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Avenue Chardonnet

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L' avenue Chardonnet est située dans le quartier de Baud-Chardonnet sur le site de la plaine de Baud. Elle prend naissance sur le boulevard Villebois-Mareuil à l'ouest et se dirige vers l'est le long de la voie ferrée.

Cette voie tire son nom d'Hilaire de Chardonnet, un industriel doubiste ayant installé en 1919 une usine de textile sur le site de Baud, près de la Vilaine.

Louis Marie Hilaire Bernigaud de Grange, comte de Chardonnet

Chimiste, industriel et inventeur

(1 mai 1839, Besançon - 11 mars 1924, Paris)

Originaire du Doubs, Hilaire de Chardonnet entre à l’École Polytechnique en 1859 mais démissionne en 1861. Il en sort tout de même ingénieur des ponts et chaussées. Par la suite, il s'engage politiquement auprès du comte de Chambord Henri d'Artois dans le but de rétablir la monarchie. Après la mort de ce dernier en 1883, il se retire progressivement de la politique.

L'inventeur

Chardonnet reprend dès lors ses activités de recherche scientifique. Il est chargé, sous les directives de Louis Pasteur, de solutionner les problèmes posés par l'apparition d'une maladie du ver à soie qui frappe l'industrie textile de l'époque, alors très développée. Sensible à cette problématique - de par sa femme, il est propriétaire à Charette, village du Dauphiné où se pratique la culture du cocon[1] - Chardonnet réussi en 1884, en premier lieu dans son laboratoire, puis de façon industrielle, à créer une soie artificielle dont les propriétés sont identiques à la soie naturelle.

En 1891, la sériciculture est à l'origine d'un événement pittoresque et festif. L'élevage du ver à soie utilisait des feuilles de papier perforé de petits trous ronds. Monsieur Lué, administrateur du Casino de Paris, se procura des chutes de ces feuilles de papier. Elles furent utilisées comme projectiles dans un bal masqué donné à l'occasion du Carnaval de Paris. Ainsi fut lancée la vogue mondiale du confetti en papier, prodigieuse à ses débuts et que nous connaissons toujours aujourd'hui.

L'industriel

Son invention lui procure dès lors prospérité et célébrité. Il fonde en 1892 la Société de la Soie Chardonnet, qui sera rachetée en 1952 puis fermera définitivement ses portes en 1981.

L'usine Chardonnet compte s'installer à Rennes (L'Ouest-Eclair du 5 novembre 1918)

En 1909, le ministre du Commerce fait signer par le président de la République Armand Fallières un projet de loi sur les primes à la sériciculture et la filature de la soie[2]. La première guerre mondiale marque un tournant : concernant la reprise de l'activité économique en 1917, une nouvelle réglementation place la sériciculture, parmi de nombreuses autres activités, en sursis[3]. Le 13 avril 1920, le Conseil supérieur des Économies supprime 4 milliards de dépenses : "A signaler également la suppression au ministère de l'agriculture des crédits antérieurement prévus pour primes à la sériciculture, à la culture du lin et du chanvre et à l'oléiculture, ces primes ne pouvant plus être considérées comme fournissant un encouragement efficace, puisqu'elles ne sont plus en rapport avec la valeur devenue considérable des produits et créant des difficultés et complications administratives."[4]

A 80 ans, en 1919, ruiné après avoir dû brader les actions de son entreprise pour éponger ses dettes, mais cherchant toujours à améliorer son concept, il participe à la fondation de la Société La Soie de Rennes, qui sera mise en faillite à la fin de l'année 1930[5].

Néanmoins l'histoire du comte de Chardonnet à Rennes commence quelques années auparavant: il est mentionné, dans l'Ouest-Eclair du 22 septembre 1917, qu'un manœuvre a été rué de coups par deux employés de M. Chardonnet, habitant avenue du Gué-de-Baud[6].

Bernigaud de Chardonnet, alors membre de l'Institut, est honoré du titre d'officier de la Légion d'Honneur au sein de la promotion du centenaire de Pasteur, en octobre 1923[7], quelques mois avant son décès[8].

L'avenue Chardonnet et la plaine de Baud[9]

Le 20 février 1919, un procès verbal d'enquête autorise la société La Soie Artificielle Française à établir une usine de fabrication de soie artificielle à partir du collodion Wikipedia-logo-v2.svg [10].

Le numéro de l'Ouest-Eclair du 14 juillet 1921 parle d'un rendez-vous à l'angle du boulevard Villebois-Mareuil et de l'avenue du Chardonnet. Une convocation à l'Usine du Petit Baud, avenue de Chardonnet, est évoquée dans un numéro de l'Ouest-Eclair paru le 31 août 1921. Fait rare à Rennes, et même si aucune trace de dénomination officielle n'existe, la voie est connue sous le nom de l'industriel encore en vie. L'avenue dénommée comme telle est aussi évoquée en page 5 du numéro datant du 1er septembre 1922.

Un extrait du procès-verbal de l'assemblée générale ordinaire du 30 janvier 1925 mentionne le siège de la "Société Anonyme de la Soie Artificielle Française de Rennes" au boulevard Villebois-Mareuil[11], tandis que les annuaires de Rennes de 1928 signalent l'existence d'une usine de soie artificielle, la Soie artificielle rennaise, adressée au n°17 avenue Chardonnet.

Un site industriel est visible au niveau de la plaine de Baud sur le plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension de 1928. De nombreuses entreprises occuperont les locaux de l'ancienne usine de soie à partir de 1930.

Avant 1939, l'avenue Chardonnet avait été viabilisée par les propriétaires riverains, depuis le boulevard Villebois-Mareuil jusqu'à l'allée des anciennes usines de soie artificielle. Elle fut classée dans la voirie urbaine, en 1952, suivant le plan directeur d'urbanisme qui prévoit la création d'une zone industrielle.

Un ministre à l'usine Chardonnet

Charles Tillon, honoré à Rennes par une avenue, a été un temps employé à l'usine de soie Chardonnet[12], chargé de l'entretien des machines[13].

Sur la carte

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Note et références