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« Les Demoiselles de Renac » : différence entre les versions

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« Le Comité de surveillance de Rennes, sur communication à lui donnée par un particulier, qu’il existe à Rennes différents individus ennemis de la chose publique, entre autres plusieurs prêtres réfractaires, au ci-devant hôtel de Renac, chez les habitants de cette maison, prenant ces indications en grande consideration arrête que son président convoquera tous ses membres pour ce soir neuf heures, afin que, de conserve, il soit pris les mesures nécessaires pour arrêter ces ennemis du bien public » <ref>Fonds du Comité de surveillance de Rennes, Arch. d'I.-et-V. </ref> Le compte-rendu de l'inspection est rendu : « En vertu de notre arrêté du 22 thermidor an II (9 août 1794), nous nous sommes transporté chez le citoyen Guignet, rue de Paris, près la Motte, au ci-devant hôtel de Bretagne (sic), et nous, en compagnie du citoyen Valleray et de plusieurs grenadiers de la garde nationale de Rennes, nous avons sommé le citoyen Guignet de nous faire l’ouverture de ses appartements et de toutes ses fermetures. Ce qu’il a déféré sur le champ, et après une vérification scrupuleuse dans tout son jardin, nous n’avons rien trouvé de suspect ; puis dans la même maison, qui était occupée par les citoiens (sic) dont l’une se nomme Marie-Madeleine du Fresne de Renac et l'autre Marie-Anne du Fresne de Renac, toutes deux sœurs, et ayant frappé à la porte et soupçonnant qu’il pouvait s’y trouver des prêtres réfractaires, tel qu'il nous était dénoncé, la porte nous étant ouverte par Marie-Madeleine de Renac, nous avons fait les perquisitions pendant plus de quatre heures. Ayant trouvé une petite boîte de fer blanc dans qui il se trouva des hosties et plusieurs pains à chant, nous avons redoublé nos perquisitions et, sur les sept heures et demie du matin, derrière un lit et derrière une cloison de terrasse, et après l’avoir enfoncée à coups de hache, il s’est trouvé le nommé Maréchal Jean, prêtre réfractaire, et avec lui tous les ustensiles de son métier ».
« Le Comité de surveillance de Rennes, sur communication à lui donnée par un particulier, qu’il existe à Rennes différents individus ennemis de la chose publique, entre autres plusieurs prêtres réfractaires, au ci-devant hôtel de Renac, chez les habitants de cette maison, prenant ces indications en grande consideration arrête que son président convoquera tous ses membres pour ce soir neuf heures, afin que, de conserve, il soit pris les mesures nécessaires pour arrêter ces ennemis du bien public » <ref>Fonds du Comité de surveillance de Rennes, Arch. d'I.-et-V. </ref> Le compte-rendu de l'inspection est rendu : « En vertu de notre arrêté du 22 thermidor an II (9 août 1794), nous nous sommes transporté chez le citoyen Guignet, rue de Paris, près la Motte, au ci-devant hôtel de Bretagne (sic), et nous, en compagnie du citoyen Valleray et de plusieurs grenadiers de la garde nationale de Rennes, nous avons sommé le citoyen Guignet de nous faire l’ouverture de ses appartements et de toutes ses fermetures. Ce qu’il a déféré sur le champ, et après une vérification scrupuleuse dans tout son jardin, nous n’avons rien trouvé de suspect ; puis dans la même maison, qui était occupée par les citoiens (sic) dont l’une se nomme Marie-Madeleine du Fresne de Renac et l'autre Marie-Anne du Fresne de Renac, toutes deux sœurs, et ayant frappé à la porte et soupçonnant qu’il pouvait s’y trouver des prêtres réfractaires, tel qu'il nous était dénoncé, la porte nous étant ouverte par Marie-Madeleine de Renac, nous avons fait les perquisitions pendant plus de quatre heures. Ayant trouvé une petite boîte de fer blanc dans qui il se trouva des hosties et plusieurs pains à chant, nous avons redoublé nos perquisitions et, sur les sept heures et demie du matin, derrière un lit et derrière une cloison de terrasse, et après l’avoir enfoncée à coups de hache, il s’est trouvé le nommé Maréchal Jean, prêtre réfractaire, et avec lui tous les ustensiles de son métier ».


Ainsi les deux demoiselles, comtesses de Renac furent-elles abusées par "un odieux procédé" d'André-René Valleray, commandant de la garde nationale de Châteaugiron, élargi en février 1794 après avoir été emprisonné pour fédéralisme, devenu un des plus zélés pourchasseurs de prêtres réfractaires. Incitées à dévoiler la cachette du prêtre qu'il prétendait vouloir sauver, elles y consentirent. Elles furent accusées d'avoir donné asile à l'abbé Jean Julien Le Maréchal revenu de Jersey, âgé de 29 ans, dans leur hôtel du [[contour de la Motte]] où elles vivaient seules, leur père ayant émigré à Jersey, et où elles avaient pratiqué une cache. Elles furent déclarées coupables par le jury du tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine présidé par Bouaissier. À un interrogateur qui lui demandait pourquoi, connaissant la loi, elles avaient caché ce prêtre, Marie-Madeleine avait répondu :" Parce qu'il n'avait pas d'asile et par humanité."  le Tribunal criminel d’Ille-et-Vilaine condamna à la peine de mort « Julien-Jean Le Maréchal, prêtre réfractaire, ex-vicaire de la commune d’Ossé, convaincu d’avoir été légalement déporté (comme insermenté) et d’être rentré sur le territoire de la République au mépris des lois. — Marie-Anne-Catherine du Fresne et Marie-Magdelaine du Fresne, dites de Renac, sœurs, ex-nobles, convaincues d’avoir sciemment recélé chez elle ledit prêtre ».
Ainsi les deux demoiselles, comtesses de Renac furent-elles abusées par "un odieux procédé" d'André-René Valleray, commandant de la garde nationale de Châteaugiron, élargi en février 1794 après avoir été emprisonné pour fédéralisme, devenu un des plus zélés pourchasseurs de prêtres réfractaires. Incitées à dévoiler la cachette du prêtre qu'il prétendait vouloir sauver, elles y consentirent. Elles furent accusées d'avoir donné asile à l'abbé Jean Julien Le Maréchal revenu de Jersey, âgé de 29 ans, dans leur hôtel du [[contour de la Motte]] où elles vivaient seules, leur père ayant émigré à Jersey, et où elles avaient pratiqué une cache. Elles furent déclarées coupables par le jury du tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine présidé par Bouaissier. À un interrogateur qui lui demandait pourquoi, connaissant la loi, elles avaient caché ce prêtre, Marie-Madeleine avait répondu :" Parce qu'il n'avait pas d'asile et par humanité."  Le tribunal criminel d’Ille-et-Vilaine condamna à la peine de mort « Julien-Jean Le Maréchal, prêtre réfractaire, ex-vicaire de la commune d’Ossé, convaincu d’avoir été légalement déporté (comme insermenté) et d’être rentré sur le territoire de la République au mépris des lois. — Marie-Anne-Catherine du Fresne et Marie-Magdelaine du Fresne, dites de Renac, sœurs, ex-nobles, convaincues d’avoir sciemment recélé chez elle ledit prêtre ».


===Pour elles et l'abbé, la guillotine place de l'Égalité===
===Pour elles et l'abbé, la guillotine place de l'Égalité===
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