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La [[Rue Le Bastard|rue Le Bastard]] s'appelait, jusqu'en [[1893]], rue aux Foulons, du nom de ces occupants, foulons ou drapiers qui avaient été autorisés à s'y établir par le duc de Bretagne Jean V après avoir fui la Normandie dévastée après le désastre d'Azincourt en 1415. C'est dans cette rue, juste à côté de l'hôtel de Robien, marqué par sa tourelle en encorbellement, qu'existait, au début du 19e siècle, une hôtellerie, "l'hôtel de la Patrie", là où se fait maintenant la jonction rue Le Bastard - | La [[Rue Le Bastard|rue Le Bastard]] s'appelait, jusqu'en [[1893]], rue aux Foulons, du nom de ces occupants, foulons ou drapiers qui avaient été autorisés à s'y établir par le duc de Bretagne Jean V après avoir fui la Normandie dévastée après le désastre d'Azincourt en 1415. C'est dans cette rue, juste à côté de l'hôtel de Robien, marqué par sa tourelle en encorbellement, qu'existait, au début du 19e siècle, une hôtellerie, "l'hôtel de la Patrie", là où se fait maintenant la jonction rue Le Bastard - rue Pont aux Foulons (du nom d'un petit pont en bois qui y donnait accès par-dessus le fossé de ville. <ref> ''Les Rues de Rennes'' par Lucien Decombe, Alphonse LE ROY, éditeur -1892</ref> | ||
L'hôtel de la Patrie fut, en avril [[1806]], le théâtre de la mort du vice-amiral de Villeneuve, à 43 ans, dont la flotte avait été défaite à Trafalgar le 22 octobre précédent quand 18 vaisseaux français et 15 espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de l'amiral Nelson. Fait alors prisonnier, il était resté confiné à Reading en Angleterre six mois. Libéré, le vice-amiral devait se rendre à Paris pour rendre compte à l'Empereur. Or il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui qui n'avait pas exécuté ses ordres : d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix. | L'hôtel de la Patrie fut, en avril [[1806]], le théâtre de la mort du vice-amiral de Villeneuve, à 43 ans, dont la flotte avait été défaite à Trafalgar le 22 octobre précédent quand 18 vaisseaux français et 15 espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de l'amiral Nelson. Fait alors prisonnier, il était resté confiné à Reading en Angleterre six mois. Libéré, le vice-amiral devait se rendre à Paris pour rendre compte à l'Empereur. Or il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui qui n'avait pas exécuté ses ordres : d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix. |
Version du 1 mars 2011 à 13:09
RUE AUX FOULONS : LE VICE-AMIRAL DÉFAIT A TRAFALGAR, SUICIDE OU ASSASSINAT ?
La rue Le Bastard s'appelait, jusqu'en 1893, rue aux Foulons, du nom de ces occupants, foulons ou drapiers qui avaient été autorisés à s'y établir par le duc de Bretagne Jean V après avoir fui la Normandie dévastée après le désastre d'Azincourt en 1415. C'est dans cette rue, juste à côté de l'hôtel de Robien, marqué par sa tourelle en encorbellement, qu'existait, au début du 19e siècle, une hôtellerie, "l'hôtel de la Patrie", là où se fait maintenant la jonction rue Le Bastard - rue Pont aux Foulons (du nom d'un petit pont en bois qui y donnait accès par-dessus le fossé de ville. [1]
L'hôtel de la Patrie fut, en avril 1806, le théâtre de la mort du vice-amiral de Villeneuve, à 43 ans, dont la flotte avait été défaite à Trafalgar le 22 octobre précédent quand 18 vaisseaux français et 15 espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de l'amiral Nelson. Fait alors prisonnier, il était resté confiné à Reading en Angleterre six mois. Libéré, le vice-amiral devait se rendre à Paris pour rendre compte à l'Empereur. Or il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui qui n'avait pas exécuté ses ordres : d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix.
Le vice-amiral de Villeneuve fait halte à Rennes quelques jours, et est descendu à cet hôtel de la Patrie, dont il ne sort guère, plongé dans une profonde mélancolie. Le 22 avril en début de nuit, son valet le découvre étendu mort, un couteau dans le coeur, dans le petit cabinet de toilette attenant à sa chambre dont il a fallu travailler la serrure, la porte en étant fermée à clé de l'intérieur. Il laisse une lettre à son épouse. Ce serait donc un suicide, sauf que le rapport de police fait état de six coups de couteau. Divers écrits, contradictoires, voire de fabulation, font pencher vers le suicide ou l'assassinat.[2] Les obsèques eurent lieu à l'église Saint-Germain et la ville de Rennes lui fit des funérailles pompeuses.
Notes et références
- ↑ Les Rues de Rennes par Lucien Decombe, Alphonse LE ROY, éditeur -1892
- ↑ La mort de Villeneuve, sur le site Histoire Empire