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[[Fichier:Hotel_des_postes_reconstruction.jpeg|right|thumb|Le palais du Commerce, vers 1914, en reconstruction après l'incendie du 29 juillet [[1911]] : un toit provisoire sur l'aile ouest et un fronton en caisson. (carte "La Cigogne")]] | [[Fichier:Hotel_des_postes_reconstruction.jpeg|right|thumb|Le palais du Commerce, vers 1914, en reconstruction après l'incendie du 29 juillet [[1911]] : un toit provisoire sur l'aile ouest et un fronton en caisson. (carte "La Cigogne")]] | ||
Le pavillon Ouest, commencé en 1886, fut terminé en 1889. La première pierre en fut posée le samedi 26 février 1887, à l'angle du quai et de la [[rue de Nemours]]. On dût surseoir, faute de ressources suffisantes, à la construction du pavillon central et de l'aile est du Palais. La suite fut confiée à [[Emmanuel Le Ray]], nouvel architecte de la Ville qui présenta en 1910 une énième | Le pavillon Ouest, commencé en 1886, fut terminé en 1889. La première pierre en fut posée le samedi 26 février 1887, à l'angle du quai et de la [[rue de Nemours]]. On dût surseoir, faute de ressources suffisantes, à la construction du pavillon central et de l'aile est du Palais. La suite fut confiée à [[Emmanuel Le Ray]], nouvel architecte de la Ville qui présenta en 1910 une énième variante pour le pavillon central. Le bâtiment faisait écran devant la ville basse, peu présentable encore à la fin du 19e siècle. | ||
[[Fichier:Palais_du_commerce_projete.jpeg|left|thumb|Carte didactique présentant un bâtiment légèrement différent de celui réalisé.]] | [[Fichier:Palais_du_commerce_projete.jpeg|left|thumb|Carte didactique présentant un bâtiment légèrement différent de celui réalisé.]] | ||
[[Fichier:Apr%C3%A8s_l%27incendie.png|250px|center|thumb|Après l'incendie de juillet 1911 (''Archives de Rennes 100FI158'')]] | [[Fichier:Apr%C3%A8s_l%27incendie.png|250px|center|thumb|Après l'incendie de juillet 1911 (''Archives de Rennes 100FI158'')]] | ||
En | En mars 1912, l'État décide de construire un hôtel des postes en prolongement est du bâtiment et la Ville de Rennes cède gratuitement un terrain de 1194,61 m2 sous condition que les façades et les combles soient en tout semblables à ceux du pavillon ouest. Le bâtiment ne fut achevé qu'en 1929. Dès l'origine, il fut occupé, sur plusieurs étages, par l'administration de la Poste et du télégraphe (Hôtel des Postes), rejointe par l'École régionale des Beaux-Arts. Le Palais du commerce avait également accueilli le Cercle militaire et, dans son aile ouest, une station de radio (Radio Rennes-PTT dès 1926, puis Radio Bretagne) jusqu'en 1945. | ||
L'incendie du bâtiment causé par l'orage, le 29 juillet 1911, survint alors que l'aile ouest était pratiquement achevée ; le feu et l'eau des pompiers laissèrent un bâtiment réduit à ces murs. Une réaction positive de l'État permit de mener à bien la restauration et de réaliser la partie symétrique de la moitié ouest. | L'incendie du bâtiment causé par l'orage, le 29 juillet 1911, survint alors que l'aile ouest était pratiquement achevée ; le feu et l'eau des pompiers laissèrent un bâtiment réduit à ces murs. Une réaction positive de l'État permit de mener à bien la restauration et de réaliser la partie symétrique de la moitié ouest. | ||
[[Fichier:Auditorium_radio_Rennes.png|300px|right|thumb|L'auditotium de Radio Rennes dans l'aile | [[Fichier:Auditorium_radio_Rennes.png|300px|right|thumb|L'auditotium de Radio Rennes dans l'aile ouest du palais (''Archives de Rennes'')]] | ||
L'aile ouest abrite le ''café de la Paix'' « haut lieu de la vie rennaise » dès la fin du 19e siècle, et la revue ''L'Illustration'' lui consacra un article le 19 août 1899 en raison de l'affluence notable et cosmopolite qui s'y pressait durant le procès Dreyfus<ref>[[Alfred Dreyfus]]</ref>. En 1931, l'entreprise d'[[Isidore Odorico]] réalisa de somptueuses mosaïques pour l'intérieur du bureau de poste. Au niveau du pavillon central ([[passage de la Légion d'Honneur]]), des statues sont abritées dans des niches. Elles représentent des allégories de quatre villes du département : Fougères, Saint-Malo, Redon, Vitré. | L'aile ouest abrite le ''café de la Paix'' « haut lieu de la vie rennaise » dès la fin du 19e siècle, et la revue ''L'Illustration'' lui consacra un article le 19 août 1899 en raison de l'affluence notable et cosmopolite qui s'y pressait durant le procès Dreyfus<ref>[[Alfred Dreyfus]]</ref>. En 1931, l'entreprise d'[[Isidore Odorico]] réalisa de somptueuses mosaïques pour l'intérieur du bureau de poste. Au niveau du pavillon central ([[passage de la Légion d'Honneur]]), des statues sont abritées dans des niches. Elles représentent des allégories de quatre villes du département : Fougères, Saint-Malo, Redon, Vitré. | ||
En [[1942]], les Allemands construisirent un étrange tunnel en béton partant du bâtiment pour rejoindre le [[quai Lamartine]]<ref>[[Le tunnel allemand de la place de la République]]</ref> | En [[1942]], les Allemands construisirent un étrange tunnel en béton partant du bâtiment pour rejoindre le [[quai Lamartine]]<ref>[[Le tunnel allemand de la place de la République]]</ref>. | ||
Le rez-de-chaussée est toujours dédié aux télécommunications avec un bureau de poste et un espace de vente de téléphonie de part et d'autre de l'arcade centrale. | Le rez-de-chaussée est toujours dédié aux télécommunications avec un bureau de poste et un espace de vente de téléphonie de part et d'autre de l'arcade centrale mais, plusieurs projets commerciaux ayant avorté, le bâtiment est en grande partie une coque vide et l'appellation "palais du commerce" est encore inappropriée. | ||
[[Fichier:Palais du commerce et place de la republique.jpeg|thumb|En 1938, le Palais du commerce et les jardins de la place de la République. ''Guide de Rennes'', J. Larcher éditeur, 1939]] | [[Fichier:Palais du commerce et place de la republique.jpeg|thumb|En 1938, le Palais du commerce et les jardins de la place de la République. ''Guide de Rennes'', J. Larcher éditeur, 1939]] | ||
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[[Fichier:Statue_Saint-Malo.png|300px|left|thumb|Le vent dans les voiles : bizarre... bizarre]] « Les quelques Rennais intelligents qui osent encore lever le nez ont pu s’apercevoir d’un fait très curieux. | [[Fichier:Statue_Saint-Malo.png|300px|left|thumb|Le vent dans les voiles : bizarre... bizarre]] « Les quelques Rennais intelligents qui osent encore lever le nez ont pu s’apercevoir d’un fait très curieux. | ||
[[Fichier:Lecture_au_plus_pr%C3%A8s.png|350px|right|thumb|Juillet 1961: lire au plus près les placards des journaux ]] | [[Fichier:Lecture_au_plus_pr%C3%A8s.png|350px|right|thumb|Juillet 1961: lire au plus près les placards des journaux]] | ||
=== Vents contraires à Saint-Malo === | === Vents contraires à Saint-Malo === | ||
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Le Palais du commerce est un monument construit à la fin du 19e siècle et au début du 20e, de grande envergure en plein centre de Rennes, bordant au sud la place de la République. Cette construction, entreprise par tronçons, dura près de 40 ans. Avant la construction des quais, la Vilaine passait à l'emplacement de la partie ouest du futur palais. Jusqu'en 1844, le Pont neuf, construit en 1612, enjambait la Vilaine à l'emplacement devant le milieu de la façade de l'actuel Palais du commerce[2]. Il est construit en partie sur l'ancien emplacement de la cale du Pré-Botté.
Un premier avant-projet fut dressé en 1881, le second en 1885, tous deux par l'architecte Jean-Baptiste Martenot[3].
Le pavillon Ouest, commencé en 1886, fut terminé en 1889. La première pierre en fut posée le samedi 26 février 1887, à l'angle du quai et de la rue de Nemours. On dût surseoir, faute de ressources suffisantes, à la construction du pavillon central et de l'aile est du Palais. La suite fut confiée à Emmanuel Le Ray, nouvel architecte de la Ville qui présenta en 1910 une énième variante pour le pavillon central. Le bâtiment faisait écran devant la ville basse, peu présentable encore à la fin du 19e siècle.
En mars 1912, l'État décide de construire un hôtel des postes en prolongement est du bâtiment et la Ville de Rennes cède gratuitement un terrain de 1194,61 m2 sous condition que les façades et les combles soient en tout semblables à ceux du pavillon ouest. Le bâtiment ne fut achevé qu'en 1929. Dès l'origine, il fut occupé, sur plusieurs étages, par l'administration de la Poste et du télégraphe (Hôtel des Postes), rejointe par l'École régionale des Beaux-Arts. Le Palais du commerce avait également accueilli le Cercle militaire et, dans son aile ouest, une station de radio (Radio Rennes-PTT dès 1926, puis Radio Bretagne) jusqu'en 1945.
L'incendie du bâtiment causé par l'orage, le 29 juillet 1911, survint alors que l'aile ouest était pratiquement achevée ; le feu et l'eau des pompiers laissèrent un bâtiment réduit à ces murs. Une réaction positive de l'État permit de mener à bien la restauration et de réaliser la partie symétrique de la moitié ouest.
L'aile ouest abrite le café de la Paix « haut lieu de la vie rennaise » dès la fin du 19e siècle, et la revue L'Illustration lui consacra un article le 19 août 1899 en raison de l'affluence notable et cosmopolite qui s'y pressait durant le procès Dreyfus[4]. En 1931, l'entreprise d'Isidore Odorico réalisa de somptueuses mosaïques pour l'intérieur du bureau de poste. Au niveau du pavillon central (passage de la Légion d'Honneur), des statues sont abritées dans des niches. Elles représentent des allégories de quatre villes du département : Fougères, Saint-Malo, Redon, Vitré. En 1942, les Allemands construisirent un étrange tunnel en béton partant du bâtiment pour rejoindre le quai Lamartine[5].
Le rez-de-chaussée est toujours dédié aux télécommunications avec un bureau de poste et un espace de vente de téléphonie de part et d'autre de l'arcade centrale mais, plusieurs projets commerciaux ayant avorté, le bâtiment est en grande partie une coque vide et l'appellation "palais du commerce" est encore inappropriée.
« Les quelques Rennais intelligents qui osent encore lever le nez ont pu s’apercevoir d’un fait très curieux.
Vents contraires à Saint-Malo
En 1930, un étudiant perspicace, le nez en l'air, s'étonne à la vue de la statue de la ville de Saint-Malo sur le palais du Commerce :
«La statue symbolique qui, au Palais du Commerce, vise à représenter la ville de Saint-Malo, tient dans ses bras un morutier non moins symbolique. L’on peut remarquer que dans les voiles du bateau le vent souffle d’un certain côté et du côté contraire dans les cotillons de la femme.
Nous avons été consulter l’architecte qui nous a déclaré qu’un pareil état de choses était simplement destiné à assurer la stabilité de la statue par le jeu des effets contraires.
C’est possible, mais c’est grotesque. » [6]
Références
- ↑ Un ancien hôtel rennais, la Corne de Cerf
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat, J. Larcher, éd. 1911.
- ↑ Voir la partie concernant le Palais du Commerce sur: http://www.condate.rennes.fr/
- ↑ Alfred Dreyfus
- ↑ Le tunnel allemand de la place de la République
- ↑ « Par l’A… – Tempête », L’A n° 6 J. 6 mars 1930, p. 1
- ↑ Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 82
Galerie cartes postales
L'incendie du 29 juillet 1911
Le Palais du commerce. Hôtel des Postes et Télégraphes. Après l'incendie du 29 juillet 1911. Coll. YRG et AmR 44Z1989
La Poste et les Jardins. Lévy et Neurdein Réunis (LL 62). Coll. YRG et AmR 44Z1441.
autres cartes de l'incendie : à venir et voir 1911
Le Café de La paix
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