« Bombardement du 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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[[Fichier:Triage_St-H%C3%A9lier.png|500px|left|thumb|Le triage Saint-Hélier vu vers le centre ville en 1936]] [[Fichier:Triage_de_Baud.png|500px|center|thumb|Le triage de Baud, vu en 1936]]
[[Fichier:Triage_St-H%C3%A9lier.png|500px|left|thumb|Le triage Saint-Hélier vu vers le centre ville en 1936]] [[Fichier:Triage_de_Baud.png|500px|center|thumb|Le triage de Baud, vu en 1936]]


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== Un lundi matin de guerre ==
== Un lundi matin de guerre ==
Des écoliers rennais avaient pu être sensibilisés à la fin de 1939 par un petit fascicule intitulé « Alerte aux avions », illustré par Marcel Jeanjean, dont la couverture représentait un guetteur signalant l'arrivée d'un avion ennemi qui avait tout l'air d'un bombardier Dornier. Une semaine avant le bombardement, en regardant leur hebdomadaire ''Pierrot'', ils avaient pu voir, sur une des pages intitulées "Apprenez à reconnaître les avions ennemis", en n° 15, un dessin du même illustrateur, présentant le Dornier Do-17 qu'il disait surclassé par les avions de chasse alliés<ref>''Pierrot'', "le journal des jeunes", p. 7 - 9 juin 1940.</ref>. Mais, ce matin du 17 juin, il n'y avait pas d'avions de chasse alliés dans le ciel rennais.
Des écoliers rennais avaient pu être sensibilisés à la fin de 1939 par un petit fascicule intitulé « Alerte aux avions », illustré par Marcel Jeanjean, dont la couverture représentait un guetteur signalant l'arrivée d'un avion ennemi qui avait tout l'air d'un bombardier Dornier. Une semaine avant le bombardement, en regardant leur hebdomadaire ''Pierrot'', ils avaient pu voir, sur une des pages intitulées "Apprenez à reconnaître les avions ennemis", en n° 15, un dessin du même illustrateur, présentant le Dornier Do-17 qu'il disait surclassé par les avions de chasse alliés<ref>''Pierrot'', "le journal des jeunes", p. 7 - 9 juin 1940.</ref>. Mais, ce matin du 17 juin, il n'y avait pas d'avions de chasse alliés dans le ciel rennais.
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Le nombre des victimes, hors de proportion avec l’importance des bombes larguées, vient d’une négligence des services de la gare de Rennes ou d'un ordre des autorités militaires qui, plaine Saint-Hélier, ont laissé le train d’artilleurs contre un train de munitions avec des wagons de cheddite qui, en sautant, ont broyé et enflammé les trains voisins et les corps ont été très déchiquetés par l'explosion des wagons <ref>''Mémoires d'un Français moyen''. René Patay - polycopié p. 134 - 1974.</ref>, et à Baud, ont mis un train de munitions entre le train des Anglais et celui des artilleurs français. À ces victimes, il faut ajouter quelques civils et militaires tués par éclats ou matériaux projetés. Ce sont donc bien deux trains de munitions qui stationnaient sur le triage de Rennes. Traumatisée aux deux sens du terme, la ville se vide d'une partie de sa population qui, en voiture, à bicyclette ou à pied prend les routes de l'ouest ou du sud<ref>''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladan. Impr. Les Nouvelles</ref>. Les évacués ont abandonné des bagages et des voitures d'enfant qui seront stockés plus tard à la gare et classés par ordre alphabétique pour une recherche rapide<ref>Deux photos de ''L'Ouest-Éclair'' du 8 juillet 1940</ref>. Certains prennent de dérisoires mesures administratives. 34 personnes s'évadèrent de l'asile psychiatrique de Saint-Méen et étaient encore recherchées le 10 juillet.
Le nombre des victimes, hors de proportion avec l’importance des bombes larguées, vient d’une négligence des services de la gare de Rennes ou d'un ordre des autorités militaires qui, plaine Saint-Hélier, ont laissé le train d’artilleurs contre un train de munitions avec des wagons de cheddite qui, en sautant, ont broyé et enflammé les trains voisins et les corps ont été très déchiquetés par l'explosion des wagons <ref>''Mémoires d'un Français moyen''. René Patay - polycopié p. 134 - 1974.</ref>, et à Baud, ont mis un train de munitions entre le train des Anglais et celui des artilleurs français. À ces victimes, il faut ajouter quelques civils et militaires tués par éclats ou matériaux projetés. Ce sont donc bien deux trains de munitions qui stationnaient sur le triage de Rennes. Traumatisée aux deux sens du terme, la ville se vide d'une partie de sa population qui, en voiture, à bicyclette ou à pied prend les routes de l'ouest ou du sud<ref>''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladan. Impr. Les Nouvelles</ref>. Les évacués ont abandonné des bagages et des voitures d'enfant qui seront stockés plus tard à la gare et classés par ordre alphabétique pour une recherche rapide<ref>Deux photos de ''L'Ouest-Éclair'' du 8 juillet 1940</ref>. Certains prennent de dérisoires mesures administratives. 34 personnes s'évadèrent de l'asile psychiatrique de Saint-Méen et étaient encore recherchées le 10 juillet.
[[Fichier:Administration_17_juin_1940.jpg|300px|left|thumb|De dérisoires mesures administratives.]]
[[Fichier:Administration_17_juin_1940.jpg|300px|left|thumb|De dérisoires mesures administratives.]]
[[Fichier:Prairie_devant_St_helier_juin_1940.jpeg|right|300px|thumb|En bordure du triage, un train détruit et renversé par l'explosion au bas du remblai, avec débris sur les prairies de la Motte Baril. Au fond, le couvent de la Solitude et l'église Saint-Hélier au dessus de laquelle on aperçoit un peu des superstructures de la brasserie Graff. Photo de Robert Caillard.]]
[[Fichier:Prairie_devant_St_helier_juin_1940.jpeg|right|360px|thumb|En bordure du triage, un train détruit et renversé par l'explosion au bas du remblai, avec débris sur les prairies de la Motte Baril. Au fond, le couvent de la Solitude et l'église Saint-Hélier au dessus de laquelle on aperçoit un peu des superstructures de la brasserie Graff. Photo de Robert Caillard.]]
[[Fichier:Triage_St-H%C3%A9lier_18_juin_1940.png|450px|left|thumb|Le triage St-Hélier, en arrière-plan à gauche, les immeubles 59 et 61 du [[boulevard Villebois-Mareuil]]. (Die Deutsche Wochenschau (Actualités allemandes)]]
[[Fichier:Triage_St-H%C3%A9lier_18_juin_1940.png|450px|left|thumb|Le triage St-Hélier, en arrière-plan à gauche, les immeubles 59 et 61 du [[boulevard Villebois-Mareuil]]. (Die Deutsche Wochenschau (Actualités allemandes)]]
[[Fichier:Plaine_de_Baud_bombard%C3%A9e.png|300px|thumb|Au 1er plan un toit du couvent de la Solitude, puis la prairie du Gal Letort, le triage, et en arrière-plan l'[[asile de Saint-Méen]] ]]
[[Fichier:Plaine_de_Baud_bombard%C3%A9e.png|300px|thumb|Au 1er plan un toit du couvent de la Solitude, puis la prairie du Gal Letort, le triage, et en arrière-plan l'[[asile de Saint-Méen]] ]] <ref>[[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages]]</ref>


==Le traitement médiatique : minimal localement, maximalisé à l'extérieur==
==Le traitement médiatique : minimal localement, maximalisé à l'extérieur==
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==L'information locale et régionale==
==L'information locale et régionale==
À l'époque, l'information sera vague et minimaliste, par censure française stratégique le lendemain du drame, par censure politique pendant l'occupation allemande : le quotidien ''Ouest-Éclair'' du 18 juin, dernier numéro avant une reprise le 5 juillet, ne comporte qu'une feuille : en première page, un entrefilet intitulé :
À l'époque, l'information sera vague et minimaliste, par censure française stratégique le lendemain du drame, par censure politique pendant l'occupation allemande : le quotidien ''Ouest-Éclair'' du 18 juin, dernier numéro avant une reprise le 5 juillet, ne comporte qu'une feuille : en première page, un entrefilet intitulé :
[[Fichier:Export_(3).jpg|200px|right|thumb|''Ouest-Éclair'' du 18 juin 1940 : une information volontairement minimale et floue]]
[[Fichier:Export_(3).jpg|200px|right|thumb|''Ouest-Éclair'' du 18 juin 1940 : une information volontairement minimale et floue]][[Fichier:Es_gibt.png|150px|right|thumb|''Es gehört Glück dazu'', "un vrai coup de pot".]]


''' ''Bombardement aérien dans l'ouest'' '''
''' ''Bombardement aérien dans l'ouest'' '''
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Le 18 juin, le communiqué du haut commandement de la Wehrmacht « ''Das Oberkommando der Wehrmacht gibt bekannt''... » et celui de la Luftwaffe signalent qu' « un bombardement aérien a été couronné de succès sur des trains de transports, de munitions et de matériels industriels en gare de Rennes embouteillée. Des trains sautèrent en l'air dans de violentes explosions, déclenchant une panique monstre parmi les troupes ». Les communiqués allemands ignorent le nombre extraordinaire de victimes. Goebbels écrira dans ses carnets : "À Rennes notre Luftwaffe s'est déchaînée de façon fructueuse"<ref>Die Tagebücher : Sämtliche Fragmente. Joseph Goebbels, Partie 1,Volume 4, p. 208.</ref>. Le 28 juin, un journal allemand titra "Alors le capitaine commanda "Attaque rase-motte. Des trains de munitions, de troupes et de matériels anéantis. Tous les chapelets de bombes au but." <ref>Der Oberschlesische Wanderer, 28 juin 1940 (un organe du parti national socialiste allemand),p.3 </ref>
Le 18 juin, le communiqué du haut commandement de la Wehrmacht « ''Das Oberkommando der Wehrmacht gibt bekannt''... » et celui de la Luftwaffe signalent qu' « un bombardement aérien a été couronné de succès sur des trains de transports, de munitions et de matériels industriels en gare de Rennes embouteillée. Des trains sautèrent en l'air dans de violentes explosions, déclenchant une panique monstre parmi les troupes ». Les communiqués allemands ignorent le nombre extraordinaire de victimes. Goebbels écrira dans ses carnets : "À Rennes notre Luftwaffe s'est déchaînée de façon fructueuse"<ref>Die Tagebücher : Sämtliche Fragmente. Joseph Goebbels, Partie 1,Volume 4, p. 208.</ref>. Le 28 juin, un journal allemand titra "Alors le capitaine commanda "Attaque rase-motte. Des trains de munitions, de troupes et de matériels anéantis. Tous les chapelets de bombes au but." <ref>Der Oberschlesische Wanderer, 28 juin 1940 (un organe du parti national socialiste allemand),p.3 </ref>
<ref>[[17 juin 1940, des aviateurs allemands racontent]]</ref>
<ref>[[17 juin 1940, des aviateurs allemands racontent]]</ref>
[[Fichier:2021-10-20_201456.png|350px|left|thumb|''Da befahl der Hauptmann : "Tiefangriff !"'' (Le  capitaine a commandé : "Attaque en piqué !"). Trains de munitions et de troupes détruits. Toutes les bombes ont atteint la cible.]]
==="Un vrai coup de pot"===
==="Un vrai coup de pot"===


* '''Alois Lindmayr''' (19 septembre 1901 - 17 juillet 1965, patronyme souvent mal orthographié « Lindeiner ») fut, avant la guerre 1939/45, dirigeant d'une école de pilotage autrichienne. Il fut versé dans l'armée allemande après l'annexion de l'Autriche, participa à la campagne de Pologne comme chef d'escadrille à l'escadron de bombardement 76.[[Fichier:Alois_Lindmayr.jpg|150px|left|thumb|le chef d'escadrille Alois Lindmayr, portant la Ritterkreuz.]]
* '''Alois Lindmayr''' (19 septembre 1901 - 17 juillet 1965, patronyme souvent mal orthographié « Lindeiner »)[[Fichier:Alois_Lindmayr.jpg|150px|thumb|le chef d'escadrille Alois Lindmayr, portant la Ritterkreuz.]] fut, avant la guerre 1939/45, dirigeant d'une école de pilotage autrichienne. Il fut versé dans l'armée allemande après l'annexion de l'Autriche, participa à la campagne de Pologne comme chef d'escadrille à l'escadron de bombardement 76.
Puis, avec son escadrille sur le front de l'ouest, il eut à son actif la destruction de plus de 70 avions ennemis. Il vola jusqu'en avril 1941 comme commandant de groupe au Kampfgeschwader 76, participant au ''Blitz'' de la bataille d'Angleterre, notamment le 15 septembre 1940, lors d'un bombardement sur Londres avec 25 Dornier 17Z, dont 8 du 1/KG 76, au cours duquel 8 appareils furent abattus par la chasse britannique. On le retrouve, en octobre 1944, commandant de l'école de pilotage à Graz-Thalerhof. Prisonnier des Américains en 1945, il est libéré en 1946 et le colonel Lindmayr deviendra conseiller ministériel officiel de l'armée de l'air autrichienne. (''Wirklicher Amtsrat der Luftwaffe'') <ref>''Wirklicher Amtsrat Oberst der Luftwaffe Alois Lindmayr ''Der ''"Oberstenparagraph" im Bundesheer'', auteur Peter Alexander Barthou, Magister der Philosophie, thèse, p. 123. Universität Wien - Okt. 2007</ref>. Il est étrange de lire que la croix de chevalier (''Ritterkreuz'') de la croix de fer lui fut attribuée, le 17 juillet 1940, » principalement pour avoir détruit 28 appareils stationnés sur l'aérodrome d'Escarmain (Nord) le 16 mai, alors qu'il avait obtenu la croix de fer de 1ère classe le 23 mai et l'on peut se demander si la croix de chevalier ne récompense pas, sans le nommer, le bombardement de Rennes le 17 juin<ref>''Career Summaries of the Luftwaffe officers'' (1935-1945), par Henry L. deZeng et Douglas G. Stankey - version 01/4/2012</ref> <ref>[kampfgeschwader 76@la luftwaffe, 1933-1945</ref> <ref>kampfgeschwader 76@lexikon-der-wehrmacht]</ref>. [[Fichier:Es_gibt.png|150px|right|thumb|''Es gehört Glück dazu'', "un vrai coup de pot".]]
Puis, avec son escadrille sur le front de l'ouest, il eut à son actif la destruction de plus de 70 avions ennemis. Il vola jusqu'en avril 1941 comme commandant de groupe au Kampfgeschwader 76, participant au ''Blitz'' de la bataille d'Angleterre, notamment le 15 septembre 1940, lors d'un bombardement sur Londres avec 25 Dornier 17Z, dont 8 du 1/KG 76, au cours duquel 8 appareils furent abattus par la chasse britannique. On le retrouve, en octobre 1944, commandant de l'école de pilotage à Graz-Thalerhof. Prisonnier des Américains en 1945, il est libéré en 1946 et le colonel Lindmayr deviendra conseiller ministériel officiel de l'armée de l'air autrichienne. (''Wirklicher Amtsrat der Luftwaffe'') <ref>''Wirklicher Amtsrat Oberst der Luftwaffe Alois Lindmayr ''Der ''"Oberstenparagraph" im Bundesheer'', auteur Peter Alexander Barthou, Magister der Philosophie, thèse, p. 123. Universität Wien - Okt. 2007</ref>. Il est étrange de lire que la croix de chevalier (''Ritterkreuz'') de la croix de fer lui fut attribuée, le 17 juillet 1940, » principalement pour avoir détruit 28 appareils stationnés sur l'aérodrome d'Escarmain (Nord) le 16 mai, alors qu'il avait obtenu la croix de fer de 1ère classe le 23 mai et l'on peut se demander si la croix de chevalier ne récompense pas, sans le nommer, le bombardement de Rennes le 17 juin<ref>''Career Summaries of the Luftwaffe officers'' (1935-1945), par Henry L. deZeng et Douglas G. Stankey - version 01/4/2012</ref> <ref>[kampfgeschwader 76@la luftwaffe, 1933-1945</ref> <ref>kampfgeschwader 76@lexikon-der-wehrmacht]</ref>. [[Fichier:2021-10-20_201456.png|350px|thumb|''Da befahl der Hauptmann : "Tiefangriff !"'' (Le  capitaine a commandé : "Attaque en piqué !"). Trains de munitions et de troupes détruits. Toutes les bombes ont atteint la cible.]]Dans le journal allemand ''Der Oberschlesische Wanderer'' du 28 juin 1940 le "capitaine L " reconnut que le bombardement de Rennes avait été "un vrai coup de pot" après avoir détruit 25 avions Morane au sol quelques jours avant. <ref>[[Bombardement allemand sur Rennes, un "coup de pot"]]</ref><br>
 
Dans le journal allemand ''Der Oberschlesische Wanderer'' du 28 juin 1940 le "capitaine L " reconnut que le bombardement de Rennes avait été "un vrai coup de pot" après avoir détruit 25 avions Morane au sol quelques jours avant. <ref>[[Bombardement allemand sur Rennes, un "coup de pot"]]</ref>


== Une pénible mission de réinhumation==
== Une pénible mission de réinhumation==
En septembre, le docteur Patay recevra une mission d’officier d’état civil militaire bénévole avec des crédits pour l’exhumation, l’identification, la mise en bière et la ré-inhumation au cimetière de l’Est des corps provisoirement mis en fosses communes le long des voies ferrées : prairie de Saint-Hélier, plaine de Baud et passage à niveau de Bray, en Cesson-Sévigné... " "En effet, les rails tordus, la profondeur des trous de bombe et le manque de moyens de transport ne permettaient pas de dégager rapidement l'ensemble des corps de la plaine de Baud, les 300 derniers furent inhumés provisoirement, dans une vaste prairie en bordure du ballast''<ref>Témoignage de M. Aymeric Simon</ref>. Dès le début de septembre nous attaquons le plus urgent, à savoir les fosses communes de la prairie Saint-Hélier.''
En septembre, le docteur Patay recevra une mission d’officier d’état civil militaire bénévole avec des crédits pour l’exhumation, l’identification, la mise en bière et la ré-inhumation au cimetière de l’Est des corps provisoirement mis en fosses communes le long des voies ferrées : prairie de Saint-Hélier, plaine de Baud et passage à niveau de Bray, en Cesson-Sévigné... " "En effet, les rails tordus, la profondeur des trous de bombe et le manque de moyens de transport ne permettaient pas de dégager rapidement l'ensemble des corps de la plaine de Baud, les 300 derniers furent inhumés provisoirement, dans une vaste prairie en bordure du ballast''<ref>Témoignage de M. Aymeric Simon</ref>. Dès le début de septembre nous attaquons le plus urgent, à savoir les fosses communes de la prairie Saint-Hélier.''
C'est un travail épouvantable car les corps, très déchiquetés par l'explosion des wagons de cheddite, ont été ensevelis pêle-mêle par un temps très orageux ; ils sont en pleine décomposition et il faut avoir le cœur bien accroché pour les fouiller et les examiner en vue de leur identification. [...] Notre travail est compliqué par le fait qu'en raison de la chaleur étouffante qui régnait ce matin du 17 juin, la plupart des hommes avaient tiré la veste et n'avaient donc plus de papiers sur eux''.", ''
C'est un travail épouvantable car les corps, très déchiquetés par l'explosion des wagons de cheddite, ont été ensevelis pêle-mêle par un temps très orageux ; ils sont en pleine décomposition et il faut avoir le cœur bien accroché pour les fouiller et les examiner en vue de leur identification. [...] Notre travail est compliqué par le fait qu'en raison de la chaleur étouffante qui régnait ce matin du 17 juin, la plupart des hommes avaient tiré la veste et n'avaient donc plus de papiers sur eux''.", ''
[[Fichier:Sites_d%27enfouissement.png| 600px|left|thumb| Sites d'inhumation en juin 1940: '''1''':Prairie du général Lefort, près du ballast, (futur terrain de sport des cheminots),   
[[Fichier:Sites_d%27enfouissement.png| 600px|thumb| Sites d'inhumation en juin 1940: '''1''':Prairie du général Lefort, près du ballast, (futur terrain de sport des cheminots),   
'''2''':[[ Cimetière de l'Est]], '''3''' :bord sud du triage de la [[plaine de Baud]], '''4''': près du passage à niveau de Braye, en [[Cesson-Sévigné]].]]  
'''2''':[[ Cimetière de l'Est]], '''3''' :bord sud du triage de la [[plaine de Baud]], '''4''': près du passage à niveau de Braye, en [[Cesson-Sévigné]].|centré]]  


[[Fichier:Export_(2).jpg|300px|right|thumb|Le ''bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' annonce le 2 juillet l'opération d'éclatement... programmée pour le 1er.]]
[[Fichier:Export_(2).jpg|300px|right|thumb|Le ''bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' annonce le 2 juillet l'opération d'éclatement... programmée pour le 1er.]]
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* [[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages]]
* [[Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages]]
*Vidéo sur les bombardements à Rennes :<br>
*Vidéo sur les bombardements à Rennes :<br>
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