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« Allée Marbode » : différence entre les versions
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Et on peut traduire ainsi la suite en langage moderne : "'' Ta justice perfide fait de tout citoyen un condamné à mort potentiel; par des falsifications tes avocats vont innocenter tes adversaires et condamner tes amis paisibles qui disent la vérité; l'avocat ne faisant pas son travail, tout bon citoyen est jugé à charge; on y provoque la guerre et on y tient parce qu'on y fait le pire; personne vraiment ne pense qu'ici on peut faire confiance; tes soldats saccagent les champs des paysans; on rencontre partout la mort du fait des pillages et incendies de fermes;la colère divine n'arrête même pas ta fureur folle; tu refoules le visiteur après l'avoir tabassé; ici les pauvres qui manquent de nourriture ploient sous les coups reçus''". | Et on peut traduire ainsi la suite en langage moderne : "'' Ta justice perfide fait de tout citoyen un condamné à mort potentiel; par des falsifications tes avocats vont innocenter tes adversaires et condamner tes amis paisibles qui disent la vérité; l'avocat ne faisant pas son travail, tout bon citoyen est jugé à charge; on y provoque la guerre et on y tient parce qu'on y fait le pire; personne vraiment ne pense qu'ici on peut faire confiance; tes soldats saccagent les champs des paysans; on rencontre partout la mort du fait des pillages et incendies de fermes;la colère divine n'arrête même pas ta fureur folle; tu refoules le visiteur après l'avoir tabassé; ici les pauvres qui manquent de nourriture ploient sous les coups reçus''". | ||
Ce texte, repris dans les premiers guides de voyage du 19e siècle, ternira durablement la réputation de Rennes alors que, quelques décennies plus tard, le grand géographe arabe attaché à la cour du roi normand de Sicile, Roger II, Abou Abd Allah Mohamed ben Abd Allah ben Idris el | Ce texte, repris dans les premiers guides de voyage du 19e siècle, ternira durablement la réputation de Rennes alors que, quelques décennies plus tard, le grand géographe arabe attaché à la cour du roi normand de Sicile, Roger II, Abou Abd Allah Mohamed ben Abd Allah ben Idris el Idrissi, présenta Rennes comme une "ville considérable, pleine de ressources, entourée de fortes murailles, propice aux opérations commerciales et dotée de fabriques." | ||
Les Rennais peuvent estimer, sans être taxés de chauvinisme, que Marbode mérite à peine son allée dans Rennes ! | Les Rennais peuvent estimer, sans être taxés de chauvinisme, que Marbode mérite à peine son allée dans Rennes ! |
Version du 6 mars 2011 à 19:51
Cette petite allée, plutôt une impasse, porte le nom d'un évêque de Rennes en 1096, célèbre surtout par ses connaissances en matière de pierres précieuses, mises en forme dans son de Lapidis, rédigé en vers latins. Rennes a ainsi honoré sa mémoire.
Ce que l'on sait peu ou pas, c'est que, Marbode, angevin, ayant dans sa jeunesse étudié quelque temps à Rennes, avait commis une très méchante diatribe en vers latins, esquintant la ville de Rennes d'une façon pour le moins outrancière :
''Vrbs Redonis, spoliata bonis, vidvata colonis, plena dolis, odiosa solis, sine lumine solis, in tenebris vacat illecebris,gavdetqve latebris, desidiam pvtat egregiam, spernitqve Sophiam...
ce qui signifie en traduction quasi littérale (d'Étienne Maignen) :
Ville des Rennais où grouillent te poluant, toi vidée de tes habitants, plein de chenapans, au ciel déplaisant, sans ensoleillement, où l'on incite nuitamment à la débauche complaisamment, à la gaudriole subrepticement, où l'on prise fort la paresse, où l'on méprise la Sagesse... Et on peut traduire ainsi la suite en langage moderne : " Ta justice perfide fait de tout citoyen un condamné à mort potentiel; par des falsifications tes avocats vont innocenter tes adversaires et condamner tes amis paisibles qui disent la vérité; l'avocat ne faisant pas son travail, tout bon citoyen est jugé à charge; on y provoque la guerre et on y tient parce qu'on y fait le pire; personne vraiment ne pense qu'ici on peut faire confiance; tes soldats saccagent les champs des paysans; on rencontre partout la mort du fait des pillages et incendies de fermes;la colère divine n'arrête même pas ta fureur folle; tu refoules le visiteur après l'avoir tabassé; ici les pauvres qui manquent de nourriture ploient sous les coups reçus".
Ce texte, repris dans les premiers guides de voyage du 19e siècle, ternira durablement la réputation de Rennes alors que, quelques décennies plus tard, le grand géographe arabe attaché à la cour du roi normand de Sicile, Roger II, Abou Abd Allah Mohamed ben Abd Allah ben Idris el Idrissi, présenta Rennes comme une "ville considérable, pleine de ressources, entourée de fortes murailles, propice aux opérations commerciales et dotée de fabriques."
Les Rennais peuvent estimer, sans être taxés de chauvinisme, que Marbode mérite à peine son allée dans Rennes !
D'ailleurs, l'avocat rennais Sigismond Ropartz, le traducteur des oeuvres latines de l'évêque Marbode, fait ce constat versifié,( paru dans le Revue de Bretagne et de Vendée, 9è année-2é série, t. VII en 1865):
J'ai là, dans ma bibliothèque,
les oeuvres d'un ancien évêque
de Rennes, Marbode, connu
surtout par un petit poème
de vingt vers *, du ton le plus cru,
qui fait un portrait peu congru
du peuple de Rennes, lui-même.
Pour excuser ces méchants vers,
on dit qu'ils sont de son enfance;
qu'étant angevin de naissance,
Rennes en guerre avec Angers,
un souffle tout patriotique
gonfla sa verve satirique.
Les vers n'en sont pas moins mauvais;
et pour venger les vieux Rennais,
Marbode a ce sort pitoyable,
qu'ayant beaucoup, et bien écrit,
on ne met guère à son crédit
qu'une épigramme détestable.'
- en fait le poème comporte 48 vers
--Stephanus 26 janvier 2011 à 11:44 (CET)
Cet article est en partie extrait de la page Marbode de Rennes de Wikipédia en français.
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