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La '''rue Sophie Michel''' fut dénommée par délibération du Conseil municipal du 31 décembre 1928.
La '''rue Sophie Michel''' est située entre la [[rue de Fougères]] à l'ouest et le [[boulevard de Vitré]] à l'est. Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal du 31 décembre 1928.


== Sophie Michel==
== Sophie Michel ==


Bienfaitrice des déshérités<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>  
Bienfaitrice des déshérités<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>  


(10 juin 1782, à Saint-Pierre de l'Arcahaye, l'île de Saint-Domingue - 5 septembre 1867, Rennes)
(10 juin 1782, Saint-Pierre de l'Arcahaye, Saint-Domingue - 5 septembre 1867, Rennes)


== Venue de loin ==
== Venue de loin ==

Version du 28 juin 2017 à 11:20

La rue Sophie Michel est située entre la rue de Fougères à l'ouest et le boulevard de Vitré à l'est. Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal du 31 décembre 1928.

Sophie Michel

Bienfaitrice des déshérités[1]

(10 juin 1782, Saint-Pierre de l'Arcahaye, Saint-Domingue - 5 septembre 1867, Rennes)

Venue de loin

Sophie, Anne, Marie Michel est née aux Antilles espagnoles, devenues depuis Haïti. On ne sait pratiquement rien de sa vie avant son arrivée à Rennes où elle fait l'acquisition de la propriété des Hautes-Gailleules, en la paroisse de Saint-Laurent. Dans cette propriété des Hautes-Gailleules qui était un manoir dont il ne reste rien, Sophie Michel fait construire une maison moderne. Elle tient à égaler les anciens seigneurs des lieux dans leurs œuvres religieuses et charitables. Elle donne sans compter aux pauvres mais aussi pour l'église Saint-Laurent, allant jusqu'à vendre son bien en rentes viagères, pour augmenter ses revenus et par eux ses dons.

D'ailleurs au moment de son arrivée, cette église est en très mauvais état, car durant la période de la Révolution française elle fut transformée en magasin à fourrage par son propriétaire afin d'éviter sa destruction par l'armée révolutionnaire. Elle participe alors aux peintures des voûtes, des murs et des boiseries, mais aussi à la restauration du grand vitrail, qui raconte entre autres la vie et le Martyr de Saint-Laurent au IIIe siècle, avec ses guérisons d'aveugles mais aussi sa mort, brûlé vif sur un grill.

Une bienaitrice de la paroisse Saint-Laurent

En 1846, Sophie Michel décide de faire construire un clocher suivant les plans de l'architecte Langlois, surmonté d'une flèche couverte d'ardoises. Si actuellement le clocher est toujours le même, la flèche va être détruite le 1er août 1944, par des batteries anti-aériennes allemandes qui tiraient de Saint-Jacques-de-la-Lande et de Chantepie sur les troupes américaines bloquées aux portes de Rennes pour libérer la capitale bretonne.[2]

En 1851, Sophie Michel va passer un marché avec un peintre doreur à Rennes, représentant d'une fonderie de Villedieu-les-Poêles dans la Manche, pour la fabrication de trois cloches de tailles différentes qui vont être placées dans ce clocher.

La plus grosse pèse 891 kilos et on y grave l'inscription suivante : "Je m'appelle Sophie Anne Marie Joséphine de Saint-Laurent. Ma Marraine est Sophie Anne Marie Michel, mon parrain est Joseph Chouarin, époux d'Adelaïde Monnier". "Monsieur Adrien Jolivet, Recteur, Jacques Geugrot, Prêtre, faisant fonctions de vicaires. Nous sommes trois sœurs, Mademoiselle Michel des Hautes-Gailleules nous a données". "Sur son désir nous avons été nommées par la paroisse dans la personne des Fabriciens(1). Je porte son nom". "La tour qui nous reçoit, comme aussi les travaux de reconstruction, de la réparation, d'embellissement, faits de l'église, sont dus à la charité de Mademoiselle Michel, le tout pour la grande gloire de Dieu".

Sur la cloche moyenne pesant 654 kilos, il est inscrit : "Je m'appelle Perrine Louise Charlotte. Ma Marraine est Perrine Louise Auffrai, épouse de Pierre Marie François Lehagre, Fabricien. Mon Parrain est Charles Peltan, Fabricien, époux de Anne Fanvel". Lors de l'armistice de la première guerre mondiale le 11 Novembre 1918, toutes les cloches de France se mirent à résonner pour fêter la victoire, mais la cloche moyenne de l'Eglise Saint-Laurent ne put résister à tant de sollicitation et se brisa. Celle-ci fut alors refondue en 1919, par don de la Ville de Rennes sous la municipalité de Jean Janvier, avec cent kilos de plus et une explication inscrite dessus : "Fondue en 1851, je fus brisée en sonnant la Victoire Française le 11 Novembre 1918", Je m'appelle Perrine Louise Charlotte Jeanne de France", "Mes Marraines furent Madame Marie Chuberre et Madame Paule de Coquereaumont", "Mes Parrains Monsieur le Colonel Albert Turin et Monsieur Urbain Huchet, conseiller paroissial, Son Eminence Monseigneur Auguste, Cardinal Dubourg, Archevêque, Monsieur Joseph Mathurin, Recteur de Saint-Laurent, Monsieur Victor Lebigot, Vicaire, Cornille Havard à Villedieu, Landresse A. Rennes".

Quant à la petite cloche, elle pèse 460 kilos et porte l'inscription : "Je m'appelle Jeanne Michelle Augustine Julienne". "Ma Marraine Jeanne Michelle Rué, épouse de Jean-Baptiste Groheu, Fabricien". "Mon Parrain, Augustin Julien Cochet, Fabricien[3], époux de Anne Texier 1851".

La bienfaitrice de Saint-Laurent mourut âgée de 85 ans, dans sa propriété des Hautes-Gayeulles, en Saint-Laurent.

Sur la carte

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. Libération de Rennes
  3. Membre du conseil de fabrique d'une paroisse. Il est chargé de l'administration des revenus et dépenses (la fabrique étant tout ce qui appartient à une église paroissiale, les fonds et revenus attachés à l'entretien de l'église, l'argenterie, les ornements, etc.).