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'''Au cours du second Empire''' le bureau de Châtillon est transféré à l'angle s-o du pont, celui de Nantes au delà du pont de chemin de fer, celui de la rue de Paris au carrefour de la rue de Châteaudun et, en 1857, est ouvert un bureau à la gare. De plus un contrôle d'octroi taxait les animaux de boucherie aux deux extrémités de la rue du Champ-Dolent. À partir de 1856 un droit d'octroi et une taxe d'abattoir sont payés au nouvel abattoir de La Mabilais. Les employés sont alors 44. Le nombre des procès-verbaux de tentatives frauduleuses tombe de 298 en 1854 à 29 en 1870. Les fraudes portent, par ordre décroissant sur les oranges, le café, les viandes découpées, les animaux sur pied et le sucre. Les fraudes concernent aussi le foin, la paille et l'avoine. | '''Au cours du second Empire''' le bureau de Châtillon est transféré à l'angle s-o du pont, celui de Nantes au delà du pont de chemin de fer, celui de la rue de Paris au carrefour de la rue de Châteaudun et, en 1857, est ouvert un bureau à la gare. De plus un contrôle d'octroi taxait les animaux de boucherie aux deux extrémités de la rue du Champ-Dolent. À partir de 1856 un droit d'octroi et une taxe d'abattoir sont payés au nouvel abattoir de La Mabilais. Les employés sont alors 44. Le nombre des procès-verbaux de tentatives frauduleuses tombe de 298 en 1854 à 29 en 1870. Les fraudes portent, par ordre décroissant sur les oranges, le café, les viandes découpées, les animaux sur pied et le sucre. Les fraudes concernent aussi le foin, la paille et l'avoine. | ||
'''En 1870, sous la municipalité de Pierre Martin''', l'implantation des bureaux évolue :en 1877 le bureau de Paris est transféré à l'angle du boulevard de Saint-Méen (boulevard de Strasbourg), le bureau de Redon est situé près du croisement avec la rue d'Inkerman, celui de Saint-Hélier près de l'église, celui de Brest est transféré à l'angle de l'actuelle rue Vaneau. '''Sous la municipalité d'Edgar Le Bastard''', en 1883 le bureau du Mail est transféré route de Lorient et un bureau est créé à l'angle de la rue de Saint-Brieuc et du chemin qui sera le boulevard Marbeuf, et en 1883, une guérite abrite le bureau de La Courrouze entre l'arsenal et le pont de La Courrouze, en 1885, le bureau de Fougères est construit à l'angle de la rue de Fougères et du boulevard de l'Est (boulevard de Metz), le bureau d'Antrain est porté en 1888 dans un maison à l'angle du boulevard de l'Est. En 1880, le produit des taxes est spectaculaire avec accroissement des taxes sur la bière alors que la disette de cidre | '''En 1870, sous la municipalité de Pierre Martin''', l'implantation des bureaux évolue :en 1877 le bureau de Paris est transféré à l'angle du boulevard de Saint-Méen (boulevard de Strasbourg), le bureau de Redon est situé près du croisement avec la rue d'Inkerman, celui de Saint-Hélier près de l'église, celui de Brest est transféré à l'angle de l'actuelle rue Vaneau. '''Sous la municipalité d'Edgar Le Bastard''', en 1883 le bureau du Mail est transféré route de Lorient et un bureau est créé à l'angle de la rue de Saint-Brieuc et du chemin qui sera le boulevard Marbeuf, et en 1883, une guérite abrite le bureau de La Courrouze entre l'arsenal et le pont de La Courrouze, en 1885, le bureau de Fougères est construit à l'angle de la rue de Fougères et du boulevard de l'Est (boulevard de Metz), le bureau d'Antrain est porté en 1888 dans un maison à l'angle du boulevard de l'Est. En 1880, le produit des taxes est spectaculaire avec accroissement des taxes sur la bière alors que la disette de cidre amène les Rennais à consommer cette boisson de remplacement. | ||
Le service de l'octroi perdura durant la période d'occupation allemande de 1940 à 1944 mais les recettes ne cessèrent pas de décroître du fait de la rareté et du contingentement des divers produits soumis à la taxe. Les maisons d'octroi perdent de leur utilité à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. L'ordonnance du 30 décembre 1944 permit de percevoir une taxe maximale de 1,50% sur les ventes au détail et sur les prestations de service ouvrit de nouvelles perspectives aux municipalités.'''L'octroi est supprimé le 12 février 1945''' en séance du conseil de la délégation municipale de Yves Milon. ''"Ces taxes furent toujours mal acceptées par la population et furent, dès la fin du XIXe siècle, l’objet de violentes critiques. Elles gênaient alors le développement d’une économie moderne. Supprimées à la fin de la deuxième guerre mondiale (loi n° 379 du 2 juillet 1943, confirmée en 1948), elles furent remplacées par le relèvement de taxes locales sur les ventes au détail et prestations de services."''<ref>Article sur le métier d'employé d'octroi: https://desaieuxetdeshommes.wordpress.com/2014/09/08/un-metier-d-autrefois-l-employe-d-octroi/</ref>. | Le service de l'octroi perdura durant la période d'occupation allemande de 1940 à 1944 mais les recettes ne cessèrent pas de décroître du fait de la rareté et du contingentement des divers produits soumis à la taxe. Les maisons d'octroi perdent de leur utilité à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. L'ordonnance du 30 décembre 1944 permit de percevoir une taxe maximale de 1,50% sur les ventes au détail et sur les prestations de service ouvrit de nouvelles perspectives aux municipalités. '''L'octroi est supprimé le 12 février 1945''' en séance du conseil de la délégation municipale de Yves Milon. ''"Ces taxes furent toujours mal acceptées par la population et furent, dès la fin du XIXe siècle, l’objet de violentes critiques. Elles gênaient alors le développement d’une économie moderne. Supprimées à la fin de la deuxième guerre mondiale (loi n° 379 du 2 juillet 1943, confirmée en 1948), elles furent remplacées par le relèvement de taxes locales sur les ventes au détail et prestations de services."''<ref>Article sur le métier d'employé d'octroi: https://desaieuxetdeshommes.wordpress.com/2014/09/08/un-metier-d-autrefois-l-employe-d-octroi/</ref>. | ||
Les communes limitrophes participaient aux frais de perception de cette contribution: ''"Une partie du faubourg de Nantes est dans la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande|Saint-Jacques]]. Celle-ci contribue aux dépenses de l'octroi et, par suite, aux recettes."''<ref>"Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", par Ogée, édition revue et augmentée par Marteville et Varin, 1845</ref>. | Les communes limitrophes participaient aux frais de perception de cette contribution: ''"Une partie du faubourg de Nantes est dans la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande|Saint-Jacques]]. Celle-ci contribue aux dépenses de l'octroi et, par suite, aux recettes."''<ref>"Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", par Ogée, édition revue et augmentée par Marteville et Varin, 1845</ref>. | ||
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Dans le [[rue de Nantes|faubourg de Nantes]], l'octroi jouxtant le [[pont de Nantes|pont ferroviaire]] a été atteint par les bombes durant la Seconde Guerre mondiale. Détruit, un petit parc de stationnement occupe son emplacement en bas de la [[rue Lobineau]]. | Dans le [[rue de Nantes|faubourg de Nantes]], l'octroi jouxtant le [[pont de Nantes|pont ferroviaire]] a été atteint par les bombes durant la Seconde Guerre mondiale. Détruit, un petit parc de stationnement occupe son emplacement en bas de la [[rue Lobineau]]. | ||
La maison d'octroi du Mail servait à collecter les taxes des navires. Elle sera réhabilitée et transformée en lieu de résidence à des artistes<ref>http://www.latribune.fr/regions/bretagne/la-mue-architecturale-de-rennes-4-4-quartier-de-l-octroi-des-architectes-en-liberte-587933.html</ref> dans le cadre de la réalisation de l'" | La maison d'octroi du Mail servait à collecter les taxes des navires. Elle sera réhabilitée et transformée en lieu de résidence à des artistes<ref>http://www.latribune.fr/regions/bretagne/la-mue-architecturale-de-rennes-4-4-quartier-de-l-octroi-des-architectes-en-liberte-587933.html</ref> dans le cadre de la réalisation de l'"Îlot de l'Octroi" à l'horizon 2020<ref>http://www.20minutes.fr/rennes/1602095-20150505-rennes-lieu-fete-envisage-bords-vilaine</ref>. | ||
Le bâtiment accolé aux [[Portes Mordelaises]] et qui abrite aujourd'hui la "Crêperie des Portes Mordelaises" a été bâti sur les fondations de l'ancienne maison de l'octroi construite au XIe siècle, à une des principales entrées de la ville de l'époque<ref>http://www.portesmordelaises.fr/historique.html</ref>. | Le bâtiment accolé aux [[Portes Mordelaises]] et qui abrite aujourd'hui la "Crêperie des Portes Mordelaises" a été bâti sur les fondations de l'ancienne maison de l'octroi construite au XIe siècle, à une des principales entrées de la ville de l'époque<ref>http://www.portesmordelaises.fr/historique.html</ref>. | ||
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{{citation |texte=Elle vit passer un particulier, lequel conduisait une charge de cheval de fagots et avait un fay de [trois] fagots sur sa tette, auquel lad. Dugué [sa maîtresse] demenda deux droits tant pour la charge de cheval que pour le fay à col ; qu'elle entendit led. particulier lui offrir dix huit deniers [six liards] pour la charge de cheval, mais pour le fay à col, il ne voulut rien payer quelques demendes que lad. Dugué luy eust fait, et protestat de passer sans billet ; ce qu'il fit en traitant la Dugué de bougresse et la renvoyant se faire foutre, termes de la temoin.|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 452 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | {{citation |texte=Elle vit passer un particulier, lequel conduisait une charge de cheval de fagots et avait un fay de [trois] fagots sur sa tette, auquel lad. Dugué [sa maîtresse] demenda deux droits tant pour la charge de cheval que pour le fay à col ; qu'elle entendit led. particulier lui offrir dix huit deniers [six liards] pour la charge de cheval, mais pour le fay à col, il ne voulut rien payer quelques demendes que lad. Dugué luy eust fait, et protestat de passer sans billet ; ce qu'il fit en traitant la Dugué de bougresse et la renvoyant se faire foutre, termes de la temoin.|auteur=Archives du présidial de Rennes|origine=Cote 2B 452 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}} | ||
Dans cette enquête civile, les témoins entendus à la demande de Georges Datin disent tous que le receveur refusa de donner le billet de reçu des 18 deniers offerts pour la charge de cheval, les autres fagots s'en trouvant de fait exclus.Un autre témoin dit que ledit Datin abandonna les trois fagots qu'il portait, le receveur ayant mis le pied dessus ; un autre qu'une trique sortie d'un fagot ne put être utilisée de fait du monde qui s'était pressé autour de la discorde. | Dans cette enquête civile, les témoins entendus à la demande de Georges Datin disent tous que le receveur refusa de donner le billet de reçu des 18 deniers offerts pour la charge de cheval, les autres fagots s'en trouvant de fait exclus. Un autre témoin dit que ledit Datin abandonna les trois fagots qu'il portait, le receveur ayant mis le pied dessus ; un autre qu'une trique sortie d'un fagot ne put être utilisée de fait du monde qui s'était pressé autour de la discorde. | ||
===Chasseurs à pied, commissionnaire coureurs de sucre=== | ===Chasseurs à pied, commissionnaire coureurs de sucre=== | ||
Le 25 février 1864, deux chasseurs du 11e bataillon passent, de nuit au pas de course, 89 kg de sucre dans une petite voiture à bras. Arrêtés à une centaine de mètres du bureau d'octroi, ils résistent puis fuient en abandonnant le chargement. Ils agissaient pour le compte d'un épicier de la rue La Fayette : amende de 100 et valeur du sucre saisi. | Le 25 février 1864, deux chasseurs du 11e bataillon passent, de nuit au pas de course, 89 kg de sucre dans une petite voiture à bras. Arrêtés à une centaine de mètres du bureau d'octroi, ils résistent puis fuient en abandonnant le chargement. Ils agissaient pour le compte d'un épicier de la rue La Fayette : amende de 100 et valeur du sucre saisi. | ||
Le 23 mars 1868,ce sont 465 kg de sucre que passe, sans déclaration, un M. Hubert, commissionnaire à Janzé, | Le 23 mars 1868,ce sont 465 kg de sucre que passe, sans déclaration, un M. Hubert, commissionnaire à Janzé, avant l'ouverture du bureau. En récidive et vu l'importance de la fraude, outre l'amende de 100F au prix de la saisie de 697,50 F s'ajoutent les frais d'octroi mais la transaction ramena le tout à 760,30 | ||
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