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La '''rue Docteur Dordain et ses fils''' se situe dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard et prend son origine sur la [[rue Henri Le Guilloux]]. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>. | La '''rue Docteur Dordain et ses fils''' se situe dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard et prend son origine sur la [[rue Henri Le Guilloux]]. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>. | ||
Cette voie rend hommage au | Cette voie rend hommage au '''docteur Pierre Dordain''' (1894 - 1943) et à ses fils Jacques et Maurice, résistants morts pour la France en 1943 et 1945. | ||
[[Pierre Morel]], le 30 novembre 1943 s'était rendu au domicile de Jacques et Maurice Dordain et après avoir fait le point sur la situation et envisagé les conséquences possibles du démantèlement du réseau Oscar, il leur conseillait de se mettre à l abri en attendant de reprendre contact, se chargeant d alerter tous les agents des secteurs qu'il connaissait. Ce fut la dernière fois qu'il les rencontra. Pierre Dordain, médecin à [[Mordelles]], est en fait "Le Cerf", chef du réseau de résistance connu sous l'appellation : « Confrérie Notre-Dame Castille » (CND) du colonel Rémy, pour le secteur de Rennes. Il avait rejoint ce réseau en juillet 1943, recevant et cachant des armes, organisant des unités de combat et il fournissait des informations au Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA), par exemple, les plans des radars de Monterfil<ref> http://www.absa3945.com/stations%20radars/Monterfil/histoire_monterfil.html</ref> obtenus par Jean Macé <ref> http://memoiredeguerre.free.fr/ffi35/jean-mace.htm</ref> .À Mordelles, le gendarme Louis Mahuas transportait dans ses chaussures des plis pour le docteur.<ref> entretien d' Étienne Maignen avec son fils le 26 février 2024</ref>Le jeudi 16 décembre 1943, après dénonciation, il est arrêté par la Gestapo à son domicile le 17 à 13 heures et de la prison Jacques-Cartier il est conduit au Sipo-SD et n'est ramené que très tard dans la nuit, et il meurt à 1H30 selon les Allemands à la [[prison Jacques-Cartier]]. Le 18 décembre ; son décès est annoncé par les Allemands. Selon leur version, il se serait suicidé en s’ouvrant l’artère fémorale avec une ampoule de médecine de 2 cm3 mais Mme Dordain découvrit, à la morgue, un profond trou triangulaire à l’aine gauche. Plus tard des prisonniers libérés soutiendront que le docteur était mort dans une cellule contiguë à la leur. Le mystère a subsisté<ref>''Une affaire de trahison'', témoignage de Mme Pierre Dordain p. 311, 314. Rémy Ed. Raoul Solar - 1947</ref>. | |||
Pierre Dordain fut reconnu « Mort pour la France ». Il fut fait Officier de la Légion d’honneur, titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre. | |||
'''Maurice Dordain''', 21 ans, étudiant en pharmacie, et '''Jacques Dordain''', 19 ans, étudiant en médecine, sont entrés dans un groupe d'étudiants rennais dès 1941 en s'intégrant à la mission ''Overcloud'' dirigée par {{w| Joël Le Tac}} qui est capturé le 5 février 1942 Ils entreront au réseau ''Oscar- Parson '', secteur S-O de l'Ille-et-Vilaine. Ils n'apprendront que 4 ou 5 semaines plus tard la mort de leur père. Maurice est arrêté le 6 décembre dans un hôtel meublé au n°21 de la [[rue Hoche]] et Jacques au n°54 [[boulevard Jacques Cartier]] par l'adjudant SS Fischer et Claude Geslin<ref>[[Claude Geslin, l'exemple du dévoiement à l'ennemi]]</ref>. Le 23 mai 1944 les deux frères sont transférés à Compiègne et arrivent à Neuengamme le 4 juin. Ils meurent d’épuisement au camp de travail de Hanovre-Stöcken respectivement le 21 janvier et le 5 mars 1945. Leurs cendres sont à Natzwiller Struthof<ref>''Oscar Buckmaster, un réseau de Résistance en Haute-Bretagne''. Daniel Jolys. Imp. Reuzé. Martigné-Ferchaud. - nov. 2022</ref>. | |||
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La rue Docteur Dordain et ses fils se situe dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard et prend son origine sur la rue Henri Le Guilloux. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953[1].
Cette voie rend hommage au docteur Pierre Dordain (1894 - 1943) et à ses fils Jacques et Maurice, résistants morts pour la France en 1943 et 1945. Pierre Morel, le 30 novembre 1943 s'était rendu au domicile de Jacques et Maurice Dordain et après avoir fait le point sur la situation et envisagé les conséquences possibles du démantèlement du réseau Oscar, il leur conseillait de se mettre à l abri en attendant de reprendre contact, se chargeant d alerter tous les agents des secteurs qu'il connaissait. Ce fut la dernière fois qu'il les rencontra. Pierre Dordain, médecin à Mordelles, est en fait "Le Cerf", chef du réseau de résistance connu sous l'appellation : « Confrérie Notre-Dame Castille » (CND) du colonel Rémy, pour le secteur de Rennes. Il avait rejoint ce réseau en juillet 1943, recevant et cachant des armes, organisant des unités de combat et il fournissait des informations au Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA), par exemple, les plans des radars de Monterfil[2] obtenus par Jean Macé [3] .À Mordelles, le gendarme Louis Mahuas transportait dans ses chaussures des plis pour le docteur.[4]Le jeudi 16 décembre 1943, après dénonciation, il est arrêté par la Gestapo à son domicile le 17 à 13 heures et de la prison Jacques-Cartier il est conduit au Sipo-SD et n'est ramené que très tard dans la nuit, et il meurt à 1H30 selon les Allemands à la prison Jacques-Cartier. Le 18 décembre ; son décès est annoncé par les Allemands. Selon leur version, il se serait suicidé en s’ouvrant l’artère fémorale avec une ampoule de médecine de 2 cm3 mais Mme Dordain découvrit, à la morgue, un profond trou triangulaire à l’aine gauche. Plus tard des prisonniers libérés soutiendront que le docteur était mort dans une cellule contiguë à la leur. Le mystère a subsisté[5].
Pierre Dordain fut reconnu « Mort pour la France ». Il fut fait Officier de la Légion d’honneur, titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre.
Maurice Dordain, 21 ans, étudiant en pharmacie, et Jacques Dordain, 19 ans, étudiant en médecine, sont entrés dans un groupe d'étudiants rennais dès 1941 en s'intégrant à la mission Overcloud dirigée par Joël Le Tac qui est capturé le 5 février 1942 Ils entreront au réseau Oscar- Parson , secteur S-O de l'Ille-et-Vilaine. Ils n'apprendront que 4 ou 5 semaines plus tard la mort de leur père. Maurice est arrêté le 6 décembre dans un hôtel meublé au n°21 de la rue Hoche et Jacques au n°54 boulevard Jacques Cartier par l'adjudant SS Fischer et Claude Geslin[6]. Le 23 mai 1944 les deux frères sont transférés à Compiègne et arrivent à Neuengamme le 4 juin. Ils meurent d’épuisement au camp de travail de Hanovre-Stöcken respectivement le 21 janvier et le 5 mars 1945. Leurs cendres sont à Natzwiller Struthof[7].
Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes
- ↑ http://www.absa3945.com/stations%20radars/Monterfil/histoire_monterfil.html
- ↑ http://memoiredeguerre.free.fr/ffi35/jean-mace.htm
- ↑ entretien d' Étienne Maignen avec son fils le 26 février 2024
- ↑ Une affaire de trahison, témoignage de Mme Pierre Dordain p. 311, 314. Rémy Ed. Raoul Solar - 1947
- ↑ Claude Geslin, l'exemple du dévoiement à l'ennemi
- ↑ Oscar Buckmaster, un réseau de Résistance en Haute-Bretagne. Daniel Jolys. Imp. Reuzé. Martigné-Ferchaud. - nov. 2022