3 102
modifications
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 23 : | Ligne 23 : | ||
L'''Ouest-Eclair'' du 19 octobre publie un avis du Feldkommandant imposant aux Rennais une "prohibition de sortie" de 21h00 à 5h00 pendant une semaine, quelques civils non identifiés ayant tenté d'attaquer un membre de l'Armée allemande, le 13 octobre vers 23 h 00 [[boulevard de la Tour d'Auvergne]]. | L'''Ouest-Eclair'' du 19 octobre publie un avis du Feldkommandant imposant aux Rennais une "prohibition de sortie" de 21h00 à 5h00 pendant une semaine, quelques civils non identifiés ayant tenté d'attaquer un membre de l'Armée allemande, le 13 octobre vers 23 h 00 [[boulevard de la Tour d'Auvergne]]. | ||
==== | ====Détention d'armes==== | ||
Plus graves sont les faits de détention d'armes prohibées, qui valurent, le 20 août 1940, quatre ans de réclusion à l'étudiant Pierre Lebellé<ref>[[rue Pierre Lebelle]]</ref>, [[rue Lesage]]. Jean Lambot, employé de commerce et Marcel Lambot, étudiant, 16 [[rue de Penhoët]], s'en tirèrent avec un an et demi, comme Paul Mener, étudiant, 26 [[rue Hoche]]. | Plus graves sont les faits de détention d'armes prohibées, qui valurent, le 20 août 1940, quatre ans de réclusion à l'étudiant Pierre Lebellé<ref>[[rue Pierre Lebelle]]</ref>, [[rue Lesage]]. Jean Lambot, employé de commerce et Marcel Lambot, étudiant, 16 [[rue de Penhoët]], s'en tirèrent avec un an et demi, comme Paul Mener, étudiant, 26 [[rue Hoche]]. | ||
[[Fichier:Lutte_contre_les_doryphores.jpeg|300px|right|thumb|"Ah ! si leurs arséniates de chaux et de plomb pouvaient vraiment nous débarrasser d'eux!" ont dû penser certains lecteurs <ref> ''Ouest-Eclair'' du 19 juin 1941</ref>]] | [[Fichier:Lutte_contre_les_doryphores.jpeg|300px|right|thumb|"Ah ! si leurs arséniates de chaux et de plomb pouvaient vraiment nous débarrasser d'eux!" ont dû penser certains lecteurs <ref> ''Ouest-Eclair'' du 19 juin 1941</ref>]] | ||
==== | ====Non remise d'un tract, forfanterie==== | ||
En novembre, Emile Limeul, garçon coiffeur, 23 [[boulevard de la Tour d'Auvergne]], fut condamné à un mois de prison pour n'avoir pas remis à la plus proche Kommandantur allemande un tract hostile à l'Allemagne "La vérité sur Dakar" et l'avoir donné à un prisonnier de guerre polonais. Mais c'est à un an de réclusion que fut condamné l'ouvrier Aristide Bertin, 141 [[rue de Châtillon]], qui avait reproché à un ouvrier demeurant avec lui son travail de réparation sur un aérodrome allemand, lui disant que quarante avions anglais lanceront des armes par parachutes avec lesquelles il pourrait tuer tous les Fridolins ("mot injurieux pour les Allemands" précise la condamnation) et pour avoir griffé sa figure. Cette précision dans les attendus du jugement est étonnante, car "fridolins", alias "''frisés''", "''chleuhs''" étaient des alternatives au terme "''boches''", le plus fréquemment employé, auquel allait s'ajouter le terme "''doryphores''", cet insecte coléoptère à élytres ornés de dix lignes noires étant venu envahir les plants de pomme de terre, y causant de grands ravages. | En novembre, Emile Limeul, garçon coiffeur, 23 [[boulevard de la Tour d'Auvergne]], fut condamné à un mois de prison pour n'avoir pas remis à la plus proche Kommandantur allemande un tract hostile à l'Allemagne "La vérité sur Dakar" et l'avoir donné à un prisonnier de guerre polonais. Mais c'est à un an de réclusion que fut condamné l'ouvrier Aristide Bertin, 141 [[rue de Châtillon]], qui avait reproché à un ouvrier demeurant avec lui son travail de réparation sur un aérodrome allemand, lui disant que quarante avions anglais lanceront des armes par parachutes avec lesquelles il pourrait tuer tous les Fridolins ("mot injurieux pour les Allemands" précise la condamnation) et pour avoir griffé sa figure. Cette précision dans les attendus du jugement est étonnante, car "fridolins", alias "''frisés''", "''chleuhs''" étaient des alternatives au terme "''boches''", le plus fréquemment employé, auquel allait s'ajouter le terme "''doryphores''", cet insecte coléoptère à élytres ornés de dix lignes noires étant venu envahir les plants de pomme de terre, y causant de grands ravages. | ||
==== | ====Vol de munitions==== | ||
En décembre, neuf mois de prison sont attribués à Jean Renault, boulanger, et René Renault, typographe, demeurant 8 [[rue Robelin]], ainsi qu'à Pierre Roche, charpentier, [[rue Docteur Aussant]], pour avoir emporté d'un camp de munitions environ seize sacs de poudre explosive et du cordon de dynamite au détriment de l'armée allemande, peine relativement légère si l'on imagine l'usage qui pouvait en être fait contre ladite armée. | En décembre, neuf mois de prison sont attribués à Jean Renault, boulanger, et René Renault, typographe, demeurant 8 [[rue Robelin]], ainsi qu'à Pierre Roche, charpentier, [[rue Docteur Aussant]], pour avoir emporté d'un camp de munitions environ seize sacs de poudre explosive et du cordon de dynamite au détriment de l'armée allemande, peine relativement légère si l'on imagine l'usage qui pouvait en être fait contre ladite armée. | ||
Ligne 41 : | Ligne 41 : | ||
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 1940, les pancartes militaires allemandes sont arrachées avenue du Mail. Dès le lendemain, la Feldkommandantur 581 ordonne la mise en place pendant huit nuits de deux civils de garde qui seront contrôlés par la gendarmerie allemande et la police française. | Dans la nuit du 15 au 16 décembre 1940, les pancartes militaires allemandes sont arrachées avenue du Mail. Dès le lendemain, la Feldkommandantur 581 ordonne la mise en place pendant huit nuits de deux civils de garde qui seront contrôlés par la gendarmerie allemande et la police française. | ||
==== | ====Voie de fait==== | ||
C'est à trois ans de prison, par jugement d'un conseil militaire du 29 novembre 1940, que sont condamnés pour hostilité aux Allemands, trois Rennais, Louis Hamon, infirmier et François Hamon, ouvrier, 49 avenue du Mail, ainsi que Pierre Denieul, 33 avenue du Mail, pour avoir à 22h20 le jeudi 17 octobre, jeté des pierres, sans toutefois le toucher, à un officier de l'aviation allemande qui les avait réprimandé pour leur inconduite inconvenante. | C'est à trois ans de prison, par jugement d'un conseil militaire du 29 novembre 1940, que sont condamnés pour hostilité aux Allemands, trois Rennais, Louis Hamon, infirmier et François Hamon, ouvrier, 49 avenue du Mail, ainsi que Pierre Denieul, 33 avenue du Mail, pour avoir à 22h20 le jeudi 17 octobre, jeté des pierres, sans toutefois le toucher, à un officier de l'aviation allemande qui les avait réprimandé pour leur inconduite inconvenante. | ||
Ligne 47 : | Ligne 47 : | ||
Le jeudi 16 janvier 1941, quelle mouche piqua Richard Thomas ? Une mouche antiallemande assurément puisque, sur le trottoir de la [[rue de l'Horloge]], cet horloger bouscula successivement un sous-officier puis un officier de l'armée allemande. ''L'[[Ouest-Eclair]]'' du 4 avril rapporta que pour cette "incivilité", comme l'on dit maintenant, l'horloger qui voulait garder le trottoir à défaut du haut du pavé, passa devant le Conseil de guerre allemand et écopa de deux mois de prison, peine relativement légère dans le contexte de l'époque. | Le jeudi 16 janvier 1941, quelle mouche piqua Richard Thomas ? Une mouche antiallemande assurément puisque, sur le trottoir de la [[rue de l'Horloge]], cet horloger bouscula successivement un sous-officier puis un officier de l'armée allemande. ''L'[[Ouest-Eclair]]'' du 4 avril rapporta que pour cette "incivilité", comme l'on dit maintenant, l'horloger qui voulait garder le trottoir à défaut du haut du pavé, passa devant le Conseil de guerre allemand et écopa de deux mois de prison, peine relativement légère dans le contexte de l'époque. | ||
==== | ====Vol de ballots de draps==== | ||
En août 1941, Marcel Floch, ferme des Bouyrières près de Rennes (NDLR : lire ''Les Bougrières'', près de Lillion) fut condamné à quinze mois de réclusion pour avoir volé, le 9 mars 1941, dans l'église désaffecté le [[Théâtre du Vieux Saint-Étienne|vieux Saint-Etienne]] qui servait de magasin à l'armée allemande, deux ballots de dix draps chacun. | En août 1941, Marcel Floch, ferme des Bouyrières près de Rennes (NDLR : lire ''Les Bougrières'', près de Lillion) fut condamné à quinze mois de réclusion pour avoir volé, le 9 mars 1941, dans l'église désaffecté le [[Théâtre du Vieux Saint-Étienne|vieux Saint-Etienne]] qui servait de magasin à l'armée allemande, deux ballots de dix draps chacun. |