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Depuis octobre 1356, les Rennais sont enfermés dans leur étroite enceinte, assiégés par les troupes du frère du roi d'Angleterre, le duc de Lancastre qui a préféré que la ville se rende affamée, plutôt que de tenter des assauts. Les estomacs des pauvres Rennais crient famine de plus en plus fort à mesure que les vivres rationnés s'amenuisent. Et ces cochons d'Anglais ne trouvent rien de moins drôle que de laisser des centaines et des centaines de cochons, leur futur bacon sur pattes, ici, au bas des Portes Mordelaises, sur les terrains du pré Raoul, sous les yeux des habitants. | Depuis octobre 1356, les Rennais sont enfermés dans leur étroite enceinte, assiégés par les troupes du frère du roi d'Angleterre, le duc de Lancastre qui a préféré que la ville se rende affamée, plutôt que de tenter des assauts. Les estomacs des pauvres Rennais crient famine de plus en plus fort à mesure que les vivres rationnés s'amenuisent. Et ces cochons d'Anglais ne trouvent rien de moins drôle que de laisser des centaines et des centaines de cochons, leur futur bacon sur pattes, ici, au bas des Portes Mordelaises, sur les terrains du pré Raoul, sous les yeux des habitants. | ||
La défense de la cité est assumée par "Tors Boiteux", sobriquet de Guillaume de Penhoët, qui a une idée géniale ou, du moins, la met en oeuvre : suspendre à une poterne une truie ayant survécu à la consommation des assiégés. Ses cris perçants ne manquèrent pas d'attirer les hordes de cochons que l'on fît pénétrer dans la ville avant que les Anglais eussent réagi. Et les Rennais, hilares sur les remparts de s'esbaudir :" Eh, l'Anglois ! Gages tu nous dois ! Dame, sommes-nous point tes porchers à c't'heure !" Et soldats et population de narguer l'adversaire : | La défense de la cité est assumée par "[[Tors Boiteux]]", sobriquet de [[Guillaume de Penhoët]], qui a une idée géniale ou, du moins, la met en oeuvre : suspendre à une poterne une truie ayant survécu à la consommation des assiégés. Ses cris perçants ne manquèrent pas d'attirer les hordes de cochons que l'on fît pénétrer dans la ville avant que les Anglais eussent réagi. Et les Rennais, hilares sur les remparts de s'esbaudir :" Eh, l'Anglois ! Gages tu nous dois ! Dame, sommes-nous point tes porchers à c't'heure !" Et soldats et population de narguer l'adversaire : | ||
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C'on n'i oïst tonner le Père Tout-Poissant." <ref> ''Le vieux Rennes en flanant'' par Lucien Jegou, librairie Cheminant- 1977</ref> | C'on n'i oïst tonner le Père Tout-Poissant." <ref> ''Le vieux Rennes en flanant'' par Lucien Jegou, librairie Cheminant- 1977</ref> | ||
En outre, une mine creusée par les Anglais jusque sous l'église Saint-Sauveur, au centre de la cité, fut heureusement découverte. <ref>[[église Saint-Sauveur]]</ref> | En outre, une mine creusée par les Anglais jusque sous l'[[église Saint-Sauveur]], au centre de la cité, fut heureusement découverte. <ref>[[église Saint-Sauveur]]</ref> | ||
Par la suite, Bertrand du Guesclin y alla d'une de ses ruses : faisant croire aux Anglais à l'approche d'un important parti de mercenaires allemands, il en éloigna une majorité de leur camp qu'il pilla, faisant entrer en ville moult charrettes de viandes et de vins. | Par la suite, [[Bertrand du Guesclin]] y alla d'une de ses ruses : faisant croire aux Anglais à l'approche d'un important parti de mercenaires allemands, il en éloigna une majorité de leur camp qu'il pilla, faisant entrer en ville moult charrettes de viandes et de vins. | ||
Mais, malgré une trêve signée à Bordeaux entre Angleterre et France, le siège de Rennes fut maintenu plus de trois mois, alors que sa levée était stipulée, et persista jusqu'au 5 juillet 1357, date à laquelle les Rennais acceptèrent de verser une forte rançon : on parla de 100 000 écus dont 20 000 comptant.<ref>{{w|Siège de Rennes (1356-1357)}}</ref> | Mais, malgré une trêve signée à Bordeaux entre Angleterre et France, le siège de Rennes fut maintenu plus de trois mois, alors que sa levée était stipulée, et persista jusqu'au 5 juillet 1357, date à laquelle les Rennais acceptèrent de verser une forte rançon : on parla de 100 000 écus dont 20 000 comptant.<ref>{{w|Siège de Rennes (1356-1357)}}</ref> | ||
==Notes et références== | |||
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Version du 19 juillet 2011 à 13:00
1357, aux Portes Mordelaises, une truie et une idée rapportent gros de lard aux Rennais
Depuis octobre 1356, les Rennais sont enfermés dans leur étroite enceinte, assiégés par les troupes du frère du roi d'Angleterre, le duc de Lancastre qui a préféré que la ville se rende affamée, plutôt que de tenter des assauts. Les estomacs des pauvres Rennais crient famine de plus en plus fort à mesure que les vivres rationnés s'amenuisent. Et ces cochons d'Anglais ne trouvent rien de moins drôle que de laisser des centaines et des centaines de cochons, leur futur bacon sur pattes, ici, au bas des Portes Mordelaises, sur les terrains du pré Raoul, sous les yeux des habitants.
La défense de la cité est assumée par "Tors Boiteux", sobriquet de Guillaume de Penhoët, qui a une idée géniale ou, du moins, la met en oeuvre : suspendre à une poterne une truie ayant survécu à la consommation des assiégés. Ses cris perçants ne manquèrent pas d'attirer les hordes de cochons que l'on fît pénétrer dans la ville avant que les Anglais eussent réagi. Et les Rennais, hilares sur les remparts de s'esbaudir :" Eh, l'Anglois ! Gages tu nous dois ! Dame, sommes-nous point tes porchers à c't'heure !" Et soldats et population de narguer l'adversaire :
"Au lard, au lard, au lard à vendre !
Oncques n'i ot porcel ne s'en venist corant
A la porte tout droit, telle vie menant
C'on n'i oïst tonner le Père Tout-Poissant." [1]
En outre, une mine creusée par les Anglais jusque sous l'église Saint-Sauveur, au centre de la cité, fut heureusement découverte. [2]
Par la suite, Bertrand du Guesclin y alla d'une de ses ruses : faisant croire aux Anglais à l'approche d'un important parti de mercenaires allemands, il en éloigna une majorité de leur camp qu'il pilla, faisant entrer en ville moult charrettes de viandes et de vins.
Mais, malgré une trêve signée à Bordeaux entre Angleterre et France, le siège de Rennes fut maintenu plus de trois mois, alors que sa levée était stipulée, et persista jusqu'au 5 juillet 1357, date à laquelle les Rennais acceptèrent de verser une forte rançon : on parla de 100 000 écus dont 20 000 comptant.[3]
Notes et références
- ↑ Le vieux Rennes en flanant par Lucien Jegou, librairie Cheminant- 1977
- ↑ église Saint-Sauveur
- ↑ Siège de Rennes (1356-1357)
Géolocalisation
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