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Georges Nitsch, "''issu d'une modeste famille d'artisans, exerce dans un premier temps le métier de comptable, puis celui de métreur-vérificateur. Cette première approche du monde de la construction le conduit ensuite à la profession d'architecte autour des années 1900, après un passage à l'[[École des Beaux-Arts]] et une formation au sein du cabinet [[Jean-Baptiste Martenot|Martenot]]''"<ref>Article de "Place Publique" écrit à partir du mémoire de maîtrise réalisé en 2003 par Grégory Robert qui portait sur Georges Nitsch: http://www.placepublique-rennes.com/media_site/upload/PP16-Robert_Nitsch.pdf</ref>. | |||
Nitsch profite de la modernisation de la ville à la fin du XIXe siècle pour répondre à la demande d'une nouvelle bourgeoisie soucieuse d'une reconnaissance sociale à travers l'image de son logement. Ainsi, il bâtit ainsi bon nombre d'hôtels particuliers mais également des villas-pavillonnaires pour les classes moyennes et des immeubles pour les plus modestes<ref>http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/02/06/03015-20160206ARTFIG00039-12-photos-inedites-de-rennes-il-y-a-plus-de-100-ans.php</ref>. | |||
Parallèlement photographe amateur et féru de patrimoine local, il fut aussi l'auteur de divers ouvrages sur de grands monuments rennais. Il fréquente, dès 1898, la société photographique de Rennes fondée en 1890, en devient secrétaire général en 1904, et en fut même président entre 1922 et 1936<ref>http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/des-photos-centenaires-pour-redecouvrir-rennes-3959467</ref>. Nitsch reçut un prix de l'Académie française pour un ouvrage décrivant ''Le Palais de justice de Rennes''<ref>''Le Palais de Justice de Rennes'', 204 p. Édition : Rennes : Impr. des Presses de Bretagne - 1932</ref>. | |||
Homme dynamique aux centres d'intérêts multiples, il est très impliqué dans la vie culturelle rennaise. Il contribue d'ailleurs à redonner une impulsion à la vie de cette société, qui s'est trouvée mise à mal au lendemain de la Première Guerre mondiale : Nitsch organise des projections, des conférences et une exposition annuelle destinée à faire connaître les travaux des sociétaires. | |||
Amoureux de Rennes, il conclura une de ses conférences en 1924 sous la forme d'un aveu: «''Je suis un amoureux passionné de ma ville natale. Sous son aspect froid, sévère et mélancolique, elle est charmante, mais elle est fière et ne se laisse comprendre que par ceux qui la recherchent et font tous leurs efforts pour lui plaire et l'admirer''». | |||
La collection Nitsch du [[musée de Bretagne]], reçue en don en 1976, est riche de près de 3 000 images (négatifs & tirages). Grand voyageur, Nitsch réalise de très nombreux clichés lors de ses voyages<ref>http://www.fage-editions.com/livre/georges-nitsch-architecte-et-photographe/</ref>. | |||
==Le carrefour== | ==Le carrefour== | ||
Cette dénomination d'un carrefour signale son importance dans cette partie de la ville. Il est peu étendu avec simplement quatre directions principales, auxquelles il faut ajouter un discret accès par le sud à la petite [[rue Docteur Francis Joly]]. Administrativement, ce carrefour marque précisément le sommet de l'angle sud-ouest du quadrilatère du quartier Centre. Plusieurs lignes de bus passent par ce carrefour, toutes dans l'axe nord-sud ; une partie est concernée par les arrêts aménagés primitivement au début du boulevard de la Tour d'Auvergne, puis rapprochés du pont. | Cette dénomination d'un carrefour en 1994 signale son importance dans cette partie de la ville. Il est peu étendu avec simplement quatre directions principales, auxquelles il faut ajouter un discret accès par le sud à la petite [[rue Docteur Francis Joly]]. Administrativement, ce carrefour marque précisément le sommet de l'angle sud-ouest du quadrilatère du quartier Centre. Plusieurs lignes de bus passent par ce carrefour, toutes dans l'axe nord-sud ; une partie est concernée par les arrêts aménagés primitivement au début du [[boulevard de la Tour d'Auvergne]], puis rapprochés du pont. | ||
Le trafic est plus intense dans l'axe nord-sud en ce que le carrefour est aussi l'accès au [[pont de Nantes]] et ainsi aux voies de sortie de la ville vers le sud et le sud-ouest. | Le trafic est plus intense dans l'axe nord-sud en ce que le carrefour est aussi l'accès au [[pont de Nantes]] et ainsi aux voies de sortie de la ville vers le sud et le sud-ouest. À proportion de ce trafic, ce lieu est accidentogène : principalement en raison des véhicules qui, venant de la [[place de Bretagne]], sont régulièrement surpris du virage qu'impose la discontinuité de l'alignement du boulevard de la Tour d'Auvergne et du [[boulevard Georges Pompidou]] qui étend ses voies au-delà du pont<ref>La dangerosité du passage demeurera, les piliers du pont ne pouvant être déplacés avant longtemps</ref>. Le mouvement inverse des véhicules descendant le boulevard Pompidou est moins délicat en raison d'un virage plus évident et plus aisé, mais les piliers du pont qui peuvent être mortels dans l'autre sens masquent cette fois les nombreux véhicules tournant vers la [[gare de Rennes|Gare]], eux-mêmes pas mieux lotis en matière de visibilité... | ||
[[File:Hotel du Moustier.jpg|thumb|300px|Hôtel du Moustier (fin XIXe siècle) et amorce à droite du [[boulevard du Colombier]].]] | [[File:Hotel du Moustier.jpg|thumb|300px|Hôtel du Moustier (fin XIXe siècle) et amorce à droite du [[boulevard du Colombier]].]] | ||
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Au nord-est de la placette associée au carrefour, l'[[hôtel du Moustier]] dissimulé en partie par son mur d'enceinte. | Au nord-est de la placette associée au carrefour, l'[[hôtel du Moustier]] dissimulé en partie par son mur d'enceinte. | ||
- | - L'Hôtel du Moustier fut édifié en 1883 à la demande d'Emmanuel Alexandre sur les plans de l'architecte Wilfrid Guillaume, au lieu dit : « Maison de Jambue ». La propriété s'accompagne d'une serre et d'une ancienne écurie qui longe la [[rue Docteur Francis Joly]], anciennement rue de Nantes. | ||
Avec son parc, | Avec son parc, l'édifice témoigne de l'aspect résidentiel du quartier du faubourg de Nantes à la fin du 19ème. Il se place sur l'ancienne zone maraîchère au début de son urbanisation projetée autour de la gare et des voies ferrées par Ange de Léon, maire de Rennes entre 1855 et 1861. | ||
Cette vaste propriété, rachetée en 1892 par le Comte Edouard de Moustier, restera dans cette famille | Cette vaste propriété, rachetée en 1892 par le Comte Edouard de Moustier, restera dans cette famille jusqu'en 1975, date à laquelle Monsieur Berthelot, avocat et ancien auxiliaire de justice du tribunal de commerce, en fit l'acquisition pour y installer ses bureaux. | ||
L'endroit est surtout connu des Rennais car le bâtiment a hébergé, de 1948 jusqu'aux années 70, une clinique d'accouchement qui a vu naître de nombreux résidents du quartier. | |||
Wilfrid Guillaume, (1855-1934) l'architecte de cet hôtel particulier, a exercé son activité | Wilfrid Guillaume, (1855-1934) l'architecte de cet hôtel particulier, a exercé son activité d'architecte [[rue Chalais]] de 1881 à 1900. | ||
En 1884, il réalise les plans de la reconstruction de | En 1884, il réalise les plans de la reconstruction de l'Usine d'habillement et d'équipement militaire Collin, [[boulevard de Chézy]], (ancien bâtiment de l'actuelle école d'architecture). | ||
La même année, il se présente sous la liste du Comité républicain du Drapeau Tricolore, mais ce | La même année, il se présente sous la liste du Comité républicain du Drapeau Tricolore, mais ce n'est qu'en 1908, qu'il deviendra conseiller municipal. Architecte des bâtiments de l'État, il est aussi connu pour avoir été le premier président du comité des Habitations à Bon Marché de Rennes, fonction qu'il exercera jusqu'en 1925. | ||
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Version du 7 septembre 2017 à 10:58
Le carrefour Georges Nitsch, anciennement place Georges Nitsch, est un des rares carrefours rennais à porter un nom. Ce nom rappelle :
Georges Nitsch
architecte et photographe amateur
(1866, Rennes - 1941)
Georges Nitsch, "issu d'une modeste famille d'artisans, exerce dans un premier temps le métier de comptable, puis celui de métreur-vérificateur. Cette première approche du monde de la construction le conduit ensuite à la profession d'architecte autour des années 1900, après un passage à l'École des Beaux-Arts et une formation au sein du cabinet Martenot"[1].
Nitsch profite de la modernisation de la ville à la fin du XIXe siècle pour répondre à la demande d'une nouvelle bourgeoisie soucieuse d'une reconnaissance sociale à travers l'image de son logement. Ainsi, il bâtit ainsi bon nombre d'hôtels particuliers mais également des villas-pavillonnaires pour les classes moyennes et des immeubles pour les plus modestes[2].
Parallèlement photographe amateur et féru de patrimoine local, il fut aussi l'auteur de divers ouvrages sur de grands monuments rennais. Il fréquente, dès 1898, la société photographique de Rennes fondée en 1890, en devient secrétaire général en 1904, et en fut même président entre 1922 et 1936[3]. Nitsch reçut un prix de l'Académie française pour un ouvrage décrivant Le Palais de justice de Rennes[4].
Homme dynamique aux centres d'intérêts multiples, il est très impliqué dans la vie culturelle rennaise. Il contribue d'ailleurs à redonner une impulsion à la vie de cette société, qui s'est trouvée mise à mal au lendemain de la Première Guerre mondiale : Nitsch organise des projections, des conférences et une exposition annuelle destinée à faire connaître les travaux des sociétaires.
Amoureux de Rennes, il conclura une de ses conférences en 1924 sous la forme d'un aveu: «Je suis un amoureux passionné de ma ville natale. Sous son aspect froid, sévère et mélancolique, elle est charmante, mais elle est fière et ne se laisse comprendre que par ceux qui la recherchent et font tous leurs efforts pour lui plaire et l'admirer».
La collection Nitsch du musée de Bretagne, reçue en don en 1976, est riche de près de 3 000 images (négatifs & tirages). Grand voyageur, Nitsch réalise de très nombreux clichés lors de ses voyages[5].
Le carrefour
Cette dénomination d'un carrefour en 1994 signale son importance dans cette partie de la ville. Il est peu étendu avec simplement quatre directions principales, auxquelles il faut ajouter un discret accès par le sud à la petite rue Docteur Francis Joly. Administrativement, ce carrefour marque précisément le sommet de l'angle sud-ouest du quadrilatère du quartier Centre. Plusieurs lignes de bus passent par ce carrefour, toutes dans l'axe nord-sud ; une partie est concernée par les arrêts aménagés primitivement au début du boulevard de la Tour d'Auvergne, puis rapprochés du pont.
Le trafic est plus intense dans l'axe nord-sud en ce que le carrefour est aussi l'accès au pont de Nantes et ainsi aux voies de sortie de la ville vers le sud et le sud-ouest. À proportion de ce trafic, ce lieu est accidentogène : principalement en raison des véhicules qui, venant de la place de Bretagne, sont régulièrement surpris du virage qu'impose la discontinuité de l'alignement du boulevard de la Tour d'Auvergne et du boulevard Georges Pompidou qui étend ses voies au-delà du pont[6]. Le mouvement inverse des véhicules descendant le boulevard Pompidou est moins délicat en raison d'un virage plus évident et plus aisé, mais les piliers du pont qui peuvent être mortels dans l'autre sens masquent cette fois les nombreux véhicules tournant vers la Gare, eux-mêmes pas mieux lotis en matière de visibilité...
Le carrefour assure la jonction, selon l'axe ouest-est, du boulevard de Guines à l'ouest et du boulevard du Colombier à l'opposé, sensiblement alignés (vu qu'ils longent les voies ferroviaires) et qui mènent vers le secteur de la gare ; boulevards de faible emprise et en partie à deux voix seulement. Dans l'autre sens, vers l'ouest, le boulevard de Guines mène au quartier en développement de la Courrouze ou celui de Cleunay.
Le carrefour a suscité plusieurs aménagements en raison de ces contraintes et de la régularité des accidents.
Au nord-est de la placette associée au carrefour, l'hôtel du Moustier dissimulé en partie par son mur d'enceinte.
- L'Hôtel du Moustier fut édifié en 1883 à la demande d'Emmanuel Alexandre sur les plans de l'architecte Wilfrid Guillaume, au lieu dit : « Maison de Jambue ». La propriété s'accompagne d'une serre et d'une ancienne écurie qui longe la rue Docteur Francis Joly, anciennement rue de Nantes. Avec son parc, l'édifice témoigne de l'aspect résidentiel du quartier du faubourg de Nantes à la fin du 19ème. Il se place sur l'ancienne zone maraîchère au début de son urbanisation projetée autour de la gare et des voies ferrées par Ange de Léon, maire de Rennes entre 1855 et 1861. Cette vaste propriété, rachetée en 1892 par le Comte Edouard de Moustier, restera dans cette famille jusqu'en 1975, date à laquelle Monsieur Berthelot, avocat et ancien auxiliaire de justice du tribunal de commerce, en fit l'acquisition pour y installer ses bureaux. L'endroit est surtout connu des Rennais car le bâtiment a hébergé, de 1948 jusqu'aux années 70, une clinique d'accouchement qui a vu naître de nombreux résidents du quartier.
Wilfrid Guillaume, (1855-1934) l'architecte de cet hôtel particulier, a exercé son activité d'architecte rue Chalais de 1881 à 1900. En 1884, il réalise les plans de la reconstruction de l'Usine d'habillement et d'équipement militaire Collin, boulevard de Chézy, (ancien bâtiment de l'actuelle école d'architecture). La même année, il se présente sous la liste du Comité républicain du Drapeau Tricolore, mais ce n'est qu'en 1908, qu'il deviendra conseiller municipal. Architecte des bâtiments de l'État, il est aussi connu pour avoir été le premier président du comité des Habitations à Bon Marché de Rennes, fonction qu'il exercera jusqu'en 1925.
Faits divers
Le photographe utilisait le portail de l'hôtel du Moustier comme arrière-plan.
Fréquentation des piétons
Beaucoup de piétons sont amenés, comme les véhicules et cyclistes, à passer par le carrefour pour franchir les voies ferrées par le pont de Nantes. Le passage ne devrait pas être dangereux, mais il l'est pourtant surtout pour le piéton empruntant le second passage protégé dans le sens est-ouest au raz du pont. Il l'est hypothétiquement en raison de l'éventualité d'être victime collatérale d'un virage manqué par un véhicule venant à trop vive allure du boulevard de la Tour d'Auvergne, mais aussi directement - même en respectant le code de la route - par des véhicules venant du boulevard du Colombier (ou de celui de la Tour d'Auvergne, mais là en principe le Petit bonhomme est rouge...) qui sont amenés à couper le passage piéton sans une bonne visibilité, notamment d'un piéton mal distingué dans l'ombre ou la grisaille du pont. En pratique, la prudence est requise quel que soit le niveau de trafic et autant que possible, il est préférable de traverser le carrefour en empruntant les passages protégés qui sont à l'écart du pont.
Une difficulté analogue est rencontrée par les piétons du boulevard de la Tour d'Auvergne souhaitant traverser au début du boulevard de Guines vers le boulevard Pompidou : là, la signalisation leur est favorable comme ailleurs, mais les conducteurs venant rapidement du boulevard opposé (Colombier) ne sont pas toujours bien à même d'apprécier la configuration des lieux (ou intentions des piétons) et dans tous les cas, sont incitées à passer relativement près du trottoir exiguë où se tiennent les piétons, pour prendre correctement l'axe dudit boulevard de Guines.
Sur la carte
Notes
- ↑ Article de "Place Publique" écrit à partir du mémoire de maîtrise réalisé en 2003 par Grégory Robert qui portait sur Georges Nitsch: http://www.placepublique-rennes.com/media_site/upload/PP16-Robert_Nitsch.pdf
- ↑ http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/02/06/03015-20160206ARTFIG00039-12-photos-inedites-de-rennes-il-y-a-plus-de-100-ans.php
- ↑ http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/des-photos-centenaires-pour-redecouvrir-rennes-3959467
- ↑ Le Palais de Justice de Rennes, 204 p. Édition : Rennes : Impr. des Presses de Bretagne - 1932
- ↑ http://www.fage-editions.com/livre/georges-nitsch-architecte-et-photographe/
- ↑ La dangerosité du passage demeurera, les piliers du pont ne pouvant être déplacés avant longtemps