid, d'une netteté de jugement et d'une énergie dignes de tout éloge."
Il revenait au Congo au début de 1912, et son expérience des tribus pahouines le fit choisir pour diriger des opérations de pénétration dans le Haut-Gabon où, par son énergie et son ascendant personnel, il mérita une nouvelle citation pour son action administrative et, de plus, un témoignage officiel de satisfaction pour les qualités de travail et d'observation dont il avait fait preuve dans l'établissement de notes sur le pays pahouin et pour des travaux topographiques remarqués. Ses notes portaient qu'il était "à pousser dans l'intérêt général". Il était à Brazzaville à l'état-major des troupes quand il demanda à aller servir au début de l'année dernière au territoire du Tchad.
Dès son arrivée à Fort-Lamy il était atteint d'une fièvre bilieuse hématurique extrêmement grave et les médecins concluaient à son rapatriement. Il s'éleva contre cette solution avec une telle volonté qu'il obtint d'être maintenu, et bientôt il montrait à la compagnie méhariste de Moussoro , qu'il avait conservé tout son allant. "Excellent cavalier, nous disait de lui un de ses amis, remarquablement cultivé au point de vue littéraire et musical, d'une énergie indomptable, très droit et très gai, il ne comptait parmi ses camarades que de vives sympathies et même on saluait en lui un futur chef." Il partit avec joie à la colonne du Borkou..." »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 14 avril 1914, page 5 • Recueilli par Manu35 • 2023 • licence
Sur la carte
Références
- ↑ Selon son acte de naissance, source Archives de Rennes
- ↑ L'Ouest-Eclair du 25 juin 1914, page 4
- ↑ La Dépêche Bretonne du 13 octobre 1900
- ↑ L'Ouest-Eclair du 12 décembre 1913
- ↑ Le Centre Africain français, Tchad, Borkou, Ennedi, par Jean Ferrandi. éd. Charles-Lavauzelle - 1930
- ↑ La légende noire de la Sanûsiyya, une confrérie musulmane saharienne sous le regard français (1840-1930), par Jean-Louis Triaud; vol. 2 éd. Maison des Sciences de l'homme
- ↑ L'Ouest-Eclair du 21 février 1915, page 4