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[[Fichier:Humour.png|150px[left|thumb|Le vin rationné : l'humour quand même (''Ouest-Eclair'' 31 mai 1941)]]
[[Fichier:Humour.png|150px[left|thumb|Le vin rationné : l'humour quand même (''Ouest-Eclair'' 31 mai 1941)]]
La comparaison des montants de dépenses d’une famille rennaise relativement aisée et à composition constante de cinq personnes (trois adultes, trois enfants), sur la moyenne des mois de février et mars, donne une dépense de lait de 1941 à 1943 en hausse de 80%. De 1940 à 1943, la dépense de pain n’augmente que de 2%, mais celle de boucherie est multipliée par 3,22 et la dépense d’œufs par 3,40, sans que l’on puisse définir s’il y a eu achats au « marché noir » ou restriction de certains achats en raison de la cherté<ref>Livre de comptes de Mme E. Maignen, à Rennes</ref>.
La comparaison des montants de dépenses d’une famille rennaise relativement aisée et à composition constante de cinq personnes (trois adultes, trois enfants), sur la moyenne des mois de février et mars, donne une dépense de lait de 1941 à 1943 en hausse de 80%. De 1940 à 1943, la dépense de pain n’augmente que de 2%, mais celle de boucherie est multipliée par 3,22 et la dépense d’œufs par 3,40, sans que l’on puisse définir s’il y a eu achats au « marché noir » ou restriction de certains achats en raison de la cherté<ref>Livre de comptes de Mme E. Maignen, à Rennes</ref>. Pour les citadins, la situation est plus
compliquée que pour les ruraux, surtout pour les plus pauvres qui manquent évidemment de
moyens et de relations. De juillet 1940 à juin 1944 le prix du beurre est multiplié par 8375 alors
qu’entre 1938 et 1944, les prix de gros sont multipliés par 2,5, les prix de détails par 4 et le
coût moyen de la vie par 3 <ref> ''La France de la IVème République'', Tome I, p. 37. Jean-Pierre RIOUX , Paris, Éditions du Seuil - 1980 </ref>
[[Fichier:Arr%C3%AAter_de_maigrir.png|250px|center|thumb|Pour combattre les effets du rationnement (''Ouest-Eclair'' du 5 janvier 1943)]]
[[Fichier:Arr%C3%AAter_de_maigrir.png|250px|center|thumb|Pour combattre les effets du rationnement (''Ouest-Eclair'' du 5 janvier 1943)]]
En Ille-et-Vilaine, les familles doivent en général se contenter, au maximum d’un repas de viande par semaine et encore certaines en sont totalement privées. Le 29 avril, le département n’ayant pas la viande aux quantités prévues par les cartes de rationnement, est imposée l’inscription du client chez le boucher « afin que chacun ait sa petite part ». Le 6 mai la préfecture annonce que la ration de viande par personne est limitée à 100 gr de veau par semaine au lieu des 60 gr quotidiens ! Le mécontentement de la population s’aggrave de jour en jour à Rennes. Même la galette de blé-noir, consommée par les classes pauvres, ne va plus pouvoir être fabriquée par suite du manque de sarrasin. Les pièces de 0,25 F. et 0,10 F. manquent et 30 trains de marchandises autres qu'alimentaires sont bloqués en gare de Rennes, les Allemands monopolisant le réseau<ref>Synthèse des préfets rapports du 15 au 25 avril 1941</ref>. Pour le mois de juillet 1941, les lecteurs du journal lisent attentivement les rations autorisées par denrée sur tickets et selon les catégories de consommateurs : rations hebdomadaire de 250 gr de viande (350 et 450 pour les travailleurs de force 1ère et 2nde catégories), 80 gr de fromage, rations mensuelles de 550 gr de matière grasse, de 500 gr de sucre (sauf enfant 1 kg), de 250 gr de pâtes, de 200 gr de riz (sauf enfant 300), de 125 à 250 gr de chocolat<ref>Ouest-Eclair du 25 juin 1941</ref>. [[Le Secours national]] aide les plus démunis. Les [[T.I.V.]] seront utilisés pour se ravitailler à la campagne, eux qui verront leur nombre de voyageurs passer de 595 000 en 1936 à 169 000 en 1943.
En Ille-et-Vilaine, les familles doivent en général se contenter, au maximum d’un repas de viande par semaine et encore certaines en sont totalement privées. Le 29 avril, le département n’ayant pas la viande aux quantités prévues par les cartes de rationnement, est imposée l’inscription du client chez le boucher « afin que chacun ait sa petite part ». Le 6 mai la préfecture annonce que la ration de viande par personne est limitée à 100 gr de veau par semaine au lieu des 60 gr quotidiens ! Le mécontentement de la population s’aggrave de jour en jour à Rennes. Même la galette de blé-noir, consommée par les classes pauvres, ne va plus pouvoir être fabriquée par suite du manque de sarrasin. Les pièces de 0,25 F. et 0,10 F. manquent et 30 trains de marchandises autres qu'alimentaires sont bloqués en gare de Rennes, les Allemands monopolisant le réseau<ref>Synthèse des préfets rapports du 15 au 25 avril 1941</ref>. Pour le mois de juillet 1941, les lecteurs du journal lisent attentivement les rations autorisées par denrée sur tickets et selon les catégories de consommateurs : rations hebdomadaire de 250 gr de viande (350 et 450 pour les travailleurs de force 1ère et 2nde catégories), 80 gr de fromage, rations mensuelles de 550 gr de matière grasse, de 500 gr de sucre (sauf enfant 1 kg), de 250 gr de pâtes, de 200 gr de riz (sauf enfant 300), de 125 à 250 gr de chocolat<ref>Ouest-Eclair du 25 juin 1941</ref>. [[Le Secours national]] aide les plus démunis. Les [[T.I.V.]] seront utilisés pour se ravitailler à la campagne, eux qui verront leur nombre de voyageurs passer de 595 000 en 1936 à 169 000 en 1943.
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