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Le '''square Louis Harel de la Noé''' se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre la [[rue du Bignon]] et la [[rue de Châteaugiron]]. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 6 avril 1998<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.  
Le '''square Louis Harel de la Noé''' se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre la [[rue du Bignon]] et la [[rue de Châteaugiron]]. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 6 avril 1998<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>.  


Cette voie rend hommage à Louis Harel de la Noé (1852 - 1931), ingénieur breton des Ponts et Chaussées ayant réalisé de nombreux ouvrages d'art, pour la plupart des viaducs ou passerelles, dans l'Ouest de la France, notamment en Bretagne et surtout dans les Côtes d'Armor entre 1901 et 1918.
Cette voie rend hommage à  
 
==Louis Harel de la Noé==
 
Ingénieur breton des Ponts et Chaussées
 
(29 janvier 1852, Saint-Brieuc - 28 octobre 1931, Landerneau)
 
Louis Harel de la Noé a réalisé de nombreux ouvrages d'art, pour la plupart des viaducs ou passerelles, dans l'Ouest de la France, notamment en Bretagne ou en Sarthe et surtout dans les Côtes d'Armor entre 1901 et 1918. [[Edmond Hervé]], lui aussi costarmoricain, a connu comme fil rouge durant ses mandats successifs les études (1986-1996), les travaux et la mise en œuvre (1997-2001) et enfin l'inauguration (2002) de la [[ligne a]] du [[métro de Rennes]]. Il s'est donc probablement intéressé à l'histoire du chemin de fer. C'est donc assez naturellement qu'il valide le choix du nom de l'ingénieur breton des ponts et chaussées pour figurer sur la plaque ornant cet espace au sein du quartier de la Pommeraie.
 
Il réalise de brillantes études au lycée impérial de sa ville natale (devenu aujourd'hui lycée Anatole Le Braz) où il est lauréat en 1868 du prix « Le Grand », fondé par M. Le Grand, ancien recteur de l'académie de Rennes et destiné à récompenser les élèves qui ont fait preuve d'excellence dans plusieurs disciplines. En 1868, il « monte » à Paris, au lycée Saint-Louis pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique.
 
Deux ans plus tard, à l'âge de 18 ans, Louis Harel de la Noë fait son entrée à l'École polytechnique, où figurent parmi ses condisciples Fulgence Bienvenüe<ref>[[esplanade Fulgence Bienvenüe]]</ref>, le futur ingénieur en chef du métro de Paris et Ferdinand Foch<ref>[[place Maréchal Foch]]</ref>, futur maréchal de France.
 
Il est nommé en 1877 à Rodez puis un an plus tard ingénieur des arrondissements de Quimper et de Quimperlé. Ses premiers travaux d’ingénieur sur sa terre natale sont consacrés à l'établissement des nouvelles lignes de chemin de fer ainsi qu'à des aménagements portuaires et la construction d’un phare dans l'île aux Moutons. il travaille en Sarthe entre 1884 et 1891, année où il est nommé ingénieur du service des ponts et chaussées de Brest où il partage ses activités entre le secteur maritime et le secteur ferroviaire, le département du Finistère se dotant, à l'exemple de ses voisins, d'un réseau départemental. Il obtient pour son travail remarquable la distinction d'officier de la Légion d'Honneur en 1898 ainsi que la médaille d'or de l'Exposition universelle de 1900. L'année 1900 marque également son retour dans son département natal des Côtes-du-Nord. Ce retour ne doit rien au hasard : les autorités départementales veulent se doter d'un réseau de chemin de fer départemental.
 
Il reçoit en 1810 le prix Caméré décerné par l'Académie des Sciences « ''pour les procédés nouveaux qu'il a introduit dans la construction ainsi que pour ses recherches d'ordre scientifique qui ont donné lieu à de très nombreuses applications et dans lesquelles l'expérience a toujours contrôlé et confirmé la théorie'' ».
 
En 1910-1911, Louis Harel de la Noé, alors ingénieur en chef des Ponts et Chaussées des Côtes-du-Nord, dépose sans contrôle de son homologue d'Ille-et-Vilaine<ref>L'Ouest-Eclair du 23 février 1911, page 1</ref> un rapport sur la réalisation d'un pont sur la Rance "au lieu-dit Port-Saint-Hubert, où l'estuaire se rétrécit au point de rendre relativement facile la construction de cet ouvrage d'art, réclamée par les populations intéressées des deux départements"<ref>L'Ouest-Eclair du 10 janvier 1911, page 4</ref>. Le vote des crédits pour permettre l'étude de ce projet date de 1900. Le projet de Harel de la Noé est d'abord approuvé en 1904 puis rejeté en 1911 par le conseil général, jugé comme "audacieux et dangereux" par l'ancien ingénieur en chef. Un premier pont suspendu est construit de 1913 à 1928 et inauguré en août 1929<ref>L'Ouest-Eclair du 13 août 1929, page 4</ref> mais, bombardé par les Alliés, il s'effondre le 12 juin 1944. L'actuel {{w|pont Saint-Hubert}} ne verra le jour qu'en 1959 et est toujours aujourd'hui un des principaux ouvrages sur la Rance permettant de joindre les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine, après bien sûr le pont routier sur le {{w|usine marémotrice de la Rance|barrage de la Rance}}.
 
Louis Harel de la Noé a utilisé de façon combinée le métal, la brique et le béton au profit de ponts et de viaducs aux profils marqués par la légèreté et l'originalité des formes, concevant les ouvrages à la fois en ingénieur et en artiste. Il laisse un ensemble d'ouvrages qui commencent à être reconnus, après de nombreuses destructions conduites dans l'indifférence de leur intérêt patrimonial<ref>"La Bretagne et ses chemins de fer", par Jean-Louis Rohou, p. 75-86 - https://doi.org/10.4000/rhcf.2515.</ref>.


== Sur la carte ==
== Sur la carte ==

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Le square Louis Harel de la Noé se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre la rue du Bignon et la rue de Châteaugiron. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 6 avril 1998[1].

Cette voie rend hommage à

Louis Harel de la Noé

Ingénieur breton des Ponts et Chaussées

(29 janvier 1852, Saint-Brieuc - 28 octobre 1931, Landerneau)

Louis Harel de la Noé a réalisé de nombreux ouvrages d'art, pour la plupart des viaducs ou passerelles, dans l'Ouest de la France, notamment en Bretagne ou en Sarthe et surtout dans les Côtes d'Armor entre 1901 et 1918. Edmond Hervé, lui aussi costarmoricain, a connu comme fil rouge durant ses mandats successifs les études (1986-1996), les travaux et la mise en œuvre (1997-2001) et enfin l'inauguration (2002) de la ligne a du métro de Rennes. Il s'est donc probablement intéressé à l'histoire du chemin de fer. C'est donc assez naturellement qu'il valide le choix du nom de l'ingénieur breton des ponts et chaussées pour figurer sur la plaque ornant cet espace au sein du quartier de la Pommeraie.

Il réalise de brillantes études au lycée impérial de sa ville natale (devenu aujourd'hui lycée Anatole Le Braz) où il est lauréat en 1868 du prix « Le Grand », fondé par M. Le Grand, ancien recteur de l'académie de Rennes et destiné à récompenser les élèves qui ont fait preuve d'excellence dans plusieurs disciplines. En 1868, il « monte » à Paris, au lycée Saint-Louis pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique.

Deux ans plus tard, à l'âge de 18 ans, Louis Harel de la Noë fait son entrée à l'École polytechnique, où figurent parmi ses condisciples Fulgence Bienvenüe[2], le futur ingénieur en chef du métro de Paris et Ferdinand Foch[3], futur maréchal de France.

Il est nommé en 1877 à Rodez puis un an plus tard ingénieur des arrondissements de Quimper et de Quimperlé. Ses premiers travaux d’ingénieur sur sa terre natale sont consacrés à l'établissement des nouvelles lignes de chemin de fer ainsi qu'à des aménagements portuaires et la construction d’un phare dans l'île aux Moutons. il travaille en Sarthe entre 1884 et 1891, année où il est nommé ingénieur du service des ponts et chaussées de Brest où il partage ses activités entre le secteur maritime et le secteur ferroviaire, le département du Finistère se dotant, à l'exemple de ses voisins, d'un réseau départemental. Il obtient pour son travail remarquable la distinction d'officier de la Légion d'Honneur en 1898 ainsi que la médaille d'or de l'Exposition universelle de 1900. L'année 1900 marque également son retour dans son département natal des Côtes-du-Nord. Ce retour ne doit rien au hasard : les autorités départementales veulent se doter d'un réseau de chemin de fer départemental.

Il reçoit en 1810 le prix Caméré décerné par l'Académie des Sciences « pour les procédés nouveaux qu'il a introduit dans la construction ainsi que pour ses recherches d'ordre scientifique qui ont donné lieu à de très nombreuses applications et dans lesquelles l'expérience a toujours contrôlé et confirmé la théorie ».

En 1910-1911, Louis Harel de la Noé, alors ingénieur en chef des Ponts et Chaussées des Côtes-du-Nord, dépose sans contrôle de son homologue d'Ille-et-Vilaine[4] un rapport sur la réalisation d'un pont sur la Rance "au lieu-dit Port-Saint-Hubert, où l'estuaire se rétrécit au point de rendre relativement facile la construction de cet ouvrage d'art, réclamée par les populations intéressées des deux départements"[5]. Le vote des crédits pour permettre l'étude de ce projet date de 1900. Le projet de Harel de la Noé est d'abord approuvé en 1904 puis rejeté en 1911 par le conseil général, jugé comme "audacieux et dangereux" par l'ancien ingénieur en chef. Un premier pont suspendu est construit de 1913 à 1928 et inauguré en août 1929[6] mais, bombardé par les Alliés, il s'effondre le 12 juin 1944. L'actuel pont Saint-Hubert Wikipedia-logo-v2.svg ne verra le jour qu'en 1959 et est toujours aujourd'hui un des principaux ouvrages sur la Rance permettant de joindre les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine, après bien sûr le pont routier sur le barrage de la Rance Wikipedia-logo-v2.svg.

Louis Harel de la Noé a utilisé de façon combinée le métal, la brique et le béton au profit de ponts et de viaducs aux profils marqués par la légèreté et l'originalité des formes, concevant les ouvrages à la fois en ingénieur et en artiste. Il laisse un ensemble d'ouvrages qui commencent à être reconnus, après de nombreuses destructions conduites dans l'indifférence de leur intérêt patrimonial[7].

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. esplanade Fulgence Bienvenüe
  3. place Maréchal Foch
  4. L'Ouest-Eclair du 23 février 1911, page 1
  5. L'Ouest-Eclair du 10 janvier 1911, page 4
  6. L'Ouest-Eclair du 13 août 1929, page 4
  7. "La Bretagne et ses chemins de fer", par Jean-Louis Rohou, p. 75-86 - https://doi.org/10.4000/rhcf.2515.