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Au milieu du 19e siècle, un Rennais dresse le constat :"''La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. Déjà l'on a songé à y placer le bâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais'' ( N.B :actuellement [[Musée des Beaux-Arts]]) ''et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre''."<ref> ''Rennes Moderne'', par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849</ref> Et Alfred de Courcy d'ironiser sur la ville et sur la Motte :
Au milieu du 19e siècle, un Rennais dresse le constat :"''La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. Déjà l'on a songé à y placer le bâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais'' ( N.B :actuellement [[Musée des Beaux-Arts]]) ''et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre''."<ref> ''Rennes Moderne'', par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849</ref> Et Alfred de Courcy d'ironiser sur la ville et sur la Motte :


" ''Rennes semble merveilleusement représentée par ces fontaines arides qui décorent la plateforme de la Motte. Canaux, bassins, beaux gradins de pierre où la naïade devrait s'épancher en cascades, rien n'a été oublié. Il n'y manque qu'une chose, mais cette chose c'est l'eau''". L'ouverture du jardin du Thabor après la Révolution, très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromet l'utilité de la Motte, comme le souligne Marteville, au milieu du 19e siècle. Les projets de construction d'une salle de spectacle (1838), puis du palais universitaire, quelques années plus tard, confirme sa désaffection. Le déplacement de l'escalier monumental en faveur de l'entrée au parc du [[Thabor]], en 1898, pour constituer la nouvelle entrée du Thabor, inaugura la banalisation progressive de l'espace, qui prit la forme d'un square. [[rue de Paris]], et la promenade devint un petit jardin public sans grande fréquentation.
" ''Rennes semble merveilleusement représentée par ces fontaines arides qui décorent la plateforme de la Motte. Canaux, bassins, beaux gradins de pierre où la naïade devrait s'épancher en cascades, rien n'a été oublié. Il n'y manque qu'une chose, mais cette chose c'est l'eau''". L'ouverture du jardin du Thabor après la Révolution, très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromet l'utilité de la Motte, comme le souligne Marteville, au milieu du 19e siècle. Les projets de construction d'une salle de spectacle (1838), puis du palais universitaire, quelques années plus tard, confirme sa désaffection. Le déplacement de l'escalier monumental en faveur de l'entrée au parc du [[Thabor]], en 1898, pour constituer la nouvelle entrée du Thabor, inaugura la banalisation progressive de l'espace, qui prit la forme d'un square. [[rue de Paris]], et la promenade devint un petit jardin public sans grande fréquentation.


[[Fichier:Le_square_de_la_Motte.png|500px|center|thumb| le square vu de l'angle rue Martenot - Contour de la Motte]]
[[Fichier:Le_square_de_la_Motte.png|500px|center|thumb| le square vu de l'angle rue Martenot - Contour de la Motte]]
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Le square est aussi devenu un '''lieu de mémoire''' dans sa partie maintenant dénommée [[place de l'Ordre national du Mérite]]. On y trouve, à l'est, une stèle aux morts du 41e Régiment d'infanterie. Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, par [[Emmanuel Dolivet]], qui avait été érigé en [[1896]] en bordure du [[boulevard de la Liberté]], y a été implanté en 2007, en partie est, et latéralement en bordure du square, un mémorial composé de trois stèles de granit bleu de {{w|Lanhélin}} qui fut inauguré le 8 septembre 2012, en souvenir des 339 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.<ref>[[Association des anciens combattants A.M.D.A.F.N. 35]]</ref>
Le square est aussi devenu un '''lieu de mémoire''' dans sa partie maintenant dénommée [[place de l'Ordre national du Mérite]]. On y trouve, à l'est, une stèle aux morts du 41e Régiment d'infanterie. Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, par [[Emmanuel Dolivet]], qui avait été érigé en [[1896]] en bordure du [[boulevard de la Liberté]], y a été implanté en 2007, en partie est, et latéralement en bordure du square, un mémorial composé de trois stèles de granit bleu de {{w|Lanhélin}} qui fut inauguré le 8 septembre 2012, en souvenir des 339 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.<ref>[[Association des anciens combattants A.M.D.A.F.N. 35]]</ref>





Version du 6 juin 2024 à 10:04

En haut du Contour de la Motte, côté est, se trouve le square de la Motte, version moderne de la promenade créée en 1659 sur des terrains qui avaient été prélevés en 1424 à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée Motte à Madame, abréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abbesse". La promenade de la Motte avait été la deuxième promenade aménagée à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attrayant fut grand au 18e siècle après la reconstruction de la ville. C'est sur cette promenade que furent célébrées, pendant la 1re République, la fête des enfants et celle des vieillards. La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte Millardet en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du Thabor, donnant sur la rue de Paris[1].

Le quartier de la Motte en 1782 (extrait du plan Forestier)
L'escaler-fontaine avant d'être transféré à l'entrée du Thabor, rue de Paris
Contour de la Motte.png

Arrivant à Rennes en 1820, le voyageur Régis Jean Vaysse de Villiers, après avoir remarqué qu'on ne sait où se termine le faubourg de Paris et où commence la ville, donne à celle-ci comme point de départ "la petite promenade de la Motte, qu'on longe à gauche, en tournant à droite. Elle forme le gracieux vis-à-vis du bel hôtel de l'intendance, aujourd'hui la préfecture, situé de l'autre côté de la rue qui, dans cette partie, devient une petite place"[2].

Au milieu du 19e siècle, un Rennais dresse le constat :"La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. Déjà l'on a songé à y placer le bâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais ( N.B :actuellement Musée des Beaux-Arts) et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre."[3] Et Alfred de Courcy d'ironiser sur la ville et sur la Motte :

" Rennes semble merveilleusement représentée par ces fontaines arides qui décorent la plateforme de la Motte. Canaux, bassins, beaux gradins de pierre où la naïade devrait s'épancher en cascades, rien n'a été oublié. Il n'y manque qu'une chose, mais cette chose c'est l'eau". L'ouverture du jardin du Thabor après la Révolution, très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromet l'utilité de la Motte, comme le souligne Marteville, au milieu du 19e siècle. Les projets de construction d'une salle de spectacle (1838), puis du palais universitaire, quelques années plus tard, confirme sa désaffection. Le déplacement de l'escalier monumental en faveur de l'entrée au parc du Thabor, en 1898, pour constituer la nouvelle entrée du Thabor, inaugura la banalisation progressive de l'espace, qui prit la forme d'un square. rue de Paris, et la promenade devint un petit jardin public sans grande fréquentation.

le square vu de l'angle rue Martenot - Contour de la Motte



« Les espaces verts rennais

Parmi les grandes tâches qui préoccupent les administrateurs des collectivités locales, la réalisation d'équipements de détente et de loisirs est particulièrement à l'ordre du jour ; or, ce sont les espaces verts qui en constituent les éléments essentiels. Ce sont ces soucis qui ont conduit la municipalité à adopter une politique de préservation et de création de zones vertes. Cette évolution, envisagée sur une période de dix années nous permettra, à l'aide d'exemples (car l'énumération des espaces verts créés apparaîtrait vite fastidieuse), de constater les progrès accomplis dans de nombreux domaines.

Une des six faces gravées des trois stèles du mémorial aux morts d'AFN

Le rajeunissement de parcs et de squares

Un des premiers squares à avoir subi cette politique de rajeunissement est le square de la Motte. Ce square très mal fréquenté était pratiquement abandonné par le Service des Jardins, qui ne pouvait en assurer un entretien valable ; il aurait de ce fait perdu sa vocation de square de promenades et de jeux. Sa rénovation fut entreprise : des plantations nouvelles mises en place après un important apport de terre végétale, les allées goudronnées permettant un entretien facile. Depuis cette époque, le square a retrouvé une physionomie agréable et les promeneurs sont revenus nombreux. »

— M. Le Rudulier, ingénieur subdivisionnaire au service des jardins
Origine : Le Rennais, numéro 7, mai 1970 • Recueilli par Manu35 • 2022licence


Le square est aussi devenu un lieu de mémoire dans sa partie maintenant dénommée place de l'Ordre national du Mérite. On y trouve, à l'est, une stèle aux morts du 41e Régiment d'infanterie. Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, par Emmanuel Dolivet, qui avait été érigé en 1896 en bordure du boulevard de la Liberté, y a été implanté en 2007, en partie est, et latéralement en bordure du square, un mémorial composé de trois stèles de granit bleu de Lanhélin Wikipedia-logo-v2.svg qui fut inauguré le 8 septembre 2012, en souvenir des 339 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.[4]



Références

  1. Les rues de Rennes, par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892
  2. Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle, par Étienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXII - 2008
  3. Rennes Moderne, par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849
  4. Association des anciens combattants A.M.D.A.F.N. 35