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« Le "Sainte-Thérèse" des années folles » : différence entre les versions
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Version du 29 août 2022 à 13:58
Proposition de circuit
« Découverte du bâti années 1922 et suivantes dans le quartier Ste Thérèse »
-à Début : En arrivant du côté parvis Gare Sud : Rue de Chatillon direction le boulevard Jacques Cartier, les numéros 92, 161 et 169 (ou inversement = 169, 161 et 92)
-à Puis : 25 rue Glais Bizoin // 29 rue Villiers de l'Isle Adam // 1 et 3 rue Julien Geoffroy // Retour par la rue Pierre Martin
Voici un parcours de 2km dans le quartier Ste Thérèse durant lequel je vous propose de découvrir des maisons typiques de ce secteur. Elles ont été construites entre 1920 et 1930.
Le départ se situe depuis le parvis Sud gare, facilement accessible en métro.
Descendons les quelques marches qui conduisent à la rue de Chatillon. Sur notre droite se trouve la prison des femmes. Au croisement avec le boulevard Jacques Cartier, tournons à droite pour nous diriger à notre 1er arrêt : au 92, boulevard Jacques Cartier.
Pour la construction, le commanditaire Monsieur Leroy a choisi de faire appel à l’entrepreneur : Charles Amiot. Les murs de la maison sont constitués de moellons en grès à appareillage aligné.
« Il semblerait que le grès n’est employé qu’en élévation, il repose toujours sur un soubassement car posé à même le sol, il conduit fort bien l’humidité. De plus, il prend mal le mortier » - Extrait de « Promenade géologique dans Rennes » d’Yvonne Babin.
Le bandeau inférieur et l’encadrement des baies sont en ciment, la couverture en ardoises et le faîtage en tuiles. Côté sud et est, les piédroits et cheminées sont en briques rousses.
La maison sans style vraiment qualifiable a toutefois été désignée d’ »ancienne maison à boutique » par le site patrimoine.bretagne.bzh. Comme cette appellation l’indique, un commerce a existé en rez de chaussée dans cette avancée bien pratique en angle de rue.
Le corps du logis principal était un logement divisé en deux pièces : une salle à manger et une chambre. La partie professionnelle à droite, était utilisée en salon de coiffure.
Poursuivons ce même boulevard jusqu’au numéro 161, un de mes coups de cœur de ce parcours, et observons cette maison aux beaux moellons et garde-corps élégants.
Le commanditaire Mr Auguste Bonardet, contremaître de son état, est né à Rennes en 1880. Il décide de confier son projet à Mr Léon Mauduit. Celui-ci est né à Paimpont en 1863 et apparaît dans les annuaires jusqu’en 1921 avec son fils Léon né en 1887 à Rennes.
Trois autres personnes sont concernées par ce projet, l’épouse de Mr Bonardet et leurs deux filles Simone et Colette.
Ensemble, ils conçoivent cette maison semi-mitoyenne aux moellons de grès en appareillage assisé pour la façade et une maçonnerie aux moellons de schiste pour le pignon. Le grès, matériau noble, est choisi pour la façade. Le schiste, non moins agréable à la vue, est préféré pour le pignon car il est moins onéreux. Les bandeaux, appuis, linteaux droits, corniche, sommiers et clés sont en ciment ; les arcs des fenêtres, les cheminées et sommiers du linteau de porte, en briques rouges.
Commentaire signalé sur le site patrimoine.Bretagne.bzh : le traitement de la façade sur rue montre la surélévation qu’on peut situer à la fin des années 30, d’une maison élémentaire en rez de chaussée sans doute construite autour de 1920.
Quelques pas plus loin, au 169 Bd Jacques Cartier, arrêtons-nous devant la maison de Mr Louis, commanditaire de cette haute bâtisse pourvue d’un bel oculus.
Afin que son projet voit le jour, il en confie la réalisation à Mr Mauduit, le même entrepreneur que ses voisins les Bonardet.
Les maçonneries sur rue sont en moellons de grès à appareillage assisé. Les autres maçonneries sont réalisées en schiste pourpre de Pont-Réan.
Les cordons et encadrements de baies sont en briques rousses et jaunes. Le soubassement, les clés et sommiers de baies sont en ciment, la toiture en ardoises et le faîtage en tuiles.
Revenons sur nos pas jusqu’à la rue de Chatillon, prenons la vers la droite jusqu’au croisement avec la rue Glais Bizoin, et arrêtons-nous devant le 25.
Cette maison a été commanditée par Mr Louis Bébin né en 1900, voyageur de commerce chez Mondial Oil. Il y résidait avec son épouse Henriette et leurs Jacques et Janine. Pour réaliser leur rêve, ils font appel à Mr Parmentie, entrepreneur.
La maison des Bébin est dite du bassin Rennais, qualifiée ainsi pour son plan, sa structure, son type de couverture et ses matériaux utilisés.
A l’instar de ses voisins, Mr Bébin a dû demander l’autorisation à Mr le maire de Rennes : Mr Pinault.
J’ai trouvé particulièrement touchant et d’une simplicité désarmante les demandes de permis de construire de cette époque. Rédigées sur une simple feuillet A4, voir même A5 comme celle de ce présent article, elles mentionnaient seulement l’essentiel et sont à mille lieues des formalités que nous devons compléter actuellement.
Pour exemple, voici la demande de Mr Bébin :
« Rennes, le 7 mai 1932,
Monsieur le Maire,
J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance l’autorisation de faire construire une maison de 4 pièces en pierres rue Glais Bizoin sur un terrain m’appartenant figurant au cadastre (section P – Parcelles 93p et 86p).
Recevez Monsieur le Maire l’assurance de ma considération distinguée ».
Signature Mr Bébin
Ci-joint 2 plans et 5F.40 pour les frais
Signature de l’entrepreneur
Et adresse de Mr Bébin au moment de la demande. »
Vous pourrez également consulter la réponse, tout aussi simple et surtout très rapide de Mr le Maire.
Sur l’extrait du registre des arrêts du Maire complété et signé le 2 juin 1932, le Maire autorise la construction de cette maison, et c’est par le biais du procès-verbal de notification en date du 14 juin 1932 que le commissaire de police informe Mr Bébin de la décision favorable du Maire, soit … un mois et demi pour la demande et son accord !! ça fait rêver !!
Poursuivons la rue Bizoin jusqu’à rencontrer la rue Bigot de Préameneu que nous empruntons vers la gauche. Dans un 1er rondpoint, prenons à droite et observons l’avant dernière maison de ce parcours située au 29 rue Villiers de l’Isle Adam.
Nous sommes devant chez Mr Henri Brard, sa femme Jeanne et leur fille Germaine. Mr Brard né en 1891, employé chez Ouest Eclair a commandité pour leur projet Mr Victor Cruche, entrepreneur.
Mr Cruche est né à Rennes le 3 juin 1890. Dans les annuaires, il est connu comme entrepreneur à partir de 1930, rue Michel Colomb. A partir de 1938, il n’y apparaît plus.
Nous pouvons constater deux maisons identiques au 27 et au 29. J’ai privilégié le 29 en raison de la documentation existante. Cet ensemble a été qualifié de maison à deux unités d’habitation juxtaposées sur le site patrimoine.bretagne.bzh.
La façade est réalisée en pierres taillées de grès en appareillage régulier, les autres murs en moellons de grès. Comme les maisons voisines, les cordons de niveaux, les cheminées, les encadrements de soupiraux et de baies sont en brique rousse, les appuis de fenêtres et l’encadrement du garage en ciment. La couverture est en ardoises et le faîtage en tuiles.
Pour l’anecdote, la demande d’autorisation de construire du 20 février 1930 a été rédigée, non pas par le propriétaire, mais par Mr Cruche, l’entrepreneur. Par son extrait du registre des arrêtés, le Maire, Mr Toussaint François Rallier du Baty, donne son autorisation le 14 mars 1930 et Mr le Commissaire de police en informe Mr Brard par le biais du procès-verbal de notification en date du 15 mars 1930, soit… un peu moins d’un mois pour la demande et son accord !!!
Enfin, nous terminons notre déambulation en continuant tout droit jusqu’à la rue Freron, au rondpoint, suivre la rue de Riaval puis poursuivre jusqu’à la rue René Desfontaines, tourner à gauche au croisement vers la rue J. Geoffroy.
Au 1 rue Julien Geoffroy, nous sommes devant la maison d’Edouard et Marie Lecoublay. Mr Lecoublay est né en 1876, il a occupé un poste d’employé aux chemins de fer.
L’architecte et l’entrepreneur ne sont pas connus.
Comme la maison des Bébin, elle est de style bassin rennais.
La maçonnerie est composée de moellons de grès en appareillage aligné, les baies sont encadrées de briques rouges et de ciment. Les cordons sont en briques rouges, les appuis et linteaux en ciment, la couverture en ardoises et le faîtage en tuiles.