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Lors de la Seconde Guerre mondiale, Herbart, réformé, aide à l'organisation d'un comité formé pour des travaux de défense passive puis s’engage dans la Résistance, participant en 1943, sous le nom de "'''général Le Vigan'''", à la mise en place d’un réseau, dans le | Lors de la Seconde Guerre mondiale, Herbart, réformé, aide à l'organisation d'un comité formé pour des travaux de défense passive puis s’engage dans la Résistance, participant en 1943, sous le nom de "'''général Le Vigan'''", à la mise en place d’un réseau, dans le sud-ouest de la France, qui aide les jeunes à fuir le S.T.O et, membre du réseau de Résistance "Défense de la France", il participe à la création du journal éponyme. A la suite de l'arrestation et de l'exécution du responsable pour le mouvement en Bretagne, [[Maurice Prestaut]], on le charge en 1944 de la direction régionale. Nommé vice-président du comité de [[Libération de Rennes]], il obtiendra des Américains la cessation de bombardements inutiles sur la ville, arrête les préfets de Vichy en place, installe les nouvelles autorités et est autorisé par [[Henri Fréville]] à publier le journal du soir ''Défense de la France'' qui ne sera ni gaulliste ni communiste, Par la suite il minimisera le rôle de la Résistance, "histoires de boy-scouts". | ||
Albert Camus l’invite à participer à ''Combat''. En 1947, il est envoyé en Algérie pour un reportage sur le Maghreb dont le premier compte-rendu fait la une de ''France-Soir'' sous le titre ''S.O.S. Afrique du Nord'' mais le troisième volet ne sera pas publié. | Albert Camus l’invite à participer à ''Combat''. En 1947, il est envoyé en Algérie pour un reportage sur le Maghreb dont le premier compte-rendu fait la une de ''France-Soir'' sous le titre ''S.O.S. Afrique du Nord'' mais le troisième volet ne sera pas publié. | ||
[[File:General_le_vigan.jpg|200px|right|thumb|Tombe du résistant Pierre Herbart, "général Le Vigan", à Cabris (Alpes Maritimes)]] | [[File:General_le_vigan.jpg|200px|right|thumb|Tombe du résistant Pierre Herbart, "général Le Vigan", à Cabris (Alpes Maritimes)]] | ||
Il écrit un portrait au vitriol d’André Gide, ''À la recherche d’André Gide'', publié en 1952, qui lui vaudra l'animosité des admirateurs de l'écrivain, s’installe chez Roger Martin du Gard et écrit ''L’Âge d’or'', dans lequel il évoque son homosexualité. L’année suivante c'est un livre sur son parcours politique, ''La Ligne de force''. | Il écrit un portrait au vitriol d’André Gide, ''À la recherche d’André Gide'', publié en 1952, qui lui vaudra l'animosité des admirateurs de l'écrivain, s’installe chez Roger Martin du Gard et écrit ''L’Âge d’or'', dans lequel il évoque son homosexualité. L’année suivante c'est un livre sur son parcours politique, ''La Ligne de force''. Cocaïnomane, soutenu d'abord financièrement par la veuve de l'écrivain, il mourra à Cabris après une hémiplégie, oublié et quasiment dans la misère. Sa tombe est à l'mage de sa fin de vie.<ref> ''Pierre Herbart, l'orgueil du dépouillement'', de Jean-Luc Moreau, éd. Grasset - 2014</ref> | ||
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La revue ''Place Publique'' <ref> ''Pourquoi Rennes ignore Le Vigan'', par Georges Guitton, dans Place Publique, N° 30, - juillet-août 2014</ref> a rappelé, en juillet 2014, le rôle de cet homme étrange qui y est qualifié de "gêneur politique". De fait, souligne clairement l'article, ni le colonel de Chevigné, gouverneur militaire, ni Jean Marin, ni | La revue ''Place Publique'' <ref> ''Pourquoi Rennes ignore Le Vigan'', par Georges Guitton, dans Place Publique, N° 30, - juillet-août 2014</ref> a rappelé, en juillet 2014, le rôle de cet homme étrange qui y est qualifié de "gêneur politique". De fait, souligne clairement l'article, ni le colonel de Chevigné, gouverneur militaire, ni Jean Marin, ni Henri Fréville ne le citent dans leurs ouvrages, et de poser la question :" Est-ce pour ces raisons que le nom d'Herbart - le Vigan n'est pas une seule fois mentionné dans les livres de souvenirs couvrant la période de la Libération de Rennes ?" | ||
Ce fut vrai jusqu'en novembre 2013 car, heureusement, l'ouvrage d'un Rennais sur Rennes pendant la guerre a rompu ce silence.<ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Etienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref> | Ce fut vrai jusqu'en novembre 2013 car, heureusement, l'ouvrage d'un Rennais sur Rennes pendant la guerre a rompu ce silence.<ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Etienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref> |
Version du 29 juillet 2014 à 09:25
Pierre Herbart
( 29 mai 1903, Dunkerque - 3 août 1974, Grasse )
À dix-sept ans, Pierre Herbart est employé dans une compagnie d'électricité, Thomson Houston, à Paris, puis est incorporé dans les troupes de Lyautey au Maroc en 1923, occasion de voyager en Afrique du Nord, au Sénégal puis au Mali et au Niger.
Un écrivain engagé
L'année suivante il rencontre Jean Cocteau auquel il voue une grande admiration puis André Gide, dont il épouse une ancienne compagne. Gide s'occupe de la publication de son premier roman, le Rôdeur, tandis que le couple s'installe à Cabris.
Il accompagne Andrée Viollis, reporter au Petit Parisien, sur les traces du ministre des Colonies, Paul Reynaud. Il prend position contre le colonialisme et devient communiste. Deux voyages en U.R.S.S, le second avec André Gide et Louis Guilloux, lui dessilent les yeux.
Alors que la guerre d’Espagne vient d’éclater, Herbart part pour Barcelone avec les épreuves du pamphlet d’André Gide - Retour de l'U.R.S.S. - pour rencontrer André Malraux et voir avec lui l'opportunité d’une publication terrible pour l’URSS. Herbart est arrêté et ne doit sa libération qu’à l’intervention d’André Malraux. En 1937, il accompagne André Gide en Afrique et en 1939 publiele Chancre du Niger.
Un résistant...
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Herbart, réformé, aide à l'organisation d'un comité formé pour des travaux de défense passive puis s’engage dans la Résistance, participant en 1943, sous le nom de "général Le Vigan", à la mise en place d’un réseau, dans le sud-ouest de la France, qui aide les jeunes à fuir le S.T.O et, membre du réseau de Résistance "Défense de la France", il participe à la création du journal éponyme. A la suite de l'arrestation et de l'exécution du responsable pour le mouvement en Bretagne, Maurice Prestaut, on le charge en 1944 de la direction régionale. Nommé vice-président du comité de Libération de Rennes, il obtiendra des Américains la cessation de bombardements inutiles sur la ville, arrête les préfets de Vichy en place, installe les nouvelles autorités et est autorisé par Henri Fréville à publier le journal du soir Défense de la France qui ne sera ni gaulliste ni communiste, Par la suite il minimisera le rôle de la Résistance, "histoires de boy-scouts".
Albert Camus l’invite à participer à Combat. En 1947, il est envoyé en Algérie pour un reportage sur le Maghreb dont le premier compte-rendu fait la une de France-Soir sous le titre S.O.S. Afrique du Nord mais le troisième volet ne sera pas publié.
Il écrit un portrait au vitriol d’André Gide, À la recherche d’André Gide, publié en 1952, qui lui vaudra l'animosité des admirateurs de l'écrivain, s’installe chez Roger Martin du Gard et écrit L’Âge d’or, dans lequel il évoque son homosexualité. L’année suivante c'est un livre sur son parcours politique, La Ligne de force. Cocaïnomane, soutenu d'abord financièrement par la veuve de l'écrivain, il mourra à Cabris après une hémiplégie, oublié et quasiment dans la misère. Sa tombe est à l'mage de sa fin de vie.[1]
...oublié
La revue Place Publique [2] a rappelé, en juillet 2014, le rôle de cet homme étrange qui y est qualifié de "gêneur politique". De fait, souligne clairement l'article, ni le colonel de Chevigné, gouverneur militaire, ni Jean Marin, ni Henri Fréville ne le citent dans leurs ouvrages, et de poser la question :" Est-ce pour ces raisons que le nom d'Herbart - le Vigan n'est pas une seule fois mentionné dans les livres de souvenirs couvrant la période de la Libération de Rennes ?"
Ce fut vrai jusqu'en novembre 2013 car, heureusement, l'ouvrage d'un Rennais sur Rennes pendant la guerre a rompu ce silence.[3]