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« Au 16e siècle, laquelle sera la capitale ? » : différence entre les versions

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En 1494, les Rennais présentent une requête pour obtenir le conseil et la chancellerie :
En 1494, les Rennais présentent une requête pour obtenir le conseil et la chancellerie :


"''Nostre souveraine dame tant et si très humblement que plus povons tousjours à vostre bonne''
«''Nostre souveraine dame tant et si très humblement que plus povons tousjours à vostre bonne''
grace nous recommandons nostre souveraine dame vous plaise entendre que comme après que
grace nous recommandons nostre souveraine dame vous plaise entendre que comme après que
vous avons fait puix naguères bien au long remonstrez les ordonnances faictes par le roy
vous avons fait puix naguères bien au long remonstrez les ordonnances faictes par le roy
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ville comme bien apiert par le mandement qu’il vous a pleu nous envoyez par Michel Caré
ville comme bien apiert par le mandement qu’il vous a pleu nous envoyez par Michel Caré
vostre serviteur apoticaire lequel nous a bien à plain déclairé l’affection qu’il vous plaist avoir
vostre serviteur apoticaire lequel nous a bien à plain déclairé l’affection qu’il vous plaist avoir
à nostre prospérité de quoy nous nous réputons autant eureux que peuple qui soit sur la terre'' "...''
à nostre prospérité de quoy nous nous réputons autant eureux que peuple qui soit sur la terre »'' ...''


François Ier publie le 7 septembre  1531 un édit qui ordonne que le conseil et
François Ier publie le 7 septembre  1531 un édit qui ordonne que le conseil et
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Ce travail de persuasion mené par quelques Rennais députés auprès du Conseil privé (notamment Gilles Chouart) aboutit, le 28 janvier 1542, à un renversement de situation. Henri, acceptant l’état de fait, fixe la chancellerie à Rennes alors qu’il exigeait l’alternance avec Nantes encore sept mois plus tôt. Ils rédigent ainsi au cours du printemps 1542 une série d’articles pour « faire entendre et informer sur et de la commodité de la tenue des chancellerie et conseil des pays et duché de Bretaigne en la ville de Rennes. » Nantes abrite la chambre des comptes. Le 27 septembre 1542, les États réunis amenés à choisir entre Rennes et Nantes choisissent Rennes. Au début le 19 mai 1543, le dauphin Henri, lassé de ce conflit qui dure depuis bientôt quatre ans ou indifférent à son propos, publie un nouvel édit à Saint-Germain-en-Laye où il réside, qui fixe la chancellerie à Vannes « comme estant ville neutre. » Mais le personnel, sommé de quitter la ville de Rennes pour Vannes, refuse d'obtempérer, or il apparaît  que le dauphin choisit Rennes pour les états de 1543, au grand dam des Nantais. En septembre le Rennais Jehan Bertrand rédige, au manoir de la Prévalaye, en dehors d'une présence des Nantais, le procès-verbal d'une enquête, signé par François Lebigot, prévôt de Rennes et Michel Champion, procureur des bourgeois. L'enquête est menée en septembre et novembre auprès de 28 témoins et si quelques uns préfèrent Vannes, la plupart retiennent Rennes comme plus centrale et dotée d'une élite juridique et institutionnelle, notamment en matière de justice. la noblesse bretonne, majoritairement pro-rennaise fait basculer le choix du dauphin en faveur de Rennes.<ref>« Rennes seroit la plus commode » : la lutte des Rennais pour l'obtention des séances du conseil et chancellerie de Bretagne (1498-1543) Mathieu Pichard-Rivalan. Société Archéologique & Historique d'Ille-et-Vilaine. Bulletin et mémoires t. CXVII- 2013 </ref>   
Ce travail de persuasion mené par quelques Rennais députés auprès du Conseil privé (notamment Gilles Chouart) aboutit, le 28 janvier 1542, à un renversement de situation. Henri, acceptant l’état de fait, fixe la chancellerie à Rennes alors qu’il exigeait l’alternance avec Nantes encore sept mois plus tôt. Ils rédigent ainsi au cours du printemps 1542 une série d’articles pour « faire entendre et informer sur et de la commodité de la tenue des chancellerie et conseil des pays et duché de Bretaigne en la ville de Rennes. » Nantes abrite la chambre des comptes. Le 27 septembre 1542, les États réunis amenés à choisir entre Rennes et Nantes choisissent Rennes. Au début le 19 mai 1543, le dauphin Henri, lassé de ce conflit qui dure depuis bientôt quatre ans ou indifférent à son propos, publie un nouvel édit à Saint-Germain-en-Laye où il réside, qui fixe la chancellerie à Vannes « comme estant ville neutre. » Mais le personnel, sommé de quitter la ville de Rennes pour Vannes, refuse d'obtempérer, or il apparaît  que le dauphin choisit Rennes pour les états de 1543, au grand dam des Nantais. En septembre le Rennais Jehan Bertrand rédige, au manoir de la Prévalaye, en dehors d'une présence des Nantais, le procès-verbal d'une enquête, signé par François Lebigot, prévôt de Rennes et Michel Champion, procureur des bourgeois. L'enquête est menée en septembre et novembre auprès de 28 témoins et si quelques uns préfèrent Vannes, la plupart retiennent Rennes comme plus centrale et dotée d'une élite juridique et institutionnelle, notamment en matière de justice. la noblesse bretonne, majoritairement pro-rennaise fait basculer le choix du dauphin en faveur de Rennes.<ref>« Rennes seroit la plus commode » : la lutte des Rennais pour l'obtention des séances du conseil et chancellerie de Bretagne (1498-1543) Mathieu Pichard-Rivalan. Société Archéologique & Historique d'Ille-et-Vilaine. Bulletin et mémoires t. CXVII- 2013 </ref>   


==Les "Grands Jours" remplacés par un parlement, à Nantes ou à Rennes ?==
==Les «Grands Jours» remplacés par un parlement, à Nantes ou à Rennes ?==


Il existait en Bretagne, sous les ducs, une juridiction supérieure à l'instar de la France, un conseil qui portait le nom de « Parlement » ; composé de vingt-deux « conseillers du duc » : il se réunissait à intervalles irréguliers ; ses sessions suivaient celles des Etats. Pour remédier aux inconvénients de ces sessions irrégulières, le duc François II, par édit du 22 septembre 1485, créa les « Grands Jours » qui devaient siéger à Vannes du 15 juillet au 15 septembre de chaque année. Ne fonctionnant en fait que du 1er septembre au 5 octobre, les Grands Jours ne pouvaient expédier qu'un nombre restreint d'affaires ; comme, d'autre part, les juges ne jugeaient pas en dernier ressort et que leurs décisions, en cas d'appel, étaient portées devant le parlement de Paris, les procès s'éternisaient, d'où des frais ruineux et d'interminables délais.
Il existait en Bretagne, sous les ducs, une juridiction supérieure à l'instar de la France, un conseil qui portait le nom de « Parlement » ; composé de vingt-deux « conseillers du duc » : il se réunissait à intervalles irréguliers ; ses sessions suivaient celles des Etats. Pour remédier aux inconvénients de ces sessions irrégulières, le duc François II, par édit du 22 septembre 1485, créa les « Grands Jours » qui devaient siéger à Vannes du 15 juillet au 15 septembre de chaque année. Ne fonctionnant en fait que du 1er septembre au 5 octobre, les Grands Jours ne pouvaient expédier qu'un nombre restreint d'affaires ; comme, d'autre part, les juges ne jugeaient pas en dernier ressort et que leurs décisions, en cas d'appel, étaient portées devant le parlement de Paris, les procès s'éternisaient, d'où des frais ruineux et d'interminables délais.
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