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Le nom des portes vient de la localité de [[Mordelles]]. Les bâtiments actuels sont du 15e siècle. Les futurs ducs de Bretagne - ou duchesse : [[Anne de Bretagne]] - venaient y prêter serment avant d'entrer en leur capitale. Jusqu'au 16e siècle le capitaine ou gouverneur y demeurait. | Le nom des portes vient de la localité de [[Mordelles]]. Les bâtiments actuels sont du 15e siècle. Les futurs ducs de Bretagne - ou duchesse : [[Anne de Bretagne]] - venaient y prêter serment avant d'entrer en leur capitale. Jusqu'au 16e siècle le capitaine ou gouverneur y demeurait. | ||
Les Portes mordelaises (ou [[Porte mordelaise]]) sont composées d'un châtelet à deux tours, couronné de mâchicoulis. Une porte piétonne ou poterne et une porte charretière donnent accès à la cité. Elles étaient fermées par un pont-levis à potence et contrepoids ouvrant sur le passage voûté qui était fermé par une herse. Les tours étaient précédées d'une barbacane. On dit "les portes " car il y en avait une seconde, à l’intersection avec la [[rue des Portes Mordelaises]], sur le tracé de la barbacane ou boulevard d’artillerie, ouvrage avancé placé face à l’entrée pour en défendre l’accès. | Les Portes mordelaises (ou [[Porte mordelaise]]) sont composées d'un châtelet à deux tours, couronné de mâchicoulis. Une porte piétonne ou poterne et une porte charretière donnent accès à la cité. Elles étaient fermées par un pont-levis à potence et contrepoids ouvrant sur le passage voûté qui était fermé par une herse. Les tours étaient précédées d'une barbacane. On dit "les portes" car il y en avait une seconde, à l’intersection avec la [[rue des Portes Mordelaises]], sur le tracé de la barbacane ou boulevard d’artillerie, ouvrage avancé placé face à l’entrée pour en défendre l’accès. | ||
Au fil des siècles, des constructions parasites furent édifiées aux abords et sur les ouvrages de défense. Une campagne de rénovation et de mise en valeur, qui visait à éliminer ces constructions, | Au fil des siècles, des constructions parasites furent édifiées aux abords et sur les ouvrages de défense. Une campagne de rénovation et de mise en valeur, qui visait à éliminer ces constructions, a été menée par la Ville. La démolition de deux bâtiments importants aux n° 10 et 18 de cette même rue, a permis de libérer la perspective depuis le pont-levis de la porte Mordelaise jusqu'à la [[Tour Duchesne]]. | ||
Les Portes ont recouvré, en mars 2022, leur fière allure (avec deux | Les Portes ont recouvré, en mars 2022, leur fière allure (avec deux pierres sur trois remplacées). L'arrière de la [[rue Nantaise]] a progressivement été acquis par la ville de Rennes pour réaliser cet aménagement d'ampleur. | ||
== 1357, aux Portes mordelaises, une truie et une idée rapportent gros de lard aux Rennais == | == 1357, aux Portes mordelaises, une truie et une idée rapportent gros de lard aux Rennais == | ||
Depuis octobre 1356, les Rennais sont enfermés dans leur étroite enceinte, assiégés par les troupes du frère du roi d'Angleterre, le duc de Lancastre qui a préféré que la ville se rende affamée, plutôt que de tenter des assauts. Les estomacs des pauvres Rennais crient famine de plus en plus fort à mesure que les vivres rationnés s'amenuisent. Et ces cochons d'Anglais ne trouvent rien de moins drôle que de laisser des centaines et des centaines de cochons, leur futur bacon sur pattes, ici, au bas des Portes mordelaises, sur les terrains du pré Raoul, sous les yeux des habitants. | Depuis octobre 1356, les Rennais sont enfermés dans leur étroite enceinte, assiégés par les troupes du frère du roi d'Angleterre, le duc de Lancastre qui a préféré que la ville se rende affamée, plutôt que de tenter des assauts. Les estomacs des pauvres Rennais crient famine de plus en plus fort à mesure que les vivres rationnés s'amenuisent. Et ces cochons d'Anglais ne trouvent rien de moins drôle que de laisser des centaines et des centaines de cochons, leur futur bacon sur pattes, ici, au bas des Portes mordelaises, sur les terrains du pré Raoul, sous les yeux des habitants. | ||
La défense de la cité est assumée par "''Tors Boiteux''", sobriquet de '''Guillaume de Penhoët'''<ref>[http://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Guillaume+II+de+Penho%EBt Biographie de Guillaume de Penhoët]</ref>, qui a une idée géniale ou, du moins, la met en œuvre : suspendre à une poterne une truie ayant survécu à la consommation des assiégés | La défense de la cité est assumée par "''Tors Boiteux''", sobriquet de '''Guillaume de Penhoët'''<ref>[http://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Guillaume+II+de+Penho%EBt Biographie de Guillaume de Penhoët]</ref>, qui a une idée géniale ou, du moins, la met en œuvre : suspendre à une poterne une truie ayant survécu à la consommation des assiégés<ref>[[Rue de Rival]]</ref>. Ses cris perçants ne manquèrent pas d'attirer les hordes de cochons que l'on fît pénétrer dans la ville avant que les Anglais eussent réagi. Et les Rennais, hilares sur les remparts de s'esbaudir : "Eh, l'Anglois ! Gages tu nous dois ! Dame, sommes-nous point tes porchers à c't'heure !". Et soldats et population de narguer l'adversaire : | ||
{{citation|texte=Au lard, au lard, au lard à vendre ! | {{citation|texte=Au lard, au lard, au lard à vendre ! |
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