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« Promenade Alice Guy-Blaché » : différence entre les versions

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Alice, Ida, Antoinette Guy est née le 1er juillet 1873, à Saint-Mandé (94), en banlieue parisienne. Huit ans auparavant ses parents sont partis au Chili, ouvrir une librairie et une maison d'édition, à Santiago et à Valparaiso. Suite à une épidémie de variole dévastatrice, Émile et Marie Guy reviennent en France, début 1873, avec leurs quatre enfants, quelques mois avant la naissance de la petite Alice. Peu de temps après, son père retourne au Chili, suivi de sa mère quelques mois plus tard. La petite Alice est confiée à sa grand-mère qui habite Carouge, au sud de Genève, en Suisse. C'est là que pour son éducation, elle est envoyée dans un couvent. Vers l'âge de quatre ans, sa mère vient la chercher pour l'emmener en Amérique du Sud. En 1879, ruinée, la famille est de retour en France. Alice est confiée à un couvent près de la frontière suisse, où se trouvent déjà les sœurs ainées d'Alice. Les filles vont dans un autre couvent, avant leur retour à Paris.
Alice, Ida, Antoinette Guy est née le 1er juillet 1873, à Saint-Mandé (94), en banlieue parisienne. Huit ans auparavant ses parents sont partis au Chili, ouvrir une librairie et une maison d'édition, à Santiago et à Valparaiso. Suite à une épidémie de variole dévastatrice, Émile et Marie Guy reviennent en France, début 1873, avec leurs quatre enfants, quelques mois avant la naissance de la petite Alice. Peu de temps après, son père retourne au Chili, suivi de sa mère quelques mois plus tard. La petite Alice est confiée à sa grand-mère qui habite Carouge, au sud de Genève, en Suisse. C'est là que pour son éducation, elle est envoyée dans un couvent. Vers l'âge de quatre ans, sa mère vient la chercher pour l'emmener en Amérique du Sud. En 1879, ruinée, la famille est de retour en France. Alice est confiée à un couvent près de la frontière suisse, où se trouvent déjà les sœurs ainées d'Alice. Les filles vont dans un autre couvent, avant leur retour à Paris.


À la mort de son père en 1891, Alice Guy, qui a été formée à la sténodactylographie, entre dans une usine de vernis pour subvenir aux besoins de sa famille. En 1894, elle obtient un poste de secrétaire au Comptoir Général de la Photographie des frères Richard, société de matériel optique et photographique, dont le fondé de pouvoir s'appelle Léon Gaumont. Celui-ci l'année suivante, s'associe à l'astronome, géographe Joseph Vallot, au banquier Henry Besnier et à Gustave Eiffel pour racheter le Comptoir Général de la Photographie qui devient la Compagne Gaumont, dont le président est Gustave Eiffel.
À la mort de son père en 1891, Alice Guy, qui a été formée à la {{w|sténodactylographie}}, entre dans une usine de vernis pour subvenir aux besoins de sa famille. En 1894, elle obtient un poste de secrétaire au Comptoir Général de la Photographie des frères Richard, société de matériel optique et photographique, dont le fondé de pouvoir s'appelle {{w|Léon Gaumont}}. Celui-ci l'année suivante, s'associe à l'astronome, géographe {{w|Joseph Vallot}}, au banquier {{w|Henry Besnier}} et à {{w|Gustave Eiffel}} pour racheter le Comptoir Général de la Photographie qui devient la Compagnie {{w|Gaumont}}, dont le président est Gustave Eiffel.


À cette époque, règne une compétition pour savoir qui des frères Lumière ou de Gaumont va projeter les premières images animées. Le 22 mars 1895, rue de Rennes, à Paris, Louis et Auguste Lumière donnent leur première séance de cinéma dans les locaux de la Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale. Pour la projection d’un petit film d’une minute, montrant la sortie des ouvrières de l’usine Lumière, Léon Gaumont et Alice Guy ont été invités. Immédiatement Alice Guy pense qu’il est possible de faire mieux et en parle à Léon Gaumont. Elle propose de faire des petites saynètes et de les faire jouer par des amis. Gaumont est d’accord, à condition que son travail de secrétaire n’en pâtisse pas.
À cette époque, règne une compétition pour savoir qui des frères Lumière ou de Gaumont va projeter les premières images animées. Le 22 mars 1895, rue de Rennes, à Paris, {{w|Auguste et Louis Lumière}} donnent leur première séance de cinéma dans les locaux de la Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale. Pour la projection d’un petit film d’une minute, montrant la sortie des ouvrières de l’usine Lumière, Léon Gaumont et Alice Guy ont été invités. Immédiatement Alice Guy pense qu’il est possible de faire mieux et en parle à Léon Gaumont. Elle propose de faire des petites saynètes et de les faire jouer par des amis. Gaumont est d’accord, à condition que son travail de secrétaire n’en pâtisse pas.


Près des ateliers Gaumont, aux Buttes de Chaumont, elle installe un décor et fait jouer ses amis en costume. C’est la naissance de la toute première fiction du cinéma, appelée « La Fée aux choux ». Cette fiction a tellement de succès qu’on l’autorise à renouveler l’expérience.
Près des ateliers Gaumont, aux Buttes de Chaumont, elle installe un décor et fait jouer ses amis en costume. C’est la naissance de la toute première fiction du cinéma, appelée ''{{w|La Fée aux choux}}''. Cette fiction a tellement de succès qu’on l’autorise à renouveler l’expérience.


En 10 ans, de 1897 à 1907, Alice Guy ne tourne pas moins de 200 films. Elle est sur tous les fronts, elle écrit les scénarios, lance les productions, réalise, crée les effets spéciaux qui sont des exploits pour l’époque. Elle fait un cinéma moderne, un peu irrévérencieux, mais avec une touche de féminisme. Léon Gaumont rêve alors d’ajouter du son à l’image. Alice Guy donne sa chance à de futurs grands noms du cinéma, dont Louis Feuillade, scénariste qui va réaliser plus tard le premier « Fantomas ».
En 10 ans, de 1897 à 1907, Alice Guy ne tourne pas moins de 200 films. Elle est sur tous les fronts, elle écrit les scénarios, lance les productions, réalise, crée les effets spéciaux qui sont des exploits pour l’époque. Elle fait un cinéma moderne, un peu irrévérencieux, mais avec une touche de féminisme. Léon Gaumont rêve alors d’ajouter du son à l’image. Alice Guy donne sa chance à de futurs grands noms du cinéma, dont {{w|Louis Feuillade}}, scénariste qui va réaliser plus tard le premier film {{w|Fantômas}}.


En 1906, le cadreur Herbert Blaché-Bolton, d’origine anglaise, vient travailler au studio Gaumont à Paris. Sur le tournage du film « Mireille », aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il travaille aux côtés d’Alice Guy. À la fin de l’année le couple se fiance et le 6 mars 1907, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Alice Guy épouse Herbert Blaché-Bolton. Le couple va avoir deux enfants, Simone et Réginald. Il part s’installer aux Etats-Unis, d’abord à New-York, pour promouvoir les dernières technologies de la Société Gaumont, le chronophone Demenÿ-Gaumont, dont le son gravé sur un disque est synchronisé avec les images du film. C’est dans cette ville que nait Simone, en 1908. Malgré certaines réticences au départ, Alice Guy-Blaché finit par s’adapter au goût du public américain et reprend la caméra. Elle réalise alors des westerns, des films d’espionnages, fantastiques, dramatiques, policiers ou d’action. Son succès est foudroyant. Elle tourne pour la société de production de Charlie Chaplin.
En 1906, le cadreur Herbert Blaché-Bolton, d’origine anglaise, vient travailler au studio Gaumont à Paris. Sur le tournage du film « Mireille », aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il travaille aux côtés d’Alice Guy. À la fin de l’année le couple se fiance et le 6 mars 1907, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Alice Guy épouse {{w|Herbert Blaché}}. Le couple va avoir deux enfants, Simone et Réginald. Il part s’installer aux États-Unis, d’abord à New-York, pour promouvoir les dernières technologies de la Société Gaumont, le {{w|chronophone}} Demenÿ-Gaumont, dont le son gravé sur un disque est synchronisé avec les images du film. C’est dans cette ville que nait Simone, en 1908. Malgré certaines réticences au départ, Alice Guy-Blaché finit par s’adapter au goût du public américain et reprend la caméra. Elle réalise alors des westerns, des films d’espionnages, fantastiques, dramatiques, policiers ou d’action. Son succès est foudroyant. Elle tourne pour la société de production de Charlie Chaplin.


En 1910, elle créée alors sa propre société de production, la Solax Company, le plus grand studio pré-hollywoodien, devenant la première femme à diriger un studio. Deux ans plus tard, alors qu’elle attend son second enfant, elle fait construire au New-Jersey, un studio où sont réalisés un à trois films par semaine.
En 1910, elle créée alors sa propre société de production, la Solax Company, qui gère le plus grand studio pré-hollywoodien, les {{w|Solax Studios}}. Elle devient ainsi la première femme à diriger un studio. Deux ans plus tard, alors qu’elle attend son second enfant, elle fait construire au New Jersey un studio où sont réalisés un à trois films par semaine.


C’est elle qui explique ses effets spéciaux et ses méthodes de réalisation aux techniciens américains. Les meilleurs acteurs de l’époque s’invitent auprès d’elle et d’autres tel que Buster Keaton y voit sa vocation. Elle prend tous les risques en adaptant des romans français d’Émile Zola ou d’Eugène Sue, en faisant tourner des acteurs noirs, des animaux sauvages et prend des cascadeurs.
C’est elle qui explique ses effets spéciaux et ses méthodes de réalisation aux techniciens américains. Les meilleurs acteurs de l’époque s’invitent auprès d’elle et d’autres tel que Buster Keaton y voit sa vocation. Elle prend tous les risques en adaptant des romans français d’{{w|Émile Zola}} ou d’{{w|Eugène Sue}}, en faisant tourner des acteurs noirs, des animaux sauvages et prend des cascadeurs.


Être la seule femme propriétaire d’un studio de cinéma n'est pas sans provoquer quelques jalousies. Des hommes d’affaires veulent tout lui racheter et la harcèlent. Mais elle leur tient tête. Jusqu’en 1917, Alice Guy-Blaché domine le cinéma mondial. Mais une série d’évènements va mettre fin à cette propulsion. Son mari infidèle est parti à Hollywood avec une actrice américaine, en vendant au passage des droits pour une bouchée de pain. Une puissance cinématographique qui s’est installée sur les hauteurs d’Hollywood, à Los Angeles, vient à bout de son succès. En 1919, elle tourne son dernier film. Alors qu’elle est en plein divorce, elle est contrainte de vendre son studio aux enchères.
Être la seule femme propriétaire d’un studio de cinéma n'est pas sans provoquer quelques jalousies. Des hommes d’affaires veulent tout lui racheter et la harcèlent. Mais elle leur tient tête. Jusqu’en 1917, Alice Guy-Blaché domine le cinéma mondial. Mais une série d’évènements va mettre fin à cette propulsion. Son mari infidèle est parti à Hollywood avec une actrice américaine, en vendant au passage des droits pour une bouchée de pain. Une puissance cinématographique qui s’est installée sur les hauteurs d’Hollywood, à Los Angeles, vient à bout de son succès. En 1919, elle tourne son dernier film. Alors qu’elle est en plein divorce, elle est contrainte de vendre son studio aux enchères.
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En 1953, elle reçoit la Légion d’honneur et en 1957, à l’initiative du fils de Léon Gaumont, Louis Gaumont, la Cinémathèque française lui rend hommage.
En 1953, elle reçoit la Légion d’honneur et en 1957, à l’initiative du fils de Léon Gaumont, Louis Gaumont, la Cinémathèque française lui rend hommage.


Alice Guy-Blaché décède à Wayne dans l’état du New-Jersey, aux États-Unis, le 24 mars 1968, à l’âge de 95 ans.
Alice Guy-Blaché décède à Wayne dans l’état du New Jersey, aux États-Unis, le 24 mars 1968, à l’âge de 95 ans.


En lui remettant un prix à titre posthume, {{w|Martin Scorcese}} rend hommage à celle qui a écrit, dirigé ou réalisé plus de 1000 films, dont seulement 150 ont été retrouvés. En 2018, un documentaire produit par Robert Redford et Judie Foster, "Be natural, the untold story of Alice Guy-Blaché", fut diffusé en mai 2019, au Festival de Cannes, où pour la première fois un hommage fut rendu à la pionnière du cinéma.
En lui remettant un prix à titre posthume, {{w|Martin Scorcese}} rend hommage à celle qui a écrit, dirigé ou réalisé plus de 1000 films, dont seulement 150 ont été retrouvés. En 2018, un documentaire produit par Robert Redford et Judie Foster, "Be natural, the untold story of Alice Guy-Blaché", fut diffusé en mai 2019, au Festival de Cannes, où pour la première fois un hommage fut rendu à la pionnière du cinéma.
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