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Le '''boulevard Oscar Leroux''' se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre le [[boulevard de l'Yser]] à l'ouest et le [[boulevard Léon Grimault]] à l'est. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 16 octobre 1957 puis prolongée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 28 octobre 1966<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.  
Le '''boulevard Oscar Leroux''' se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre le [[boulevard de l'Yser]] à l'ouest et le [[boulevard Léon Grimault]] à l'est. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 16 octobre 1957 puis prolongée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 28 octobre 1966<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>. Le boulevard est situé sur l'ancien "''chemin de Ronde''"<ref>http://www.audiar.org/sites/default/files/documents/blosne/O_2013-rapport%20histoire%20Blosne.pdf</ref>.
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Cette voie rend hommage à Oscar Leroux, victime de l'occupation allemande (1878 - 1948)
Cette voie rend hommage à Oscar Louis Henri Leroux, ingénieur agricole de formation<ref>L'Ouest-Eclair du 18 juillet 1919, page 4</ref> (25 novembre 1878, Longueville, Pas-de-Calais - 4 décembre 1948, Rennes) "victime de l'occupation allemande" sur la plaque de rue, en réalité assassiné par la milice française à la suite de l'assassinat de Philippe Henriot<ref>[[Juin 1944 : des Rennais otages, fusillés, assassinés]]</ref>.


==Sur la carte==
Fils d'instituteur, Oscar Leroux est élève de l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes, d'où il sort diplômé en 1900<ref>Selon son dossier disponible sur Léonore</ref>. Il créé à Saint-Brieuc une maison de vente de machines agricoles. Il est appelé en 1904 comme chef de pratique à l'école d'agriculture de Genouillat dans la Creuse. En 1906, il est nommé répétiteur de génie rural à l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes, où il exerce les fonctions de chef de travaux de génie rural chargé de cours de mathématiques, de mécanique rationnelle et de topographie aux élèves des deux promotions. Il devient officier d'académie en 1908, et est élu conseiller municipal de la ville de Rennes en mai de la même année. Il est élu adjoint au maire de Rennes [[Jean Janvier]] le 12 mai 1910.
{{Citation|texte=''Extrait du Registre des Arrêtés du Maire de la Commune de Rennes - Article 5. — M. '''Leroux Oscar''', quatrième adjoint, est délégué pour l'hygiène et la salubrité publiques, les établissements insalubres, la protection des enfants du premier âge, les concerts et fêtes publiques, les laboratoires municipaux et l'inspection des denrées alimentaires.''|auteur=La Vie Rennaise|origine=Numéro du 21 mai 1912|collecteur=Manu35|date=2018}}
 
Il préside à partir de 1910 la société d'habitations à bon marché "Ma Maison" qui ne vend pas des maisons individuelles, mais loue avec une promesse d'attribution<ref>http://enenvor.fr/eeo_actu/bellepoque/loger_les_ouvriers_a_rennes.html</ref>. La même année, il est appelé à la direction du ''syndicat des agriculteurs d'Ille-et-Vilaine et du Finistère'' (4 000 adhérents). Il est en 1919 ''président du comité du cercle philanthropique de Rennes'' dont le siège est situé au 6 [[rue Chicogné]] en 1919. En 1923 il est fait officier de l'instruction publique.
 
Il prend également part à de nombreuses œuvres, parmi lesquelles :
* secrétaire de la ''section d'Ille-et-Vilaine de l'orphelinat des armées'',
* créateur du ''comité central des réfugiés et le foyer des rapatriés'', qui procura des logements gratuits à plus de 500 familles (3 000 réfugiés à Rennes),
* créateur du ''restaurant des démobilisés'' qui distribua plus de 10 000 repas gratuits aux démobilisés en attendant qu'ils aient retrouvé du travail,
* président de la ''société des colonies de vacances des écoles publiques de Rennes'', qui chaque année, envoie 300 enfants pauvres passer un mois de vacances à la mer ou à la campagne. L'''association Rey-Leroux'' existe toujours aujourd'hui<ref>https://rey-leroux.fr/association-rey-leroux/histoire/</ref>,
* président durant la première guerre mondiale de la ''commission municipale de ravitaillement de la population civile'', le ''comité central des secours de guerre'', qui a réuni près de quatre millions de repas gratuits dans six cantines,
* vice-président de l'''office départemental des Pupilles de la Nation''.
 
En tant que chef de travaux de génie rural, Oscar Leroux est à l'origine de l'installation en 1924 d'un projecteur de cinéma dans le grand amphithéâtre du bâtiment historique de l'Ecole nationale d'agriculture de Rennes situé au 65 [[rue de Saint-Brieuc]]. Il s'agit d'une innovation importante pour l'époque. Les films étaient empruntés aux cinémathèques des ministères de l'Agriculture et de l'Instruction publique, ou loués aux grandes maisons cinématographiques de France<ref>https://www.rennesurbantrail.bzh/linstitut-agro-rennes-angers.php</ref>. Il réside au 9 [[quai Chateaubriand]] à Rennes en 1926, année où il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en ayant comme parrain le doyen de la faculté des Lettres Georges Dottin<ref>[[rue Georges Dottin]]</ref>.
 
Il fut victime d'une tentative d'assassinat par la Milice lors de l'été 1944.
{{Citation|texte=''Le 28 juin 1944, Philippe Henriot, le secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande du gouvernement de Vichy est tué par un commando dans son logement de fonction, rue de Solferino à Paris. En représailles, 150 personnes sont désignées dans toute la France pour être exécutées par la Milice. À Rennes, plusieurs personnalités sont alors désignées par la milice locale, dirigée par Joseph Constanzo. Sur cette liste, figurent le Maire de la Ville [[François Château]], son secrétaire général Gaëtan Hervé <ref>[[boulevard Gaëtan Hervé]]</ref>, [[Pierre Lemoine]], greffier près de la Cour d'appel, [[Louis Volclair]], conseiller municipal radical-socialiste, '''Oscar Leroux''', ancien adjoint au Maire radical-socialiste, le commandant Eugène Quédillac et le [[Docteur Roger Maruelle]].
 
 
''Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944, Oscar Leroux, qui habite une maison avec jardin dans un faubourg de la ville, quartier Sévigné, vient juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant derrière lui, il a même été premier adjoint au Maire de Rennes. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont. De la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule.|auteur=Joël David|origine=Françoise Elie, portrait d'une résistance rennaise|collecteur=Manu35|date=avril 2014}}
 
Il est inhumé au [[cimetière de l'Est]] de Rennes.
 
Une école porte son nom à Rennes depuis septembre 1954, dessinée par l'architecte municipal [[Yves Lemoine]].
 
== Sur la carte ==
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Le boulevard Oscar Leroux se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre le boulevard de l'Yser à l'ouest et le boulevard Léon Grimault à l'est. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 16 octobre 1957 puis prolongée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 28 octobre 1966[1]. Le boulevard est situé sur l'ancien "chemin de Ronde"[2].

"M. Oscar Leroux fait les honneurs du Préventorium de La Bouëxière" en 1936[3]

Cette voie rend hommage à Oscar Louis Henri Leroux, ingénieur agricole de formation[4] (25 novembre 1878, Longueville, Pas-de-Calais - 4 décembre 1948, Rennes) "victime de l'occupation allemande" sur la plaque de rue, en réalité assassiné par la milice française à la suite de l'assassinat de Philippe Henriot[5].

Fils d'instituteur, Oscar Leroux est élève de l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes, d'où il sort diplômé en 1900[6]. Il créé à Saint-Brieuc une maison de vente de machines agricoles. Il est appelé en 1904 comme chef de pratique à l'école d'agriculture de Genouillat dans la Creuse. En 1906, il est nommé répétiteur de génie rural à l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes, où il exerce les fonctions de chef de travaux de génie rural chargé de cours de mathématiques, de mécanique rationnelle et de topographie aux élèves des deux promotions. Il devient officier d'académie en 1908, et est élu conseiller municipal de la ville de Rennes en mai de la même année. Il est élu adjoint au maire de Rennes Jean Janvier le 12 mai 1910.

« Extrait du Registre des Arrêtés du Maire de la Commune de Rennes - Article 5. — M. Leroux Oscar, quatrième adjoint, est délégué pour l'hygiène et la salubrité publiques, les établissements insalubres, la protection des enfants du premier âge, les concerts et fêtes publiques, les laboratoires municipaux et l'inspection des denrées alimentaires. »

— La Vie Rennaise
Origine : Numéro du 21 mai 1912 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Il préside à partir de 1910 la société d'habitations à bon marché "Ma Maison" qui ne vend pas des maisons individuelles, mais loue avec une promesse d'attribution[7]. La même année, il est appelé à la direction du syndicat des agriculteurs d'Ille-et-Vilaine et du Finistère (4 000 adhérents). Il est en 1919 président du comité du cercle philanthropique de Rennes dont le siège est situé au 6 rue Chicogné en 1919. En 1923 il est fait officier de l'instruction publique.

Il prend également part à de nombreuses œuvres, parmi lesquelles :

  • secrétaire de la section d'Ille-et-Vilaine de l'orphelinat des armées,
  • créateur du comité central des réfugiés et le foyer des rapatriés, qui procura des logements gratuits à plus de 500 familles (3 000 réfugiés à Rennes),
  • créateur du restaurant des démobilisés qui distribua plus de 10 000 repas gratuits aux démobilisés en attendant qu'ils aient retrouvé du travail,
  • président de la société des colonies de vacances des écoles publiques de Rennes, qui chaque année, envoie 300 enfants pauvres passer un mois de vacances à la mer ou à la campagne. L'association Rey-Leroux existe toujours aujourd'hui[8],
  • président durant la première guerre mondiale de la commission municipale de ravitaillement de la population civile, le comité central des secours de guerre, qui a réuni près de quatre millions de repas gratuits dans six cantines,
  • vice-président de l'office départemental des Pupilles de la Nation.

En tant que chef de travaux de génie rural, Oscar Leroux est à l'origine de l'installation en 1924 d'un projecteur de cinéma dans le grand amphithéâtre du bâtiment historique de l'Ecole nationale d'agriculture de Rennes situé au 65 rue de Saint-Brieuc. Il s'agit d'une innovation importante pour l'époque. Les films étaient empruntés aux cinémathèques des ministères de l'Agriculture et de l'Instruction publique, ou loués aux grandes maisons cinématographiques de France[9]. Il réside au 9 quai Chateaubriand à Rennes en 1926, année où il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en ayant comme parrain le doyen de la faculté des Lettres Georges Dottin[10].

Il fut victime d'une tentative d'assassinat par la Milice lors de l'été 1944.

« Le 28 juin 1944, Philippe Henriot, le secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande du gouvernement de Vichy est tué par un commando dans son logement de fonction, rue de Solferino à Paris. En représailles, 150 personnes sont désignées dans toute la France pour être exécutées par la Milice. À Rennes, plusieurs personnalités sont alors désignées par la milice locale, dirigée par Joseph Constanzo. Sur cette liste, figurent le Maire de la Ville François Château, son secrétaire général Gaëtan Hervé [11], Pierre Lemoine, greffier près de la Cour d'appel, Louis Volclair, conseiller municipal radical-socialiste, Oscar Leroux, ancien adjoint au Maire radical-socialiste, le commandant Eugène Quédillac et le Docteur Roger Maruelle.


Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944, Oscar Leroux, qui habite une maison avec jardin dans un faubourg de la ville, quartier Sévigné, vient juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant derrière lui, il a même été premier adjoint au Maire de Rennes. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont. De la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule. »

— Joël David
Origine : Françoise Elie, portrait d'une résistance rennaise • Recueilli par Manu35 • avril 2014licence

Il est inhumé au cimetière de l'Est de Rennes.

Une école porte son nom à Rennes depuis septembre 1954, dessinée par l'architecte municipal Yves Lemoine.

Sur la carte

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