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[[Fichier:1891 adresse.jpg|left|thumb|300x300px|''Carte postale adressée par l'Imprimerie '''Oberthur''' en 1891 ; le côté réservé à l'adresse.    Coll. YRG'']]
[[Fichier:1891 adresse.jpg|left|thumb|260x260px|''Carte postale adressée par l'Imprimerie '''Oberthur''' en 1891 ; le côté réservé à l'adresse.    Coll. YRG'']]


==== '''Histoire de la carte postale à Rennes ''' ====
==== '''Histoire de la carte postale à Rennes ''' ====
D'une manière générale, pour dater une carte ou une série de cartes postales, on s'intéressera essentiellement aux oblitérations postales ; pour des cartes identiques, on retiendra le cachet à date le plus ancien pour approcher la date de leur édition. Mais cette manière de procéder doit être nuancée : les clichés de quelques cartes peuvent être antérieur, jusqu'à une dizaine d'années, à l'édition de la carte. De même, les dates mentionnées dans les correspondances sont parfois antérieures, ou très postérieures à leur date d'édition.


Le critère le plus simple à prendre en considération reste le dos des cartes : jusqu'au décret du xxxx , le dos des cartes est exclusivement réservé à l'adresse. Sans risque d'erreur majeure, on en déduit que les cartes à "dos divisé" sont postérieures à 1903.


La carte postale peut se définir comme un petit feuillet cartonné portant une correspondance qui voyage ainsi à découvert. Pour la dater, on s'intéressera prioritairement aux oblitérations postales ; pour des cartes identiques ou d'une même série, on retiendra le cachet à date le plus ancien pour approcher la date de leur édition. Mais cette manière de procéder doit être nuancée : les clichés de quelques cartes peuvent être antérieurs, jusqu'à une dizaine d'années, à l'édition de la carte. De même, les dates mentionnées dans les correspondances sont parfois  très postérieures à leur date d'édition, car les commerces aiment écouler leurs stocks.


Le critère le plus simple à prendre en considération reste le dos des cartes : jusqu'à un arrêté du 18 novembre 1903 , le dos des cartes est exclusivement réservé à l'adresse. Sans risque d'erreur majeure, on en déduit que les cartes à "dos divisé" sont postérieures à 1903.


<u>'''Au XIXe siècle'''</u>




Les premières cartes postales mises en vente à partir de 1873, dans les bureaux de poste, sont au format 8 x 12 cm et pré-imprimées ; la seule forme d'illustration consiste en une frise d'environ 4 mm encadrant la partie réservée à l'adresse. Puis l'administration des postes perd son monopole, le format des cartes passe à 9 x 14 cm ; le verso reste exclusivement réservé à l'adresse.  La Poste continue de vendre des cartes postales sur lesquelles le timbre est imprimé ; les collectionneurs parlent alors d'entier postal.
'''<u>Au XIXe siècle</u>'''
 
 
Le 20 décembre 1872, l'Assemblée Nationale vote une loi de Finances qui instaure officiellement la circulation de la carte postale administrative. La mise en vente dans les bureaux de poste s'effectue à partir du 15 janvier 1873, au prix de 10 centimes pour celles voyageant à l'intérieur d'une même ville et de 15 centimes les autres (timbre jaune). Elles sont au format 8 x 12 cm et la seule forme d'illustration consiste en une frise d'environ 4 mm encadrant la partie réservée à l'adresse. Puis l'uniformisation entre les états fait passer les dimensions de la carte postale à 9 x 14 cm. Enfin, l'administration des postes perd son monopole, mais la Poste continue à vendre des cartes postales sur lesquelles le timbre est directement imprimé ; les collectionneurs parlent alors d'entier postal.


Ces cartes sont assez largement utilisées par les commerces et industries rennaises, telles l'imprimerie Oberthür, la mercerie Langevin et Brédif, la graineterie Antoine Pihuit, etc ... dans leurs relations commerciales.
Ces cartes sont assez largement utilisées par les commerces et industries rennaises, telles l'imprimerie Oberthür, la mercerie Langevin et Brédif, la graineterie Antoine Pihuit, etc ... dans leurs relations commerciales.




''D'une manière certaine, les premières cartes postales comportant une reproduction de cliché photographique apparaissent à Rennes au plus tard en '''1898'''.  Elles sont l'œuvre de l'imprimeur parisien Neurdein, qui va éditer de très nombreuses séries sur beaucoup de villes en France, et du rennais Alfred Guillemot, propriétaire du Grand Bazar de la rue Rallier du Baty qui, à la différence, ne s'intéressera qu'à sa ville. En 1898, il faut aussi mentionner les deux seules cartes de Rennes de l'éditeur suisse '''Kunzli''', finement dessinées et colorisées ; elles sont vendues par Mary-Rousselière, papetier, imprimeur, libraire installé 2, rue de Berlin ; son nom apparaît sur le bord de la carte.''
''D'une manière certaine, les premières cartes postales comportant une reproduction de cliché photographique apparaissent à Rennes au plus tard en '''1898'''.  Elles sont l'œuvre de l'imprimeur parisien Neurdein, qui va éditer de nombreuses séries sur beaucoup de villes francaises et d'Afrique du Nord, et du rennais Alfred Guillemot, propriétaire du Grand Bazar de la rue Rallier du Baty. En 1898, il faut aussi mentionner les deux seules cartes de Rennes de l'éditeur suisse '''Kunzli''', finement dessinées et colorisées ; elles sont diffusées par Mary-Rousselière, papetier, imprimeur, libraire installé 2, rue de Berlin, actuelle rue Edith Cawell ; son nom apparaît sur le bord de la carte.''
 


'''Neurdein''' réalise un certain nombre de clichés, édités dès 1898 sous la marque ND Phot. , puis il les numérote, de 1 à 27 . Il les commercialise  sous son nom ; mais l'essentiel des ventes sera, dès 1899,  le fait du rennais Edmond '''Mary-Rousselière''', déjà cité et dans une bien moindre mesure de la '''Papeterie Dubois''', 7 place du Palais , dont les noms sont mentionnés au recto des cartes sur le bord vertical gauche (mêmes clichés, mêmes légendes, même numérotation, même mention ND Phot).


'''Neurdein''' réalise un certain nombre de clichés, édités dès 1898 sous la marque ND Phot.  Puis il les numérote, de 1 à 27 et les commercialise également sous son nom ; mais l'essentiel des ventes sera, dès 1899,  le fait du rennais '''Mary-Rousselière''', déjà cité et dans une bien moindre mesure de la '''Papeterie Dubois''', 7 place du Palais , dont les noms sont mentionnés au recto des cartes sur le bord vertical gauche (mêmes clichés, mêmes légendes, même numérotation, même mention ND Phot).
L'image n'occupe qu'une partie plus ou moins importante de la carte, de manière à laisser place à une correspondance limitée (le dos sera réservé à l'adresse jusqu'en fin 1903 ; ces cartes sont dites "précurseur" par les cartophiles) et les bords du cliché sont estompés (carte "nuage"). Les sujets traités sont très classiques : rues, monuments, églises, jardin du Thabor, immeubles pittoresques (Maison Duguesclin, Château Branlant) ; le Palais de Justice, ancien Parlement de Bretagne est surreprésenté (8 cartes). On regrettera l'absence quasi totale d'animation dans ces cartes.[[Fichier:1898 porte m.jpg|thumb|350x350px|La Porte Mordelaise, ''vue extérieure. Carte postale de '''Neurdein''' de '''1898'''. Coll. YRG'']]


L'image n'occupe qu'une partie plus ou moins importante de la carte, de manière à laisser place à une correspondance limitée (le dos sera réservé à l'adresse jusqu'en fin 1903 ; ces cartes sont dites "précurseur" par les cartophiles) et les bords du cliché sont estompés (carte "nuage"). Les sujets traités sont variés : rues, monuments, églises, jardin du Thabor, immeubles pittoresques (Maison Duguesclin, Château Branlant) ; le Palais de Justice, ancien Parlement de Bretagne est surreprésenté (7 cartes). On regrettera l'absence quasi totale d'animation dans ces cartes.[[Fichier:1898 porte m.jpg|thumb|350x350px|La Porte Mordelaise, ''vue extérieure. Carte postale de '''Neurdein''' de '''1898'''. Coll. YRG'']]


'''Alfred Guillemot''' ne signe pas ses premières cartes dont la présentation est très caractéristique : cliché photographique imprimé généralement en bleu noir, légende et mention "Rennes, le .... 189" en rouge. Cette série comporte également une vingtaine de cartes. Très rapidement, elles seront complétées ou reprises avec plus ou moins de modifications : sans la mention "189", légende en noir, marges  et surtout numérotation précédé des initiales A.G. pour certaines. Ce sont ces cartes (A.G. 2 : Le Lycée , A.G. 6 : la Cathédrale, A.G. 28 : Salle du Parlement de Bretagne, A.G. 61 : Caserne Saint-Georges, ...) qui permettent de faire le lien et d'attribuer à Guillemot cette série, outre le fait que la couverture de l'album "RENNES" édité en 1897 par le Grand Bazar Parisien et Nouvelles Galeries soit illustré d'une photographie qui sera éditée sous le numéro A.G. 45. 


'''Alfred Guillemot''' ne signe pas ses premières cartes dont la présentation est très caractéristique : cliché photographique imprimé en bleu noir, légende et mention "Rennes, le .... 189" en rouge. Cette série comporte également une vingtaine de cartes. Très rapidement, elles seront complétées ou reprises avec plus ou moins de modifications : sans la mention "189", légende en noir, marges blanches  et surtout numérotation précédé des initiales A.G. pour certaines. Ce sont ces cartes (A.G. 2 : Le Lycée , A.G. 6 : la Cathédrale, A.G. 28 : Salle du Parlement de Bretagne, A.G. 61 : Caserne Saint-Georges, ...) qui permettent de faire le lien et d'attribuer à Guillemot cette série, outre le fait que la couverture de l'album "RENNES" édité en 1897 par le Grand Bazar Parisien et Nouvelles Galeries soit illustré d'une photographie qui sera éditée sous le numéro A.G. 45. 


Editées '''avant 1900''', on mentionnera aussi les  multiples cartes suscitées par l'Affaire Dreyfus et son procès en appel  à Rennes en août-septembre 1899, cartes satiriques ou de propagande telles celles de '''Marcus''' (Berlin), ou  véritables reportages photographiques. Ainsi,  les cartes de  '''Léon Bouet''' (photographe parisien) et les séries de la '''Cie Américaine''', de '''Bergeret '''(Nancy) et de '''Warnet-Lefevre''' (encore un papetier rennais, qui édite une série de trente cartes)  nous montrent les extérieurs du procès. Là encore, un autre rennais, '''Colombo''', opticien, photographe, éditeur intervient pour  distribuer sous son nom les cartes Clichés Gaston Maury, imprimées par Bergeret.


Editées '''avant 1900''', on mentionnera aussi les  multiples cartes suscitées par l'Affaire Dreyfus et son procès en appel  à Rennes : cartes satiriques ou  véritables reportages photographiques.  Ainsi,  les cartes de '''Marcus''' (Berlin), '''Léon Bouet''' (photographe parisien)et les séries de la '''Cie Américaine''', de '''Bergeret '''(Nancy) et de '''Warnet-Lefevre''' (encore un papetier rennais, qui édite une série de trente cartes)  nous montrent les extérieurs du procès. Là encore, un autre rennais, '''Colombo''', opticien, photographe, éditeur intervient pour  distribuer sous son nom les cartes Clichés Gaston Maury, imprimées par Bergeret.
 
Enfin, '''en 1900''', commencent à circuler les cartes d'un éditeur rennais dont nous ne connaissons que les initiales '''B. - A.C.'''




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Les éditeurs précédemment mentionné ont des fortunes très diverses : certains développent très largement leurs activités, tels Guillemeot comme nous l'avons vu, Mary-Rousselière ou Warnet-Lefèvre, d'autres continuent sur leur lancée tels Neurdein (pas de nouveaux clichés) ou la Papeterie Dubois ; enfin, les éditeurs liés à l'Affaire Dreyfus n'ont plus d'activité à Rennes (sauf Colombo qui après 1903 éditera une série numérotée de 51 cartes et quelques cartes isolées).
Les éditeurs précédemment mentionnés ont des fortunes très diverses : certains développent très largement leurs activités, tels Guillemeot comme nous l'avons vu, Mary-Rousselière ou Warnet-Lefèvre, d'autres continuent sur leur lancée tels Neurdein (pas de nouveaux clichés), la Papeterie Dubois ou B. AC ; enfin, les éditeurs liés à l'Affaire Dreyfus n'ont plus d'activité à Rennes (sauf Colombo qui après 1903 éditera une série numérotée de 51 cartes et quelques cartes isolées).




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De nouveaux noms apparaissent, aux profils très différents, par leur origine géographique ou l'importance de leur production ( une carte quelques fois, jusqu'à plusieurs dizaines) :
De nouveaux noms apparaissent, aux profils très différents, par leur origine géographique ou l'importance de leur production ( une carte quelques fois, jusqu'à plusieurs dizaines) :


- éditeurs locaux : '''B. - A.C.''', '''Bahon-Rault, Blazer, Guillemin, Simon'''
- éditeurs locaux : '''Bahon-Rault, Blazer, Guillemin, Simon'''


- éditeurs régionaux : '''Andrieu''' (Morlaix et série Toute la Bretagne avec Collas), '''Germain''' (Saint-Malo, série Côte d'Emeraude), '''Hamonic''' (Saint-Brieuc), '''Waron''' (Saint-Brieuc, série La Bretagne Pittoresque), '''G.I.D.''' (Nantes)
- éditeurs régionaux : '''Andrieu''' (Morlaix et série Toute la Bretagne avec Collas), '''Germain''' (Saint-Malo, série Côte d'Emeraude), '''Hamonic''' (Saint-Brieuc), '''Waron''' (Saint-Brieuc, série La Bretagne Pittoresque), '''G.I.D.''' (Nantes)


- éditeurs nationaux : '''B.F.''' (Paris, probablement Berthaud Frères), '''Bréger''', '''Collas''' (Cognac, série Toute la Bretagne), '''Léon et Lévy''' (Paris, série sous la marque LL), '''Hachette''' (Paris), '''J.L.''' (Paris, série Vues du Réseau de L'Ouest), '''Laussedat''' (Châteaudun), '''La photographie Française''' (Paris), '''Royer''' (Nancy, série La Bretagne Illustrée), certains spécialisés dans les établissement scolaires ('''David, De Jong''')
- éditeurs nationaux : '''B.F.''' (Paris, probablement Berthaud Frères), '''Bréger''', '''Collas''' (Cognac, série Toute la Bretagne), '''Léon et Lévy''' (Paris, série sous la marque LL), '''Hachette''' (Paris), '''J.L.''' (Paris, série Vues du Réseau de L'Ouest), '''Laussedat''' (Châteaudun), '''La photographie Française''' (Paris), '''Royer''' (Nancy, série La Bretagne Illustrée), '''Vouga '''(Paris), certains spécialisés dans les établissement scolaires ('''David, De Jong''')


- éditeurs étrangers : '''Vouga''' (Suisse)
et encore : '''Benoît''', '''Balthazar''', '''Lemoine, ...'''


et encore : '''Benoît''', '''Balthazar''', '''Lemoine, ...'''


Les sujets deviennent plus variés ...
Les sujets deviennent plus variés ...


In fine, c'est très probablement Alfred Guillemot qui éditera sur cette période le plus grand nombre de clichés.
In fine, c'est très probablement Alfred Guillemot qui éditera sur cette période le plus grand nombre de clichés.

Version actuelle datée du 28 mars 2018 à 16:03

Les différents visages de Rennes ont bien entendu inspiré de nombreuses éditions de cartes postales et de nouvelles vues sont éditées régulièrement pour garnir les présentoirs des commerçants de la région.

Les premières datent des années 1875-1885. Un commerçant papetier de la rue Nationale, Warnet-Lefèvre, est le premier éditeur rennais, autour de 1900 puis avec des vues suscitées par le procès Dreyfus. Autres éditeurs : Mary-Rousselière, Déchelette, Sorel, Laurent (Source : Rennes il y a 100 ans en cartes postales anciennes (introduction).

Rue de la Monnaie, le Comptoir de la Carte Postale était une boutique propre à satisfaire les goûts et besoins des Rennais et des voyageurs de passage. (Vue de la rue, p. 22, "Rennes - Mémoire en Images")

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Carte postale adressée par l'Imprimerie Oberthur en 1891 ; le côté réservé à l'adresse. Coll. YRG

Histoire de la carte postale à Rennes

La carte postale peut se définir comme un petit feuillet cartonné portant une correspondance qui voyage ainsi à découvert. Pour la dater, on s'intéressera prioritairement aux oblitérations postales ; pour des cartes identiques ou d'une même série, on retiendra le cachet à date le plus ancien pour approcher la date de leur édition. Mais cette manière de procéder doit être nuancée : les clichés de quelques cartes peuvent être antérieurs, jusqu'à une dizaine d'années, à l'édition de la carte. De même, les dates mentionnées dans les correspondances sont parfois très postérieures à leur date d'édition, car les commerces aiment écouler leurs stocks.

Le critère le plus simple à prendre en considération reste le dos des cartes : jusqu'à un arrêté du 18 novembre 1903 , le dos des cartes est exclusivement réservé à l'adresse. Sans risque d'erreur majeure, on en déduit que les cartes à "dos divisé" sont postérieures à 1903.


Au XIXe siècle


Le 20 décembre 1872, l'Assemblée Nationale vote une loi de Finances qui instaure officiellement la circulation de la carte postale administrative. La mise en vente dans les bureaux de poste s'effectue à partir du 15 janvier 1873, au prix de 10 centimes pour celles voyageant à l'intérieur d'une même ville et de 15 centimes les autres (timbre jaune). Elles sont au format 8 x 12 cm et la seule forme d'illustration consiste en une frise d'environ 4 mm encadrant la partie réservée à l'adresse. Puis l'uniformisation entre les états fait passer les dimensions de la carte postale à 9 x 14 cm. Enfin, l'administration des postes perd son monopole, mais la Poste continue à vendre des cartes postales sur lesquelles le timbre est directement imprimé ; les collectionneurs parlent alors d'entier postal.

Ces cartes sont assez largement utilisées par les commerces et industries rennaises, telles l'imprimerie Oberthür, la mercerie Langevin et Brédif, la graineterie Antoine Pihuit, etc ... dans leurs relations commerciales.


D'une manière certaine, les premières cartes postales comportant une reproduction de cliché photographique apparaissent à Rennes au plus tard en 1898. Elles sont l'œuvre de l'imprimeur parisien Neurdein, qui va éditer de nombreuses séries sur beaucoup de villes francaises et d'Afrique du Nord, et du rennais Alfred Guillemot, propriétaire du Grand Bazar de la rue Rallier du Baty. En 1898, il faut aussi mentionner les deux seules cartes de Rennes de l'éditeur suisse Kunzli, finement dessinées et colorisées ; elles sont diffusées par Mary-Rousselière, papetier, imprimeur, libraire installé 2, rue de Berlin, actuelle rue Edith Cawell ; son nom apparaît sur le bord de la carte.


Neurdein réalise un certain nombre de clichés, édités dès 1898 sous la marque ND Phot. , puis il les numérote, de 1 à 27 . Il les commercialise sous son nom ; mais l'essentiel des ventes sera, dès 1899, le fait du rennais Edmond Mary-Rousselière, déjà cité et dans une bien moindre mesure de la Papeterie Dubois, 7 place du Palais , dont les noms sont mentionnés au recto des cartes sur le bord vertical gauche (mêmes clichés, mêmes légendes, même numérotation, même mention ND Phot).

L'image n'occupe qu'une partie plus ou moins importante de la carte, de manière à laisser place à une correspondance limitée (le dos sera réservé à l'adresse jusqu'en fin 1903 ; ces cartes sont dites "précurseur" par les cartophiles) et les bords du cliché sont estompés (carte "nuage"). Les sujets traités sont très classiques : rues, monuments, églises, jardin du Thabor, immeubles pittoresques (Maison Duguesclin, Château Branlant) ; le Palais de Justice, ancien Parlement de Bretagne est surreprésenté (8 cartes). On regrettera l'absence quasi totale d'animation dans ces cartes.

La Porte Mordelaise, vue extérieure. Carte postale de Neurdein de 1898. Coll. YRG


Alfred Guillemot ne signe pas ses premières cartes dont la présentation est très caractéristique : cliché photographique imprimé généralement en bleu noir, légende et mention "Rennes, le .... 189" en rouge. Cette série comporte également une vingtaine de cartes. Très rapidement, elles seront complétées ou reprises avec plus ou moins de modifications : sans la mention "189", légende en noir, marges et surtout numérotation précédé des initiales A.G. pour certaines. Ce sont ces cartes (A.G. 2 : Le Lycée , A.G. 6 : la Cathédrale, A.G. 28 : Salle du Parlement de Bretagne, A.G. 61 : Caserne Saint-Georges, ...) qui permettent de faire le lien et d'attribuer à Guillemot cette série, outre le fait que la couverture de l'album "RENNES" édité en 1897 par le Grand Bazar Parisien et Nouvelles Galeries soit illustré d'une photographie qui sera éditée sous le numéro A.G. 45.


Editées avant 1900, on mentionnera aussi les multiples cartes suscitées par l'Affaire Dreyfus et son procès en appel à Rennes en août-septembre 1899, cartes satiriques ou de propagande telles celles de Marcus (Berlin), ou véritables reportages photographiques. Ainsi, les cartes de Léon Bouet (photographe parisien) et les séries de la Cie Américaine, de Bergeret (Nancy) et de Warnet-Lefevre (encore un papetier rennais, qui édite une série de trente cartes) nous montrent les extérieurs du procès. Là encore, un autre rennais, Colombo, opticien, photographe, éditeur intervient pour distribuer sous son nom les cartes Clichés Gaston Maury, imprimées par Bergeret.


Enfin, en 1900, commencent à circuler les cartes d'un éditeur rennais dont nous ne connaissons que les initiales B. - A.C.



Au XXe siècle, jusqu'en 1903


Les éditeurs précédemment mentionnés ont des fortunes très diverses : certains développent très largement leurs activités, tels Guillemeot comme nous l'avons vu, Mary-Rousselière ou Warnet-Lefèvre, d'autres continuent sur leur lancée tels Neurdein (pas de nouveaux clichés), la Papeterie Dubois ou B. AC ; enfin, les éditeurs liés à l'Affaire Dreyfus n'ont plus d'activité à Rennes (sauf Colombo qui après 1903 éditera une série numérotée de 51 cartes et quelques cartes isolées).


De nouveaux noms apparaissent, aux profils très différents, par leur origine géographique ou l'importance de leur production ( une carte quelques fois, jusqu'à plusieurs dizaines) :

- éditeurs locaux : Bahon-Rault, Blazer, Guillemin, Simon

- éditeurs régionaux : Andrieu (Morlaix et série Toute la Bretagne avec Collas), Germain (Saint-Malo, série Côte d'Emeraude), Hamonic (Saint-Brieuc), Waron (Saint-Brieuc, série La Bretagne Pittoresque), G.I.D. (Nantes)

- éditeurs nationaux : B.F. (Paris, probablement Berthaud Frères), Bréger, Collas (Cognac, série Toute la Bretagne), Léon et Lévy (Paris, série sous la marque LL), Hachette (Paris), J.L. (Paris, série Vues du Réseau de L'Ouest), Laussedat (Châteaudun), La photographie Française (Paris), Royer (Nancy, série La Bretagne Illustrée), Vouga (Paris), certains spécialisés dans les établissement scolaires (David, De Jong)

et encore : Benoît, Balthazar, Lemoine, ...


Les sujets deviennent plus variés ...


In fine, c'est très probablement Alfred Guillemot qui éditera sur cette période le plus grand nombre de clichés.



Au XXe siècle, à partir de 1904 et jusqu'en 1914

C'est la période que les cartophiles désignent par "l'Age d'Or" ...

Carte postale de Mary-Rousselière de 1899. Coll.YRG
Carte postale de la Papeterie Dubois de 1899. Coll. YRG

Nota

- les cartes-photos n'ont pas été intégrées à cet historique et il est toujours possible que de nouvelles découvertes viennent infirmer cette présentation

- attention : certains éditeurs utilisent parfois des clichés très antérieurs (plusieurs années) à la date d'édition de la carte postale (Warnet-Lefèvre, Bahon-Rault, Imprimeries Réunies notamment)


Publications

Nombreux sont les ouvrages qui reproduisent des cartes postales de la ville. Tous sont essentiellement une sélection et présentation de ces vues :

  • Rennes Naguère - 1850-1939, Jean-Yves Veillard, Éditions Payot, 1981. Le fonds exploité est celui de l'iconothèque du Musée de Bretagne.
  • Rennes et Pays de Rennes en 1900, Boure Jean-Luc et Jean-Marie, 1992.
  • Rennes Hier & Aujourd'hui, Alain-François Lesacher, Michel Ogier, Editions Ouest-France, 1993.
  • Rennes - Mémoire en images, Jean-Yves Lefèvre, Éditions Alan Sutton, 1996.
  • Rennes - Mémoire en images, les écoles Rennaises. Alain-François Lesacher, Éditions Alan Suchon, 1997
  • Rennes d'Antan, Marie Christine Biet, HC Éditions, 2005.
  • Rennes il y a 100 ans en cartes postales anciennes Christophe Belser, Jean Pierre Blay, Éditions patrimoines et médias, 2006. (ISBN 2-910137-93-7), avec l'iconographie la plus riche
  • Retour à Rennes, Patrick Fournial, Les Beaux Jours/Compagnie parisienne du livre, 2008.

Les Archives municipales proposent la consultation de plusieurs milliers de cartes, dont une partie à été mise en ligne.


Galerie cartes postales

- Pour les cartes postales de l'Affaire Dreyfus, voir : Procès Dreyfus, galerie cartes postales

- Cartes postales ayant voyagé en 1899 éditées par Alfred Guillemot. Coll. YRG


Toutes les cartes de la Collection YRG avec l'Index cartes postales ou le mot clé YRG dans le moteur de recherche de WikiRennes.

Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la collection, cliquer ici 517 ou ici 515

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