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Le 25 octobre, sur la lande de la "Courouse", le duc de Chaulnes et la duchesse, accompagnés de la noblesse transportée en 25 carrosses, avaient assisté à une démonstration de force consistant en la revue de 3000 hommes de troupe: mousquetaires, dragons, une partie du régiment de la Couronne et de celui des gardes, archers de la maréchaussée. Le 26 octobre, Pierre Daligault, joueur de violon, "''suffisamment atteint et convaincu d'avoir emeu la populace, rompu et pillé les bureaux du papier timbré''," reçut vif les coups de barre de fer, "son corps exposé sur la roue pendant 24 heures, puis divisé en quatre quartiers, et portés et pendus, l'un à la Magdeleine'' (route de Nantes), le ''second au Bourg l'Evêque, le 3e ruë Haute et le dernier ruë Huë'' ([[ rue de Paris]]), ''à des poteaux fichés à cet effet''" , c'est à dire aux quatre coins cardinaux. Le 29 octobre,pour avoir tiré un coup de fusil sur le duc de Chaulnes, Pierre Trehol, fripier, fut pendu et étranglé au "grand bout de Cohuë". Le 31 octobre, Perrine Dubois, convaincue d'avoir participé au vol du vœu d'argent en l'église des Dominicains dite de Bonne Nouvelle, fut condamnée à la question, pendue et étranglée au "Grand bout de Cohuë". Le 4 novembre, Jean Rivé, aubergiste à l'enseigne du "Sauvage" dans la rue Haute, reconnu comme chef de la révolte est condamné "''de faire amande honorable à la porte de l'églize cathédrale de Saint-Pierre avec une torche ardente aux mains, la corde, tête et pieds nus, demandant pardon à Dieu, au roy et à la justice, de là etre conduit au placis de Sainte Anne, et y etre rompu vif sur un échafaut, et sa tête séparée de son tronc etre plantée au haut d'une pique qui sera placée près le pont Saint Martin avec un ecriteau qui contenoit ces mots : Chef de séditieux, son corps jetté à la voirie, ses biens acquis et confisqués au roy".'' Le même jour Pierre Boissard fut condamné et rompu vif. Le 5 novembre, Guillaume Froc, de Saint-Gilles, qui, armé d'un fusil, s'était vanté de vouloir tuer le duc,fut rompu vif à coups de barre de fer et son corps exposé à Saint-Gilles. Le 2 novembre, Jean Blé, de la rue Haute est pendu au Grand bout de Cohuê pour avoir obligé les officiers à prendre les armes lors de la sédition. Le 7 novembre le duc de Chaulnes part pour la tenue des Etats à Dinan. | Le 25 octobre, sur la lande de la "Courouse", le duc de Chaulnes et la duchesse, accompagnés de la noblesse transportée en 25 carrosses, avaient assisté à une démonstration de force consistant en la revue de 3000 hommes de troupe: mousquetaires, dragons, une partie du régiment de la Couronne et de celui des gardes, archers de la maréchaussée. Le 26 octobre, Pierre Daligault, joueur de violon, "''suffisamment atteint et convaincu d'avoir emeu la populace, rompu et pillé les bureaux du papier timbré''," reçut vif les coups de barre de fer, "son corps exposé sur la roue pendant 24 heures, puis divisé en quatre quartiers, et portés et pendus, l'un à la Magdeleine'' (route de Nantes), le ''second au Bourg l'Evêque, le 3e ruë Haute et le dernier ruë Huë'' ([[ rue de Paris]]), ''à des poteaux fichés à cet effet''" , c'est à dire aux quatre coins cardinaux. Le 29 octobre,pour avoir tiré un coup de fusil sur le duc de Chaulnes, Pierre Trehol, fripier, fut pendu et étranglé au "grand bout de Cohuë". Le 31 octobre, Perrine Dubois, convaincue d'avoir participé au vol du vœu d'argent en l'église des Dominicains dite de Bonne Nouvelle, fut condamnée à la question, pendue et étranglée au "Grand bout de Cohuë". Le 4 novembre, Jean Rivé, aubergiste à l'enseigne du "Sauvage" dans la rue Haute, reconnu comme chef de la révolte est condamné "''de faire amande honorable à la porte de l'églize cathédrale de Saint-Pierre avec une torche ardente aux mains, la corde, tête et pieds nus, demandant pardon à Dieu, au roy et à la justice, de là etre conduit au placis de Sainte Anne, et y etre rompu vif sur un échafaut, et sa tête séparée de son tronc etre plantée au haut d'une pique qui sera placée près le pont Saint Martin avec un ecriteau qui contenoit ces mots : Chef de séditieux, son corps jetté à la voirie, ses biens acquis et confisqués au roy".'' Le même jour Pierre Boissard fut condamné et rompu vif. Le 5 novembre, Guillaume Froc, de Saint-Gilles, qui, armé d'un fusil, s'était vanté de vouloir tuer le duc,fut rompu vif à coups de barre de fer et son corps exposé à Saint-Gilles. Le 2 novembre, Jean Blé, de la rue Haute est pendu au Grand bout de Cohuê pour avoir obligé les officiers à prendre les armes lors de la sédition. Le 7 novembre le duc de Chaulnes part pour la tenue des Etats à Dinan. | ||
[[Fichier:Retour_du_Parlement314.jpg|right|350px|thumb|gravure commémorant le retour du Parlement de Vannes à Rennes]] | |||
Le 30 octobre, Madame de Sévigné écrit à sa fille, Madame de Grignan : ''Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes ? Il y a toujours cinq mille hommes, car il en est venu encore de Nantes. On a fait une taxe de cent mille écus sur le bourgeois ; et si on ne les trouve dans vingt-quatre heures, elle sera doublée, et exigible par les soldats. On a chassé et banni toute une grande rue, et défendu de les recueillir sur peine de la vie, de sorte qu’on voyoit tous ces misérables, vieillards, femmes accouchées, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville, sans savoir où aller, sans avoir de nourriture, ni de quoi se coucher. On roua avant-hier un violon qui avoit commencé la danse et la pillerie du papier timbré ; il a été écartelé après sa mort, et ses quatre quartiers exposés aux quatre coins de la ville, comme ceux de Josseran[6] à Aix. Il dit en mourant que c’étoient les fermiers du papier timbré qui lui avoient donné vingt-cinq écus pour commencer la sédition, et jamais on n’en a pu tirer autre chose. On a pris soixante bourgeois ; on commence demain à pendre[7]. Cette province est un bel exemple pour les autres, et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernantes, de ne leur point dire d’injures, et de ne point jeter des pierres dans leur jardin.'' | Le 30 octobre, Madame de Sévigné écrit à sa fille, Madame de Grignan : ''Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes ? Il y a toujours cinq mille hommes, car il en est venu encore de Nantes. On a fait une taxe de cent mille écus sur le bourgeois ; et si on ne les trouve dans vingt-quatre heures, elle sera doublée, et exigible par les soldats. On a chassé et banni toute une grande rue, et défendu de les recueillir sur peine de la vie, de sorte qu’on voyoit tous ces misérables, vieillards, femmes accouchées, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville, sans savoir où aller, sans avoir de nourriture, ni de quoi se coucher. On roua avant-hier un violon qui avoit commencé la danse et la pillerie du papier timbré ; il a été écartelé après sa mort, et ses quatre quartiers exposés aux quatre coins de la ville, comme ceux de Josseran[6] à Aix. Il dit en mourant que c’étoient les fermiers du papier timbré qui lui avoient donné vingt-cinq écus pour commencer la sédition, et jamais on n’en a pu tirer autre chose. On a pris soixante bourgeois ; on commence demain à pendre[7]. Cette province est un bel exemple pour les autres, et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernantes, de ne leur point dire d’injures, et de ne point jeter des pierres dans leur jardin.'' | ||
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