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===Résistant très actif=== | ===Résistant très actif=== | ||
De fait, entre juin et octobre 1943, 25 parachutages furent programmés sur l’ensemble du réseau, dont une vingtaine fut réussie. En octobre la Gestapo est sur leur trace et le 27 novembre, Mme Prud’homme avertit en tapant au plafond François Vallée et son secrétaire qui habitaient au-dessus et ils réussirent à se sauver par les toits. Morel, qui peu de temps après, a frôlé l'arrestation au même endroit, avertit ses agents de Loire –Inférieure. Il monte ensuite sur Saint-Aubin- du –Cormier où il apprend que ses parents et son frère ont été arrêtés. Morel se réfugie au Roc-Saint-André et on a un contact avec le réseau d’évasion par mer VAR qui se charge de le faire remonter en Ille-et-Vilaine à Bédée, chez un minotier boulanger où ils sont 5 ou 6 planqués en attendant de rejoindre l’Angleterre mais, par deux fois, le départ vers l’Angleterre échoue et le minotier a été arrêté à Rennes. <ref> [[Aline et Marie-José Jestin]]</ref> Morel gagne Paris où, par le réseau Pernod et après une tentative malheureuse de passage en Espagne par les Pyrénées, en mars 1944, il remonte à Morlaix puis va à Paris pour alerter sur l’arrêt de la filière Pernod. Il passe enfin les Pyrénées, pieds nus, le 23 mai, et est emprisonné et ce n’est que le 11 juillet 1944 qu’il atteint Bristol par avion et fait un stage de parachutiste près de Manchester. | De fait, entre juin et octobre 1943, 25 parachutages furent programmés sur l’ensemble du réseau, dont une vingtaine fut réussie. En octobre la Gestapo est sur leur trace et le 27 novembre, Mme Prud’homme avertit en tapant au plafond François Vallée et son secrétaire qui habitaient au-dessus et ils réussirent à se sauver par les toits. Morel, qui peu de temps après, a frôlé l'arrestation au même endroit, avertit ses agents de Loire –Inférieure. Il monte ensuite sur Saint-Aubin- du –Cormier où il apprend que ses parents et son frère ont été arrêtés. Morel se réfugie au Roc-Saint-André et on a un contact avec le réseau d’évasion par mer VAR qui se charge de le faire remonter en Ille-et-Vilaine à Bédée, chez un minotier boulanger où ils sont 5 ou 6 planqués en attendant de rejoindre l’Angleterre mais, par deux fois, le départ vers l’Angleterre échoue et le minotier a été arrêté à Rennes. <ref> [[Aline et Marie-José Jestin]]</ref> Ses qualités de meneur d’hommes l’amènent à prendre en charge la formation de groupes d’actions locaux. Il recrute notamment des camarades de la faculté de Rennes. Le 1er novembre 1943, il est nommé responsable des départements des Côtes-du-Nord et d’Ille-et-Vilaine. Il organise aussi les secteurs de Saint-Malo (Pansard), Dinard (Claude Morel), Dinan (Jean Morin), Plénée-Jugon (Du Frétay), Montauban- de- Bretagne, Collinée, Lamballe, Saint-Brieuc. Morel gagne Paris où, par le réseau Pernod et après une tentative malheureuse de passage en Espagne par les Pyrénées, en mars 1944, il remonte à Morlaix puis va à Paris pour alerter sur l’arrêt de la filière Pernod. Il passe enfin les Pyrénées, pieds nus, le 23 mai, et est emprisonné et ce n’est que le 11 juillet 1944 qu’il atteint Bristol par avion et fait un stage de parachutiste près de Manchester. En novembre 1944 Pierre Morel fait la campagne d’Alsace puis est démobilisé devant la poche de Saint-Nazaire. Il reprend reprend ses études d'odontologie et obtient le diplôme de chirurgien-dentiste en 1948. Il se marie et eut trois enfants. | ||
Parmi ses décorations la Médaille de la Résistance française, la King’s Medal for Courage in the Cause of Freedom (Royaume-Uni) et la Medal of Freedom (États-Unis), et il est fait Grand Officier de la Légion d'honneur par décret du 12 juillet 2017. <ref> ''Décès du résistant bretillien Pierre Morel''. Pascal Simon. Ouest-France 17 déc. 2020</ref> | Parmi ses décorations la Médaille de la Résistance française, la King’s Medal for Courage in the Cause of Freedom (Royaume-Uni) et la Medal of Freedom (États-Unis), et il est fait Grand Officier de la Légion d'honneur par décret du 12 juillet 2017. <ref> ''Décès du résistant bretillien Pierre Morel''. Pascal Simon. Ouest-France 17 déc. 2020</ref> | ||
===Témoignage : s'esquiver dans Rennes === | |||
"Le 27 novembre 1943, je descends à Rennes avec mon adjoint, j’avais rendez-vous à la centrale du réseau 1, | |||
boulevard Magenta pour rencontrer François Vallée et lui remettre un certain nombre | |||
d’informations concernant des terrains de parachutage que j’avais repérés dans les Côtes | |||
du Nord. J’arrive, je monte au 2e étage et je vois sur la porte de l’appartement d’Herminye (sic) | |||
les scellés allemands : inutile de vous dire que j’ai tout de suite compris, j’ai fait demi-tour | |||
immédiatement et je suis redescendu : j’ai entendu un type qui montait l’escalier dans le | |||
sens contraire et qui était un officier de la Bahnhof (le chemin de fer allemand). On s’est | |||
croisés, j’avais négligemment déplié un couteau dans ma poche, j’avais une trouille | |||
intense mais on s’est croisés sans même se regarder. Je suis descendu tranquillement, je | |||
suis passé sur le boulevard Magenta et je suis allé dans le petit square qui était aux pieds | |||
du lycée de Rennes,''(Ndlr : square Joseph Loth, près du musée des Beaux-Arts) ''dans ce qu’on appelait des vespasiennes, qui permettaient par des | |||
petits trous de voir ce qu’il se passait derrière. J’ai vu que je n’étais pas suivi, alors je suis | |||
ressorti tranquillement, je suis repassé devant mon lycée, j’ai repassé la Vilaine et je suis | |||
remonté rue Hoche où j’avais rendez-vous avec mon adjoint qui était descendu avec moi depuis Saint-Jouan-des-Guérets le matin." <ref> Entretien réalisé par Marion Munch au domicile de Pierre Morel à Paris, le 12 juin 2018. </ref> | |||
===Références=== | ===Références=== |
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