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Isaac fréquente la faculté de droit. Avocat au [[Parlement de Bretagne]], orateur remarqué, il fut nommé député du tiers-état de la sénéchaussée de Rennes aux États Généraux. Fondateur, en mai 1789, avec [[Jean-Denis Lanjuinais]] du Club breton, précurseur du {{w|Club des Jacobins}}, il rédigea avec Antoine Barnave le {{w|serment du Jeu de Paume}}. Président de l'Assemblée constituante lors de la séance du 4 août [[1789]], il fit voter l'abolition des privilèges proposée par Le Guen de Kerangal et, ainsi, celle des droits constitutionnels de la province de Bretagne. | Isaac fréquente la faculté de droit de Rennes. Avocat au [[Parlement de Bretagne]], orateur remarqué, il fut nommé député du tiers-état de la sénéchaussée de Rennes aux États Généraux. Fondateur, en mai 1789, avec [[Jean-Denis Lanjuinais]] du Club breton, précurseur du {{w|Club des Jacobins}}, il rédigea avec Antoine Barnave le {{w|serment du Jeu de Paume}}. Président de l'Assemblée constituante lors de la séance du 4 août [[1789]], il fit voter l'abolition des privilèges féodaux proposée par Le Guen de Kerangal et, ainsi, celle des droits constitutionnels de la province de Bretagne. L’abolition a eu des répercussions profondes sur l’autonomie bretonne. La dissolution des États de Bretagne entraîna la perte d’un organe représentatif crucial pour la région. De plus, les réformes administratives intégrèrent la Bretagne dans un réseau national de départements, réduisant encore son autonomie politique et accélérèrent le processus de centralisation de l’État, au détriment des particularismes bretons. | ||
Il fit créer les "gardes nationales", abolir la noblesse et les titres féodaux. Il est à l'origine de la loi sur la propriété littéraire par une loi et un décret des 13 et 19 janvier [[1791]]. Il fut rapporteur de la loi du 14 juin 1791 interdisant les associations, corporations et les coalitions ouvrières ainsi que le droit de grève. | Il fit créer les "gardes nationales", abolir la noblesse et les titres féodaux. Il est à l'origine de la loi sur la propriété littéraire par une loi et un décret des 13 et 19 janvier [[1791]]. Il fut rapporteur de la loi du 14 juin 1791 interdisant les associations, corporations et les coalitions ouvrières ainsi que le droit de grève. | ||
Il s'attira les attaques des pamphlétaires royalistes et essaya en [[1791]] de se rapprocher des modérés. | Il s'attira les attaques des pamphlétaires royalistes et essaya en [[1791]] de se rapprocher des modérés. En mars 1792 il est évincé de la ''Société des Amis de la Constitution'', quitte l'hôtel de la rue de la Monnaie et part pour Paris. Il séjourne en Angleterre pour tenter de créer un commerce de riz, séjour qui lui valut des soupçons des administrateurs d'Ille-et-Vilaine. Une lettre saisie des mains de son épouse tend à faire considérer Le Chapelier comme émigré et à permettre la confiscation de ses biens. Sur demande des représentants en mission, Carrier<ref>[[Carrier à Rennes]]</ref> et Pocholle, les biens trouvés dans son appartement rennais de neuf pièces sis rue des Jeunes Lillois ([[rue de Bertrand]]) où habitaient sa femme et son fils et sa dame de compagnie Thérèse Sauveur, sont mis sous séquestres, en application de la loi du 28 mars 1793, frappant les "fédéralistes". Le 15 novembre 1793, sur demande des représentants Bourbotte et Boursault, exécuteur des ordres de Carrier alors à Nantes, ils les font interner à la tour Lebat et le 2 décembre 1793, elles sont transférées au [[Bon Pasteur]], maison d'arrêt pour femmes politiquement suspectes. L'épouse et son enfant ne seront libérés que le 24 août 1794, un mois après la chute de {{w|Robespierre}}. Le Chapelier avait adressé à Robespierre une lettre où il proposait, sans succès, d'espionner en Angleterre. Sur dénonciation du président de la société populaire de Forges-les-Eaux, voisine de Serqueux où il se cachait, il est arrêté début mars. Il comparut le 22 avril 1794 devant le tribunal révolutionnaire et Fouquier-Tinville le fit condamner à mort et déclara ses biens acquis à la Nation. Il monta à l'échafaud à quarante ans, avec son collègue Despremesnil et un frère de Chateaubriand<ref>''La fin de Le Chapelier, député de Rennes à la Constituante'', pp. 345-368 Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 2 - 1971.</ref>. | ||
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Isaac-René-Guy Le Chapelier
(12 juin 1754, Rennes - 22 avril 1794, Paris)
Isaac fréquente la faculté de droit de Rennes. Avocat au Parlement de Bretagne, orateur remarqué, il fut nommé député du tiers-état de la sénéchaussée de Rennes aux États Généraux. Fondateur, en mai 1789, avec Jean-Denis Lanjuinais du Club breton, précurseur du Club des Jacobins , il rédigea avec Antoine Barnave le serment du Jeu de Paume . Président de l'Assemblée constituante lors de la séance du 4 août 1789, il fit voter l'abolition des privilèges féodaux proposée par Le Guen de Kerangal et, ainsi, celle des droits constitutionnels de la province de Bretagne. L’abolition a eu des répercussions profondes sur l’autonomie bretonne. La dissolution des États de Bretagne entraîna la perte d’un organe représentatif crucial pour la région. De plus, les réformes administratives intégrèrent la Bretagne dans un réseau national de départements, réduisant encore son autonomie politique et accélérèrent le processus de centralisation de l’État, au détriment des particularismes bretons.
Il fit créer les "gardes nationales", abolir la noblesse et les titres féodaux. Il est à l'origine de la loi sur la propriété littéraire par une loi et un décret des 13 et 19 janvier 1791. Il fut rapporteur de la loi du 14 juin 1791 interdisant les associations, corporations et les coalitions ouvrières ainsi que le droit de grève.
Il s'attira les attaques des pamphlétaires royalistes et essaya en 1791 de se rapprocher des modérés. En mars 1792 il est évincé de la Société des Amis de la Constitution, quitte l'hôtel de la rue de la Monnaie et part pour Paris. Il séjourne en Angleterre pour tenter de créer un commerce de riz, séjour qui lui valut des soupçons des administrateurs d'Ille-et-Vilaine. Une lettre saisie des mains de son épouse tend à faire considérer Le Chapelier comme émigré et à permettre la confiscation de ses biens. Sur demande des représentants en mission, Carrier[1] et Pocholle, les biens trouvés dans son appartement rennais de neuf pièces sis rue des Jeunes Lillois (rue de Bertrand) où habitaient sa femme et son fils et sa dame de compagnie Thérèse Sauveur, sont mis sous séquestres, en application de la loi du 28 mars 1793, frappant les "fédéralistes". Le 15 novembre 1793, sur demande des représentants Bourbotte et Boursault, exécuteur des ordres de Carrier alors à Nantes, ils les font interner à la tour Lebat et le 2 décembre 1793, elles sont transférées au Bon Pasteur, maison d'arrêt pour femmes politiquement suspectes. L'épouse et son enfant ne seront libérés que le 24 août 1794, un mois après la chute de Robespierre . Le Chapelier avait adressé à Robespierre une lettre où il proposait, sans succès, d'espionner en Angleterre. Sur dénonciation du président de la société populaire de Forges-les-Eaux, voisine de Serqueux où il se cachait, il est arrêté début mars. Il comparut le 22 avril 1794 devant le tribunal révolutionnaire et Fouquier-Tinville le fit condamner à mort et déclara ses biens acquis à la Nation. Il monta à l'échafaud à quarante ans, avec son collègue Despremesnil et un frère de Chateaubriand[2].
Lien interne
Lien externe
- ↑ Carrier à Rennes
- ↑ La fin de Le Chapelier, député de Rennes à la Constituante, pp. 345-368 Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 2 - 1971.