Bannière liberation Rennes 2.jpg

A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.

« Bertrand d'Argentré » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
 
Ligne 7 : Ligne 7 :
===Juriste avant d'être historien===
===Juriste avant d'être historien===


Bertrand d'Argentré devient le sénéchal de Vitré en 1541, puis celui de Rennes en 1547 à la suite de son père, avant de devenir président présidial de Rennes. Il défend avec acharnement les prérogatives du présidial, et entre régulièrement en conflit de compétences avec la sénéchaussée et surtout avec le Parlement à qui il reproche sa composition pour moitié de membres non issus de la Bretagne, et son ignorance des coutumes du pays. En début 1575 le Parlement le réprimande pour ses railleries à son encontre et envers les conseillers du présidial.
Bertrand d'Argentré devient le sénéchal de Vitré en 1541, puis celui de Rennes en 1547 à la suite de son père, avant de devenir président présidial de Rennes. C'est un esprit indépendant. <ref> [[Juillet 1560 : pluie et protestants boucs émissaires]] </ref>  Il défend avec acharnement les prérogatives du présidial, et entre régulièrement en conflit de compétences avec la sénéchaussée et surtout avec le Parlement à qui il reproche sa composition pour moitié de membres non issus de la Bretagne, et son ignorance des coutumes du pays. En début 1575 le Parlement le réprimande pour ses railleries à son encontre et envers les conseillers du présidial.


En 1576 et 1584, il publie, en latin et en français, ses ''Commentaires sur la Coutume de Bretagne''. Doté d’une forte personnalité, il déclina les honneurs qui lui auraient fait délaisser la Bretagne.
En 1576 et 1584, il publie, en latin et en français, ses ''Commentaires sur la Coutume de Bretagne''. Doté d’une forte personnalité, il déclina les honneurs qui lui auraient fait délaisser la Bretagne.
Ligne 19 : Ligne 19 :
A la demande des États de Bretagne qui protestent contre de nouveaux impôts, il rédige en français, subventionné par eux, une ''Histoire de Bretaigne'' de 1580 à 1582, pour l'impression de laquelle il devait recevoir 6000 livres qui ne fut remises qu'à son fils. L’ouvrage s'inscrit dans la lignée des chroniqueurs bretons médiévaux [[Pierre Le Baud]] et [[Alain Bouchart]] mais réfute leur mythe des origines romaines ou troyennes car d'Argentré va à de nombreuses sources, répudiant les fables. Il a associé dans une même démarche la défense du particularisme breton aux règles méthodologiques de la recherche<ref>''Bertrand d'Argentré, un historien breton entre rupture et tradition'', par Dominique Philippe. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine; t. C - 1997</ref> est saisi sur ordre d’[[Henri III]], pour « faits contre la dignité de nos rois, du royaume et du nom françois », sort enfin en 1588 en version expurgée des relations entre la Bretagne et la France ce qui n'empêchera pas la vente clandestine du texte de 1582. En 1618 sortit une nouvelle édition examinée l'année précédente par une commission des états composée de représentant des trois ordres, la permission d'imprimer ayant ensuite été délivrée par le garde des sceaux.  <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.507. Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>
A la demande des États de Bretagne qui protestent contre de nouveaux impôts, il rédige en français, subventionné par eux, une ''Histoire de Bretaigne'' de 1580 à 1582, pour l'impression de laquelle il devait recevoir 6000 livres qui ne fut remises qu'à son fils. L’ouvrage s'inscrit dans la lignée des chroniqueurs bretons médiévaux [[Pierre Le Baud]] et [[Alain Bouchart]] mais réfute leur mythe des origines romaines ou troyennes car d'Argentré va à de nombreuses sources, répudiant les fables. Il a associé dans une même démarche la défense du particularisme breton aux règles méthodologiques de la recherche<ref>''Bertrand d'Argentré, un historien breton entre rupture et tradition'', par Dominique Philippe. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine; t. C - 1997</ref> est saisi sur ordre d’[[Henri III]], pour « faits contre la dignité de nos rois, du royaume et du nom françois », sort enfin en 1588 en version expurgée des relations entre la Bretagne et la France ce qui n'empêchera pas la vente clandestine du texte de 1582. En 1618 sortit une nouvelle édition examinée l'année précédente par une commission des états composée de représentant des trois ordres, la permission d'imprimer ayant ensuite été délivrée par le garde des sceaux.  <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.507. Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>


Pendant la guerre de la Ligue, en 1589, à 69 ans, il s’engagea du côté du duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, qui s’opposait au roi<ref>[[Juillet 1560 : pluie et protestants boucs émissaires]]</ref>, et était susceptible de rétablir la principauté bretonne, en tant qu’époux de l’héritière des Penthièvre, qui pourrait donc revendiquer la couronne de Bretagne. Il meurt l'année suivante après avoir fait amende honorable au nouveau roi, [[Henri IV]].
Pendant la guerre de la Ligue, en 1589, à 69 ans, il s’engagea du côté du duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, qui s’opposait au roi et était susceptible de rétablir la principauté bretonne, en tant qu’époux de l’héritière des Penthièvre, qui pourrait donc revendiquer la couronne de Bretagne. Il meurt l'année suivante après avoir fait amende honorable au nouveau roi, [[Henri IV]].


Son corps est inhumé dans l'église du [[couvent des Cordeliers]] et, lors de sa destruction en 1821 en vue de percer la future [[rue Victor Hugo]], sa tombe est déplacée à l'[[église Saint-Germain]]. La statue de Bertrand d'Argentré était une des quatre qui ornèrent la façade du [[Parlement de Bretagne]] jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier.
Son corps est inhumé dans l'église du [[couvent des Cordeliers]] et, lors de sa destruction en 1821 en vue de percer la future [[rue Victor Hugo]], sa tombe est déplacée à l'[[église Saint-Germain]]. La statue de Bertrand d'Argentré était une des quatre qui ornèrent la façade du [[Parlement de Bretagne]] jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier.
24 720

modifications

Menu de navigation