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Le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville ; il le prend ainsi qu'un Mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie". | Le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville ; il le prend ainsi qu'un Mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie". | ||
[[Fichier:Le_Vigan.jpg|150px|left|thumb|Pierre Herbart, "général Le Vigan"]] | [[Fichier:Le_Vigan.jpg|150px|left|thumb|Pierre Herbart, "général Le Vigan"]] | ||
[[Pierre Herbart]], dit « général [[Le Vigan]]», délégué général du MLN pour l'ouest (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu, abrité clandestinement [[rue d'Estrées]] par Julien Garnier directeur de la mercerie ''La Fée'', et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération devant être présidé par le magistrat de Kérembrun. Le 1er août, Pierre le Bouteiller, ancien chef du bureau de sécurité militaire clandestin est à pied d'œuvre avec Moinet, Rohan-Chabot, Lahuec et le professeur Morice qui ont saisi les archives de la Kommandantur. Le commissaire de police Raymond Mélisson, FTPF, est au courant des actions des informateurs des Allemands et de leurs déplacements. Herbart, qui disposait d'un groupe d'action spéciale destiné à l'insurrection civile <ref>''Défense de la France'' du 15 août 1944 </ref>, expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine Émile Bouché-Leclercq qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les fait mettre en cave puis à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse alliés passent en rase-motte et sont acclamés. Les imprimeries des journaux ''Les Nouvelles'' et de l'''Ouest-Eclair'', la Banque de France, la prison Jacques-Cartier sont occupées ainsi que l'émetteur radio du palais du Commerce. | [[Pierre Herbart]], dit « général [[Le Vigan]]», délégué général du MLN pour l'ouest (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu, abrité clandestinement [[rue d'Estrées]] par Julien Garnier directeur de la mercerie ''La Fée'', et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération devant être présidé par le magistrat de Kérembrun. Le 1er août, Pierre le Bouteiller, ancien chef du bureau de sécurité militaire clandestin est à pied d'œuvre avec Moinet, Rohan-Chabot, Lahuec et le professeur Morice qui ont saisi les archives de la Kommandantur. Le commissaire de police Raymond Mélisson, FTPF, est au courant des actions des informateurs des Allemands et de leurs déplacements. Herbart, qui disposait d'un groupe d'action spéciale destiné à l'insurrection civile <ref>''Défense de la France'' du 15 août 1944 </ref>, monte en compagnie de [[Maurice Delarue]], à la préfecture et expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine Émile Bouché-Leclercq qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les fait mettre en cave puis à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse alliés passent en rase-motte et sont acclamés. Les imprimeries des journaux ''Les Nouvelles'' et de l'''Ouest-Eclair'', la Banque de France, la prison Jacques-Cartier sont occupées ainsi que l'émetteur radio du palais du Commerce. | ||
Vers 19h30, quelques agents GMR casqués et un civil avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie<ref>''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de [[Hubert de Solminihac ]](Hémeric dans la Résistance), accompagné de quatre gardes mobiles de réserve, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger; il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon. On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : « Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>. Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie. | Vers 19h30, quelques agents GMR casqués et un civil avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie<ref>''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de [[Hubert de Solminihac ]](Hémeric dans la Résistance), accompagné de quatre gardes mobiles de réserve, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger; il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon. On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : « Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>. Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie. |
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