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« Chronique vezinoise sous l'occupation n°02 » : différence entre les versions

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Certaines personnes du village, gens aisés, disposent d’un petit attelage pour assurer leurs déplacements, comme par exemple chez ''Touffet''. C’est un cabriolet, attelé à un cheval superbe. ''Jean Pinel'', le petit fils, m’emmène quelque fois avec lui à l’occasion de courses qu’il doit effectuer. ''Jean Pinel'', à l’époque était ''« le bon ami platonique de ma grande sœur, mais chut !… »'', ce qui me valait probablement quelques privilèges.
Certaines personnes du village, gens aisés, disposent d’un petit attelage pour assurer leurs déplacements, comme par exemple chez ''Touffet''. C’est un cabriolet, attelé à un cheval superbe. ''Jean Pinel'', le petit fils, m’emmène quelque fois avec lui à l’occasion de courses qu’il doit effectuer. ''Jean Pinel'', à l’époque était ''« le bon ami platonique de ma grande sœur, mais chut !… »'', ce qui me valait probablement quelques privilèges.


Il faut veiller aux soins des chevaux, les entretenir soigneusement, les chausser, d’où l’activité importante qui se déroule dans'' ma'' maréchalerie. Il faut aussi réparer les machines agricoles, fabriquer, forger certaines pièces indispensables, inexistantes sur le marché. Les pièces détachées sont difficiles à trouver sinon impossibles. J’adore me rendre dans la forge. Les ''Letort'' en sont les propriétaires. Le père ''Pierre'', le fils ''Pierrot'' et plusieurs employés s’y activent. Le père ''Letort'' est manchot, il est appareillé comme le Capitaine Crochet. Cela ne l’empêche pas de battre le fer comme les autres. Le fils, ''Pierrot'', c’est un peu mon idole, c’est lui qui porte la Bannière les jours de procession. À cette époque, il a entre dix sept et vingt ans.
Il faut veiller aux soins des chevaux, les entretenir soigneusement, les chausser, d’où l’activité importante qui se déroule dans'' ma'' maréchalerie. Il faut aussi réparer les machines agricoles, fabriquer, forger certaines pièces indispensables, inexistantes sur le marché. Les pièces détachées sont difficiles à trouver sinon impossibles. J’adore me rendre dans la forge. Les ''Letort'' en sont les propriétaires. Le père ''Pierre'', le fils ''Pierrot'' et plusieurs employés s’y activent. Le père ''Letort'' est manchot, il est appareillé comme le Capitaine Crochet. Cela ne l’empêche pas de battre le fer comme les autres. Le fils, ''Pierrot'', c’est un peu mon idole, c’est lui qui porte la bannière les jours de procession. À cette époque, il a entre dix-sept et vingt ans.


'''''Les forgerons font chanter leurs enclumes'''''
'''''Les forgerons font chanter leurs enclumes'''''
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Chez ''Letort'', il y a une cabine téléphonique. ''La cabine téléphonique du village''. Le numéro UN. On téléphone, en même temps, on boit un coup d'cid. Le téléphone est là, surtout pour les urgences, très peu de particuliers en disposent. Quand sa sonnerie se fait entendre suite à un appel, nul dans les parages ne peut l'ignorer, car ''Taïaut'' mon vieux copain, le bon chien du patron, se met à hurler tout durant que tinte la sonnerie. On se le raconte encore actuellement chez les anciens. Le patron, Monsieur ''Letort'', le père ''Letort'', comme on a l’habitude de l’appeler chez nous, a le verbe haut mais combien il est brave, les services qu'il rend ne se comptent plus. Il a perdu une main et travaille avec un crochet. Son épouse le dépasse encore en gentillesse et en amabilité. Le fils, ''Pierrot'', travaille aussi à la forge. ''Pierrot'', mon idole, ma référence me surnomme ''« le  p’tit Russe »'' à cause de mes cheveux très blonds et mes chaussures blanches des dimanches… Blanches! En début de journée... parce que le soir... c’est une autre affaire.
Chez ''Letort'', il y a une cabine téléphonique. ''La cabine téléphonique du village''. Le numéro UN. On téléphone, en même temps, on boit un coup d'cid. Le téléphone est là, surtout pour les urgences, très peu de particuliers en disposent. Quand sa sonnerie se fait entendre suite à un appel, nul dans les parages ne peut l'ignorer, car ''Taïaut'' mon vieux copain, le bon chien du patron, se met à hurler tout durant que tinte la sonnerie. On se le raconte encore actuellement chez les anciens. Le patron, Monsieur ''Letort'', le père ''Letort'', comme on a l’habitude de l’appeler chez nous, a le verbe haut mais combien il est brave, les services qu'il rend ne se comptent plus. Il a perdu une main et travaille avec un crochet. Son épouse le dépasse encore en gentillesse et en amabilité. Le fils, ''Pierrot'', travaille aussi à la forge. ''Pierrot'', mon idole, ma référence me surnomme ''« le  p’tit Russe »'' à cause de mes cheveux très blonds et mes chaussures blanches des dimanches… Blanches! En début de journée... parce que le soir... c’est une autre affaire.


La maréchalerie est pour moi un lieu de spectacles et d’attractions mon deuxième chez moi. Il s’y passe toujours un événement intéressant. Le ferrage des roues des charrettes par exemple. Cette opération mobilise plus d’une demi douzaine de bonshommes. Elle s’effectue en compagnie du menuisier-charron monsieur ''Galet''. Il y a aussi la castration des chevaux de trait. Des spectacles gratuits, vivants, intéressants que les enfants ne manquent pas de regarder quand ils ne sont pas à l’école. Tiens ! Comment se fait-il que je me sois trouvé si souvent spectateur ? Peut-être y avait-il plus d’un jeudi par semaine. Il est vrai qu'en ce temps là, nous revendiquions, en vain, la semaine des quatre jeudis !
La maréchalerie est pour moi un lieu de spectacles et d’attractions mon deuxième chez moi. Il s’y passe toujours un événement intéressant. Le ferrage des roues des charrettes par exemple. Cette opération mobilise plus d’une demi douzaine de bonshommes. Elle s’effectue en compagnie du menuisier-charron monsieur ''Galet''. Il y a aussi la castration des chevaux de trait. Des spectacles gratuits, vivants, intéressants que les enfants ne manquent pas de regarder quand ils ne sont pas à l’école. Tiens ! Comment se fait-il que je me sois trouvé si souvent spectateur ? Peut-être y avait-il plus d’un jeudi par semaine. Il est vrai qu'en ce temps-là, nous revendiquions, en vain, la semaine des quatre jeudis !


'''''Le charron et la menuiserie galet'''''
'''''Le charron et la menuiserie galet'''''
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