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Au 18e siècle, les Rennais demandèrent aux moines de Saint-Melaine la permission de creuser un réservoir où parviendrait l'eau des campagnes environnantes. Les moines y consentirent moyennant une redevance qui leur fut payée jusqu'en 1789 et c'est alors que fut creusé l'énorme trou baptisé "l'Enfer" où ne vint jamais d'autre eau que celle de pluie<ref>''Ouest-Eclair'', 12 août 1913</ref>. Au début du 19e siècle l’enfer fut le lieu où les bretteurs et les ferrailleurs vidaient leurs querelles. Après la [[libération de Rennes]], en novembre 1944 l' ''Enfer'' fut le lieu d'exécution de quelques collaborationnistes. | Au 18e siècle, les Rennais demandèrent aux moines de Saint-Melaine la permission de creuser un réservoir où parviendrait l'eau des campagnes environnantes. Les moines y consentirent moyennant une redevance qui leur fut payée jusqu'en 1789 et c'est alors que fut creusé l'énorme trou baptisé "l'Enfer" où ne vint jamais d'autre eau que celle de pluie<ref>''Ouest-Eclair'', 12 août 1913</ref>. Au début du 19e siècle l’enfer fut le lieu où les bretteurs et les ferrailleurs vidaient leurs querelles. Après la [[libération de Rennes]], en novembre 1944 l' ''Enfer'' fut le lieu d'exécution de quelques collaborationnistes. <ref>[[Théâtre de Verdure]]</ref> | ||
== Des agrandissements == | == Des agrandissements == |
Version du 3 mai 2019 à 16:04
D'abord jardin des moines
C'était au 18e siècle un jardin de moines qui portait déjà ce nom en 1610 alors qu'il n'était qu'un simple verger, avec une profonde excavation dénommée "Enfer"[2]. Et les moines n'y trouvaient pas toujours le calme et la sérénité recherchés faute aux intrusions de trublions. Le parc du Thabor ou Thabor, situé à proximité du centre ville, dans le quartier Thabor, est un parc public aménagé sur plus de dix hectares dont la particularité est de mêler un jardin à la française, un jardin à l’anglaise et un important jardin botanique. Son nom fait référence à une montagne calcaire d’Israël dominant au sud-ouest le lac de Tibériade, le mont Thabor [3].
L'origine de "l'Enfer"
Au 18e siècle, les Rennais demandèrent aux moines de Saint-Melaine la permission de creuser un réservoir où parviendrait l'eau des campagnes environnantes. Les moines y consentirent moyennant une redevance qui leur fut payée jusqu'en 1789 et c'est alors que fut creusé l'énorme trou baptisé "l'Enfer" où ne vint jamais d'autre eau que celle de pluie[4]. Au début du 19e siècle l’enfer fut le lieu où les bretteurs et les ferrailleurs vidaient leurs querelles. Après la libération de Rennes, en novembre 1944 l' Enfer fut le lieu d'exécution de quelques collaborationnistes. [5]
Des agrandissements
Le développement et l'agrandissement du parc du Thabor se sont fait par vagues successives. En 1862 Jean-Baptiste Martenot implante des serres. D'abord simple promenade publique, puis muni d'un jardin botanique, le parc est aménagé entre 1866 et 1868 par Denis Bühler qui mit en place le boulingrin, l'enfer, les jardins à la française et les jardins à l'anglaise. Au début du 20e siècle, la partie sud du parc, appelée « les Catherinettes », est aménagée en extension du jardin anglais et donne sur la rue de Paris avec aménagement de rochers artificiels et cascade et descente jusqu'à la rue par le transfert des escaliers monumentaux du contour de la Motte. Un kiosque à musique est mis en service en mai 1880.
Anecdotes
Le 29 mai 1943, anecdote sinistre, vers 16 heures, 25 personnes sont tuées dans une tranchée aménagée dans "le Carré Duguesclin", touchée par les forteresses volantes américaines et d'autres sont tuées dans une tranchée près de l'extrémité est des serres et des bassins, le 17 juillet 1944.
À cette époque on peut voir des soldats allemands convalescents, torses nus sur le toit-terrasse du lycée de jeunes filles transformé en hôpital.
En 1944, c'est au carré Du Guesclin, près de la statue du connétable, que sous le pseudonyme de Le Vigan, Pierre Herbart , depuis peu arrivé à Rennes, rencontre incognito pour la deuxième fois le responsable de la résistance chargé de l'assister dans sa mission de chef de maquis pour la Bretagne. D'emblée, Le Vigan lui montre une carte et lui fait part de sa conviction concernant le lieu du débarquement et logiquement de la priorité de la libération de Rennes, après le port de Cherbourg, mais avant Paris. Le même témoin fait état de sa nomination comme vice-président du comité de libération de Rennes et de sa préoccupation personnelle d'éviter les exactions et autres règlements de compte une fois la ville libérée, outre sa mission officielle qui était de "coiffer sur le poteau" tant les Américains que les résistants communistes dans l'installation des autorités locales. Par la suite, il sera convié à la préfecture par le Général de Gaulle pour être remercié de ses bons offices[6].
Le Thabor vu par Lucien Decombe, en 1883[7]
« Nous franchissons la grille et nous nous trouvons dans la promenade du Thabor. C'était, avant la Révolution, le jardin particulier des moines Bénédictins établis dans les bâtiments de l'abbaye de Saint-Melaine, occupés aujourd'hui par l'Hospice des vieillards. L'entrée de la promenade existait autrefois tout à fait au nord, dans l'ancienne ruelle de la Palestine ; de cette difficulté d'accès il était résulté de la part des promeneurs un complet abandon du Thabor, et grâce à ce délaissement, les antiques bosquets des Bénédictins virent plus d'une fois les duellistes y venir vider leurs querelles l'épée à la main.
La belle et vaste pelouse rectangulaire, encadrée de grands arbres, qui se présente à nous porte le nom de Carré Du Guesclin ; au milieu se dresse, sur un piédestal de granit, la statue du grand connétable, inaugurée en 1825. Le kiosque du Thabor, de forme octogonale, avec ses huit fines colonnes en fonte moulée, fut construit en 1880, sous l'impulsion de Jean-Baptiste Martenot.
Un peu plus loin, au pied d'une terrasse en fer à cheval, s'élève depuis 1835 la gracieuse Colonne de Juillet, œuvre du statuaire breton Barré, surmontée d'une petite statue de la Liberté ; ce modeste monument consacre le souvenir de deux enfants de la cité, Vanneau et Papu, tués en 1830 à Paris, pendant les journées de Juillet. Une double rampe conduit du Carré Du Guesclin aux allées supérieures du Thabor, plantées de beaux arbres et entourant l'Enfer, vaste et profond bassin tapissé de gazon, et recouvert d'un dôme de verdure impénétrable aux rayons du soleil.
Un des plus grands agréments du Thabor et du Jardin des Plantes est la diversité des aspects : les terrasses, les pelouses, les allées ombreuses, les bassins de verdure s'y succèdent et s'y entremêlent avec un art et une variété qui donnent un charme infini à cette délicieuse promenade dont la réputation est d'ailleurs justement méritée, et que nous envient les plus grandes villes de France. »
— Lucien Decombe
Origine : Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes • 1883 • licence
Renouveau
Depuis 2009, la ville de Rennes engage une rénovation globale du parc en remplaçant la signalétique et les bancs, en créant un théâtre de verdure dans l'Enfer, en rénovant la volière et le kiosque, et en permettant la remise en eau des bassins du jardin à la française.
Le 24 février, la ville de Rennes termine la réhabilitation des cascades du Thabor et les remet en eau. Le coût de la rénovation s'élève à 307 500 €[8].
En 2015 c'est au tour des jeux d’être rénovés et inaugurés le 13 avril 2015, ils auront coûté 360 000€[9].
D'autres projets de rénovation sont prévus comme celles de la grotte ou de la grille Saint Melaine.
Vie locale et culturelle
Le parc accueille de nombreuse activité culturelle, le festival Mythos s'y installe au printemps, l'été le festival Les Mercredis du Thabor accueille la musique traditionnelle, tandis qu'en mai, juin et septembre le programme d'un Dimanche au Thabor[10] agrémente les promenades dominicales. Tout au long de l'année des expositions d'art ont lieux à l'Orangerie, des visites et des stages photos y sont également organisés. Une autorisation du service des jardins de la ville de Rennes est nécessaire avant d'organiser une manifestation.
Depuis des décennies un magnifique parterre fleuri constituant l'écusson de la ville de Rennes ornait la pelouse descendant vers la rue de Paris. Il a été supprimé à l'automne 2015 et Les Amis du Patrimoine rennais demandent en vain sa remise en place.
Incivilités
La volière a été victime d'un vol d'oiseau en juin 2014, le préjudice s'estime à 800€[11]. À plusieurs reprises des incivilités sont commises en dehors des heures d'ouverture (tags, saccage de plantation).
Images du Thabor
Haïku rennais
« Riaient au Thabor
les yeux bleus d'Eléonore,
je les vois encore. »
Notes et références
- ↑ Guide itinéraire de Rennes et ses environs; éd J. Larcher - 1939
- ↑ Le vieux Rennes, par Paul Banéat
- ↑ [(Jardin du Thabor, galerie cartes postales])
- ↑ Ouest-Eclair, 12 août 1913
- ↑ Théâtre de Verdure
- ↑ Émission de France-Culture du 24 mai 2000, rediffusée le 11 septembre 2010.
- ↑ Notices sur les rues de Rennes, 1883, Lucien Decombe
- ↑ http://www.20minutes.fr/rennes/1307914-20140225-thabor-reactive-cascades
- ↑ http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-rennes-des-nouveaux-jeux-inaugures-au-parc-du-thabor_52674-2751617_actu.Htm
- ↑ http://metropole.rennes.fr/actualites/culture-sport-loisirs/culture/un-dimanche-au-thabor-couleur-europeenne/
- ↑ http://www.ouest-france.fr/insolite-des-oiseaux-voles-dans-les-volieres-du-thabor-rennes-2646817
Cet article est en partie extrait de la page Parc du Thabor de Wikipédia en français.
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Liens directs
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrains 24 et 45