Bannière liberation Rennes 2.jpg

A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.

« Arthur Regnault » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 10 : Ligne 10 :
Le  père d'Arthur Emmanuel Marie Jean-Baptiste  était médecin de campagne et sa mère fière de ses trois fils. Le grand frère Gustave fut un médecin réputé et le cadet, Ernest, devenu eudiste, eut des responsabilités nationales dans l’Enseignement catholique. Arthur se maria sur le tard et eut neuf enfants.  Il fait partie de la première promotion de l’Ecole Centrale de Paris qui forme des ingénieurs. C’est le plus jeune (20 ans) et il sort troisième, lui qui n’avait jamais vu d’usines. Il a un travail bien payé mais se sent inutile. Il suit les cours des Beaux- Arts. Grâce à son frère médecin, il fait le voyage d’Italie en 1865. À son retour à Paris, il est embauché dans un cabinet d’architecte.
Le  père d'Arthur Emmanuel Marie Jean-Baptiste  était médecin de campagne et sa mère fière de ses trois fils. Le grand frère Gustave fut un médecin réputé et le cadet, Ernest, devenu eudiste, eut des responsabilités nationales dans l’Enseignement catholique. Arthur se maria sur le tard et eut neuf enfants.  Il fait partie de la première promotion de l’Ecole Centrale de Paris qui forme des ingénieurs. C’est le plus jeune (20 ans) et il sort troisième, lui qui n’avait jamais vu d’usines. Il a un travail bien payé mais se sent inutile. Il suit les cours des Beaux- Arts. Grâce à son frère médecin, il fait le voyage d’Italie en 1865. À son retour à Paris, il est embauché dans un cabinet d’architecte.
[[Fichier:Arthur_regnault.jpg|200px|right|thumb|Arthur Regnault, jeune]]
[[Fichier:Arthur_regnault.jpg|200px|right|thumb|Arthur Regnault, jeune]]
Sa carrière d’architecte et son installation à Rennes en 1866 sont lancées avec le délicieux manoir de Château-Létard en [[Saint-Erblon]] En 1869, il planche sur six églises : Bovel, Chartres, Saint-Enogat, la Guerche, et même Laignelet et Servon (que finalement il ne fera pas). En même temps, il travaille sur le monastère Saint-Cyr, au moins six châteaux, quatre hôtels particuliers du côté du [[boulevard de Sévigné]] et autant de maisons à Hédé, Janzé, la Guerche et Saint-Didier. Il est aussi question des presbytères de Maure, de Médréac et de Broons, d’une école au Rheu et de deux tombeaux.  
Sa carrière d’architecte et son installation à Rennes en 1866 sont lancées avec le délicieux manoir de Château-Létard en [[Saint-Erblon]]. En 1869, il planche sur six églises : Bovel, Chartres, Saint-Enogat, la Guerche, et même Laignelet et Servon (que finalement il ne fera pas). En même temps, il travaille sur le monastère Saint-Cyr, au moins six châteaux, quatre hôtels particuliers du côté du [[boulevard de Sévigné]] et autant de maisons à Hédé, Janzé, la Guerche et Saint-Didier. Il est aussi question des presbytères de Maure, de Médréac et de Broons, d’une école au Rheu et de deux tombeaux.  


Il travailla pendant 62 ans 12 heures par jour, dormait 7 heures, allait souvent sur ses chantiers à pied. Il n’avait qu’un employé. Son architecture a une vraie personnalité. De plus sa formation d’ingénieur lui permettait des audaces. Il a essayé tous les styles, roman, byzantin, russe, syrien, gothique parisien ou bourguignon, gothique breton, renaissance, classique et même néoclassique.  
Il travailla pendant 62 ans 12 heures par jour, dormait 7 heures, allait souvent sur ses chantiers à pied. Il n’avait qu’un employé. Son architecture a une vraie personnalité. De plus sa formation d’ingénieur lui permettait des audaces. Il a essayé tous les styles, roman, byzantin, russe, syrien, gothique parisien ou bourguignon, gothique breton, renaissance, classique et même néoclassique.  
On retient surtout ses coupoles, comme à Maure, Tinténiac ou Châteaubourg, ou ses clochers à bulbe dans la tradition russe, comme à Corps-Nuds ou Saint-Senoux. Pour l’extérieur de ses églises, il utilisait notre pierre locale si variée mais pour l’intérieur il préférait le tuffeau clair des bords de Loire ou de Normandie ou les murs blanchis à la chaux.
On retient surtout ses coupoles, comme à Maure, Tinténiac ou Châteaubourg, ou ses clochers à bulbe dans la tradition russe, comme à [[Église Saint-Maximilien Kolbe|Corps-Nuds]] ou Saint-Senoux. Pour l’extérieur de ses églises, il utilisait notre pierre locale si variée mais pour l’intérieur il préférait le tuffeau clair des bords de Loire ou de Normandie ou les murs blanchis à la chaux.


Si on compte les grandes chapelles de Châteaugiron, Ploërmel ou Saint-Méen, il a construit plus de cinquante églises, ainsi dans le territoire de Rennes-Métropole : à [[Acigné]],[[ Bécherel]], [[Cesson-Sévigné]], [[Chantepie]], [[Chartres-de-Bretagne]], [[Thorigné-Fouillard]], jamais semblables, des hôtels particuliers, surtout [[boulevard de Sévigné]], [[rue de Fougères]] ou près de son habitation [[rue François Broussais]], d'innombrables  maisons, des presbytères, des écoles d'enseignement privé, après 1905. Il a adapté le pensionnat du Sacré-Cœur pour qu’il devienne le grand séminaire (et aujourd’hui la Maison diocésaine).  
Si on compte les grandes chapelles de Châteaugiron, Ploërmel ou Saint-Méen, il a construit plus de cinquante églises, ainsi dans le territoire de Rennes-Métropole : à [[Acigné]],[[ Bécherel]], [[Cesson-Sévigné]], [[Chantepie]], [[Chartres-de-Bretagne]], [[Thorigné-Fouillard]], jamais semblables, des hôtels particuliers, surtout [[boulevard de Sévigné]], [[rue de Fougères]] ou près de son habitation [[rue François Broussais]], d'innombrables  maisons, des presbytères, des écoles d'enseignement privé, après 1905. Il a adapté le pensionnat du Sacré-Cœur pour qu’il devienne le grand séminaire (et aujourd’hui la Maison diocésaine).  
Ses dernières réalisations datent de quelques années avant sa mort : la chapelle des Sœurs de Saint-Méen en 1924, le clocher de l’[[église Saint-Hélier]] de Rennes en 1925, et la chapelle du petit séminaire de Ploërmel en 1928, son dernier chantier. Arthur Regnault, ce grand bâtisseur, mourut… locataire  et sa tombe au cimetière du Nord à Rennes est des plus simples.
Ses dernières réalisations datent de quelques années avant sa mort : la chapelle des Sœurs de Saint-Méen en 1924, le clocher de l’[[église Saint-Hélier]] de Rennes en 1925, et la chapelle du petit séminaire de Ploërmel en 1928, son dernier chantier. Arthur Regnault, ce grand bâtisseur, mourut… locataire  et sa tombe au cimetière du Nord à Rennes est des plus simples.

Version du 12 mai 2014 à 16:04


Arthur Regnault

Architecte

(1839, Bain-de-Bretagne - 28 mars 1932, Rennes)

Le père d'Arthur Emmanuel Marie Jean-Baptiste était médecin de campagne et sa mère fière de ses trois fils. Le grand frère Gustave fut un médecin réputé et le cadet, Ernest, devenu eudiste, eut des responsabilités nationales dans l’Enseignement catholique. Arthur se maria sur le tard et eut neuf enfants. Il fait partie de la première promotion de l’Ecole Centrale de Paris qui forme des ingénieurs. C’est le plus jeune (20 ans) et il sort troisième, lui qui n’avait jamais vu d’usines. Il a un travail bien payé mais se sent inutile. Il suit les cours des Beaux- Arts. Grâce à son frère médecin, il fait le voyage d’Italie en 1865. À son retour à Paris, il est embauché dans un cabinet d’architecte.

Arthur Regnault, jeune

Sa carrière d’architecte et son installation à Rennes en 1866 sont lancées avec le délicieux manoir de Château-Létard en Saint-Erblon. En 1869, il planche sur six églises : Bovel, Chartres, Saint-Enogat, la Guerche, et même Laignelet et Servon (que finalement il ne fera pas). En même temps, il travaille sur le monastère Saint-Cyr, au moins six châteaux, quatre hôtels particuliers du côté du boulevard de Sévigné et autant de maisons à Hédé, Janzé, la Guerche et Saint-Didier. Il est aussi question des presbytères de Maure, de Médréac et de Broons, d’une école au Rheu et de deux tombeaux.

Il travailla pendant 62 ans 12 heures par jour, dormait 7 heures, allait souvent sur ses chantiers à pied. Il n’avait qu’un employé. Son architecture a une vraie personnalité. De plus sa formation d’ingénieur lui permettait des audaces. Il a essayé tous les styles, roman, byzantin, russe, syrien, gothique parisien ou bourguignon, gothique breton, renaissance, classique et même néoclassique. On retient surtout ses coupoles, comme à Maure, Tinténiac ou Châteaubourg, ou ses clochers à bulbe dans la tradition russe, comme à Corps-Nuds ou Saint-Senoux. Pour l’extérieur de ses églises, il utilisait notre pierre locale si variée mais pour l’intérieur il préférait le tuffeau clair des bords de Loire ou de Normandie ou les murs blanchis à la chaux.

Si on compte les grandes chapelles de Châteaugiron, Ploërmel ou Saint-Méen, il a construit plus de cinquante églises, ainsi dans le territoire de Rennes-Métropole : à Acigné,Bécherel, Cesson-Sévigné, Chantepie, Chartres-de-Bretagne, Thorigné-Fouillard, jamais semblables, des hôtels particuliers, surtout boulevard de Sévigné, rue de Fougères ou près de son habitation rue François Broussais, d'innombrables maisons, des presbytères, des écoles d'enseignement privé, après 1905. Il a adapté le pensionnat du Sacré-Cœur pour qu’il devienne le grand séminaire (et aujourd’hui la Maison diocésaine). Ses dernières réalisations datent de quelques années avant sa mort : la chapelle des Sœurs de Saint-Méen en 1924, le clocher de l’église Saint-Hélier de Rennes en 1925, et la chapelle du petit séminaire de Ploërmel en 1928, son dernier chantier. Arthur Regnault, ce grand bâtisseur, mourut… locataire et sa tombe au cimetière du Nord à Rennes est des plus simples.