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[[Fichier:Cath%C3%A9drale_vue_arri%C3%A8re.png|350px|center|thumb|La cathédrale vue côté chœur. (''Archives de Rennes 255FI110'') ]] | [[Fichier:Cath%C3%A9drale_vue_arri%C3%A8re.png|350px|center|thumb|La cathédrale vue côté chœur. (''Archives de Rennes 255FI110'') ]] | ||
La cathédrale Saint-Pierre est l’église catholique siège de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, située au cœur du quartier historique de Rennes. Elle offre un mélange bizarre d'architecture qui s'explique par l'extrême lenteur apportée à sa construction. La façade et ses deux tours de granit à quatre niveaux, de 48 mètres de haut, furent édifiées en plusieurs étapes tout au long des 16e et 17e siècles, soit pendant plus d'un siècle et demi. Les deux grosses cloches de la première tour achevée y furent montées les 16 et 17 avril 1680. François Huguet ajouta sur le fronton au sommet de la façade la devise de Louis XIV (''Nec pluribus impar'' : l’incomparable) | La cathédrale Saint-Pierre est l’église catholique siège de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, située au cœur du quartier historique de Rennes. Elle offre un mélange bizarre d'architecture qui s'explique par l'extrême lenteur apportée à sa construction. La façade et ses deux tours de granit à quatre niveaux, de 48 mètres de haut, furent édifiées en plusieurs étapes tout au long des 16e et 17e siècles, soit pendant plus d'un siècle et demi. Les deux grosses cloches de la première tour achevée y furent montées les 16 et 17 avril 1680. François Huguet ajouta sur le fronton au sommet de la façade la devise de Louis XIV (''Nec pluribus impar'' : l’incomparable). | ||
===Des cours d'anatomie dans la tour sud=== | ===Des cours d'anatomie dans la tour sud=== | ||
En 1738 ''la tour Le Bât'' servait d'amphithéâtre aux chirurgiens qui émigrèrent par la suite dans divers locaux. En 1810, les cours de l’École de Médecine ayant du quitter un local de l'ancien couvent de Saint-Yves qu'ils occupaient depuis 1803, trouvèrent refuge dans la petite ''chapelle de l'Ecce Homo'', située à l'angle de la [[rue des Dames]] et de la [[rue Le Bouteiller]], mais les leçons et travaux d'anatomie furent donnés... dans la tour sud de la cathédrale alors en ruine et abandonnée, dans les salles délabrées du deuxième étage, exposées au vent auxquelles on parvenait après avoir monté plus de cent marches d'un escalier obscur. En 1813, la salle d'anatomie fut transférée à l'ossuaire de l'ancien cimetière de l'[[eglise Saint-Etienne]]. <ref> ''Le local de la Communauté des Chirurgiens de Rennes et de l'Ecole de Chirurgie'', par le Dr Paul Hardoüin, professeur honoraire à l'Ecole de Médecine de Rennes. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T.LXVII - 1944</ref> | En 1738 ''la tour Le Bât'' servait d'amphithéâtre aux chirurgiens qui émigrèrent par la suite dans divers locaux. En 1810, les cours de l’École de Médecine ayant du quitter un local de l'ancien couvent de Saint-Yves qu'ils occupaient depuis 1803, trouvèrent refuge dans la petite ''chapelle de l'Ecce Homo'', située à l'angle de la [[rue des Dames]] et de la [[rue Le Bouteiller]], mais les leçons et travaux d'anatomie furent donnés... dans la tour sud de la cathédrale alors en ruine et abandonnée, dans les salles délabrées du deuxième étage, exposées au vent auxquelles on parvenait après avoir monté plus de cent marches d'un escalier obscur. En 1813, la salle d'anatomie fut transférée à l'ossuaire de l'ancien cimetière de l'[[eglise Saint-Etienne]]. <ref> ''Le local de la Communauté des Chirurgiens de Rennes et de l'Ecole de Chirurgie'', par le Dr Paul Hardoüin, professeur honoraire à l'Ecole de Médecine de Rennes. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T.LXVII - 1944</ref> Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, vint à Rennes en 1808 et ne put voir sans regret les tours de la cathédrale veuves de leur église. Il en parla à l’Empereur et bientôt après parut le décret suivant : « Voulant donner une preuve de l’intérêt que nous portons aux habitants de notre bonne ville de Rennes, et voulant ne pas laisser imparfaite leur église cathédrale, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : | ||
« Art. 1er. — L’église cathédrale de Rennes sera achevée. | |||
« Art. 2. — Une somme de 500,000 fr. est mise à cet effet à la disposition de notre ministre des cultes. Cette somme sera payée en cinq ans, à partir de 1811. » | |||
Les difficultés du temps firent arrêter les travaux qui ne furent repris qu’en 1819. La Restauration activa le relèvement de l’église. En 1823, de nouvelles sommes furent accordées pour la continuation du travail, et en 18 37 une dernière allocation permit de l’achever. | |||
Le 7 avril 1844, jour de Pâques, l’évêque Godefroy Saint-Marc accompagné des chanoines, du Chapitre, et précédé d’un nombreux clergé, quitta l’église de l’ancienne abbaye de Saint-Melaine pour se diriger vers la nouvelle cathédrale en parcourant les principales rues de la ville. <ref>Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892 </ref> | |||
La tour de gauche servit de support pendant plusieurs décennies à un télégraphe Chappe. | |||
===Les reprises de Mgr Godefroy Brossays Saint-Marc=== | ===Les reprises de Mgr Godefroy Brossays Saint-Marc=== | ||
Version du 13 août 2017 à 19:45
La cathédrale Saint-Pierre est l’église catholique siège de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, située au cœur du quartier historique de Rennes. Elle offre un mélange bizarre d'architecture qui s'explique par l'extrême lenteur apportée à sa construction. La façade et ses deux tours de granit à quatre niveaux, de 48 mètres de haut, furent édifiées en plusieurs étapes tout au long des 16e et 17e siècles, soit pendant plus d'un siècle et demi. Les deux grosses cloches de la première tour achevée y furent montées les 16 et 17 avril 1680. François Huguet ajouta sur le fronton au sommet de la façade la devise de Louis XIV (Nec pluribus impar : l’incomparable).
Des cours d'anatomie dans la tour sud
En 1738 la tour Le Bât servait d'amphithéâtre aux chirurgiens qui émigrèrent par la suite dans divers locaux. En 1810, les cours de l’École de Médecine ayant du quitter un local de l'ancien couvent de Saint-Yves qu'ils occupaient depuis 1803, trouvèrent refuge dans la petite chapelle de l'Ecce Homo, située à l'angle de la rue des Dames et de la rue Le Bouteiller, mais les leçons et travaux d'anatomie furent donnés... dans la tour sud de la cathédrale alors en ruine et abandonnée, dans les salles délabrées du deuxième étage, exposées au vent auxquelles on parvenait après avoir monté plus de cent marches d'un escalier obscur. En 1813, la salle d'anatomie fut transférée à l'ossuaire de l'ancien cimetière de l'eglise Saint-Etienne. [1] Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, vint à Rennes en 1808 et ne put voir sans regret les tours de la cathédrale veuves de leur église. Il en parla à l’Empereur et bientôt après parut le décret suivant : « Voulant donner une preuve de l’intérêt que nous portons aux habitants de notre bonne ville de Rennes, et voulant ne pas laisser imparfaite leur église cathédrale, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
« Art. 1er. — L’église cathédrale de Rennes sera achevée.
« Art. 2. — Une somme de 500,000 fr. est mise à cet effet à la disposition de notre ministre des cultes. Cette somme sera payée en cinq ans, à partir de 1811. »
Les difficultés du temps firent arrêter les travaux qui ne furent repris qu’en 1819. La Restauration activa le relèvement de l’église. En 1823, de nouvelles sommes furent accordées pour la continuation du travail, et en 18 37 une dernière allocation permit de l’achever.
Le 7 avril 1844, jour de Pâques, l’évêque Godefroy Saint-Marc accompagné des chanoines, du Chapitre, et précédé d’un nombreux clergé, quitta l’église de l’ancienne abbaye de Saint-Melaine pour se diriger vers la nouvelle cathédrale en parcourant les principales rues de la ville. [2]
La tour de gauche servit de support pendant plusieurs décennies à un télégraphe Chappe.
Les reprises de Mgr Godefroy Brossays Saint-Marc
La nef comporte de grosses colonnes ioniques. Pour atténuer leur austérité, Mgr Godefroy Brossays Saint-Marc - dont le cénotaphe majestueux se dresse sous le transept gauche - les fit revêtir de stuc ainsi qu'une partie des murs, et fit mettre en place un remarquable chemin de croix. La voûte en plein cintre est décorée d'ors, œuvre d'Auguste Louis Jobbé-Duval, également auteur de la décoration du Parlement de Bretagne. Elle est ornée de caissons avec des écussons aux armes de la Bretagne et des diocèses suffragants de l'archevêché de Rennes. Le chœur est entouré d’un déambulatoire dont les murs sont décorés de représentations des différents saints de Bretagne regroupés d’après leur diocèse (Rennes, Dol-de-Bretagne, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Tréguier, Saint-Pol-de-Léon, Quimper, Vannes). Malgré ses nombreuses références à la Bretagne, cette cathédrale a plutôt une allure de basilique romaine inattendue des touristes.
Les galero des archevêques
Jusqu'à la fin des années soixante du 20e siècle, on pouvait voir, au transept gauche de la cathédrale, au bout de longs cordons plusieurs grands chapeaux rouges de cardinaux, au bords tombants, avec des cordes à glands, les galero, qui resteraient là, disait-on, jusqu'à ce qu'ils se délitent complètement. On peut en voir encore deux dans les déambulatoires.
Le retable flamand trop tentant
La cathédrale héberge un chef-d'œuvre: un retable flamand (anversois) du 16e siècle, orné de 80 personnages, classé monument historique en 1901. En octobre 2007, des voleurs s'introduisirent dans la cathédrale et se laissant enfermer dans l'édifice, eurent toute la nuit pour démonter et voler une partie du retable. Sept mois plus tard un des trois éléments volés fut retrouvé aux Pays-Bas et restitué à Mgr d'Ornellas, archevêque de la Province Ecclésiastique de Rennes, et replacé.
La pipe du peintre
Lors des travaux récents de restauration menés à partir de 2009, une légende qui se transmettait dans la vieille famille rennaise des Jobbé-Duval s'est avérée. On y disait que l'ancêtre, le grand peintre décorateur Auguste-Louis, avait dit avoir laissé un souvenir personnel dans les décors qu'il y avait peints, en l’occurrence sa pipe. De fait, les restaurateurs ont exhumé une pipe dans laquelle était roulé un papier qui contenait une liste manuscrite : le nom de Jobbé-Duval et ceux de ses collaborateurs. Photo a été faite de cet objet et de la liste avant leur remise en place, là où ils étaient depuis 1844.
références
- ↑ Le local de la Communauté des Chirurgiens de Rennes et de l'Ecole de Chirurgie, par le Dr Paul Hardoüin, professeur honoraire à l'Ecole de Médecine de Rennes. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T.LXVII - 1944
- ↑ Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892
lien interne
Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 26
La quête des chirurgiens rennais pour enseigner et disséquer dans un local convenable