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[[Fichier:Louise_Bodin335.jpg|200px|left|thumb|Louise Bodin chez elle]] | [[Fichier:Louise_Bodin335.jpg|200px|left|thumb|Louise Bodin chez elle]] | ||
[[Fichier:L._Bodin028.jpg|150px|right|thumb|Louise Bodin (Gallica. BNF)]] | [[Fichier:L._Bodin028.jpg|150px|right|thumb|Louise Bodin (Gallica. BNF)]] | ||
'''Journaliste et militante politique qui lutta pour l'égalité et la dignité des femmes'''<ref>Texte de la plaque apposée au n° 6, rue La Fayette, à Rennes</ref> | La crèche Louise Bodin est située dans le quartier du Blosne au 2, [[square de Copenhague]]. Elle a été dénommée par délibération du conseil municipal en date du 9 mai 1988 pour rendre hommage à : | ||
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(Paris 23 mai 1877 Paris - 3 février 1929, Rennes)''' | ==Louise Bodin, "la bolchevique aux bijoux".== | ||
'''Journaliste et militante politique qui lutta pour l'égalité et la dignité des femmes'''<ref>Texte de la plaque apposée au n° 6, rue La Fayette, à Rennes</ref>''' (Paris 23 mai 1877 Paris - 3 février 1929, Rennes)''' | |||
Louise Berthaut, Parisienne de 22 ans, dont le père était fonctionnaire municipal à Paris pendant la Commune, épouse un jeune médecin rennais et s'installe à Rennes en janvier 1898, 17 bis,[[quai Chateaubriand]], puis 6, [[rue La Fayette]] et cette Parisienne, devenue Mme Eugène Bodin, n'apprécie pas cette ville de province et sa [[Vilaine]] qui mérite bien son nom, estime-t-elle. Pendant sa brève vie de 52 années, elle éprouve le remords d'être une privilégiée et aura la foi en une révolution qui devra apporter le bonheur aux plus défavorisés, d'où sa vie de combat contre toutes les injustices. En 1913, elle fait partie des Rennaises qui fondent un groupe local de l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_fran%C3%A7aise_pour_le_suffrage_des_femmes Union française pour le suffrage des femmes], va proposer des articles et sort, à l'été 1914, un livre ''"Les Petites Provinciales (ou Lettres écrites par une provinciale à plusieurs de ses amis'')". | Louise Berthaut, Parisienne de 22 ans, dont le père était fonctionnaire municipal à Paris pendant la Commune, épouse un jeune médecin rennais et s'installe à Rennes en janvier 1898, 17 bis,[[quai Chateaubriand]], puis 6, [[rue La Fayette]] et cette Parisienne, devenue Mme Eugène Bodin, n'apprécie pas cette ville de province et sa [[Vilaine]] qui mérite bien son nom, estime-t-elle. Pendant sa brève vie de 52 années, elle éprouve le remords d'être une privilégiée et aura la foi en une révolution qui devra apporter le bonheur aux plus défavorisés, d'où sa vie de combat contre toutes les injustices. En 1913, elle fait partie des Rennaises qui fondent un groupe local de l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_fran%C3%A7aise_pour_le_suffrage_des_femmes Union française pour le suffrage des femmes], va proposer des articles et sort, à l'été 1914, un livre ''"Les Petites Provinciales (ou Lettres écrites par une provinciale à plusieurs de ses amis'')". | ||
En 1917, elle est avec Colette Reynaud la fondatrice et l’animatrice du journal ''La Voix des femmes'', auquel collaborent de grandes figures du féminisme, comme Nelly Roussel et Hélène Brion. Elle est une pacifiste militante pendant la première guerre mondiale. Elle adhère à la 3e Internationale en novembre 1920 et pour elle, il s'agissait moins d'adhérer au parti communiste que de professer une foi. En 1921, après le congrès de Tours, Louise Bodin adhéra au Parti communiste et abandonne ''La Voix des femmes'' pour fonder Le ''Journal des femmes communistes''. Elle publia plus de 500 articles dans le ''Populaire'', l'''Humanité'', ''l'Ouvrière, La Pensée bretonne''. Dès 1921, elle est secrétaire de la Fédération communiste d'Ille-et-Vilaine : c'est "la bolchevique aux bijoux" pour des bourgeois rennais qui la croisent le soir revenant de la [[ Halle aux Toiles]] avec un groupe d'ouvriers qui la raccompagnent jusqu'à la [[rue La Fayette]], elle, cultivée, issue d'un milieu bourgeois, épouse d'un professeur à l’École de médecine de Rennes, mère de trois enfants ! [[Fichier:Avis_obseques_louise_bodin.jpeg|250px|right|thumb|Avis paru dans l'Ouest-Eclair du 6 février 1929]]Elle dira d'une voix caustique ou amusée la vie des mères et des femmes dans le Rennes d'avant 1914, où on lave le linge dans la [[Vilaine]], mais aura surtout une voix émouvante pour décrire la détresse des mères et des épouses pendant la guerre. Elle prend la parole dans de nombreux meetings en Ille-et-Vilaine, utilisant ses talents d'oratrice. Elle aura été successivement féministe, pacifiste, socialiste, communiste, voire trotskiste. | En 1917, elle est avec {{w|Colette Reynaud}} la fondatrice et l’animatrice du journal ''{{w|La Voix des femmes}}'', auquel collaborent de grandes figures du féminisme, comme {{w|Nelly Roussel}} et {{w|Hélène Brion}}. Elle est une pacifiste militante pendant la première guerre mondiale. Elle adhère à la 3e Internationale en novembre 1920 et pour elle, il s'agissait moins d'adhérer au parti communiste que de professer une foi. En 1921, après le congrès de Tours, Louise Bodin adhéra au Parti communiste et abandonne ''La Voix des femmes'' pour fonder Le ''Journal des femmes communistes''. Elle publia plus de 500 articles dans le ''Populaire'', l'''Humanité'', ''l'Ouvrière, La Pensée bretonne''. Dès 1921, elle est secrétaire de la Fédération communiste d'Ille-et-Vilaine : c'est "la bolchevique aux bijoux" pour des bourgeois rennais qui la croisent le soir revenant de la [[ Halle aux Toiles]] avec un groupe d'ouvriers qui la raccompagnent jusqu'à la [[rue La Fayette]], elle, cultivée, issue d'un milieu bourgeois, épouse d'un professeur à l’École de médecine de Rennes, mère de trois enfants ! [[Fichier:Avis_obseques_louise_bodin.jpeg|250px|right|thumb|Avis paru dans l'Ouest-Eclair du 6 février 1929]]Elle dira d'une voix caustique ou amusée la vie des mères et des femmes dans le Rennes d'avant 1914, où on lave le linge dans la [[Vilaine]], mais aura surtout une voix émouvante pour décrire la détresse des mères et des épouses pendant la guerre. Elle prend la parole dans de nombreux meetings en Ille-et-Vilaine, utilisant ses talents d'oratrice. Elle aura été successivement féministe, pacifiste, socialiste, communiste, voire trotskiste. | ||
[[Fichier:Le teilleau st laurent.jpeg|left|thumb|300x300px|''La propriété du Teilleau à Saint-Laurent. Au verso, correspondance autographe de L. Bodin de 1917. Coll. YRG'']] | [[Fichier:Le teilleau st laurent.jpeg|left|thumb|300x300px|''La propriété du Teilleau à Saint-Laurent. Au verso, correspondance autographe de L. Bodin de 1917. Coll. YRG'']] | ||