A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.
« Avenue Charles et Raymonde Tillon » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
(12 versions intermédiaires par 3 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
L' '''avenue Charles et Raymonde Tillon''' a d'abord été [[avenue d'Ile-de-France]] (par décision du 28 octobre 1966) puis, par décision du 10 janvier 1994, « avenue Charles Tillon » ; le conseil municipal du 20 janvier 2017 a décidé d'associer le nom de son épouse, également militante communiste et résistante, décédée en juillet 2016. Située dans le quartier 10, cette voie constitue la limite administrative et électorale entre le quartier de Villejean et le quartier de Beauregard. Elle part de la | L' '''avenue Charles et Raymonde Tillon''' a d'abord été [[avenue d'Ile-de-France]] (par décision du 28 octobre 1966) puis, par décision du 10 janvier 1994, « avenue Charles Tillon » ; le conseil municipal du 20 janvier 2017 a décidé d'associer le nom de son épouse, également militante communiste et résistante, décédée en juillet 2016. Située dans le quartier 10, cette voie constitue la limite administrative et électorale entre le quartier de Villejean et le quartier de Beauregard. Elle part de la rocade Nord et se poursuit jusqu'à sa rencontre avec la [[rue de Saint-Malo]] au carrefour dit des Trois Croix. Ce qui explique qu'avant l'ouverture de la rocade, l'avenue (Ile-de-France à l'époque) ait longtemps fait office de pré-rocade avec un trafic de poids lourds permanent. D'où le passage souterrain créé particulièrement pour l'accès au collège de La Harpe (actuel Campus La Harpe de l'[[Université Rennes 2]]). D'où également des arrêtés préfectoraux d'interdiction des poids lourds la nuit, plus ou moins respectés. | ||
Attention : l'avenue Charles Tillon comporte un lycée, longtemps connu familièrement sous le nom de "Ildeuf" (comme Ile-de-France), qui est devenu le [[Lycée Victor et Hélène Basch]], dit VHB. Il y a bien un [[Lycée Charles Tillon]] mais ailleurs : c'est l'ancien Lycée Robidou. | Attention : l'avenue Charles Tillon comporte un lycée, longtemps connu familièrement sous le nom de "Ildeuf" (comme Ile-de-France), qui est devenu le [[Lycée Victor et Hélène Basch]], dit VHB. Il y a bien un [[Lycée Charles Tillon]] mais ailleurs : c'est l'ancien Lycée Robidou. | ||
Outre le lycée, l'avenue condense dans sa partie ouest une série de services importants non seulement pour la ville mais aussi pour tout le pays de Rennes : l'usine de traitement des eaux et le château d'eau qui alimente une bonne partie de Rennes (gestion Véolia eau jusqu'à il y a peu et désormais Société Publique Locale | Outre le lycée, l'avenue condense dans sa partie ouest une série de services importants non seulement pour la ville mais aussi pour tout le pays de Rennes : l'usine de traitement des eaux et le château d'eau qui alimente une bonne partie de Rennes (gestion Véolia eau jusqu'à il y a peu et désormais Société Publique Locale Eau du Bassin Rennais), le campus La Harpe de l'Université Rennes 2, la Ferme de La Harpe (centre Léo Lagrange)<ref>Voir : [http://www.3regards.com]</ref>, la déchèterie Nord-Ouest de Rennes, l'usine d'incinération - dite maintenant "unité de valorisation énergétique" - qui traite les ordures résiduelles de tout Rennes Métropole et de quelques autres communautés de communes (gestion SOBREC-Véolia)<ref>Voir le site : [http://www.uve-rennesmetropole.fr]</ref>, la chaufferie qui fournit chauffage et eau chaude à Villejean, Beauregard et Pontchaillou (depuis 2012, gestion Cofely). | ||
==Charles Tillon== | |||
'''Résistant''' (3 juillet 1897, Rennes - 13 janvier 1993, Marseille) | |||
[[Fichier:Tillon-marin.jpg|thumb|100 px|<center> Charles Tillon marin]] | |||
[[Fichier:Tillon-charles-plaq-406.jpg|thumb|100px| Charles Tillon]] | |||
[[File:Secretariat clandestin PCF 1943.jpg|left|250px|thumb|Réunion clandestine du Parti Communiste Français à Longjumeau en 1943, Charles Tillon à droite]] | |||
{{w|Charles Tillon}} est né rue de Saint-Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint-Malo, de Brest et la ville de Rennes respectaient largement ce nombre. | |||
À Rennes il a été élève à l'école primaire de la [[rue d'Échange]] puis de l'Ecole d'Industrie du [[Boulevard Laënnec]]. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles. | |||
Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entraînent son rapatriement en France. | |||
En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. Permanent régional des syndicats CGTU à partir de 1924, il anime notamment en 1925 la grande grève des sardinières du Sud-Finistère. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. À plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre. | |||
Le 17 juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dit de cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les Français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans). | |||
De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Le 26 janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint-Malo. | |||
De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du PCF. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du parti et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse. | |||
La normalisation en Tchécoslovaquie Wikipedia-logo-v2.svg envenime ses relations avec le PCF. Avec d'autres « écartés » en 1970 il écrit le manifeste I''l n'est plus possible de se taire''. Ils dénoncent la politique stalinienne qui continue à sévir au PC. Il est exclu du parti. | |||
En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière. | |||
En 1994, le conseil municipal de Rennes décide de renommer l'avenue d'Ile-de-France en Avenue Charles Tillon. | |||
En septembre 2007, le lycée professionnel Laënnec-Robidou de Rennes change de nom et devient Lycée professionnel Charles Tillon.[5] | |||
==Raymonde Tillon Nédelec== | |||
[[Fichier:Raymonde_Tillon.png|100px|right]] | |||
'''Résistante''' et femme politique (22 octobre 1915, Puteaux - 17 juillet 2016) | |||
Raymonde, née Barbé a cinq ans lorsqu'elle perd ses parents. Adolescente, elle s'enfuit dz l"orphlinat et va chez sa sœeur et son frère, militant communiste et syndicaliste, près d'Arles. Elle s'engage aux Jeunesses Communistes puis au Parti communiste et se mobilise pour la CGT. et met en place une Section locale de l'Union des Jeunes Filles de France. Elle épouse en 1935 Charles Nédélec, militant CGTU et communiste. À Marseille, ils militent en faveur du Front Populaire puis entrent dans la résistance. Elle distribue des tracts, colle des affiches et abrite des clandestins. | |||
Le 31 mars 1941, elle est arrêtée sur dénonciation par la police de Vichy et condamnée à vingt ans de travaux forcés par le Tribunal Maritime de Toulon. Elle est alors incarcérée à Marseille, Toulon, Lyon, puis Rennes. Elle raconte : "Pour la première fois, je respirais l'air de la capitale bretonne". Elle participe avec ses compagnes d'infortune à une révolte à l'intérieur de la centrale. Le 19 mai 1944, elles sont transférées vers Romainville en région parisienne et font partie d'un des derniers convois envoyés en Allemagne, d'abord au camp de Neue Bremm à Sarrebruck puis celui de Ravensbrück. Raymonde Nédélec est ensuite envoyée à Leipzig pour travailler dans une usine d'armement où elle pratique du sabotage. Elle s'évader quelques jours avant l'armistice, et pesait à peine 35kg à son retour. Son mari, était mort d'épuisement dans la Résistance. | |||
Elle rentre à la CGT des Bouches-du-Rhône et est chargée de défendre les intérêts des femmes syndiquées. En septembre 1945, elle devient conseillère générale et le 21 octobre, elle est élue à la première assemblée constituante de la IVème République sur la liste communiste conduite par François Billoux. Elle est l'une des 33 premières femmes députées élues en France. Elle fait de la protection des personnes âgées et des veuves, sa priorité. Elle lutte également contre la politique indochinoise du gouvernement. En 1951 elle épouse {{w|Charles Tillon}} et ils auront deux filles.. | |||
Ils se battent ensemble contre le stalinisme au sein de leur propre parti.et prennent leur distance et en seront exclus. Après quelques temps à Rennes, c'est à La Bouëxière que les deux combattants s'installent pendant près de vingt ans. | |||
Charles Tillon meurt en 1993. | |||
Raymonde s'éteint à l'âge de 100 ans. Elle repose à Rennes auprès de son second époux au cimetière de l'Est de Rennes. Un hommage officiel lui fut rendu place du Parlement de Bretagne, sa médaille militaire, sa croix de guerre 39-45 et sa Légion d'honneur mises en évidence devant son cercueil recouvert du drapeau tricolore.<ref>https://cimetieres.rennes.fr/accueil/patrimoine</ref> | |||
[[Catégorie:Enseignement et recherche]] | |||
[[Catégorie:Enseignement secondaire]] | |||
[[Catégorie:Personnalité]] | |||
== Sur la carte == | == Sur la carte == | ||
{{#display_points: | {{#display_points: 48.12471,-1.70766|width=450|zoom=14}} | ||
== Notes == | == Notes == | ||
<references/> | <references/> | ||
[[Catégorie:Voie_de_Rennes|Tillon]][[Catégorie:Quartier 4 : Saint-Martin]][[Catégorie:Quartier 10 : Villejean - Beauregard]][[Catégorie:Avenue de Rennes|Tillon]][[Catégorie:Voie portant le nom d'une figure de la Résistance]][[Catégorie:Voie portant un nom de femme]] | [[Catégorie:Matrimoine|Tillon, Avenue Charles et Raymonde]] [[Catégorie:Voie_de_Rennes|Tillon]][[Catégorie:Quartier 4 : Saint-Martin]][[Catégorie:Quartier 10 : Villejean - Beauregard]][[Catégorie:Avenue de Rennes|Tillon]][[Catégorie:Voie portant le nom d'une figure de la Résistance]][[Catégorie:Voie portant un nom de femme|Tillon, Avenue Charles et Raymonde]] |
Version actuelle datée du 7 avril 2023 à 17:01
L' avenue Charles et Raymonde Tillon a d'abord été avenue d'Ile-de-France (par décision du 28 octobre 1966) puis, par décision du 10 janvier 1994, « avenue Charles Tillon » ; le conseil municipal du 20 janvier 2017 a décidé d'associer le nom de son épouse, également militante communiste et résistante, décédée en juillet 2016. Située dans le quartier 10, cette voie constitue la limite administrative et électorale entre le quartier de Villejean et le quartier de Beauregard. Elle part de la rocade Nord et se poursuit jusqu'à sa rencontre avec la rue de Saint-Malo au carrefour dit des Trois Croix. Ce qui explique qu'avant l'ouverture de la rocade, l'avenue (Ile-de-France à l'époque) ait longtemps fait office de pré-rocade avec un trafic de poids lourds permanent. D'où le passage souterrain créé particulièrement pour l'accès au collège de La Harpe (actuel Campus La Harpe de l'Université Rennes 2). D'où également des arrêtés préfectoraux d'interdiction des poids lourds la nuit, plus ou moins respectés.
Attention : l'avenue Charles Tillon comporte un lycée, longtemps connu familièrement sous le nom de "Ildeuf" (comme Ile-de-France), qui est devenu le Lycée Victor et Hélène Basch, dit VHB. Il y a bien un Lycée Charles Tillon mais ailleurs : c'est l'ancien Lycée Robidou.
Outre le lycée, l'avenue condense dans sa partie ouest une série de services importants non seulement pour la ville mais aussi pour tout le pays de Rennes : l'usine de traitement des eaux et le château d'eau qui alimente une bonne partie de Rennes (gestion Véolia eau jusqu'à il y a peu et désormais Société Publique Locale Eau du Bassin Rennais), le campus La Harpe de l'Université Rennes 2, la Ferme de La Harpe (centre Léo Lagrange)[1], la déchèterie Nord-Ouest de Rennes, l'usine d'incinération - dite maintenant "unité de valorisation énergétique" - qui traite les ordures résiduelles de tout Rennes Métropole et de quelques autres communautés de communes (gestion SOBREC-Véolia)[2], la chaufferie qui fournit chauffage et eau chaude à Villejean, Beauregard et Pontchaillou (depuis 2012, gestion Cofely).
Charles Tillon
Résistant (3 juillet 1897, Rennes - 13 janvier 1993, Marseille)
Charles Tillon est né rue de Saint-Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint-Malo, de Brest et la ville de Rennes respectaient largement ce nombre. À Rennes il a été élève à l'école primaire de la rue d'Échange puis de l'Ecole d'Industrie du Boulevard Laënnec. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles.
Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entraînent son rapatriement en France.
En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. Permanent régional des syndicats CGTU à partir de 1924, il anime notamment en 1925 la grande grève des sardinières du Sud-Finistère. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. À plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre.
Le 17 juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dit de cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les Français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans).
De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Le 26 janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint-Malo.
De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du PCF. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du parti et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse. La normalisation en Tchécoslovaquie Wikipedia-logo-v2.svg envenime ses relations avec le PCF. Avec d'autres « écartés » en 1970 il écrit le manifeste Il n'est plus possible de se taire. Ils dénoncent la politique stalinienne qui continue à sévir au PC. Il est exclu du parti.
En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière. En 1994, le conseil municipal de Rennes décide de renommer l'avenue d'Ile-de-France en Avenue Charles Tillon.
En septembre 2007, le lycée professionnel Laënnec-Robidou de Rennes change de nom et devient Lycée professionnel Charles Tillon.[5]
Raymonde Tillon Nédelec
Résistante et femme politique (22 octobre 1915, Puteaux - 17 juillet 2016)
Raymonde, née Barbé a cinq ans lorsqu'elle perd ses parents. Adolescente, elle s'enfuit dz l"orphlinat et va chez sa sœeur et son frère, militant communiste et syndicaliste, près d'Arles. Elle s'engage aux Jeunesses Communistes puis au Parti communiste et se mobilise pour la CGT. et met en place une Section locale de l'Union des Jeunes Filles de France. Elle épouse en 1935 Charles Nédélec, militant CGTU et communiste. À Marseille, ils militent en faveur du Front Populaire puis entrent dans la résistance. Elle distribue des tracts, colle des affiches et abrite des clandestins. Le 31 mars 1941, elle est arrêtée sur dénonciation par la police de Vichy et condamnée à vingt ans de travaux forcés par le Tribunal Maritime de Toulon. Elle est alors incarcérée à Marseille, Toulon, Lyon, puis Rennes. Elle raconte : "Pour la première fois, je respirais l'air de la capitale bretonne". Elle participe avec ses compagnes d'infortune à une révolte à l'intérieur de la centrale. Le 19 mai 1944, elles sont transférées vers Romainville en région parisienne et font partie d'un des derniers convois envoyés en Allemagne, d'abord au camp de Neue Bremm à Sarrebruck puis celui de Ravensbrück. Raymonde Nédélec est ensuite envoyée à Leipzig pour travailler dans une usine d'armement où elle pratique du sabotage. Elle s'évader quelques jours avant l'armistice, et pesait à peine 35kg à son retour. Son mari, était mort d'épuisement dans la Résistance.
Elle rentre à la CGT des Bouches-du-Rhône et est chargée de défendre les intérêts des femmes syndiquées. En septembre 1945, elle devient conseillère générale et le 21 octobre, elle est élue à la première assemblée constituante de la IVème République sur la liste communiste conduite par François Billoux. Elle est l'une des 33 premières femmes députées élues en France. Elle fait de la protection des personnes âgées et des veuves, sa priorité. Elle lutte également contre la politique indochinoise du gouvernement. En 1951 elle épouse Charles Tillon et ils auront deux filles..
Ils se battent ensemble contre le stalinisme au sein de leur propre parti.et prennent leur distance et en seront exclus. Après quelques temps à Rennes, c'est à La Bouëxière que les deux combattants s'installent pendant près de vingt ans.
Charles Tillon meurt en 1993. Raymonde s'éteint à l'âge de 100 ans. Elle repose à Rennes auprès de son second époux au cimetière de l'Est de Rennes. Un hommage officiel lui fut rendu place du Parlement de Bretagne, sa médaille militaire, sa croix de guerre 39-45 et sa Légion d'honneur mises en évidence devant son cercueil recouvert du drapeau tricolore.[3]