Voir la source de La Motte Picquet

'''Toussaint-Guillaume Picquet de La Motte''', dit '''''La Motte-Picquet''''', né le 1 novembre 1720 à [[Rennes]] ([[Ille-et-Vilaine]]) et mort le date|10 juin 1791 à [[Brest]] ([[Finistère]]), est un [[Officier de la marine royale française|officier de marine]] [[France|français]] du {{s-|XVIII}}. Au cours d'une carrière de plus de cinquante ans, sous les règnes de [[Louis XV]] et [[Louis XVI]], il prit part à 34 campagnes<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel Vergé-Franceschi|titre=Dictionnaire d'histoire maritime|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2002|pages totales=1508|passage=830-831|isbn=2-221-09744-0}}</ref>, notamment pendant la [[guerre de Sept Ans]] et la [[guerre d'indépendance des États-Unis]]. Respecté et craint par ses adversaires, il n'hésitait pas à engager le combat avec des forces bien inférieures. Commandeur ([[1780]]), puis [[grand-croix]] de l'[[ordre de Saint-Louis]] ([[1784]]), il meurt au début de la [[Révolution française de 1789|Révolution française]].

== Biographie ==

=== Famille ===
Jean Toussaint Guillaume Picquet de La Motte est né dans une [[Famille Picquet de La Motte et du Boisguy|famille]] de petite [[noblesse]] [[Bretagne|bretonne]].

Son grand-père, Jean Picquet, sieur de La Motte, greffier civil en chef au [[Parlement de Bretagne]] à [[Rennes]] en [[1684]], secrétaire du roi en sa chancellerie de Bretagne en [[1698]], marié avec Marie Josèphe Le Clavier, meurt en [[1710]].

Son père, Guy Picquet, seigneur de La Motte, conseiller au [[Parlement de Bretagne]] à partir de [[1701]], épouse Hélène Julie Rose Robert de La Bellangeraye en 1716. Il possédait la [[château de Launay|terre de Launay-du-Han]]<ref>Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Piré</ref> à [[Montreuil-le-Gast]]. Guy Picquet obtint du roi en [[1726]] l'érection de Launay en châtellenie et le changement du nom de Launay-du-Han en Launay-Picquet. Il meurt le {{date-|15 octobre 1753}}, à l'âge de {{nobr|75 ans}}.

Son frère aîné, Louis-Jacques Picquet de Montreuil (1717-1786), sera avocat et conseiller au Parlement de Bretagne, épousera Marie Anne Souchay (fille de Louis Souchay, avocat du roi au [[bureau des finances]] à [[Tours]] et trésorier des [[ponts et chaussées]])<ref>François Caillou (dir.), ''Une administration royale d'Ancien Régime : le bureau des finances de Tours: 2 volumes'', Presses universitaires François-Rabelais, 2017</ref>, puis Marie Anne [[famille de La Moussaye|de La Moussaye]] (tante de [[Louis-Toussaint de La Moussaye]]).

=== Jeunesse et débuts dans la Marine royale ===
Entré aux [[garde-marine|gardes-marines]] de [[Brest]] le {{date-|11 juillet 1735}}<ref name="Levot127">{{harvsp|Levot|1857|p=127}}</ref>, à l'âge de 15 ans, Toussaint-Guillaume Picquet de La Motte embarque en 1737 à bord de la ''Vénus'' envoyée se battre contre les [[Salé]]tins, des [[corsaire]]s [[barbaresques]]<ref name="Hennequin361">{{Harvsp|Hennequin|1836|p=361}}</ref>. Nommé sous-brigadier des gardes de la marine le {{date-|1 janvier 1743}}, et aide d'artillerie le {{date-|10 décembre}} suivant, après deux croisières dans la [[Manche (mer)|Manche]] et sur les côtes d'[[Irlande (île)|Irlande]]<ref>{{harvsp|Levot|1866|p=280}}</ref> à bord du ''Mercure'', sous les ordres de [[Emmanuel Auguste Dubois de La Motte|Dubois de La Motte]], dans l'escadre du [[Aymar Joseph de Roquefeuil et du Bousquet|comte de Roquefeuil]]<ref name="Levot127"/>.

Il avait déjà fait neuf campagnes au [[Maroc]], en [[mer Baltique]] et aux [[Antilles]]<ref name="Levot127"/>, lorsqu'en {{date-|janvier 1745}}, il embarque sur la [[frégate (navire)|frégate]] ''La Renommée'', commandée par le [[capitaine de vaisseau (France)|capitaine de vaisseau]] [[Guy François de Kersaint]]<ref name="Hennequin361"/>. Le {{date-|6 février}}, ''La Renommée'' part de [[Brest]] pour aller livrer des dépêches à [[Louisbourg (Nouvelle-Écosse)|Louisbourg]] ([[Terre-Neuve]]), alors sous [[blocus]] anglais<ref name="Levot127"/>. Profitant de la brume et des glaces qui empêchaient les Anglais d'effectuer leur descente, la frégate parvient à mouiller en baie des Castors non loin de [[Louisbourg (Nouvelle-Écosse)|Louisbourg]], où elle doit combattre de plus petites unités anglaises.

L'année suivante, alors que la ''Renommée'' revenait, pour la troisième fois, du [[Canada]] en [[Europe]], après avoir livré deux combats aux Anglais, elle tombe, pendant la nuit du {{date-|16 juin 1746}}, sur l'[[escadre]] de l'[[George Anson|amiral Anson]], qui venait d'échouer dans sa tentative sur [[Lorient]]<ref name="Hennequin361"/>. Dans le combat qui s'ensuit, Kersaint est grièvement blessé ; La Motte-Picquet prend le commandement et parvient à s'échapper vers [[Port-Louis (Morbihan)|Port-Louis]]<ref name="Hennequin362">{{harvsp|Hennequin|1836|p=362}}</ref> Blessé lui-même au cours du combat, il a la joue arrachée par un coup de canon, qui coupa son chapeau au ras de la tête<ref name="Hennequin362"/>.

Il embarque ensuite comme second, sous les ordres du commandant Mézédern, sur le ''Cumberland'', une [[frégate (navire)|frégate]] de {{nobr|24 canons}}<ref>Roche, ''Dictionnaire des baâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours'', tome 1, p.136</ref> qui quitte [[Brest]] le {{date-|24 janvier 1748}}, à destination des [[Maurice (pays)|iles de France]] et [[La Réunion|de Bourbon]]. Après une escale à [[La Corogne]], le bâtiment français croise une frégate anglaise de {{nobr|36 canons}}, qui le combat pendant tout un jour à portée de pistolet. Vingt-cinq hommes sont tués ou blessés côté français. Le feu ayant pris à bord de la frégate anglaise, elle est obligée d'abandonner son adversaire. Après 122 jours de traversée, le ''Cumberland'' arrive à Bourbon, puis à l'Ile-de-France, d'où il partit pour l'[[Inde]], le {{date-|20 octobre 1748}}<ref name="Levot128">{{harvsp|Levot|1857|p=128}}</ref>.

Après la [[Traité d'Aix-la-Chapelle (1748)|paix d'Aix-la-Chapelle]], conclue en {{date-|octobre 1748}}, La Motte-Picquet navigue en [[mer des Antilles]], dans l'[[océan Atlantique|Atlantique]] et dans la [[océan Indien|mer des Indes]]. Il est promu [[lieutenant de vaisseau]] en 1754.

=== Guerre de Sept Ans (1756-1763) ===

Quelques mois avant le début de la [[guerre de Sept Ans]], en 1755, La Motte-Picquet est nommé au commandement de la [[corvette (navire)|corvette]] ''La Sensible'', avec laquelle il combat pendant une heure contre une frégate anglaise de trente-six canons. Au mois d'octobre de l'année suivante, il est fait [[chevalier de Saint-Louis]]<ref name="Hennequin362"/>.

En 1757, il est sur ''Le Diadème'', [[vaisseau de 74 canons]] commandé par [[François-Joseph de Rosily-Méros|Rosily-Méros]], qui faisait partie de l'escadre de [[Emmanuel Auguste Dubois de La Motte|Dubois de La Motte]] envoyée combattre les Britanniques au large du [[Québec]]. En 1758, les côtes françaises sont soumises au [[blocus]] de la flotte anglaise, qui tente même plusieurs débarquements et prend brièvement [[Cherbourg]]. La Motte-Picquet se bat la même année devant le [[fort de Portzic]], et doit se justifier de sa conduite auprès du [[Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville|comte d'Arnouville]], [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|Secrétaire d’État de la Marine]]<ref group="Note">Lettre du {{date-|9 août 1758}}, au Ministre de la marine : {{citation|… Il serait bien facheux pour moy, après 24 ans de services, dans lesquels je n'ay jamais donné la moindre prise sur ma conduite, qu'une occasion… qui, j'ose le dire, me fait honneur… vous laissât quelques mauvaises impressions sur mon compte …}}</ref>.

En 1760, commandant la [[prame]] {{référence nécessaire|''La Charente'' de 26 canons de 36 livres}}, destinée à défendre les côtes et à escorter les convois de [[Brest]] à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], il propose au commandant d'une autre prame d'attaquer de compagnie un vaisseau anglais : ce que l'autre officier, plus ancien que lui, refuse<ref name="Hennequin363">{{Harvsp|Hennequin|1836|p=363}}</ref>. Promu [[capitaine de vaisseau (France)|capitaine de vaisseau]] en 1762, il se retrouve à bord du {{navire|Diadème|1756}}.

À la [[Traité de Paris (1763)|paix de Paris]] en 1763 La Motte-Picquet participe à des campagnes menées par les escadres des amiraux [[Louis Guillouet d'Orvilliers|d'Orvilliers]] et [[Louis Charles du Chaffault de Besné|Duchaffaut]]. En {{date-|septembre 1763}}, il commande ''La Malicieuse'', une frégate de {{nobr|32 canons}} avec laquelle il fait une campagne de six mois au Canada<ref name="Hennequin363"/>. Il prend part ensuite à plusieurs expéditions contre les [[corsaire]]s de [[Salé]] et se fait remarquer en escadre d'évolution commandée par le comte d'Orvilliers, en 1772, pour ses qualités manœuvrières au commandement du ''Cerf Volant''<ref name="Taillemite2002">{{Harvsp|Taillemite|2002|p=296-297}}.</ref>. En 1776, il reçoit le commandement du vaisseau de 64 canons<ref>Roche, vol. 1, p. 419</ref> ''Le Solitaire'', dans l'escadre de ce dernier, ayant à son bord le [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]], [[Louis Philippe d'Orléans (1747-1793)]].

=== Guerre d'indépendance des États-Unis ===

En 1775, il est appelé par le [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies#Secrétariat d'État de la Marine sous l'Ancien régime (après 1669)|secrétaire d'État à la Marine]], [[Antoine de Sartine|de Sartine]] pour aider à réorganiser la marine française<ref name="Levot128"/>. La même année, le roi lui accorde une pension de {{unité|800|livres}}.

Lors de la [[guerre d'indépendance américaine]], il sert sous les ordres du [[vice-amiral (France)|vice-amiral]] [[Charles Henri d'Estaing|d'Estaing]].
[[Fichier:Combat d'Ouessant juillet 1778 par Theodore Gudin.jpg|thumb|[[Bataille d'Ouessant (1778)|Bataille d'Ouessant]], par [[Théodore Gudin]]]]
Il passe, en 1777 au commandement du ''Robuste'', [[vaisseau de 74 canons]], sur lequel il reçoit à [[Brest]] l'[[Joseph II du Saint-Empire|empereur Joseph]] du [[Saint-Empire]]<ref group="Note">Pour des raisons de sécurité, ce dernier voyage sous le nom de ''Comte de Falkenstein'' {{harv|Levot|1857|p=128}}).</ref>, qui se souvenant de lui avec intérêt, lui écrira, pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, pour le féliciter de ses succès<ref name="Hennequin363"/>. {{référence nécessaire|Dans cette même campagne, un vaisseau anglais vint le héler pendant la nuit, d'une manière qui lui parut inconvenante. La Motte-Picquet, accoutumé à braver des forces supérieures, et peu disposé à supporter les insultes, le joignit au jour, et le força de lui envoyer à bord un officier pour lui faire des excuses.}}

Le {{date-|6 février 1778}}, la France reconnaît l'indépendance des États-Unis, et le {{date-|14 février}} La Motte-Picquet rend son salut à [[John Paul Jones (marin)|John Paul Jones]] en faisant tirer une salve de 9 coups de canon. C’est là le premier salut au drapeau américain donné par un navire étranger. La Motte-Picquet était au large de Quiberon pour accompagner un convoi vers les États-Unis, ce qu'il fera sur 900 km. Était également là le ''Lion'', un corsaire armé par [[Jean Peltier Dudoyer]] pour le compte des Américains, bateau qui est rebaptisé le ''Dean'' et dont le commandement est aussitôt confié à Nicholson. Promu [[chef d'escadre]] le {{date-|22 mai 1778}}, il prend rang le {{date-|1 juin}}. Il est chargé, avec sept vaisseaux et trois frégates, de conduire au-delà du [[Cap Finisterre]] un convoi américain, il remplit avec succès sa mission, sans avoir été attaqué par les Anglais. La même année, il participe à la [[bataille d'Ouessant (1778)|bataille d'Ouessant]], le {{date-|27 juillet}}, comme commandant du {{navire|Saint-Esprit|1765}}, dans l'arrière garde de la flotte placée sous les ordres du [[Louis Guillouet d'Orvilliers|comte d'Orvilliers]]. Rentré à Brest, il mène — en compagnie de deux vaisseaux de lignes et de plusieurs bâtiments légers — une croisière d'un mois dans les eaux anglaises, capturant treize navires ennemis<ref name="Hennequin364">{{Harvsp|Hennequin|1836|p=364}}</ref>. Au mois d'{{date-|avril 1779}}, il prend la mer avec {{navire|L'Annibal|1779}}, un [[vaisseau de 74 canons]], quatre autres vaisseaux et quelques frégates, et escorte jusqu'à la [[Martinique]] un convoi de quatre-vingts navires; aussitôt après il rejoint le [[vice-amiral (France)|vice-amiral]] [[Charles Henri d'Estaing|d'Estaing]], et prend part à la [[Bataille de la Grenade|prise de la Grenade]], le {{date|4|juillet|1779}}<ref name="Levot128"/>{{,}}<ref name="Hennequin364"/>. ''L'Annibal'', est très endommagé. {{référence nécessaire|Il conseille en vain à [[Charles Henri d'Estaing|d'Estaing]] de se lancer la poursuite de l'escadre anglaise}}.

==== Combat de la Martinique, 18 décembre 1779 ====
[[Fichier:Combat naval de la Martinique.jpg|thumb|Au [[Combat de la Martinique (1779)|combat de la Martinique]], le 18 décembre 1779, La Motte-Picquet repousse une forte escadre anglaise avec trois vaisseaux<ref group="Note">Exposée au jardin botanique de Brest en l'[[An X]]. Monsieur de Trégomain, [[lieutenant de vaisseau]] et petit-neveu de La Motte-Picquet, le demande, le 17 vendémiaire, au [[premier consul]], qui lui fait répondre, le 5 brumaire, par le [[Pierre-Alexandre-Laurent Forfait|ministre Forfait]], qu'il regrettait de ne pouvoir accéder à cette demande. « Le tableau que vous réclamez, dit le ministre, en restant exposé, dans un établissement public, aux regards de tous les marins, servira à exciter leur émulation et à enflammer leur courage; il ne saurait recevoir une destination plus utile. »</ref>.]]

Après s'être concerté avec le [[Abraham Lincoln|général Lincoln]], le comte d'Estaing charge La Motte-Picquet d'effectuer, à la fin du mois d'{{date-|août 1779}}, avec une escadre de sept vaisseaux, le débarquement des troupes<ref group="Note">Un contingent fort de {{unité|3500|hommes}}</ref> destinées faire le [[siège de Savannah]] ([[Géorgie (États-Unis)|Géorgie]]). Le siège ayant échoué, il fait voile avec trois vaisseaux pour la [[Martinique]]. Il y était occupé à réparer ses bâtiments qui avaient beaucoup souffert dans l'expédition de Savannah, lorsque, le {{date-|18 décembre 1779}}, des signaux de la côte lui annoncent qu'un convoi de vingt-six navires français, escorté par une frégate, était poursuivi par une flotte anglaise de treize vaisseaux et une frégate, commandée par l'amiral [[Hyde Parker (5e baronnet)|Hyde Parker]], dans le [[canal de Sainte-Lucie]]<ref name="Levot129">{{harvsp|Levot|1857|p=129}}</ref>. L'officier que La Motte avait envoyé pour en informer le [[François Claude de Bouillé|marquis de Bouillé]], [[gouverneur de la Martinique]], n'a pas le temps de revenir que La Motte-Picquet avait déjà fait hisser les voiles de ''L'Annibal''. Il se porte seul à la rencontre des Anglais, et attaque la tête de l'escadre ennemie. Après avoir fait le plein de munitions, les ''Vengeur'' et ''Réfléchi'' viennent rejoindre {{navire|L'Annibal|1779}}, qui combattait depuis près de deux heures, contre le ''{{lien|HMS Conqueror (1773)|texte=HMS Conqueror}}'' et le ''{{lien|HMS Elizabeth (1769)|texte=HMS Elizabeth}}''. Pendant quatre heures, les trois vaisseaux français soutiennent le feu de dix vaisseaux anglais, dont sept tiraient quelquefois ensemble sur l{{'}}''Annibal''. La nuit venue met un terme aux combats, et l'amiral anglais envoie un signe de ralliement à ses vaisseaux ; La Motte-Picquet rentre au [[Fort-de-France|Fort-Royal]], avec la frégate et la plus grande partie du convoi.

Sur les 26 navires marchands, quatre sont brûlés et neuf seront pris par les Anglais. Néanmoins, une grande partie de la cargaison est conservée et Lamotte rentre avec tous ses vaisseaux dans [[Fort-de-France|Fort-Royal]]. Les Anglais doivent déplorer la perte du capitaine du HMS ''Conqueror'', de cinq officiers et environ deux cents hommes. Impressionné<ref group="Note">Hyde Parker dit : « Une seule manœuvre pouvait sauver La Motte-Picquet, et La Motte-Picquet était le seul qui pût la trouver. » {{harvsp|Chaudon|1822|p=22}}</ref>, l'amiral Hyde Parker envoie un message de félicitations à La Motte-Picquet pour cette action.

{{Citation bloc|La conduite de Votre Excellence dans l'affaire du 18 de ce mois justifie pleinement la réputation dont vous jouissez parmi nous, et je vous assure que je n'ai pas été témoin sans envie de l’habileté que vous avez montré à cette occasion. Notre inimitié est passagère, et dépens de nos maîtres [rois], mais votre mérite a gravé sur mon cœur la plus grande admiration à votre égard. Je prendrai toujours le plus grand soin pour que vos parlementaires et vos prisonniers soient bien traités, et je saisirai avec plaisir toutes les occasions qui pourront se présenter pour vous donner des preuves de la considération et de l’estime avec lesquels je suis de Votre Excellence<ref group="Note">Lettre du {{date-|28 décembre 1779}}. Elle est citée partiellement par {{harvsp|Le Moing|2011|p=328}}. L’extrait plus long cité ici est donné par {{harvsp|Chevalier|1877|p=156}}.</ref>.}}

Dans le récit qu'il fait du combat, La Motte-Picquet rend hommage à ses équipages<ref group="Note">« ce sont des héros sans chemises, bas ni souliers, nus enfin et parés de leur seul courage. » {{harv|La Monneraye|Bonnichon|1998|p=144}}</ref>, et insiste pour qu'ils aient une part des prises effectuées.

==== Campagnes aux Antilles (1780) ====
Au mois de {{date-|janvier 1780}}, La Motte-Picquet reprend la mer avec six vaisseaux et six frégates, pour croiser dans les îles anglaises des Antilles. Il rentre au bout d'un mois, ramenant plusieurs prises, et après avoir été chassé plusieurs fois par quinze vaisseaux de ligne anglais<ref name="Hennequin366">{{harvsp|Hennequin|1836|p=366}}.</ref>.

Au mois de mars de la même année, il sort à nouveau de la Martinique avec quatre vaisseaux, pour escorter jusqu'à [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] un convoi de quatre-vingts navires marchands<ref name="Hennequin366"/>. Le [[20 mars]], soit sept jours après son départ, il rencontre trois vaisseaux anglais aux ordres du [[Charles Cornwallis|commodore Cornwallis]] dont il ordonne la chasse. Comme l'année précédente, il engage le combat seul avec son vaisseau, combat les Anglais pendant plusieurs heures, avant d'être rejoint par son escadre. Le combat se poursuit toute la nuit mais, atteint par un [[Mousquet|biscaïen]] dans la poitrine, il reste quelques heures sans connaissance. Le lendemain, un calme plat empêche les deux escadres de manœuvrer. Le vent étant revenu vers le soir, la chasse est de nouveau ordonnée mais trois autres vaisseaux anglais et plusieurs frégates viennent en renfort. La Motte-Picquet prend la fuite devant ces nouveaux adversaires; endommagés, les trois vaisseaux du premier engagement ne le suivent pas. Il rentre Saint-Domingue, où le convoi l'a précédé.

==== Retour en Europe ====
[[Fichier:Escadre de Richard Howe en vue de Gibraltar 1782.jpg|thumb|La [[Bataille du cap Spartel (1782)|bataille du cap Spartel]], en 1782, est le dernier grand engagement auquel participe La Motte-Picquet.]]
Après cette expédition, La Motte-Picquet part rejoindre l'armée combinée de [[Cadix]], commandée par le [[Luc Urbain du Bouëxic de Guichen|comte de Guichen]], et revint presque aussitôt en Europe avec d'Estaing. Il profite de son retour à [[Brest]] en 1781 pour faire l'acquisition d'un des plus beaux [[hôtel particulier|hôtels particuliers]] de la ville<ref group="Note">Situé avenue de l'Amiral Réveillère, il est racheté en 1900 par les [[Groupe Caisse d'épargne|Caisses d'épargne]], son actuel propriétaire.</ref>.

Le {{date-|25 avril 1781}}, La Motte-Picquet appareille de Brest à bord de ''[[Invincible (1780)|L'Invincible]]'' avec six vaisseaux et deux frégates, pour aller croiser sur les côtes d'Angleterre. Le {{date-|2 mai}}, il rencontre un convoi de trente navires marchands, chargé du butin pris par les Anglais à [[Saint-Eustache (Antilles)|Saint-Eustache]], et escorté par quatre vaisseaux sous les ordres de l'[[George Brydges Rodney|amiral Rodney]] et du [[William Hotham|commodore Hotham]], qui se sauvent en apercevant l'escadre française. Elle capture vingt-deux bâtiments et les amène à Brest. Vendus en masse à des négociants de [[Bordeaux]], ils rapportent environ huit millions de livres<ref group="Note">L{{'}}''Annual register'' pour l'année 1782 ({{p.|105}}), porte à {{unité|600000}} ou {{unité|700000|livres sterling}} la perte supportée par la compagnie d'assurance de Londres.</ref>{{,}}<ref name="Hennequin368">{{harvsp|Hennequin|1836|p=368}}.</ref>. {{référence nécessaire|[[Louis XVI]] lui accorde une pension de {{unité|3000|livres}} sur le Trésor royal.}}

Le {{date-|30 mai 1781}}, il écrit au Ministre de la Marine :
{{Citation bloc|Je ne puis vous depeindre l'allégresse que vous avez repandue en ce port en annonçant la vente des prises que j'y ai conduites. Un chacun bénit le nom du Roy et de son ministre, je partage moi môme l'enthousiasme : tout le monde veut venir sur ''le Terrible'' ; si je sortois en ce moment, je pourrois faire des miracles<ref>''Bulletin de la Société de l'histoire de France'', J. Renouard, 1854, {{p.|24}}</ref>.}}

Depuis cette époque jusqu'à la paix, La Motte-Picquet commande une escadre de douze vaisseaux, dans la flotte combinée, soit en croisière sur les côtes d'Angleterre, soit au [[Siège de Gibraltar (1779-1783)|siège de Gibraltar]]. Il est promu au grade de [[Lieutenant-général des armées|lieutenant général des armées navales]] en {{date||janvier|1782}}.

Le {{date-|20 octobre 1782}}, il commande les quinze vaisseaux français de la flotte franco-espagnole, sous les ordres du comte de Guichen et de [[Don (titre)|Don]] [[Luis de Córdova y Córdova|Luis de Córdova]], et participe au [[Bataille du cap Spartel (1782)|combat du cap Spartel]], au large du [[Maroc]]. Commandant L'{{navire|Invincible|1780}}, il attaqua le premier la flotte anglaise de l'[[Richard Howe|amiral Howe]]. Le combat indécis dure jusqu'à la nuit ; les Anglais se retirent, mais maintiennent les routes maritimes qui approvisionnent Gibraltar. Au mois d'{{date-|avril 1783}}, il ramène son escadre à Brest, où il désarme.

La Motte-Picquet avait été décoré du cordon rouge de Commandeur<ref group="Note">Les Commandeurs et les Grand'croix de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]] portaient, en écharpe de l'épaule droite au côté gauche, leur croix suspendue au bas d’un cordon rouge feu de {{unité|11|cm}} de largeur.</ref> de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]], en 1780, à l'occasion de son combat du [[Fort-de-France|Fort-Royal]], et [[lieutenant général|lieutenant général des armées navales]] en {{date-|janvier 1782}} ; il est nommé [[grand'croix]] en 1784. Il reçoit une pension de {{unité|4000|livres}} sur le budget de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]], par brevet du {{date-|20 août 1784}}<ref>''État Nominatif Des Pensions, Traitemens Conservés, Dons, Gratifications : Qui se payent sur d'autres Caisses que celle du Trésor Royal'', vol. 1, 1790, {{p.|109}}, {{lire en ligne|url={{Google Livres|QsdBAAAAcAAJ|page=109}} }}</ref> ; et, en 1787, une pension de {{unité|1000|livres}} sur le budget des [[Hôtel des Invalides|Invalides]].

=== Décès ===
Après cinquante ans de carrière militaire, la fatigue et les violentes attaques de [[Goutte (maladie)|goutte]] précipitent sa mort, le {{date-|11 juin 1791}} à [[Brest]], à l'âge de {{nobr|70 ans}}.

Il est inhumé dans le cimetière de la ville.

== Jugement par ses biographes ==
[[Fichier:Lamotte-Picquet mg 6970.jpg|thumb|upright|Buste de La Motte-Picquet]]
Les biographes français du {{s-|XIX|e}} s'accordent pour dire que La Motte-Picquet possédait des qualités de marin et de commandant hors du commun, faisant de lui l'un des meilleurs officiers de marine français de son temps.

Pour [[Louis-Mayeul Chaudon]] ([[1822]]) :
{{Citation bloc|Ferme dans le commandement, mais bien moins jaloux de sa gloire que du bien de son pays, La Motte-Picquet s'empressait toujours de céder à celui qui lui faisait voir que l'on pouvait faite mieux que ce qu'il avait ordonné ; et sa vie est pleine de traits qui ne font pas moins d’honneur à son caractère qu'à sa bravoure.

La Motte était très-petit, très maigre et fort laid: en revanche il avait beaucoup d'esprit, et ses yeux étaient pleins de feu. Il avait un grand sang-froid dans l'action, son activité était extraordinaire, et son audace était peu commune<ref name="Chaudon22">{{harvsp|Chaudon|1822|p=22}}</ref>.}}

Le [[biographe]] du {{s-|XIX|e}}, Amédée Gréhan abonde dans le même sens :
{{Citation bloc|La Motte était très-petit, très-maigre et assez laid : en revanche il avait beaucoup d'esprit, et ses yeux étaient pleins de feu ; il était en effet d'une vivacité extrême, et qui dégénérait souvent en emportement. Mais des marins qui ont constamment servi à côté de lui pendant la guerre d'Amérique attestent qu'il conservait dans l'action un sang-froid imperturbable. Au reste, sa colère durait peu, surtout quand il avait tort, parce qu'il était naturellement très-bon, juste et d'une loyauté rare.

Cet homme si intrépide ne croyait pas à la lâcheté. Ces qualités peuvent donner la mesure de la confiance et de l'attachement qu'il inspirait à tous ceux qui servaient sous ordres. On peut affirmer que peu de marins français ont autant fait pour l'honneur de leur pavillon et pour l'intérêt du commerce que La Motte, pendant quarante-six ans de service, et dans vingt-huit campagnes, […]<ref>{{harvsp|Gréhan|1837|p=93-94}}</ref>.}}

[[Louis-Mayeul Chaudon|Chaudon]] n'hésite pas à le comparer avec les plus grands officiers de marine français :
{{Citation bloc|Il […] fut le digne émule des braves commandants à qui la France avait confié l'honneur de son pavillon. Il fit la guerre d'Amérique avec d'Estaing, Suffren, Rouillé, Tomay, Guichen et quelques autres dont l'histoire a consacré les noms<ref name="Chaudon22"/>. }}

Pour [[Antoine-Vincent Arnault]], auteur des ''Éphémérides'',
{{Citation bloc|La marine française n'a pas compté d'officiers plus intrépides ni plus habiles que le comte de Lamotte-Picquet. […] Les deux mondes furent témoins de ses exploits. Dans ses luttes fréquentes et obstinées avec la marine anglaise, il remporta des avantages dont quelquefois ses ennemis même l'envoyèrent féliciter. […] Pendant la guerre d'Amérique, il fut toujours en mer, toujours les armes à la main : la paix seule mit un terme à ses fatigues.

Très-petit, très-maigre et très-laid, il avait en revanche beaucoup d'esprit. Son extrême vivacité dégénérait souvent en accès de colère, qui duraient peu d'ailleurs, dans les circonstances graves, son sang froid ne se démentit jamais. On dit que cet homme si brave ne croyait pas à la lâcheté, genre d'incrédulité qui n'honorait pas moins ses soldats que lui-même. }}

L'éloge suivant est écrit en son honneur, ''Des homonymes français'', [[1817]], {{p.|437}}</ref> :

{| class="wikitable centre"
|-
|
''Marin dès sa première aurore,'' <br>
''Guerrier cher même à ses rivaux,'' <br>
''La France sait ce que tu vaux,'' <br>
''Et l'Angleterre mieux encore.'' <br>
|}

== Honneurs et postérité ==
[[Fichier:Motte-Picquet-Profil.jpg|thumb|La frégate ''La Motte-Picquet'' de retour de la [[Opération Héraclès|mission Héraclès]] ({{1er}} juillet 2002)]]
La Motte-Picquet a donné son nom à :
* une [[avenue]] [[paris]]ienne, l'[[avenue de La Motte-Picquet]] ;
* une rue [[Rennes|rennaise]], la rue de la Motte-Picquet ;
* une rue à Brest, la rue Lamotte Picquet;
* à une [[station de métro]] de [[Paris]], [[La Motte-Picquet - Grenelle (métro de Paris)|La Motte-Picquet - Grenelle]] (lignes [[Ligne 6 du métro de Paris|6]], [[Ligne 8 du métro de Paris|8]] et [[Ligne 10 du métro de Paris|10]]) ;

Ainsi qu'à quatre [[Navire de guerre|navires]] de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] :
* Un [[aviso]] de {{2e|classe}} à hélice. Lancé à [[Cherbourg]] en [[1859]] et désarmé en [[1880]].
* Un transport côtier de type ''Hamelin'', ''Forfait'' et ''Coëtlogon'', lancé le {{date-|26 septembre 1919}}, désarmé en [[1937]]
* Le [[croiseur]] {{navire|Lamotte-Picquet|croiseur}}, navire amiral lors de la [[bataille de Koh Chang]], {{référence nécessaire|seule victoire navale française des deux guerres mondiales}}
* La [[Frégate (navire)|frégate]] {{navire|La Motte-Picquet|frégate}}, toujours en service en 2012.

En {{date-|juillet 1931}}, des marins brestois décident d'apposer une plaque commémorative sur son ancien hôtel particulier. Conçue par [[André Maurice]], architecte de l'[[École navale]], elle est inaugurée par le [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|ministre de la Marine militaire]] [[Charles Dumont (homme politique)|Charles Dumont]], le {{date-|11 novembre 1932}}.

== Sources et bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis Édouard|nom1=Chevalier|titre=Histoire de la marine française pendant la guerre de l'indépendance américaine, précédée d'une étude sur la marine militaire de la France et sur ses institutions depuis le commencement du {{s-|XVII|e}} jusqu'à l'année 1877|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1877|lire en ligne=https://archive.org/details/histoiredelamar00chevgoog}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Amédée|nom1=Gréhan|titre=La France maritime|tome=3|lieu=Paris|éditeur=chez Postel|année=1837|lire en ligne={{Google Livres|u5FBAAAAcAAJ}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Vergé-Franceschi|lien auteur1=Michel Vergé-Franceschi|directeur1=oui|titre=Dictionnaire d'Histoire maritime|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2002|pages totales=1508|isbn=2-221-08751-8}}
* {{Histoire de la marine française}}
* [[Étienne Taillemite]] et M. Dupont, ''Les Guerres navales françaises du Moyen Âge à la guerre du Golfe'', collection Kronos, 1996.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Taillemite|lien auteur1=Étienne Taillemite|titre=Dictionnaire des marins français|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Tallandier]]|année=2002|mois=mai|année première édition=1982|pages totales=573|passage=296-297|isbn=2-84734-008-4}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-Bruno-Jean de|nom1=La Monneraye|lien auteur1=Pierre Bruno Jean de La Monneraye|prénom2=Philippe|nom2=Bonnichon|titre=Souvenirs de 1760 à 1791|éditeur=[[Librairie Droz]]|année=1998|pages totales=505|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1kxp22HbPd0C}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Guy|nom1=Le Moing|titre=Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire|lieu=Rennes|éditeur=Marines Éditions|année=2011|mois=mai|pages totales=620|isbn=978-2-35743-077-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Prosper|nom1=Levot|lien auteur1=Prosper Levot|titre=Les gloires maritimes de la France|sous-titre=notices biographiques sur les plus célèbres marins|lieu=Paris|éditeur=Arthus Bertrand, éditeurs|année=1866|pages totales=562|passage=280-283|lire en ligne={{Google Livres|08O_XGLO43QC}}|id=Levot1866}}
* {{Ouvrage|prénom1=Louis-Mayeul|nom1=Chaudon|lien auteur1=Louis-Mayeul Chaudon|titre=Dictionnaire historique, critique et bibliographique, contenant les vies des hommes illustres, célèbres ou fameux, de tous les pays et de tous les siècles, suivi d'un dictionnaire abrégé des mythologies, et d'un tableau chronologique des événements les plus remarquables qui ont eu lieu depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours|volume=20|lieu=Paris|éditeur=Ménard et Desenne|année=1822|lire en ligne={{Google Livres|7oBBAAAAcAAJ}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine-Vincent|nom1=Arnault|lien auteur1=Antoine-Vincent Arnault|titre=Éphémérides universelles, ou, Tableau religieux,politique, littéraire, scientifique et anecdotique, présentant un extrait des annales de toutes les nations et de tous les siècles|éditeur=|année=1834|passage=218|lire en ligne={{Google Livres|4DYTAAAAQAAJ}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Prosper|nom1=Levot|titre=Biographie bretonne|volume=2|lieu=Vannes|éditeur=Cauderan|année=1857|pages totales=989|passage=127 et suiv.|lire en ligne={{Google Livres|ds2PLRKOTJoC}}|id=Levot1857}}
* Tugdual de Langlais, ''Jean Peltier Dudoyer, l'armateur préféré de Beaumarchais, de Nantes à l'Isle de France'', Éd. Coiffard, 2015, 340 p. {{ISBN|9782919339280}}. Ce livre a une reproduction de l'accord entre Jonathan Williams et le commandant du ''Lion'', futur ''Dean''. AD 44, C art 1030.
*{{Ouvrage|prénom1=Joseph|nom1=Hennequin|lien auteur1=Joseph Hennequin|titre=Biographie maritime|sous-titre=ou, Notices historiques sur la vie et les campagnes des marins célèbres français et étrangers|volume=2|éditeur=Regnault|année=1836|passage=361 et suiv.|lire en ligne={{Google Livres|YbdCAAAAYAAJ}}}}