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Le [[boulevard Voltaire]] est une voie d'orientation est-ouest de Rennes s'étendant à l'ouest de la ville un peu au sud de la [[Vilaine]]. A partir du carrefour avec la [[rue Malakoff]] et la [[rue Claude Bernard]], il prolonge vers l'ouest la [[rue de Redon]], lui-même prolongé par la [[rue Jules Vallès]] qui dessert le nord de [[Cleunay]] et donne accès à la rocade. | Le [[boulevard Voltaire]] est une voie d'orientation est-ouest de Rennes s'étendant à l'ouest de la ville un peu au sud de la [[Vilaine]]. A partir du carrefour avec la [[rue Malakoff]] et la [[rue Claude Bernard]], il prolonge vers l'ouest la [[rue de Redon]], lui-même prolongé par la [[rue Jules Vallès]] qui dessert le nord de [[Cleunay]] et donne accès à la rocade. | ||
Le boulevard a été créé par urbanisation du ''chemin vicinal n° 14 de Rennes'', dit ''chemin de la Prévalaye'', portant d'abord fin 19e siècle le nom d'''[[avenue de l'Usine-à-Gaz]]''<ref>Source : [http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp Le portail des patrimoines de Bretagne (Glad)]</ref> | Le boulevard a été créé par urbanisation du ''chemin vicinal n° 14 de Rennes'', dit ''chemin de la Prévalaye'', portant d'abord fin 19e siècle le nom d'''[[avenue de l'Usine-à-Gaz]]''<ref>Source : [http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp Le portail des patrimoines de Bretagne (Glad)]</ref>. Lors du conseil municipal de la ville de Rennes du 20 février 1878, une proposition fut soumise pour dénommer du nom de Voltaire la [[rue des Fossés]]. La voie prit un temps le nom de ''boulevard de la Mabilais'', entre 1886 et 1887. C'est la délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 11 février 1887 qui vient accoler officiellement le nom de Voltaire au boulevard. | ||
== L'usine à gaz == | == L'usine à gaz == | ||
[[Fichier:L%27usine_%C3%A0_gaz,_bd_Voltaire392.jpg|400px|left|thumb|Entre la Vilaine et le bd Voltaire, l'usine à gaz, ca 1955]] | |||
En 1880, un traité est passé entre la ville de Rennes et la société anonyme du Gaz de Rennes, dirigée par J-J Kuentz, qui constitue la prorogation du premier traité de 1838 autorisant la construction d'une usine à gaz, initialement située près de l'arsenal, et qui fabrique et distribue le gaz d'éclairage de la ville. Entre 1880 et 1883, construction de la seconde usine à gaz, le long de la Vilaine, avec en 1884, l'édification des halles. En 1889, le nombre d'employés atteint 144. L'usine comprend alors deux gazomètres, quatre halles accolées abritant les fours de distillation, l'épuration et le comptage du gaz, une halle à charbon et les logis du directeur et du contremaître. En 1898, adjonction de la distribution du courant électrique à la distribution du gaz. Au 31 décembre 1924, la longueur du réseau exploité par la ''Compagnie du Bourbonnais'', atteint, pour Rennes, 35 km souterrains haute tension, et 78 km aériens et souterrains basse tension, et pour neuf communes suburbaines, 65 km aériens haute tension. Sur la demande des autorités du département | En 1880, suite à la hausse rapide de la consommation de gaz, un traité est passé entre la ville de Rennes et la société anonyme du Gaz de Rennes, dirigée par J-J Kuentz, qui constitue la prorogation du premier traité de 1838 autorisant la construction d'une usine à gaz, initialement située près de l'arsenal, et qui fabrique et distribue le gaz d'éclairage de la ville. Entre 1880 et 1883, construction de la seconde usine à gaz, le long de la Vilaine, afin de pouvoir débarquer le charbon anglais<ref>"Quelques souvenirs : Jean Janvier, Maire de Rennes", par Jean-Yves Andrieux et Catherine Laurent, Chapitre 4. "À la mairie de Rennes", page 14 - https://books.openedition.org/pur/44260?lang=fr</ref>, avec en 1884, l'édification des halles. L'année 1888 est marquée par un changement dans la direction, les employés publient alors [[Pétition d'ouvriers de l'usine à gaz - 1888|une pétition pour voir leurs droits historiques maintenus]]. En 1889, le nombre d'employés atteint 144. L'usine comprend alors deux gazomètres, quatre halles accolées abritant les fours de distillation, l'épuration et le comptage du gaz, une halle à charbon et les logis du directeur et du contremaître. En 1898, adjonction de la distribution du courant électrique à la distribution du gaz. Au 31 décembre 1924, la longueur du réseau exploité par la ''Compagnie du Bourbonnais'', atteint, pour Rennes, 35 km souterrains haute tension, et 78 km aériens et souterrains basse tension, et pour neuf communes suburbaines, 65 km aériens haute tension. Sur la demande des autorités du département la Compagnie décide de participer à l'électrification de l'Ille-et-Vilaine dans 180 communes et la construction de 750 km environ de lignes haute tension. En 1925, la Compagnie engage des travaux d'agrandissement et de réfection, dont la construction d'une nouvelle batterie de fours avec ses gazogènes et sa cheminée en brique haute de 50 m. Cinq fours sont regroupés dans une nouvelle halle en construction. En 1947, construction d'un atelier de criblage de coke; en 1949, construction d'un second gazomètre télescopique de 15 000 m3 ; en 1958, construction d'un magasin et d'un atelier de transformateurs. Aujourd'hui, EDF a repris le site qui a restauré deux des quatre grandes halles halles.[[File:Voltaire-Baquoy.gif|right|180px|thumb|Voltaire à son bureau.]]Pendant la Grande Guerre, l'arsenal rennais de la Courrouze ne suffit plus à répondre à la demande en armements et munitions. Outre les milliers de munitionnettes, y travaillent près de 2000 ouvriers coloniaux et étrangers. Les installations de l'usine à gaz sont utilisées pour stocker et retravailler des douilles d'obus de 75 qui arrivent par milliers de l'arsenal dans des wagonnets sur de petites voies ferrées et sont "recuites" sur un des fours de l'usine adapté à cet effet. En 1915 repartent 60 000 douilles par jour, mises en caisse pour un autre lieu où elles seront rechargées d'explosif<ref>''Usine à gaz, boulevard Voltaire, La halle aux douilles pendant la Grande Guerre, David Bensoussan. Place Publique, n° 40 - mars, avril 2016''</ref>. | ||
Pendant la Grande Guerre, l'arsenal rennais de la Courrouze ne suffit plus à répondre à la demande en armements et munitions. Outre les milliers de munitionnettes, y travaillent près de 2000 ouvriers coloniaux et étrangers. Les installations de l'usine à gaz sont utilisées pour stocker et retravailler des douilles d'obus de 75 qui arrivent par milliers de l'arsenal dans des wagonnets sur de petites voies ferrées et sont "recuites" sur un des fours de l'usine adapté à cet effet. En 1915 repartent 60 000 douilles par jour, mises en caisse pour un autre lieu où elles seront rechargées d'explosif<ref>''Usine à gaz, boulevard Voltaire, La halle aux douilles pendant la Grande Guerre, David Bensoussan. Place Publique, n° 40 - mars, avril 2016</ref>. | |||
== Voltaire == | == Voltaire == | ||
Le boulevard porte le nom de Voltaire, né François-Marie Arouet, le 21 novembre 1694 à Paris où il est mort le 30 mai [[1778]]. | |||
Le boulevard porte le nom de Voltaire, né François-Marie Arouet, le 21 novembre | |||
Écrivain et philosophe qui a marqué le XVIIIe siècle, symbole des Lumières, Voltaire esquisse la figure de l'intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser. | Écrivain et philosophe qui a marqué le XVIIIe siècle, symbole des Lumières, Voltaire esquisse la figure de l'intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser. |
Version actuelle datée du 14 mars 2023 à 12:03
Le boulevard Voltaire est une voie d'orientation est-ouest de Rennes s'étendant à l'ouest de la ville un peu au sud de la Vilaine. A partir du carrefour avec la rue Malakoff et la rue Claude Bernard, il prolonge vers l'ouest la rue de Redon, lui-même prolongé par la rue Jules Vallès qui dessert le nord de Cleunay et donne accès à la rocade.
Le boulevard a été créé par urbanisation du chemin vicinal n° 14 de Rennes, dit chemin de la Prévalaye, portant d'abord fin 19e siècle le nom d'avenue de l'Usine-à-Gaz[1]. Lors du conseil municipal de la ville de Rennes du 20 février 1878, une proposition fut soumise pour dénommer du nom de Voltaire la rue des Fossés. La voie prit un temps le nom de boulevard de la Mabilais, entre 1886 et 1887. C'est la délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 11 février 1887 qui vient accoler officiellement le nom de Voltaire au boulevard.
L'usine à gaz
En 1880, suite à la hausse rapide de la consommation de gaz, un traité est passé entre la ville de Rennes et la société anonyme du Gaz de Rennes, dirigée par J-J Kuentz, qui constitue la prorogation du premier traité de 1838 autorisant la construction d'une usine à gaz, initialement située près de l'arsenal, et qui fabrique et distribue le gaz d'éclairage de la ville. Entre 1880 et 1883, construction de la seconde usine à gaz, le long de la Vilaine, afin de pouvoir débarquer le charbon anglais[2], avec en 1884, l'édification des halles. L'année 1888 est marquée par un changement dans la direction, les employés publient alors une pétition pour voir leurs droits historiques maintenus. En 1889, le nombre d'employés atteint 144. L'usine comprend alors deux gazomètres, quatre halles accolées abritant les fours de distillation, l'épuration et le comptage du gaz, une halle à charbon et les logis du directeur et du contremaître. En 1898, adjonction de la distribution du courant électrique à la distribution du gaz. Au 31 décembre 1924, la longueur du réseau exploité par la Compagnie du Bourbonnais, atteint, pour Rennes, 35 km souterrains haute tension, et 78 km aériens et souterrains basse tension, et pour neuf communes suburbaines, 65 km aériens haute tension. Sur la demande des autorités du département la Compagnie décide de participer à l'électrification de l'Ille-et-Vilaine dans 180 communes et la construction de 750 km environ de lignes haute tension. En 1925, la Compagnie engage des travaux d'agrandissement et de réfection, dont la construction d'une nouvelle batterie de fours avec ses gazogènes et sa cheminée en brique haute de 50 m. Cinq fours sont regroupés dans une nouvelle halle en construction. En 1947, construction d'un atelier de criblage de coke; en 1949, construction d'un second gazomètre télescopique de 15 000 m3 ; en 1958, construction d'un magasin et d'un atelier de transformateurs. Aujourd'hui, EDF a repris le site qui a restauré deux des quatre grandes halles halles.
Pendant la Grande Guerre, l'arsenal rennais de la Courrouze ne suffit plus à répondre à la demande en armements et munitions. Outre les milliers de munitionnettes, y travaillent près de 2000 ouvriers coloniaux et étrangers. Les installations de l'usine à gaz sont utilisées pour stocker et retravailler des douilles d'obus de 75 qui arrivent par milliers de l'arsenal dans des wagonnets sur de petites voies ferrées et sont "recuites" sur un des fours de l'usine adapté à cet effet. En 1915 repartent 60 000 douilles par jour, mises en caisse pour un autre lieu où elles seront rechargées d'explosif[3].
Voltaire
Le boulevard porte le nom de Voltaire, né François-Marie Arouet, le 21 novembre 1694 à Paris où il est mort le 30 mai 1778.
Écrivain et philosophe qui a marqué le XVIIIe siècle, symbole des Lumières, Voltaire esquisse la figure de l'intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser.
En savoir plus : Voltaire
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Notes et références
- ↑ Source : Le portail des patrimoines de Bretagne (Glad)
- ↑ "Quelques souvenirs : Jean Janvier, Maire de Rennes", par Jean-Yves Andrieux et Catherine Laurent, Chapitre 4. "À la mairie de Rennes", page 14 - https://books.openedition.org/pur/44260?lang=fr
- ↑ Usine à gaz, boulevard Voltaire, La halle aux douilles pendant la Grande Guerre, David Bensoussan. Place Publique, n° 40 - mars, avril 2016