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Des champs aux usines
Du Moyen Âge à la Révolution industrielle
Jusqu'au début du XXe siècle, le site de Baud-Chardonnet, aux abords de la ville, conserve un aspect très champêtre, dominé par le très ancien manoir de Baud entouré de ses champs et prairies. Les activités non agricoles sont liées à la minoterie du Moulin de Joué, au droit de l'écluse et à l'extraction de matériaux, dont les mares constituent une trace jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle. La Vilaine, inondant ces terrains par de fréquents débordements,offre à cet endroit, du fait de sa faible profondeur, des possibilités de navigation limitées mais un emplacement de choix pour une baignade ancienne longtemps prisée des Rennais, à l'écart des activités de la ville.
Le début du XXe siècle
L'arrivée du chemin de fer en 1857 et le développement des voies commencent à transformer ce territoire champêtre à partir de la fin du XIXe siècle. Les jardins ouvriers, parmi les premiers de la ville, sont mis en place dès le début du XXe siècle et offrent aux cheminots, habitant et travaillant tout près, un espace d'activités en plein air et d'amélioration du quotidien. La mise en place de réseaux ferrés et routiers ainsi que la proximité de la Vilaine, utilisée à la fois comme réserve d'eau et lieu de déversement de déchets, favorisent l'émergence de diverses entreprises industrielles (usines Dior, de soie artificielle, corderie) ainsi que l'implantation progressive de divers dépôts d'hydrocarbures.
Un territoire en mutations
La Seconde Guerre mondiale
Le bombardement du 17 juin 1940 reste un événement tragique dans l'histoire rennaise. Trois trains de voyageurs stationnent dans la gare de triage, toute proche de Baud-Charbonnet, transportant des soldats français et britanniques ainsi que des réfugiés. Quelques avions allemands bombardent et touchent deux trains chargés de munitions, arrêtés juste à côté. Les explosions durent la journée entière et résonnent dans toute la ville. On dénombre un millier de victimes : c'est le bombardement le plus meurtrier de toute la Bretagne.
Les années de développement
En 1950, l'avenue Chardonnet, ancien chemin menant au manoir, est cédée à la Ville de Rennes par les entreprises riveraines, entraînant le début de la viabilisation urbaine et le développement de projets. D'importants travaux d'aménagement du cours de la Vilaine et des voies routières sont engagés et de nouveaux établissements s'implantent sur le site, tels les sociétés Chapin (1951), SFTC (1961) et Lorans (1965). Avec le développement des zones industrielles à l'extérieur de Rennes (Z.I. de la route de Lorient, Z.I. du Sud-Est…), Plaine de Baud se transforme peu à peu en une zone artisanale tout en gardant le nom de zone industrielle.
Les années 1970-2020
À partir des années 1970, la zone perd de son attrait : les entreprises quittent progressivement le lieu qui devient une friche industrielle puis artistique. Les hangars sont squattés ou transformés en espaces de stockage, bureaux ou lieux de répétitions pour les associations ou structures culturelles, à l'instar de Radio Caroline qui s'y installe en 1987. C'est là que naît également le collectif artistique l'Elaboratoire, non loin alors des Ateliers du Vent. Dans les années 1980 et 1990, on s'interroge sur le devenir du site, son statut juridique évoluant ensuite au fil des projets : la société d'économie mixte Plaine de Baud précède la ZAC (zone d'aménagement concerté) Chardonnet (1983-1986). La procédure d'acquisition des terrains puis les études de dépollution amorcent le projet de la ZAC Baud-Chardonnet. La construction du pont Václav-Havel en 2011-2012 marque le début des travaux.
