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[[Catégorie:Quartier 6 : Jeanne d'Arc – Longs Champs – Beaulieu]]
[[Catégorie:Quartier 6 : Jeanne d'Arc – Longs Champs – Beaulieu]]
'''''Article initialement publié dans ''[[Jeanne d'Arc, mémoire d'un quartier]]'', écrit par Claude Rouleau.'''''
L''''hospice de La Piletière''' est fondé en 1789 par le sieur Guy-Julien-Toussaint Carron, vicaire à [[Église Saint-Germain|Saint-Germain]] de Rennes,  qui, ayant réuni quelques dons et surtout des prêts, avait disposé des 70 000 livres nécessaires pour acheter  sur la route de Paris, un peu au-delà de l'[[Asile de Saint-Méen]], une fabrique de toiles de 80 métiers, et de 30 000 livres pour la moderniser. IL donnait ainsi en novembre 1791 du travail à 2421 ouvriers et ouvrières <ref> ''L'abbé Guy Carron (1760-1821), un Rennais serviteur des pauvres'' Joseph Gastard. Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, bulletin et mémoires, t. CIII - 2000 </ref>  Il y consacra trois salles d'hospice aux vieux ouvriers fatigués, et demanda aux Filles de la Charité de s'en occuper.  On n'avait pas vu de création charitable de ce genre à Rennes depuis plus de deux cents ans ! L'époque n'étant pas favorable, les religieuses furent renvoyées en 1792, l'usine confisquée au profit de la Nation et l'hôpital dissout en 1794<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref>.
 
Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.
 
Rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; en 1820, Vaysse de Villiers<ref>''Ouest de la France. Route de Paris à Rennes'' par Jean Vaysse de  Villiers, p. 361 - 1822</ref> note que "la manufacture de toiles à voile, tenue par une société de marchands, était composée de 100 métiers, dont 72 seulement étaient en activité". Elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère. Le livre de Mgr Trochu<ref>''La servante de Dieu : Jeanne Jugan''  Mgr Francis Trochu - 1947 </ref>, retrace une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse Sainte Jeanne-d'Arc, devenue maison de retraite.
 
Dans le courant de 1851, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr [[Godefroy Brossays Saint-Marc]], était au nombre des copropriétaires. En fait, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de Saint-Augustin et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux.
 
Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait pas la présence  à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité.
C'était pour ceux-ci que s'employa Jeanne Jugan<ref>[[rue Jeanne Jugan]]</ref> à créer un asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme. Arrivée comme quêteuse le 19 janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de 35 000 habitants. Le 14 février 1846 elle avait obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. Il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'ouvrir un asile dans le quartier de La Madeleine. En 1855, ils y seront trois cents vieillards accueillis.
[[Fichier:W662.jpg|400px|right|thumb|A.G.2 - L'intérieur après le sinistre]] Jeanne fut consignée à la Piletière de Rennes où elle restera quatre ans, des années Jeanne Jugan va s'enfoncer dans "la petitesse", ce mot qu'elle aimait tant<ref>Article publié dans ''[[Jeanne d'Arc, mémoire d'un quartier]]'', écrit par Claude Rouleau </ref>.
 
==références==
<references/>




En se référant à des extraits du livre "[[Jeanne Jugan]]" par Mg Trochu, nous pouvons retracer une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse Sainte Jeanne-d'Arc, et devenue maison de retraite dîtes « Ma maison ».


Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr [[Godefroy Brossays Saint-Marc]], était au nombre des copropriétaires.
==Galerie cartes postales==


Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.


Avant la révolution, ces bâtiments abritaient une fabrique de toile à voiles, où fonctionnèrent près de cent métiers. Puis en [[1789]], M. Guy-Julien-Toussaint Carron vicaire à [[Église Saint-Germain|Saint-Germain]] de Rennes établit là, sous la direction des Sœurs de la charité un immense ouvroir où venait travailler deux mille pauvres.
L'hospice a subit un violent incendie le 5 février 1906, faisant 8 victimes.
 
A'''près l'incendie'''<gallery perrow="5" widths="185">
image:incendie_ppiletière.jpg|Incendie de l'Hospice "La Piletière" Asile de Vieillards tenu par les Petites Sœurs des Pauvres (4 février 1906). La façade après le sinistre. ''Carte postale A.G. 1. Coll. YRG et AmR 44Z0071''
image:w663.jpg|Photo façade sud
image:w664.jpg|''Carte postale des '''Imprimeries Réunies, Nancy'''''. Immersion du 15 décembre 1907. Retour. La Piletière. ''Le cours de la Vilaine était alors beaucoup plus proche des bâtiments. Coll. YRG et AmR 44Z0257''
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'''Funérailles des victimes'''
[[Fichier:W665.jpg|thumb|400x400px|1 - Exposition des huit cercueils. ''Coll. YRG et AmR 44Z0073'']]
'''- A.G.'''<gallery perrow="5" widths="185">
image: w666.jpg|2 - Bénédiction des Corps. ''Coll. YRG et AmR 44Z0074''
image:w667.jpg|3 - Formation du cortège. ''Coll. YRG et AmR 44Z0075''
image:w668.jpg|4 - Arrivée des corbillards à l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0076''
image:w669.jpg|5 - Le clergé sort de l'église. ''Coll YRG et AmR 44Z0077''
image:w670.jpg|6 - Les trois premiers corbillards quittent l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0078''
image:w671.jpg|7 - Les cinq derniers corbillards quittent l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0079''
image:w672.jpg|8 - La tête du cortège à la sortie de l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0080''
image:w673.jpg|9 - Le cortège officiel quitte l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0081''
image:w674.jpg|10 - La foule prenant la suite du cortège. ''Coll. YRG et AmR 44Z0082''
image:w675.jpg|11 - Les derniers assistants quittent l'église. ''Coll. YRG et AmR 44Z0083''
image:w676.jpg|12 - Le cortège arrive au Cimetière du Nord. ''Coll. YRG et AmR 44Z0084''
 
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'''- E. Mary-Rousselière'''<gallery perrow="5" widths="185">
image:w677.jpg|Les corbillards au nombre de huit se rangent. ''Coll YRG et AmR 44Z0085''
image:w678.jpg|Le 8e corbillard suivi des Petites Sœurs des Pauvres et de St-vincent de Paul. ''Coll. YRG et AmR 44Z0086''
image:w679.jpg|Le clergé de Notre-Dame. ''Coll. YRG et AmR 44Z0087''
image:w680.jpg|Les Autorités : en tête, le Maire de Rennes, les Sénateurs et Députés, suivis du Conseil Municipal. ''Coll. YRG et AmR 44Z0088''
image:w681.jpg|La foule suivant le convoi. ''Coll. YRG et AmR 44Z0089''
 
</gallery>


Confisquée presque aussitôt (au profit de la Nation) qui n'en sut que faire, rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère.


Dans le courant de 185l, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. A vrai dire, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de [[Saint-Augustin]] et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient (les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux).


Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait point qu'il y eût à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité. C'était pour ceux-là que s'employait [[Jeanne Jugan]] : l'asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme.
Toutes les cartes de la [[Collection YRG]] avec l'[[Index cartes postales]] ou le mot clé ''YRG'' dans le moteur de recherche de WikiRennes.


Le 14 février nous apprenons que Jeanne, a obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. A son arrivée comme quêteuse le 19 Janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de trente cinq mille âmes, il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'y ouvrir un asile.
Pourv déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la collection, cliquer '''[[ici 532]]''' ou '''[[ici 143]]'''
Pour mémoire en 1855, ils seront trois cents vieillards accueillis.


Enveloppée de silence, sinon d'oubli, la Sainte Fondatrice restera quatre ans à la Piletière de Rennes ; pendant ces années Jeanne Jugan va s'enfoncer dans la petitesse. Ce mot qu'elle aimait tant.
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Version actuelle datée du 3 mai 2024 à 09:35

L'hospice de La Piletière est fondé en 1789 par le sieur Guy-Julien-Toussaint Carron, vicaire à Saint-Germain de Rennes, qui, ayant réuni quelques dons et surtout des prêts, avait disposé des 70 000 livres nécessaires pour acheter sur la route de Paris, un peu au-delà de l'Asile de Saint-Méen, une fabrique de toiles de 80 métiers, et de 30 000 livres pour la moderniser. IL donnait ainsi en novembre 1791 du travail à 2421 ouvriers et ouvrières [1] Il y consacra trois salles d'hospice aux vieux ouvriers fatigués, et demanda aux Filles de la Charité de s'en occuper. On n'avait pas vu de création charitable de ce genre à Rennes depuis plus de deux cents ans ! L'époque n'étant pas favorable, les religieuses furent renvoyées en 1792, l'usine confisquée au profit de la Nation et l'hôpital dissout en 1794[2].

Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.

Rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; en 1820, Vaysse de Villiers[3] note que "la manufacture de toiles à voile, tenue par une société de marchands, était composée de 100 métiers, dont 72 seulement étaient en activité". Elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère. Le livre de Mgr Trochu[4], retrace une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse Sainte Jeanne-d'Arc, devenue maison de retraite.

Dans le courant de 1851, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr Godefroy Brossays Saint-Marc, était au nombre des copropriétaires. En fait, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de Saint-Augustin et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux.

Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait pas la présence à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité. C'était pour ceux-ci que s'employa Jeanne Jugan[5] à créer un asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme. Arrivée comme quêteuse le 19 janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de 35 000 habitants. Le 14 février 1846 elle avait obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. Il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'ouvrir un asile dans le quartier de La Madeleine. En 1855, ils y seront trois cents vieillards accueillis.

A.G.2 - L'intérieur après le sinistre

Jeanne fut consignée à la Piletière de Rennes où elle restera quatre ans, des années Jeanne Jugan va s'enfoncer dans "la petitesse", ce mot qu'elle aimait tant[6].

références

  1. L'abbé Guy Carron (1760-1821), un Rennais serviteur des pauvres Joseph Gastard. Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, bulletin et mémoires, t. CIII - 2000
  2. Histoire des hôpitaux de Rennes, professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969
  3. Ouest de la France. Route de Paris à Rennes par Jean Vaysse de Villiers, p. 361 - 1822
  4. La servante de Dieu : Jeanne Jugan Mgr Francis Trochu - 1947
  5. rue Jeanne Jugan
  6. Article publié dans Jeanne d'Arc, mémoire d'un quartier, écrit par Claude Rouleau


Galerie cartes postales

L'hospice a subit un violent incendie le 5 février 1906, faisant 8 victimes.

Après l'incendie

Funérailles des victimes

1 - Exposition des huit cercueils. Coll. YRG et AmR 44Z0073

- A.G.

- E. Mary-Rousselière


Toutes les cartes de la Collection YRG avec l'Index cartes postales ou le mot clé YRG dans le moteur de recherche de WikiRennes.

Pourv déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la collection, cliquer ici 532 ou ici 143

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