« Un tueur en série à Rennes en 1824 » : différence entre les versions
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Vers 1852, lorsqu’on effectua les travaux de terrassement en vue de l'arrivée du chemin de fer à Rennes, on découvrit plusieurs squelettes dans un champ situé au sud-est de la gare actuelle, dans la direction de l’entrée de la gare aux marchandises (boulevard Solférino).
Ces restes provenaient des victimes d’un assassin célébre connu à Rennes sous le nom de Poulain de Beauregard. Ils avaient été cherchés sans succès, en 1824, après la disparition d’un marchand de toile de Quintin (Côtes-d'Armor) et de plusieurs filles publiques de Rennes.
Poulain de Beauregard était arrivé à Rennes au commencement de 1824 et avait loué, sur la route de Châtillon,[1] non loin de l’auberge du Pot d’Etain, une maison avec jardin qui portait le nom de propriété de Lorette.
Il fit la connaissance d’un M. Turmel, de Saint-Malo, qui venait souvent à Rennes. Il l’emmena à sa demeure de Lorette le 4 août 1824, et à partir de ce jour M. Turmel ne reparut plus.
L’absence prolongée de ce monsieur et la disparition d'autres personnes qu’on avait vu entrer chez Poulain de Beauregard, attirèrent l’attention de la justice. Une perquisition fut faite à la propriété de Lorette, qu’on trouva abandonnée, le locataire ayant pris la clef des champs.
Des gendarmes gardèrent la maison pendant quelques jours, afin de s’emparer de Poulain de Beauregard, dans le cas où il reviendrait. Ils s’installèrent dans la cuisine, et tout en fumant leurs pipes autour du foyer, ils crurent sentir une odeur nauséabonde venant du parquet. L’un d’eux, avec son sabre, souleva une brique du fond de l’âtre, et apparurent des débris de chair humaine. C’était le cadavre de Turmel, coupé par morceaux et salé comme du lard dans un charnier. L’émotion fut vive à Rennes.
Poulain de Beauregard s’était dirigé sur la Normandie, où il fut arrêté à Saint-Lô, le 14 septembre 1824, "au moment où il se disposait à joindre le crime de bigamie à ceux qui pesaient déjà sur sa tête". Traduit devant la Cour d’assises du Calvados, il fut condamné à la peine de mort. Son exécution eut lieu sur la place de Caen, le lundi 2 mai 1825.
On chercha vainement les restes des autres victimes du misérable, et ce ne fut que 28 ans plus tard, lorsque des travaux en vue de la construction de la gare remuèrent toutes les terres du quartier, qu’on les découvrit.
références
- ↑ rue de Châtillon
- ↑ Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892