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Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
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Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique
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Version du 5 mars 2020 à 19:51

Clémence Royer, photographiée par Nadar en 1865

La rue Clémence Royer a été dénommée par délibération du conseil municipal du 24 juillet 1923. Située dans le quartier 9 : Cleunay - Arsenal - Redon, elle relie le boulevard Voltaire au nord à la rue Alexandre Duval, au sud.

Clémence Royer

Philosophe et femme de science [1] (21 avril 1830, Nantes - 6 février 1902, Neuilly-sur-Seine)

Clémence est née dans une famille catholique et légitimiste qu'elle reniera par la suite. Son père est un officier d'origine modeste et sa mère, Gabrielle Audouard, est la fille d'un capitaine de vaisseau malouin. Lors de la révolution de juillet 1830, la famille Royer s'exile à Prague et en 1835, c'est le retour en France. Le père est jugé et acquitté.

Bien que d'un milieu catholique, légitimiste, Clémence ne va être légitimée qu'en 1837, lors du mariage de ses parents.

La famille s'installe à Paris, mais Clémence est placée, à l'âge de 10 ans, par ses parents dans le couvent du Sacré-Cœur du Mans, où elle reçoit une éducation catholique. Elle n'y reste que deux ans car elle ne se fait pas à cette éducation religieuse. Elle part ensuite pour l'Angleterre où elle apprend la langue.

En 1848, c'est la deuxième révolution française du 19e siècle et c'est à cette occasion que Clémence devient républicaine, ce qui n'est pas du goût de la famille. En 1849, à 19 ans elle perd son père et sans un sou en poche, elle doit subvenir à ses besoins en travaillant comme gouvernante. Elle profite des bibliothèques de ses employeurs pour lire avec passion des ouvrages philosophiques et parfaire une formation d'autodidacte. Elle s'intéresse à l'anthropologie, à l'économie politique, à la biologie et à la philosophie. En deux ans, elle passe trois examens, puis s'inscrit aux cours du Conservatoire des Arts et Métiers. Elle part ensuite au Pays-de-Galles, dans un pensionnat où elle est payée pour enseigner le français et le piano.

En 1857, elle est à Lausanne, en Suisse, elle poursuit son approfondissement des connaissances humaines. L'année suivante, elle rencontre Pascal Duprat, professeur d'économie politique à l'Académie de Lausanne, homme politique français exilé après le coup d'état contre Louis Napoléon Bonaparte. Pascal Duprat, de quinze ans son aîné, va devenir son concubin et le couple va avoir un fils, René. Commence alors pour elle une vie publique de conférencière et d'écrivaine. Dans la campagne des environs de Lausanne, elle commence à donner des cours de philosophie.

En 1862, elle effectue la première traduction en français de l'œuvre de Charles Darwin et introduit en France le darwinisme. Elle traduit et rédige une préface à l'Origine des espèces dans laquelle elle développe ses idées évolutionnistes dans le domaine des sciences sociales. Mais cette préface est surtout une critique de la révélation chrétienne, de la providence divine et de la distinction entre l'homme et l'animal. Par ses idées elle sera le précurseur des théories de l'eugénisme, du racisme et du darwinisme social.

En 1863, elle obtient avec Proudhon le premier prix d'un concours sur le thème de la réforme de l'impôt et de la dîme sociale. En 1870, elle est la première femme admise à la Société d'anthropologie de Paris, fondée onze années auparavant par Paul Broca. Elle y fera de nombreuses communications et y défendra avec vigueur ses positions non conventionnelles.

Féministe convaincue, elle milite pour l'instruction des femmes et pour la philosophie populaire. En 1881, elle fonde la Société des études philosophiques et morales pour en faire une "école mutuelle de philosophie". Se méfiant des utopistes socialistes, elle déclare : "pas d'utopie ni de rêve, mais un savoir réel des choses". Elle collabore au Journal des Femmes et à la Fronde, avec Marguerite Durand et "la grande Séverine". Son Cours de Philosophie naturelle est une tentative d'inspiration encyclopédique par la Légion d'honneur.

A la mort de Pascal Duprat, en août 1885, Clémence se retrouve sans ressources et vit comme une misérable, oubliée de tous. Souffrant de ne pas avoir pu transmettre sa pensée, elle fait déposer ses manuscrits au secrétariat de l'Académie Française.

Grâce aux mouvements féministes, elle obtient un soutien matériel et va être admise dans une maison de retraite à Neuilly-sur-Seine.

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique