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===le texte===
 
 
Ce sont les premiers mots d’une inscription murale en lettres noires, marquées au tampon encreur, que j’ai vue pour la première fois quand j’avais six ans. À vrai dire, c’était surtout le grand V qui occupait toute sa partie gauche qui attirait mes yeux, le texte en lettres d’impression noires étant pour moi bien sibyllin. Je savais tout juste lire et il ne pouvait rien évoquer pour moi.
Ce sont les premiers mots d’une inscription murale en lettres noires, marquées au tampon encreur, que j’ai vue pour la première fois quand j’avais six ans. À vrai dire, c’était surtout le grand V qui occupait toute sa partie gauche qui attirait mes yeux, le texte en lettres d’impression noires étant pour moi bien sibyllin. Je savais tout juste lire et il ne pouvait rien évoquer pour moi.


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Il est des messages codés accessibles seulement aux grandes personnes et je n’ai, à dire vrai, jamais songé à approfondir la question pendant les deux années suivantes, ma famille ayant quitté la ville après les premiers grands bombardements de mars [[1943]].
Il est des messages codés accessibles seulement aux grandes personnes et je n’ai, à dire vrai, jamais songé à approfondir la question pendant les deux années suivantes, ma famille ayant quitté la ville après les premiers grands bombardements de mars [[1943]].


Le V, à l’évidence, était une réplique aux V pour victory, victoire, que commençait à faire Winston Churchill avec deux doigts, et qui venait d’apparaître tracé à la craie sur les murs et ailleurs, dans les toilettes. En fait, la B.B.C.( radio britannique de Londres) venait de lancer, le 20 juillet 1941, une campagne pour populariser ce V symbolique. La réplique allemande sous forme de récupération de la lettre V dans sa propagande n’avait donc pas tardé, preuve qu’Ici Londres était très écouté.  Mais le reste du texte ne me semble pas une  réussite de marketing politique à la hauteur de la vitesse de répartie, contrairement à des affiches de l’époque, visuellement percutantes. La propagande de Vichy visait à rameuter les anglophobes et les anticommunistes, et on peut penser que, deux ans plus tard, en [[1943]], avec les  grands bombardements alliés anglo-américains sur Rennes, les termes «  bons amis » prirent une connotation ironique pour certains, mais en [[1941]] et [[1942]], cette conjoncture n’était pas…
===le contexte===
 
Le V, à l’évidence, était une réplique aux V pour victory, victoire, que commençait à faire Winston Churchill avec deux doigts, et qui venait d’apparaître tracé à la craie sur les murs et ailleurs, dans les toilettes. En fait, la B.B.C.( radio britannique de Londres) venait de lancer, le 20 juillet 1941, une campagne pour populariser ce V symbolique. La réplique allemande sous forme de récupération de la lettre V dans sa propagande n’avait donc pas tardé, preuve qu’ ''Ici Londres'' était très écouté.  Mais le reste du texte ne me semble pas une  réussite de marketing politique à la hauteur de la vitesse de répartie, contrairement à des affiches de l’époque, visuellement percutantes. La propagande de Vichy visait à rameuter les anglophobes et les anticommunistes.
 
Dès le 17 juillet 1941, on pouvait voir sur le sol de la place de la gare un grand panneau portant l'inscription : '''Victoire pour les Allemands. "V"''' et le journal du lendemain en présentait la photo sous le titre "La parade des "V" en ironisant sur les "crédules auditeurs" de la radio gaulliste de Londres qui "tracent éperdument des "V" sur les murs.<ref> ''L'Ouest-Eclair'' du 18 juillet 1941</ref>
On peut penser que, deux ans plus tard, en [[1943]], avec les  grands bombardements alliés anglo-américains sur Rennes, les termes «  bons amis » prirent une connotation ironique pour certains, mais en [[1941]] et [[1942]], cette conjoncture n’était pas…
 
===toujours sur le mur des annaées après===


Le plus étrange est que lorsque nous revînmes à Rennes après la libération en août [[1944]], les mystérieuses lettres restèrent sur le mur [[rue de Corbin]], ainsi qu’ailleurs, notamment près de l’[[église Saint-Sauveur]], alors que partout on s’était empressé d’effacer les traces symboles de la présence nazie.
Le plus étrange est que lorsque nous revînmes à Rennes après la libération en août [[1944]], les mystérieuses lettres restèrent sur le mur [[rue de Corbin]], ainsi qu’ailleurs, notamment près de l’[[église Saint-Sauveur]], alors que partout on s’était empressé d’effacer les traces symboles de la présence nazie.
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En tapant  « John Bull, ours moscovite» sur internet, on trouve une seule référence à ce texte : la reproduction d’une affiche jaune, imprimée noir, 28 X 45, avec date du 29 juillet [[1941]], marquée d’un tampon des archives de la ville de Nantes.
En tapant  « John Bull, ours moscovite» sur internet, on trouve une seule référence à ce texte : la reproduction d’une affiche jaune, imprimée noir, 28 X 45, avec date du 29 juillet [[1941]], marquée d’un tampon des archives de la ville de Nantes.


===références===
<references/>
===lien externe===
[http://www.archives.nantes.fr/pages/ressources/affichesguerre/zooms/zoom_6Fi1682.htm « John Bull, ours moscovite»]
[http://www.archives.nantes.fr/pages/ressources/affichesguerre/zooms/zoom_6Fi1682.htm « John Bull, ours moscovite»]


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