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La '''rue Georges Lechartier''' se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin entre le [[boulevard Volney]] au nord-est et la [[rue François Lanno]] au sud-ouest. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 9 juillet 2003<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.  
La '''rue Georges Lechartier''' se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin entre le [[boulevard Volney]] au nord-est et la [[rue François Lanno]] au sud-ouest. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 9 juillet 2003<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.  


Cette voie rend hommage à Georges Lechartier, doyen de la Faculté des Sciences (1837 - 1903)
Cette voie rend hommage à :
 
=== Georges Lechartier ===
 
Doyen de la faculté des sciences de Rennes
 
(6 janvier 1837, Paris - 6 février 1903, Rennes)
 
Georges Vital Lechartier entre à vingt ans à l'École normale supérieure et est reçu deuxième à l'agrégation. Sa thèse, soutenue en 1864, porte sur la recherche de la constitution chimique exacte de quelques espèces minérales.
En 1866, il remplace Faustino Malaguti<ref>[[rue Malaguti]]</ref>, premier chimiste de la faculté des sciences, nommé recteur de l'Académie de Rennes. Il poursuit dans la même voie que son prédécesseur en s'intéressant à la chimie agricole, en particulier pour la conservation des denrées alimentaires.
 
Durant la guerre de 1870-1871, il organise à l'Arsenal de Rennes une capsulerie pour cartouches, modèle 1866. La cartouche Chassepot de 11mm, qui tient son nom de l'armurier français Antoine Chassepot, est la munition du fusil Modèle 1866 dit Chassepot, un des fusils de l'armée française mis en service en 1866, premier fusil réglementaire à chargement par la culasse<ref>https://musee-armee.fr/fileadmin/user_upload/Documents/Support-Visite-Fiches-Objets/Fiches-1815-1870/MA_fiche-chassepot.pdf</ref>. Le principal défaut de la munition est qu'elle encrasse le fusil car sa cartouche est du type combustible : l'enveloppe de carton qui contient la charge de poudre noire brûle au moment du tir, ce qui peut provoquer l'interruption du tir après une vingtaine de coups tirés. Une autre faiblesse était la difficulté de l'approvisionnement en munitions lors de la guerre de 1870 : il y a bien eu plusieurs millions de cartouches fabriquées, mais les quantités furent insuffisantes pour ravitailler le million d'hommes qui combattait à l'époque. Lechartier co-invente des procédés et appareils nouveaux pour fabriquer le fulminate de mercure, le distribuer dans les alvéoles, le dessécher et le comprimer dans chacune d'elles. L'utilisation de cartouches à amorce au fulminate de mercure favorise la mise à feu par percussion ce qui augmente la cadence de tir à 7 à 8 coups par minute alors qu’elle était limitée à 2 à 3 coups par minute pour les fusils des guerres napoléoniennes<ref>https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-fusil-chassepot</ref>. Lechartier contribue ainsi, par ses innovations, à réduire les deux faiblesses de la munition. Il vit durant cette période au 1 [[rue de Brilhac]] à Rennes<ref>Selon son dossier de nomination à la Légion d'honneur, source base Léonore</ref>.
 
Georges Lechartier procéda avec Félix Bellamy<ref>[[rue Docteur Bellamy]]</ref> à de remarquables expériences vers 1875 sur la fermentation des fruits. En précurseurs, ils découvrirent que les fruits, les graines, les racines, les feuilles, placés en vase clos absorbent rapidement l'oxygène de l'air et produisent des quantités considérables d'acide carbonique et une proportion correspondante d'alcool<ref>L'Ouest-Eclair du 10 février 1903, page 2</ref>.
 
En 1878, il contribue à l'ouverture d'une station agronomique aux Trois-Croix qui devient un des services les plus actifs de la Faculté. En 1894, devenu doyen, il concrétise le projet de son prédécesseur Simon Sirodot<ref>[[rue Sirodot]]</ref> à ce poste : la création d'un nouveau bâtiment pour la Faculté quasiment en face de l'ancien. Cette même année l'école supérieure d'agronomie arrive à Rennes, ce qui permet à Lechartier d'introduire encore plus de techniques scientifiques dans le monde agricole.
 
Ses études portent sur la fermentation et la conservation des fourrages verts en silo, la culture de la pomme de terre, sur l'emploi du densimètre pour l'étude pratique des moûts, le chauffage et la congélation des cidres. Il développe des techniques pour l'analyse des terres arables, établit des cartes agronomiques, préconise, pour chaque commune, les amendements les plus appropriés.
 
Il est président et vice-président de la société d'agriculture, de commerce et d'industrie pour le département d'Ille-et-Vilaine de 1882 à 1890, et pendant un certain temps conseiller municipal.
 
Fondateur de l'Association pomologique de l'Ouest, il décède en 1903 à Rennes, un an après son épouse<ref>L'Ouest-Eclair du 20 janvier 1902</ref>, des suite d'une pneumonie contractée quinze jours avant, lors des obsèques de son prédécesseur alors qu'il prononçait son éloge par un froid intense<ref>L'Ouest-Eclair du 6 février 1903</ref>.


== Sur la carte ==
== Sur la carte ==
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== Note et références ==  
== Note et références ==  
<references/>
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== Bibliographie ==
* Axel Petit et Dominique Bernard, ''La physique et les physiciens à la Faculté des sciences de Rennes de 1840 à 1939'', Université Rennes 1 (synthèse documentaire), 2012, [https://www.academia.edu/24108652/La_physique_et_les_physiciens_%C3%A0_la_Facult%C3%A9_des_Sciences_de_Rennes_de_1840_%C3%A0_1939 lire en ligne] (Annexe II - Les doyens de la faculté des sciences de Rennes de 1840 à 1939).
* Françoise Huguet, Boris Noguès, ''Les professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880)'', Laboratoire de recherche historique Rhône Alpes, 2011, [http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=1061 lire en ligne].
* Philippe Véron, Mira Véron, Sergio Ilovaisky, ''Dictionnaire des Astronomes Français 1850-1950'', Observatoire de Haute-Provence - UAR Pythéas, 2016, [http://www.obs-hp.fr/dictionnaire/par_lettre/lettre_L1.pdf lire en ligne].
== Liens externes ==
* {{w|Georges Lechartier}}
* {{w|Liste des doyens de l'université de Rennes}}


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La rue Georges Lechartier se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin entre le boulevard Volney au nord-est et la rue François Lanno au sud-ouest. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 9 juillet 2003[1].

Cette voie rend hommage à :

Georges Lechartier

Doyen de la faculté des sciences de Rennes

(6 janvier 1837, Paris - 6 février 1903, Rennes)

Georges Vital Lechartier entre à vingt ans à l'École normale supérieure et est reçu deuxième à l'agrégation. Sa thèse, soutenue en 1864, porte sur la recherche de la constitution chimique exacte de quelques espèces minérales. En 1866, il remplace Faustino Malaguti[2], premier chimiste de la faculté des sciences, nommé recteur de l'Académie de Rennes. Il poursuit dans la même voie que son prédécesseur en s'intéressant à la chimie agricole, en particulier pour la conservation des denrées alimentaires.

Durant la guerre de 1870-1871, il organise à l'Arsenal de Rennes une capsulerie pour cartouches, modèle 1866. La cartouche Chassepot de 11mm, qui tient son nom de l'armurier français Antoine Chassepot, est la munition du fusil Modèle 1866 dit Chassepot, un des fusils de l'armée française mis en service en 1866, premier fusil réglementaire à chargement par la culasse[3]. Le principal défaut de la munition est qu'elle encrasse le fusil car sa cartouche est du type combustible : l'enveloppe de carton qui contient la charge de poudre noire brûle au moment du tir, ce qui peut provoquer l'interruption du tir après une vingtaine de coups tirés. Une autre faiblesse était la difficulté de l'approvisionnement en munitions lors de la guerre de 1870 : il y a bien eu plusieurs millions de cartouches fabriquées, mais les quantités furent insuffisantes pour ravitailler le million d'hommes qui combattait à l'époque. Lechartier co-invente des procédés et appareils nouveaux pour fabriquer le fulminate de mercure, le distribuer dans les alvéoles, le dessécher et le comprimer dans chacune d'elles. L'utilisation de cartouches à amorce au fulminate de mercure favorise la mise à feu par percussion ce qui augmente la cadence de tir à 7 à 8 coups par minute alors qu’elle était limitée à 2 à 3 coups par minute pour les fusils des guerres napoléoniennes[4]. Lechartier contribue ainsi, par ses innovations, à réduire les deux faiblesses de la munition. Il vit durant cette période au 1 rue de Brilhac à Rennes[5].

Georges Lechartier procéda avec Félix Bellamy[6] à de remarquables expériences vers 1875 sur la fermentation des fruits. En précurseurs, ils découvrirent que les fruits, les graines, les racines, les feuilles, placés en vase clos absorbent rapidement l'oxygène de l'air et produisent des quantités considérables d'acide carbonique et une proportion correspondante d'alcool[7].

En 1878, il contribue à l'ouverture d'une station agronomique aux Trois-Croix qui devient un des services les plus actifs de la Faculté. En 1894, devenu doyen, il concrétise le projet de son prédécesseur Simon Sirodot[8] à ce poste : la création d'un nouveau bâtiment pour la Faculté quasiment en face de l'ancien. Cette même année l'école supérieure d'agronomie arrive à Rennes, ce qui permet à Lechartier d'introduire encore plus de techniques scientifiques dans le monde agricole.

Ses études portent sur la fermentation et la conservation des fourrages verts en silo, la culture de la pomme de terre, sur l'emploi du densimètre pour l'étude pratique des moûts, le chauffage et la congélation des cidres. Il développe des techniques pour l'analyse des terres arables, établit des cartes agronomiques, préconise, pour chaque commune, les amendements les plus appropriés.

Il est président et vice-président de la société d'agriculture, de commerce et d'industrie pour le département d'Ille-et-Vilaine de 1882 à 1890, et pendant un certain temps conseiller municipal.

Fondateur de l'Association pomologique de l'Ouest, il décède en 1903 à Rennes, un an après son épouse[9], des suite d'une pneumonie contractée quinze jours avant, lors des obsèques de son prédécesseur alors qu'il prononçait son éloge par un froid intense[10].

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. rue Malaguti
  3. https://musee-armee.fr/fileadmin/user_upload/Documents/Support-Visite-Fiches-Objets/Fiches-1815-1870/MA_fiche-chassepot.pdf
  4. https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-fusil-chassepot
  5. Selon son dossier de nomination à la Légion d'honneur, source base Léonore
  6. rue Docteur Bellamy
  7. L'Ouest-Eclair du 10 février 1903, page 2
  8. rue Sirodot
  9. L'Ouest-Eclair du 20 janvier 1902
  10. L'Ouest-Eclair du 6 février 1903

Bibliographie

  • Axel Petit et Dominique Bernard, La physique et les physiciens à la Faculté des sciences de Rennes de 1840 à 1939, Université Rennes 1 (synthèse documentaire), 2012, lire en ligne (Annexe II - Les doyens de la faculté des sciences de Rennes de 1840 à 1939).
  • Françoise Huguet, Boris Noguès, Les professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880), Laboratoire de recherche historique Rhône Alpes, 2011, lire en ligne.
  • Philippe Véron, Mira Véron, Sergio Ilovaisky, Dictionnaire des Astronomes Français 1850-1950, Observatoire de Haute-Provence - UAR Pythéas, 2016, lire en ligne.

Liens externes