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En février 1946, les deux sœurs résistantes<ref> homologuées http://www.museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/ressource_source/SHDGR_16P_J.pdf</ref> furent citées à l’ordre de la Division et reçurent des mains du général Marcel Allard la croix de guerre avec étoile d’argent<ref> Ouest-France. 16 fév. 1946</ref>.
En février 1946, les deux sœurs résistantes<ref> homologuées http://www.museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/ressource_source/SHDGR_16P_J.pdf</ref> furent citées à l’ordre de la Division et reçurent des mains du général Marcel Allard la croix de guerre avec étoile d’argent<ref> Ouest-France. 16 fév. 1946</ref>.
Erwin Deman, officier anglais d'origine juive autrichienne, agent SOE, alias ''Daniel'' puis ''Paul'', 23 ans, est à l'origine du réseau VAR, qui concerna 150 agents avec le but de créer des filières régulières de liaison et d'évasion entre l'Angleterre (Darmouth, en Cornouaille) et la Bretagne par vedettes de la Royal Navy et des youyous. Après avoir repéré les lieux les plus propices à l'hébergement des agents et d'aviateurs à rapatrier et à l'embarquement, le réseau mène ses premières opérations dans les Côtes-du-Nord dans les environs de '''Saint-Cast''' (4 opérations maritimes, grève du Mousselet côté est de la baie de la Fresnaye), mais l'échec de l'operation Jealous III dans la nuit du 23 au 24 décembre 1943, conduisit à rechercher un autre site, ce fut puis dans le Finistère près de '''Guimaëc''' sous la pointe de  Beg An Fry r, où Aristide Sicot,
Erwin Deman, officier anglais d'origine juive autrichienne, agent SOE, alias ''Daniel'' puis ''Paul'', 23 ans, est à l'origine du réseau VAR, qui concerna 150 agents avec le but de créer des filières régulières de liaison et d'évasion entre l'Angleterre (Darmouth, ou Falmouth en Cornouaille) et la Bretagne par vedettes de la Royal Navy (Motor gun boat)et des youyous. Après avoir repéré les lieux les plus propices à l'hébergement des agents et d'aviateurs à rapatrier et à l'embarquement, le réseau mène ses premières opérations dans les Côtes-du-Nord dans les environs de '''Saint-Cast''' (4 opérations maritimes, grève du Mousselet côté est de la baie de la Fresnaye), mais l'échec de l'operation Jealous III dans la nuit du 23 au 24 décembre 1943, conduisit à rechercher un autre site, ce fut puis dans le Finistère près de '''Guimaëc''' sous la pointe de  Beg An Fry r, où Aristide Sicot,
alias ''Jeannette'', avait repéré une petite plage tout-à-fait adaptée à
alias ''Jeannette'', avait repéré une petite plage tout-à-fait adaptée à
un débarquement, protégée des regards à l'est par deux éperons rocheux - où une stèle fut érigée en 1969 (9 opérations maritimes)<ref>Témoignage du capitaine Louis Lecorvaisier (alias ''Yves'') du réseau VAR 8 déc. 1945.https://francearchives.fr/fr/facomponent/7672205d9be3b7c5aca2124a3400fa627bd18c91 </ref>. Quelques résistants étaient chargés d’accueillir les agents en gare locale, un négociant en vin, Barazer, assurait leur transport, les sœurs du café Jacob à Guimaëc hébergeaient les agents dans une maison inhabitée située en face de leur établissement.  Rennes puis Redon sont les villes de ralliement avant les évacuations, une par mois.  Quant aux arrivants, ils sont conduits par Louis Mercier à la gare de Morkaix. Une tentative du réseau Var d'exfiltrer le général Marcel Allard vers l'Angleterre échoua à Noël 1943 mais c'est lors de l'une des missions assurées par le réseau que François Mitterrand, alias ''Morland'', chef du mouvement de résistance MNPRG fut débarqué dans une crique à Beg-An-Fry en Guimaêc en février 1944.
un débarquement, protégée des regards à l'est par deux éperons rocheux - où une stèle fut érigée en 1969 (9 opérations maritimes)<ref>Témoignage du capitaine Louis Lecorvaisier (alias ''Yves'') du réseau VAR 8 déc. 1945.https://francearchives.fr/fr/facomponent/7672205d9be3b7c5aca2124a3400fa627bd18c91 </ref>. Quelques résistants étaient chargés d’accueillir les agents en gare locale, un négociant en vin, Barazer, assurait leur transport, les sœurs du café Jacob à Guimaëc hébergeaient les agents dans une maison inhabitée située en face de leur établissement.  Rennes puis Redon sont les villes de ralliement avant les évacuations, une par mois.  Quant aux arrivants, ils sont conduits par Louis Mercier à la gare de Morkaix. Une tentative du réseau Var d'exfiltrer le général Marcel Allard vers l'Angleterre échoua à Noël 1943 mais c'est lors de l'une des missions assurées par le réseau que François Mitterrand, alias ''Morland'', chef du mouvement de résistance MNPRG fut débarqué dans une crique à Beg-An-Fry en Guimaêc en février 1944.
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'''Témoignage du SOE (Special Operation Executive) en France''' :
'''Témoignage du SOE (Special Operation Executive) en France''' :


Le 19 août 1943, Deman arrive en France, déposé par avion Lockheed Hudson 1 km au sud de Soucelles, à 14 km au nord-est d'Angers. Il est muni en guise d’introduction d’une demi-feuille provenant d’une lettre écrite par une Mme Jestin à la sœur d'un officier du SOE, dont elle avait été la nounou. Le contact fut ainsi établi avec « ''Mme Jestin, habitant Rennes, dont les deux filles célibataires, jeunes quadragénaires énergiques, entrèrent dans ses plans avec un grand enthousiasme. Elles organisèrent des maisons sûres, suggérèrent d’autres contacts, et trouvèrent des guides et courriers fiables, tandis qu’il partait reconnaître les deux plages […]  Aline, l’aînée, alias ''Jean'', travaillait à la préfecture et n’avait pas de difficulté pour produire tous les sauf-conduits en blanc dont la zone côtière avait besoin.'' »  La parisienne Ginette Courtois, 17 ans , alias ''Danielle'' fait partie d'un couple fictif tenant une "maison-refuge" pour le réseau, [[avenue Sergent Maginot]] <ref> Repliée à Redon, elle est déportée . Elle est décédée le 20 juin 2019. ''Ouest-France'' 2. 07. 2019 </ref>. À Rennes, à Bédée puis à Redon opère le "pianiste" Raymond Langard, SOE DF radio,alias ''Gilbert''  formé en Angleterre, arrivé le 28 octobre 1943. Mais le 13 janvier 1944 à 20 heures, le minotier Félix Jouan qui cachait à Bédée un pilote britannique envoyé par les Jestin, transportant dans une camionnette une valise avec poste-émétteur récupéré sur la côte et destiné aux Jestin fut arrêté place de la mairie,  Aristide Sicot ayant pu s'esquiver. (Jouan mourut le 21 mai 1945 suite à sa déportation)<ref> Témoignage Lecorvaisier du 8 déc. 1945 par Odette Merlat. https://francearchives.fr/fr/facomponent/7672205d9be3b7c5aca2124a3400fa627bd18c91 </ref>. Il fallut évacuer d'urgence la maison Jestin. « '' Sicot, à l'écart de la voiture, put prévenir Mme Jouan et les sœurs Jestin qui durent partir pour Paris. VAR ne survécut pas longtemps à ce déplacement car à la fin […] le circuit fit boule de neige, les activités s’élargirent, de plus en plus de gens étaient concernés, le réseau cessant d’être sûr, il fallut le refondre entièrement. En mars 1944, Var avait échappé à tout contrôle. Les sœurs Jestin étendirent le réseau bien au-delà de Paris, avec des contacts à Bruxelles et très bas dans la vallée du Rhône.'' » <ref> https://silo.pub/soe-in-france-an-account-of-the-work-of-the-british-special-operations-executive-in-france-1940-1944.html  The VAR line, p.73</ref>  La dernière exfiltration eut lieu dans la nuit du 15/16 avril 1944. <ref> https://books.google.fr/books?id=aFxLjf-BnYIC&pg=PA222&lpg=PA222&dq=secret+flotillas+Deman&source=bl&ots=_w2QjU7rxc&sig=ACfU3U0o-ncRdfQIMAV5QHdTbgWKnOZdEg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5ITL_tr8AhWlTKQEHbeaByI4FBDoAXoECCgQAw#v=onepage&q=secret%20flotillas%20Deman&f=false</ref>. Les exfiltrations de 52 personnes par mer furent remplacées par la filière terrestre avec le passage des Pyrénées.
Le 19 août 1943, Deman arrive en France, déposé par avion Lockheed Hudson 1 km au sud de Soucelles, à 14 km au nord-est d'Angers. Il est muni en guise d’introduction d’une demi-feuille provenant d’une lettre écrite par une Mme Jestin à la sœur d'un officier du SOE, dont elle avait été la nounou. Le contact fut ainsi établi avec « ''Mme Jestin, habitant Rennes, dont les deux filles célibataires, jeunes quadragénaires énergiques, entrèrent dans ses plans avec un grand enthousiasme. Elles organisèrent des maisons sûres, suggérèrent d’autres contacts, et trouvèrent des guides et courriers fiables, tandis qu’il partait reconnaître les deux plages […]  Aline, l’aînée, alias ''Jean'', travaillait à la préfecture et n’avait pas de difficulté pour produire tous les sauf-conduits en blanc dont la zone côtière avait besoin.'' »  La Parisienne Ginette Courtois, 17 ans , alias ''Danielle'' fait partie d'un couple fictif tenant une "maison-refuge" pour le réseau, [[avenue Sergent Maginot]] <ref> Repliée à Redon, elle est déportée . Elle est décédée le 20 juin 2019. ''Ouest-France'' 2. 07. 2019 </ref>. À Rennes, à Bédée puis à Redon opère le "pianiste" Raymond Langard, SOE DF radio,alias ''Gilbert''  formé en Angleterre, arrivé le 28 octobre 1943. Mais le 13 janvier 1944 à 20 heures, le minotier Félix Jouan qui cachait à Bédée un pilote britannique envoyé par les Jestin, transportant dans une camionnette une valise avec poste-émetteur récupéré sur la côte et destiné aux Jestin fut arrêté place de la mairie,  Aristide Sicot ayant pu s'esquiver. (Jouan mourut le 21 mai 1945 suite à sa déportation)<ref> Témoignage Lecorvaisier du 8 déc. 1945 par Odette Merlat. https://francearchives.fr/fr/facomponent/7672205d9be3b7c5aca2124a3400fa627bd18c91 </ref>. Il fallut évacuer d'urgence la maison Jestin. « '' Sicot, à l'écart de la voiture, put prévenir Mme Jouan et les sœurs Jestin qui durent partir pour Paris. VAR ne survécut pas longtemps à ce déplacement car à la fin […] le circuit fit boule de neige, les activités s’élargirent, de plus en plus de gens étaient concernés, le réseau cessant d’être sûr, il fallut le refondre entièrement. En mars 1944, Var avait échappé à tout contrôle. Les sœurs Jestin étendirent le réseau bien au-delà de Paris, avec des contacts à Bruxelles et très bas dans la vallée du Rhône.'' » <ref> https://silo.pub/soe-in-france-an-account-of-the-work-of-the-british-special-operations-executive-in-france-1940-1944.html  The VAR line, p.73</ref>  La dernière exfiltration eut lieu dans la nuit du 15/16 avril 1944. <ref> https://books.google.fr/books?id=aFxLjf-BnYIC&pg=PA222&lpg=PA222&dq=secret+flotillas+Deman&source=bl&ots=_w2QjU7rxc&sig=ACfU3U0o-ncRdfQIMAV5QHdTbgWKnOZdEg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5ITL_tr8AhWlTKQEHbeaByI4FBDoAXoECCgQAw#v=onepage&q=secret%20flotillas%20Deman&f=false</ref>. Les exfiltrations de 52 personnes par mer furent remplacées par la filière terrestre avec le passage des Pyrénées.


Ces deux résistantes rennaises ne sont pas encore honorées par une rue à leurs noms.
Ces deux résistantes rennaises ne sont pas encore honorées par une rue à leurs noms.
[[Fichier:St%C3%A8le_r%C3%A9seau_VAR.png|450px|center|thumb|Stèle à Beg An Fry (Cliché Maryvonne Moal ) ]]
[[Fichier:St%C3%A8le_r%C3%A9seau_VAR.png|450px|center|thumb|Stèle à Beg An Fry (Cliché Maryvonne Moal ) ]]
===Références===
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